Face à la non-intervention du gouvernement de Léon Blum et des démocraties européenne, les opinions publiques se mobilisent avec à leur tête souvent les syndicats comme la CGT pour apporter leur aide aux républicains espagnols :cette aide est diverse : en homme brigadistes en matériel vêtements, en nourriture en envois de colis,
Pour les enfants des républicains afin de le préserver des bombardements , on affrète des trains qui les conduisent en France dans des colonies de vacances
.Entrainées par ce grand élan de solidarité, de nombreuses municipalités, comités etc vont aussi contribuer à aider le peuple espagnol en lutte pour sa liberté. Dans l’Aude, le Comité apporte son soutien aux réfugiés du camp de Cuiza, où 850 femmes et enfants se trouvent dans le dénuement le plus total. Sans empiéter sur les directives de l’administration officielle du camps, le Comité réussit à fournir, en plus de la nourriture les matériels les plus indispensables que les crédits alloués par les pouvoirs publics ne permettaient pas de se procurer. Grâce au Syndicat des chapeliers et à la générosité de la population, des marmites, des bassines et de la paille ont été fournis au camp. Du linge et des chaussures sont offerts par la population de Cuiza...
Si la CGT s’associe avec des organisations républicaines amies –comme dans le cadre de la Commission de solidarité du Rassemblement populaire pour l’aide en faveur du peuple espagnol–, elle développe une activité autonome.
Une première souscription nationale est lancée à partir d’août 1936 auprès des fédérations, unions et syndicats pour récolter des fonds.
En trois semaines, plus d’un million de francs sont récoltés et, début septembre, la barre des deux millions est franchie
. En janvier 1937, la CGT a recueilli 5 350 000 francs et le fonds international de solidarité, organisé par la FSI, en totalise 8 700000. Cet argent sert à financer des expéditions humanitaires et à aider d’autres organisations. Chaque organisation syndicale participe, à la hauteur de ses moyens, à l’effort de solidarité.
Au 2 septembre 1939, date de déclaration de la guerre, 40 000 enfants sont encore sur le sol français, vivant grâce à une allocation quotidienne versée par le gouvernement et à solidarité. Si beaucoup de civils sont retournés dans leur pays, les autres ont préféré l’incertitude d’une France désormais en guerre au sort tragique qui les attendait en Espagne. En octobre 1939, il reste 58200 miliciens rassemblés dans les camps d’Agde, de Barcarès, de Gurs, de Sept-Fonds, de Saint- Cyprien et d’Argelès. On compte également près de 9000 réfugiés employés dans l’agriculture ou l’industrie, près d’un millier engagés dans la Légion étrangère et 25000 travailleurs encadrés militairement .
Le Comité d’accueil aux enfants d’Espagne
Parallèlement à cette campagne de solidarité débutée à l’été 1936, la CGT va prendre une seconde initiative d’envergure. Au mois de novembre, elle décide la création d’un Comité d’accueil aux enfants d’Espagne pour accueillir et héberger le plus grand nombre d’enfants espagnols que la guerre civile a privés d'asile ou rendus orphelins. Présidé par Léon Jouhaux et Victor par ailleurs président de la Ligue des droits de l’homme), ce Comité reçoit rapidement le soutien d’un grand nombre d’autres organisations et celui de nombreuses municipalités de Front populaire. Une campagne nationale est lancée par la CGT et la souscription du Comité d’accueil est une nouvelle fois une réussite.
Au mois d’avril 1937, près de quatre millions de francs de dons sont perçus. Les syndicats, mais également des organisations du Rassemblement populaire et des anonymes, participent à l’élan de solidarité. Des colonies de vacances appartenant aux syndicats, à des œuvres ou à des municipalités sont mises à la dispositions des enfants de républicains espagnols . Un Timbre de solidarité est édité par la CGT en faveur des républicains.
Parallèlement à cette campagne de solidarité débutée à l’été 1936, les jeunesses laïques vont prendre le relais à Sète, Perpignan dans le midi, dans les Landes...Toulouse.... Plus éloignés, le Château de Montbarnier, prêté par la municipalité de Saint-Etienne, l’annexe de l’ancienne faculté des sciences de Grenoble, la colonie d’Audierne, dans le Finistère, et la Maison de Boyardville de l’Enfance coopérative, en Charente-Inférieure, sont mis à disposition....... Une fois rétablis et vaccinés, les enfants sont placés soit en familles d’accueil, soit dans des colonies collectives, soit envoyés en Suisse ou en Belgique par l’intermédiaire d’organisations de secours étrangères. Leur placement s’effectue sous le contrôle et la responsabilité du Comité d’accueil, qui tient compte des recommandations médicales et veille aux conditions matérielles, morales et sanitaires des établissements et des familles d’accueil.
Au total, en mai 1938, on dénombre quarante-sept colonies qui hébergent 2669 enfants dans toute la France. Ce chiffre ne tient pas compte des nombreux enfants accueillis par les familles : dans le département du Nord, ils sont 400 à être pris en charge par des militants .
À partir de 1938, de nouvelles colonies sont ouvertes pour répondre à l’afflux des réfugiés. En plus du château de Baillet déjà utilisé, le Syndicat des métaux parisien met celui de Vouzeron à disposition du Comité d’accueil. En Haute-Garonne, l’UD propose sa colonie de la Glacière, à Toulouse. Dans le Nord, la colonie du Cruson est ouverte à Petite-Synthe, près de Lille. À Asnières, deux centres supplémentaires sont créées en moins d’un an, portant à trois le nombre de colonies pour enfants d’Espagne dans cette ville. On compte désormais 53 centres d’hébergement en 1939, pour 2950 enfants. Si l’on ajoute les enfants recueillis dans les familles et ils sont 1884 à être recensés, dont plus de la moitié en région parisienne, on atteint le chiffre de 5000 enfants secourus par le Comité d’accueil. Cette augmentation des effectifs va poser de graves problèmes aux colonies. À partir de la fin 1938, nourriture, vêtements, personnel d’encadrement vont représenter une charge de plus en plus lourde, dans une période difficile où l’élan de générosité des débuts s’est largement estompé.
À partir de 1939, de nombreuses demandes d’argent sont faites au Comité d’accueil aux enfants d’Espagne par des colonies en grande difficulté financière, telles celles de Valence, d’Argenteuil, de la Glacière, à Toulouse, et de l’orphelinat Francisco Ferrer du Havre. Comme au Havre,certaines se voient dans l’obligation de fermer leurs portes et de renvoyer les enfants en Espagne. Cette situation s’explique par les baisses simultanées de la trésorerie confédérale et du Comité d’accueil,alors que les besoins croissent. Elle est de plus accentuée par l’aide également fournie par la CGT aux autres réfugiés espagnols adultes, femmes et hommes, qui sont de plus en plus nombreux à s’exiler vers la France à partir de 1939, après la chute de Barcelone qui marque le début de la dernière mais très importante vague d’exode.
Malgré cette aide psychologiquement et sentimentale incalculable, il faut bien admettre que toutes ces bonnes volontés du peuple ouvrier français, des intellectuels et autres antifascistes, ne représenta pas une force militaire capable de se comparer à l'aide fasciste italienne et nazie allemande, soutenue par Salazar dont bénéficia le futur dictateur : Franco. Cette aide militaire accordé aux militaires rebelles fut également accompagnée de l'aide en dollar et en fourniture de pétrole et essence, avions et camions de toute sorte, offerte par les compagnies américaines non décriées par leur gouvernement ! Malgré l'arrivée des brigades internationales 35 000 volontaires, dont 8500 français (parmi eux la moitié communistes),le déséquilibre des forces était tel, que l'on se demande encore aujourd'hui comment les républicains espagnols ont-ils pu tenir, seuls sans puissance à leur cotés, trois ans, face aux quatre fascismes européens,à la sympathie non dissimulée des Britanniques et de Américains ainsi que des Canadiens profondément catholiques ,qui condamnaient la politique anticléricale de la République ? Comment ont ils pu endurer en même temps à l'intérieur de la République, une contre-révolution menée par le s communistes de Staline d'une part et par les modérés socialistes d'autre part ? Comment était-ce possible dans de telles conditions que la République tienne aussi longtemps ?
Héroïsme, histoire d'un combat exceptionnel et d'un peuple guidé par un idéal : (monde nouveau, partage des richesses et responsabilité de l'homme) , par la passion (liberté et justice) par la grandeur et la générosité de l'esprit, par l'amour du savoir de l'instruction , et le sens de leur message universel et intemporel : pour que leur lutte ne soit pas vaine pour demain soit meilleur pour qu'un autre futur soit possible.
Aujourd'hui 85 ans ont passé, et les enfants des Républicains espagnols combattants leurs descendants ,remercient du fond du coeur, du fond de l'âme tous ceux qui ont contribué à aider le peuple espagnol en lutte contre le fascisme , tous ceux qui ont accueilli en France les enfants des Républicains dans des colonies ou chez eux !.
Merci aux municipalités, aux comités de soutien, à la CGT aux syndicats à toutes les organisations humanitaires solidaires antifascistes, aux intellectuels journalistes, aux écrivains aux artistes, aux ouvriers, aux paysans, aux artisans, à certains hommes politiques aux femmes et aux hommes de France d'avoir soutenu l'Espagne Républicaine sans oublier les glorieuses brigades internationales : les français représentant le contingent le plus nombreux .
Merci à vous femmes et hommes d'honneur , braves parmi les braves !
Merci du fond de la mémoire , d'avoir écrit cette page d'Histoire !