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chapitre 7 Pietro
chapitre 7 Pietro

chapitre 7 Pietro

 

Pietro (7ème chapitre)


Les jours passèrent, le Comte n'était pas venu chercher ses masques car il était en voyage à l'étranger en France .Des affaires très importantes l'y retenaient.

Les enfants piqués par l'aventure ne purent encore une fois résister à porter les masques. Mais ils s'y prirent autrement :
-Nous devons partir d'un autre endroit que celui de l'atelier.  Dit Max . Car notre retour est trop bruyant .Chaque fois nous avons réveillé quelqu’un. Nous avons eu jusqu'à présent ,de la chance et trouver un mensonge pour nous en sortir.
-Nous partirons d'où ? Questionna Alex.
-J'ai pensé à  la cave ! Là on ne doit pas nous entendre revenir. Autre chose . Je pense que si nous attirons autant de voyous c'est que nous ne sommes pas vêtus comme tout le monde, comme tous les jeunes avec un déguisement. Forcement notre tenue excentri
que attire. Il faut nous procurer des costumes de carnaval.
-Oh dans une malle sculptée qui se trouve dans la galerie d'art de l'oncle, j'y ai vu des costumes de théâtre.
- Nous irons y jeter un oeil !
Les enfants attendirent l'extinction des feux pour se rendre discrètement dans la galerie et à la lueur de la torche et ils choisirent un costume de taille moyenne et petite : Alessandra prit celui de Colombine  et Maxime celui d'un page du Roi, puis ils récupèrent les deux masques. Ils
descendirent dans la cave. Ils ajustèrent les masques et les voilà à nouveau partis dans le passé.

Ils se trouvèrent en plein midi  la place Saint Marc . Sur un parterre de roses on avait écrit « Carnaval 1923 » .La foule était très nombreuse et colorée . Tous attendaient le saut de l’Ange. Une jeune fille très belle s'élançait du haut du campanile suspendue à une corde. Pareille à une colombe, elle atterrit en douceur sur la place. Tous l'applaudirent : c'était la plus belle des « Marie » : la Reine de Carnaval. Elle courut vers un jeune homme masqué de haute stature. Et lui adressa un baiser. C'était le fiancé de l'ange.Le jeune amoureux  entraîna sa  promise  dans une ruelle. Alessandra  et Max les suivirent,intrigués. Il leur semblait reconnaître la silhouette masculine.
Les amoureux avaient rejoint une entrée .Les enfants  s'étaient dissimulés . Le jeune homme venait de poser son masque :
-C'est Monsieur le Comte  ! Murmura Alessandra
.
-
Chut ! Ils vont nous entendre ! Chuchota Max

La demoiselle s'adressa à celui que les enfants pensaient être"Le Comte"
-J'ai quelques chose de très important à te dire ?J'attends un enfant !
L'homme  resta muet
- Vas -tu m'épouser ?
-Mon père me déshéritera si j'épouse une comédienne, une artiste . Il a déjà tout organisé pour mon mariage avec la baronne Filipa !
-Mais toi  que veux -tu, toi ?
-Toi, bien sur ! Je n'épouserai pas Fi
lipa !
-
Nous devons nous enfuir cette nuit ! Dit la jeune fille .La troupe de théâtre est considérée comme indésirable .Nous sommes des proscrits. Cette nuit nous passerons la frontière . Viendra- tu avec moi ?
Le jeune homme  resta perdu dans ses pensées .
-Tu viens avec moi ? Insistait la jeune fille
-Oui Colomba , je te rejoindrai ! Je pars à présent ! Je vais préparer quelques bagages !
-A huit heures du soir au pont des soupirs, je t'attendrai ! A plus tard mon amour !
Ils se quittèrent dans un tendre baiser.
-C'est étrange ! dit Alessandra , la reine des Anges, cette fiancée s'appelle comme grande mère : Colomba !
-Bah ici à Venise c 'est un prénom courant à cause du saut de l'ange pareil au vol de la colombe !
-Tu n'as pas envie de connaître la suite de cette l'histoire d'amour ?
-Si fait ! Il va falloir alors rester ici pendant huit heures .Qu'allons- nous faire ?
Ils trouvèrent la réponse .Un grand concours de costumes et de masque fut proposé . Celui qui le gagnerait aurait droit à un succulent goûter et paraderait sur un char tout l'après midi.  Max et sa soeur y  participèrent et gagnèrent les prix des plus beaux masques. Ils furent conviés au goûter et à parader jusqu’à la nuit tombée. Il était presque vingt heures . Lorsque le char passa à la hauteur du pont de soupirs. Ils en descendirent puis scrutèrent la ruelle encore peuplée de badeaux. Ils aperçurent Colomba toujours en Ange. Elle attendit longtemps. Deux miliciens vinrent la molester :
-Vous êtes comédienne de la troupe des Fratenilli ?

Les enfants comprirent le danger et vinrent à son secours :
-Maria !  Maria ! ça fait des heures qu'on te cherche ! Maman a besoin de toi à l'auberge !
Colomba réagit :
-Mais je vous avais  dit que je devais rapporter le costume  à maître Tizzi !
Les miliciens  regardèrent avec méfiance les enfants :
-C'est urgent ! Les" carnavaliers" sont à table et maman et papa sont débordés ! criait Alex.
-C'est votre soeur ?
-Bien sur  ! On l'attend au restaurant !
C'est alors qu'une explosion se fit entendre place Saint Marc. Des soldats couraient dans tous les sens :
-Vous autres ! Venez !

Hurla un gradé débouchant de la rue en automobile .
Les deux miliciens déguerpirent  abandonnant les enfants et Colomba :
-Merci à vous  ! Dit la jeune fille. Vous m'avez sauvée
-C'est la bombe et l'explosion qui vous ont sauvée .
-Au revoir les enfants !
Les enfants enlevèrent précipitamment leur masque. Les élastiques cédèrent.Ils se retrouvèrent dans la cave. Quelques bouteilles avaient roulé mais ,leur retour au présent s'était fait sans dommage ni bruit. Ils sortirent  à pas feutrés ..Ils déposèrent les masques sur l'étagère de l'atelier et remontèrent dans leur chambre.
Le lendemain le Comte était de retour mais il ne put prendre les masques : les élastiques ayant cédés mystérieusement...
Il viendrait les rechercher le surlendemain. Dans la journée Luigia remit en place des élastiques plus résistants.
Les enfants toujours captivés par le retour dans le passé ne purent résister à un dernier voyage dans le temps. Demain le comte récupérerait pour de bon les masques magiques et s'en serait fini de leur expérience fantastique.
Ils firent comme deux jours avant : prirent les costumes de Carnaval , allèrent dans la cave et mirent les masques.
C'était un bel après midi , Alessandra  ramassa un prospectus qui annonçait le Carnaval de Venise : février 1943 .Encore une fois il y eut le saut de l'ange place St Marc, la musique et la danse : les parades ,les concerts mais il y régnait une atmosphère étrange : les soldats étaient postés partout : c'était la guerre ! Des colonnes des jeunes défilaient en tenues militaires. Les enfants se fondirent dans la foule..puis sautèrent dans des gondoles qui organisaient une course....
Fatigués et affamés ils descendirent non loin du ghetto juif et trouvèrent à se restaurer grâce à des pièces trouvées dans leurs poches .Ils choisirent un endroit discret et désert pour ne pas attirer l'attention. En contre bas ils virent une vingtaine de gondoles vides qui semblaient attendre ses occupants .C'est alors qu'arrivèrent presque en procession des gens costumés venant du ghetto . Des hommes les encadraient. Ils obligèrent trois femmes à poser leur bagarres :

-
Pas de bagages, pas de valises on vous l'a dit ! La plus grande discrétion. Il faut que les fascistes vous prennent pour des" carnavaliers" !
C'était un homme jeune qui leur parlait. Les enfants ressentirent le même frisson. Cette voix, ils la connaissait , plus jeune certes mais c'était........la voix de leur père : Pietro !
- Oui c'est trop dangereux ! Acquiesça une autre voix plus mûre que les enfants reconnurent aussi :  celle du Comt
e.

Ils étaient là tous deux , avec les résistants.Un autre homme arriva en courant : l' oncle Alessandro !
Pietro le Comte et l'oncle conduisirent les juifs de Venise jusqu'aux embarcations.Remplies , elles prirent le large ,d'autres vinrent prendre place. Et pendant une bonne heure ce va et vient dura. Puis un guetteur avertit que des tractions noires et des camions se dirigeaient vers le
 ghetto. Les gens rebroussèrent chemin. Pietro cherchant à se cacher et tomba sur les enfants :
-Que faites -vous ici ? C'est dangereux !
Il n'avait pas fini sa phrase. Les camions étaient arrivés . Les fascistes en descendirent et bousculèrent les gens qui n'avaient pas eu le temps de fuir, et les entassèrent dans les véhicules .Ils incendièrent les maisons. Un autre feu d'artifice venait d'illuminer le ciel de Venise :

-Le ghetto ,il brûle ! Criaient les gens !

Certains étaient contents, d'autres étaient effrayés .
Tapis dans leur cachette, Alessandra  Max et Pietro attendirent que tout se calme.
-Retournez chez vous ! Ordonna Pietro aux enfants .
-Mais qu'allez -vous faire ? Questionna Max.
-Ne vous en faites pas pour moi, Vous savez garder un secret ?
-Oui ! Répondirent les petits en choeur.
-Je vais repartir en France, avec la résistance .Mais nous nous reverrons car cela est écrit !
Il embrasa affectueusement Max et Alex et disparut.
Les enfants enlevèrent délicatement leur masque et se retrouvèrent dans la cave .

 Un jour une histoire  : Pietro 7ème chapitre du masque de Venise
 Un jour une histoire  : Pietro 7ème chapitre du masque de Venise
Tag(s) : #Le masque de Venise 7 Pietro, #Conte
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