conte de la courte paille .
Eléna
Luigia actionna la sonnette de la belle porte en bois massive de chêne décorée . Soncoeur battait à tout rompre. Une domestique vint lui ouvrir :
-Bonjour que désirez vous ?
-Donna Eléna est -elle ici ?
-Oui !
-Dites lui que sa nièce et ses petits neveux veuillent la voir !
-Oh tout de suite madame, je vous en prie !
La jeune femme et ses enfants pénétrèrent dans une grande entrée éclairée par un magistral lustre en verre de trente ampoules. On pouvait admirer le plafond orné de splendides peintures , les murs décorés avec ses tableaux , et le sol parsemé de marbre bleu. Au fond du hall, un escalier de boiseries sculptées menait aux étages.
-Oh maman ! Dit Maxime, tu ne nous avais pas dit que ton oncle était si riche !
-Chut ! Taisez-vous et tenez vous bien ! Dit-elle remettant à sa place une boucle blonde échappée d'une natte d'Alessandra, et replaçant droit le col marin de Maxime.
Quelques secondes plus tard, une dame âgée, habillée sobrement apparut et s'écria :
-Luigia c'est bien toi ,ma chérie ?
La dame tomba en larmes dans les bras de sa nièce qui éclata elle aussi en
sanglots.
-Ma tante ! Quel bonheur de vous voir !
-Mon Dieu mais, ce sont tes enfants ?
-Oui ma tante mes enfants : Maxime et Alessandra !
-Alessandra tu l'as appelée comme l'oncle ?
-Oui ma tante comme mon oncle !
-Tu ne nous as pas envoyé beaucoup de photos d'eux : je n'ai que celles de leur baptême c'est tout !
– Pardon ma tante !
-Oh ce n'est pas un reproche ! Mais je ne les ai pas vus grandir !
Elle prit les enfants dans ses bras :
-Comme ils sont beaux ! Ils ressemblent à Pietro ! Il n'est pas avec toi ?
Luigia ne répondit pas de suite . Maxime enchaîna :
-Ma tante bonjour je suis si content d’être là , c'est si beau Venise !
-Et moi aussi je suis contente d’être ici et à Venise ! dit Alessandra.
La tante leur sourit et dit :
- Entrez entrez dans le grand salon ! Avez- vous faim mes enfants ?
-Oh oui ! S'écrièrent -ils
Des domestiques servirent une collation aux enfants . Eléna entraînant Luigia dans la bibliothèque .
-Pietro n' est pas avec toi ?
-Non ma tante il n'a pas voulu me suivre. Il dit qu'il viendra en Italie dans quelques mois .Il reste à Oran pour ses affaire le journal et son livre ! La situation en Algérie est des plus dangereuse tu sais : les attentats....
-Tu as bien fait ma fille ! Tu as pris la bonne décision.
-Ma tante comment va réagir mon oncle ?
-Je dois te prévenir : il t'en veut beaucoup pour n'avoir pas donner de tes nouvelles. L’oncle n’appréciait pas beaucoup Pietro. Mais il a fini par l’accepter. Tu étais si amoureuse ..
Luigia baissa les yeux et se rapprocha de la porte pour observer ses enfants. Eléna ajouta :
- Cependant tu as bien fait , car tu as été bien récompensé : ces deux enfants sont les plus beaux cadeaux du monde !
Luigia sourit et embrassa tendrement sa tante.
-Quand l'oncle doit -il rentrer ?
-Dans une bonne heure . Dis- moi, où logeras -tu ?
-J'avais pensé qu'ici.... ?
-Pour moi ce serait avec joie mais l'oncle a sûrement son mot à dire. Ne t’inquiète pas Luigia : au mieux il vous accepte tous les trois sous son propre toit , dans le cas contraire , j'ai conservé ce bel appartement de mes parents au Sud de Venise près de l'église San Giorgio dei Greci, tu y avais vécu avec Pietro au tout début de votre mariage. Il est toujours en bon état. Cette nuit vous dormirez bien au chaud ici ou la-bas .
L'oncle fut de retour un heure plus tard. Eléna l'attendait dans l'entrée et lui annonça le retour de sa nièce d'Oran, avec ses deux enfants.