Un jour un conte :Le masque de Venise (6ème chapitre)Maxime

conte de la courte paille

Maxime( 6ème chapitre)

Le lendemain ,on rapporta les masques au Comte. Ce dernier vint féliciter Luigia :
-Les enfants sont de retour de l'école ? Questionna t- il ?
-Oui !
-Puis-je les voir ? J'aurai une surprise pour eux ?
-Avec plaisir Comte Castello ! Je vais les chercher !
Ils apparurent avec leur uniforme du collège , intimidés .
-Je crois que vous avez perdu ceci ?
Et il montra à Alessandra un ruban rouge brodé qui était cousu à la chemise de nuit de la fillette .
– Et ceci !
Et l'homme montra un bouton de la veste du pyjama qu'un voleur avait arraché. Muets les bambins rencontrèrent le regard azur de leur sauveur qui s'amusait de leur désarroi .
Luigia remercia le Comte et ce dernier prit congé de tout ce petit monde .
-Alex , c'est le Comte qui nous a sauvés cette nuit ! Souffla Maxime à sa petite soeur.
Deux mois passèrent. Le Comte revint chez Don Alessandro avec les masques, il était contrarié :
-J'avais mis les deux masques sur mon bureau qui se trouvait près de la fenêtre. La bonne a fait le ménage a ouvert la fenêtre et a oublié de la refermer. J'étais parti un jour. La fenêtre est restée ouverte toute la journée. Il a fait un gros orage comme vous savez et l'eau est entrée allègrement dans toute la pièce et a mouillé le bureau et tout ce qui s'y trouvait dessus et les masques. Par la suite perturbée, la domestique s'est brûlé le bras .Il a fallu que je la conduise au dispensaire ! Quelle journée !
Pouvez vous faire quelque chose ?
Alessandro appela sa nièce. Luigia découvrit les masques endommagées par la pluie.
L'eau avait décolorée la peinture, décollé la dentelle et brisé les perles du masque de la comtesse. Pour le masque du comte, il fallait tout rattraper et le repeindre.
-C'est possible ! Monsieur le Comte .
-Je suis tant désolé si vous saviez !
-Ne le soyez plus ! C'est un accident cela arrive  ! Et votre bonne ,sa brûlure ?
- Elle a vraiment souffert ! Mais vous pouvez  les sauver ?
-Oui ! Seulement voilà cela va prendre peut être deux mois entre la peinture spéciale que je dois faire venir de Bohème, le séchage, la colle.Il faut que je retourne à Murano et Burano pour les perles de cristal et la dentelle. Pour février ils seront prêts.
-Merci Luigia .Et les enfants vont -ils bien ? Et l'école ?
-Merci ils vont très bien .Ils travaillent très bien ! Maxime est le premier dans toutes les matières et au tableau d'honneur .Il a les félicitions. Et la petite marche dans ses pas !
- Alors merci encore et à bientôt !
Janvier passa . Luigia s'efforçait de remettre en état les deux masques du Comte. Ils étaient presque finis, déposés à leur place sur l'étagère dans l'atelier. Les enfants piqués par la curiosité, par leur expérience passée : « le retour dans le passé, » ne purent résister à la tentation . Ils décidèrent de renouveler expérience. La nuit venue, ils n'enfilèrent pas de pyjama ou chemise, mais des vêtements sportifs et des sandales légères leur permettant de courir facilement. Sans bruit ils descendirent dans l'atelier et mirent les deux masques sur le visage. En un éclair ils furent transportés loin de la demeure d'Alessandro sur une grande place. .C'était le grand Carnaval. La plus grande scène de théâtre du monde, la fête aux extravagances et à la transgression ; ainsi les pauvres se déguisaient en riches et les riches s'habillaient en haillons et pour une nuit jouaient aux pauvres ! L'Eglise n'aimait pas ces fêtes où tout était permis, où simple domestique vous deveniez duchesse ! Sur de grandes banderoles était écrit « 1780 le sérénissime Carnaval « . Les gens étaient vêtus pour beaucoup avec de belles toilettes de princesses de marquises.Les enfants regardèrent émerveillés cette déferlante de costumes tous aussi beaux les uns que les autres. La musique résonnait aux sons des violons sur la place du palais des Doges. Le feu d'artifice éclata, extraordinaire. Tout était un rêve quand soudain un groupe de jeunes malfrats vint molester Alessandra et Maxime. Ils les attirèrent dans une ruelle déserte sans qu'aucun témoin ne prenne leur défense. Seuls contre six , Max savait que les mauvais garçons leur prendraient leur masque et les tueraient. Il serra la main de sa soeur .Ils se mirent à courir de toutes leurs forces. Max fit tomber des tonneaux ralentissant ses poursuivants. Les enfants montèrent sur une passerelle, en bas la foule chantait et dansait . Max se mit à crier :
- Au voleur ! Au voleur ils ont volé les reliques de Santo Angelo ! désignant les six hommes à leurs trousses.
Mais la foule n'entendit pas . Alors un homme de haute stature monta sur un barrique hurla de toutes ses forces en frappant sur une cymbale en montra les poursuivants des enfants :
-Voyez ces chiens qui embêtent les enfants, ils emportent avec eux les reliques de Santo Angelo, par Dieu arrêtez-les !
-Qu'on les rattrape et qu'on les pende. ! Hurlèrent les gens en colère qui se lançaient à leur poursuite.
Les voyous rebroussèrent aussitôt chemin, abandonnant Maxime et Alessandra .
-On l'a échappé belle ! Dit Max à sa soeur.
-Oui vous l'avez échappé belle ! Ajouta l'homme à la haute stature, au visage  caché par ce grand chapeau qui venait de les rejoindre. Retournez immédiatement dans votre monde ! Restez -y et ne prenez plus jamais des masques qui ne sont pas à vous !
Alex et Max s’exécutèrent soulevèrent le masque et se retrouvèrent propulsés dans l'atelier de Don Alessandro. Vite ils replacèrent les masques à leur place .Ils eurent la chance de ne pas tomber nez- à- nez avec l'oncle et son fusil , ce dernier souffrant, était alité . C'est leur mère qu'ils rencontrèrent :
-Ah ça pouvez vous me dire ce que vous faites en tenu de sport à cette heure ?
-Maman ! dit Max . A vrai dire nous n'avons pas eu le temps de nous mettre ne pyjama car nous avons beaucoup lu . Alex voulait que je lui lise » Robinson Crusoé » et je n'ai pas vu l'heure. Puis les émotions nous ont ouvert l'appétit ...alors nous sommes descendus.......
- Dans l'atelier ? Pour trouver à manger ?
-Pour regarder sur la carte ancienne du monde de l'oncle où se situait l’île de Robinson ; après nous avions idée d'aller dans la cuisine.
-Retournez vous couchez immédiatement ! Vous mangerez demain ! Demain il y a école et vous avez veillé si tard ! Je ne te félicite pas Max, tu es l’aîné, et tu te comportes comme un bébé ! Allez au lit, je ne veux plus vous voir ! Nous reparlerons de tout cela demain !