Suite du dictionnaire de la guerre d'Espagne

Suite du dictionnaire de la guerre d'Espagne

Aragon (suite des collectvités) :

Les comités sont crées pour auto-gérer les terres c'est-à-dire, pour les faire fructifier, exploiter, écouler les productions, investir en matériel sans l'autorité du patron, d'un chef (voir auto-gestion) mais sous l'autorité des travailleurs réunis et organisés en assemblée générale et en comité de délégués de l'assemblée.Le conseil d' Aragon que présidait Joaquim Ascaso était une offense tant au gouvernement catalan qu'au gouvernement central de Negrin : socialistes et communistes étaient d'accord pour détruire les collectivités d' Aragon d'inspiration anarchistes. Les mensonges les plus pervers furent invoqués pour discréditer les collectivités : manque de rendement, laisser aller etc.. alors que jamais les productions agricoles n'avaient été aussi importantes; les même propriétaires terriens après la guerre, lorsqu'ils récupérèrent leurs domaines , reconnurent qu'ils les retrouvèrent « dans un meilleur état « que celui dans lequel ils les avaient laissés (témoignages).

(Front )d'Aragon : ( voir carte annexe) . Il s'agit d'une ligne allant de Teruel à Saragosse, rejoignant Huesca et Jaca (au nord de l'Espagne, près des Pyrénées. Après la victoire des troupes républicaines, et la collectivisation de l'Aragon par les anarchistes, en 1937, le gouvernement socialiste sous l'influence des communistes, dissout le conseil d'Aragon et le remplace par un gouverneur général des trois provinces aragonaise est nommé. La division de Lister est envoyée sur le champ en Aragon en « manoeuvres » Ascaso et les membres anarchistes du Conseil d'Aragon furent mise en état d'arrestation :chef d'accusation contre Ascaso : contrebande de bijoux. Six cent autres aragonais anarchistes furent arrêtés. Les bureaux du comité régional de la C.N.T furent investis et leurs dossiers et archives saisis. D'autres unités communistes de l'armée prirent le contrôle des collectifs dans la vallée de l'Ebre et le Haut Aragon. Lorsque les nouvelles de ces événements leur parvinrent les troupes anarchistes se trouvant sur le front menacèrent de lancer une attaque contre les communistes mais on les en empêcha .Pour sauver la récolte suivante un certain nombre de collectifs aragonais furent restaurés mais prés d'un tiers avaient été détruits et la confiance n'y était plus..De nombreux anarchistes restèrent en prison ou dans les camps jusqu'à la fin de la guerre ! Le 24 aout 1937 les républicains attaquèrent en huit points trois au nord de Saragosse, deux entre Saragosse et Belchite, trois au sud.L'Ebre fut passé près de Fuentes del Ebre .Lorsque les Républicains entrèrent à Codo ils trouvèrent ce graffiti sur les murs : « Pour chaque rouge que tu tueras, tu passeras un an de moins au purgatoire » ! L'offensive républicaine fut un échec et à Belchite, dans d'autres villages, puis à Fuentes del Ebro les opérations cessèrent complètement .En mars 1938, Franco avait préparé une nouvelle offensive en Aragon avec l'aide de la légion Condor (allemande) et des tanks allemands. Teruel fut attaquée par les nationalistes. Les navarrais reprirent Belchite et les italiens fascistes écrasèrent les armées de Lister (le communiste). Dans les airs, les avions nazis bombardaient les républicains en déroute.... Un nombre important de soldats furent faits prisonniers et les commandements de division encerclés....Malgré des prodiges de bravoure, des Brigades internationales parmi lesquelles la 15ème, les forces nationalistes gagnèrent du terrain..au nord, Huesca céda, mais plus au nord encore, (Jaca )dans les Pyrénées, dans les vallées des montagnes, les franquistes ne purent vinrent à bout des républicains ; le relief offrait une zone de combats idéale aux républicains et à leur aviation ; par contre au sud il n'y avait plus de front, les nationalistes avaient enfoncé les positions républicaines. Les communications étaient coupées dans le camp républicain , c'était la confusion : et l'on se suspectait mutuellement de trahison : des chefs anarchistes se retrouvaient à court de munitions et furent même arrêtés simplement parce que les communistes se méfiaient d'eux (voir l'excellent film Land and freedom).Il y eut un nombre considérable d'exécutions arbitraires. A coté de cela la victoire nationaliste paraissait évidente due à une supériorité aérienne. Les plaines aragonaises fournissaient d'excellents terrains d'atterrissage de sorte que l'aviation remplissait le rôle de l'ancienne cavalerie en délogeant les troupes républicaines (voir cartes de la guerre, annexe 8).

Armée, armement : l 'armée républicaine comptait 750 000 hommes, 15 000 pièces d'artillerie dont les canons antiaériens, 200 chasseurs 100 bombardiers. Au début de la guerre ils étaient pilotés par des russes puis très vite, les espagnols les remplacèrent dès 1937. La marine républicaine était inactive et inoffensive. Les « brigades internationales » furent incorporées aux armes républicaines en tant que « légions étrangères ». Aucune puissance n'aida officiellement l'Espagne républicaine : la France vendit des armes au début du conflit puis arrêta ; la Russie fit parvenir à prix d'or des fusils du matériel des chars, tout en récupérant l'or de la République espagnole. Staline visait un but précis : faire de l'Espagne « sa colonie en Europe » .Lorsqu'il comprit qu'il n'y arriverait pas, que les forces révolutionnaires étaient plus puissantes que les communistes, alors il fit tout par saborder la république et liquider "la Révolution sociale espagnole.."