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Nuit de folie

 

A Mireille,

Tu étais en vacances, en Provence

Aux Saintes Maries, par cette belle nuit

Juillet s'était installé

Et avec lui, le plein été .

Ton mari t'accompagnait :

Cet homme bon ,simple, gai.

Qui te prêtait mille attentions,

Sincère, loyal ,compagnon !

C'est un soir de grande fête

Quand les guitares montèrent à la tête

De tous ces touristes réunis

Frappant des mains

Poussant des cris,

Que tout a basculé dans ta vie.

Il chantait comme un dieu ce gitan

Sa guitare sous ses doigts pleurait

Les notes qui en sortaient

Ensorcelaient petits et grands.

Alors son regard de cendre

S'est posé sur toi

Son chant s'est fait plus tendre

Ainsi que sa voix.

Il a enjambé la balustrade

Et s'est approché de votre table.

Il a posé sa guitare et dans un regard noir

Il t'a prise par le bras

Et a dansé pour toi.

Tu étais devenue sa muse brune

Par cette nuit de clair de lune !

Puis il t'a laissé là sur la piste

Poursuivant son numéro d'artiste.

Tu étais tellement troublée

Tu ne savais plus où tu étais

Ton mari t'a ramenée plus tard

C'était dans ta tête, le brouillard

Dans ton coeur et dans ton âme,

Tu étais une autre femme.

Ce vertige, cette rencontre éphèmère

A eu raison de ton union

Tu étais devenue une étrangère

Dans ta propre maison.

Quand tu revis, Tony le gitan,

Qui t'attendais le coeur battant,

Tu oublias tout pour le suivre,

Tu laissas tout pour vous enfuir.

Mais le charme est vite retombé

C'était déjà la fin de l'été

Et l'automne se profilait.

Tu as compris que ce coup de folie

Venait de briser ta vie :

Tout était devenu clair

Aux portes de l'hiver.

Ce que ce jeune gitan t'offrait

N'était pas ce que tu désirais.

Alors tu l'as quitté

Il ne t'a pas retenu

Lui le fils du vent, de la rue,

Savait votre histoire terminée.

 

Tu t'es retrouvée seule à Paris,

N'osant retourner au logis.

Tu as vagabondé des mois 

D''hôtel, aux foyers - célibats.

Honteuse de ton aventure

Honteuse des blessures

Que tu avais infligées

Au seul homme qui t'aie jamais aimé .

Honteuse de tes folles erreurs

 D'avoir souillé votre bonheur.

Tu n'as osé le retrouver

Peut-être t'aurait-il pardonnée ?

  Nuit de folie
Tag(s) : #Nuit de folie, #poésie d'amour
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