
La journée de la déportation
le dernier dimanche d'avril
77 ème anniversaire de la libération des camps de
la mort
De toutes les horreurs de la guerre,
la pire serait (si on devait classer les actes
ignobles) les camps
d'extermination d'enfants, de femmes et
d'hommes.
Hitler n'a pu réaliser cette abomination
qu'avec l'aide active d'ingénieurs, de
savants de médecins d'industriels, de penseurs, d'intellectuels,
de gardiens, d'ouvriers, de simples citoyens
tous versés à la cause nazie.
Car cette horreur a été pensée, planifiée,
orchestrée par des gens qui n'étaient ni
fous ni excentriques ni fanatiques : de
bons pères de famille, des chercheurs, des gens respectés dans leur pays qui ont trouvé légitime, "normal" de faire mourir des gens dans des chambres à gaz , et cela en grand
nombre, qui ont trouvé normal de spolier tout leurs biens..
Qu 'on ne nous dise pas que les
populations allemandes étaient ignorantes ,
qu'elles ne savaient pas, comme celles
d'Europe ! Etait ce possible ?
On ne voulait pas savoir ! C'est différent !
Pour elles ces gens qu'on entassait
dans les camps étaient différents : des sous
hommes "des asociaux" !
Mais par leur silence , ces populations se
sont rendues complices d'actes monstrueux !
Ces enfants femmes et hommes sacrifiés
sur l'autel du nazisme n'étaient pas si
différents des autres français ou allemands .
Alors ?
Qu'avait ils fait pour mériter un tel sort ?
-Ils étaient juifs !
-Ils étaient anti-nazi, anti-fascistes,
-C'était les "rouges espagnols" : les pires
ennemis d'Hitler grand ami de Franco !
-c'était les résistants de France et des
étrangers
-c'étaient des tziganes !
-c'était des intellectuels qui dénonçaient
le nazisme
Quelques années après la fin de la Seconde
Guerre mondiale (1939-1945), la
République française décide d'honorer la
mémoire des victimes de la déportation,
en particulier des déportés de France
dans les camps de concentration ou
d'extermination nazis.
Depuis l'adoption de la loi du 14 avril 1954, le
dernier dimanche d'avril est consacré "Journée
nationale du
souvenir des victimes et des héros de la
déportation".
Sitôt arrivés au pouvoir en janvier 1933,
Adolf Hitler et les nazis créent les premiers
camps de concentration en Allemagne. Dachau
est ainsi ouvert le 21 mars 1933. Y sont internés
les opposants
au régime, les "asociaux", tous ceux qui
n'entrent pas dans les normes
national-socialistes.
Avec l'expansion allemande en Europe puis la
Seconde Guerre mondiale, le système
concentrationnaire prend une autre dimension.
À partir de 1941, il s'intègre
en outre dans la mise en place de la "solution
finale de la question juive". Les camps se
multiplient, y compris dans les territoires
annexés ou occupés : Mauthausen en Autriche,
Auschwitz en Pologne, Natzweiler (Struthof) en France...
Le nombre des déportés de France dans les
camps de concentration ou d'extermination nazis
au cours de la Seconde Guerre mondiale est estimé
à plus de 150 000
personnes, dont 80 000 victimes de
mesures de répression (principalement des
politiques et des résistants) et 75 000 juifs
, victimes de mesures de persécution touchant
également les Tsiganes.
Au total, disparaissent plus de 100 000 déportés
partis de France. Avec la libération des camps puis le
retour des premiers survivants, le monde entier
mesure l'ampleur de la déportation et de son horreur.
Le besoin de préserver la mémoire de la
déportation ...
Pour maintenir présent le souvenir de leurs
camarades morts en déportation, les associations
de déportés créent des lieux de mémoire, comme,
à Paris, le monument du souvenir de la
synagogue de la rue de la Victoire (inauguré
le 27 février 1949) ou la chapelle des déportés, en
l'église Saint-Roch (inaugurée le 21 novembre 1953),
autour
desquels elles organisent des commémorations
spécifiques. D'autre part, des délégations d'anciens
déportés sont
présentes aux côtés des anciens combattants
dans les cérémonies officielles commémorant les
Première et
Seconde Guerres mondiales.
Dès le début des années cinquante, les anciens
déportés et les familles de disparus
expriment le souhait de voir inscrite,
dans le calendrier des commémorations nationales,
une date réservée au souvenir de la déportation.
Le choix du dernier dimanche d'avril est
retenu, en raison de la proximité
avec l'anniversaire de la libération de la
plupart des camps, sans se confondre avec
aucune fête ou célébration, nationale ou
religieuse, existante.
...reconnu par la loi
La loi n° 54-415 du 14 avril 1954 consacre le
dernier dimanche d'avril au souvenir des
victimes de la déportation et morts dans les
camps de concentration du IIIe Reich au cours
de la guerre 1939-1945. Elle est adoptée à
l'unanimité par le Parlement et fait de ce
dimanche une journée de célébration nationale :
"Article 1er : La République française célèbre
annuellement, le dernier dimanche d'avril, la
commémoration des héros, victimes de la
déportation dans les camps de concentration
au cours de la guerre 1939-1945.
Article 2 : Le dernier dimanche d'avril devient
la "Journée nationale du souvenir des
victimes et des héros de la déportation".
Des cérémonies officielles évoqueront le
souvenir des souffrances et des tortures
subies par les déportés dans les camps de
concentration et rendront hommage au courage
et à l'héroïsme de ceux et de celles qui en
furent les victimes."
Pour ses initiateurs, la journée nationale de
la déportation répond à deux exigences.
Tout d'abord, elle rappelle à tous ce drame
historique majeur comme les leçons qui s'en
dégagent. Selon les termes de l'exposé des
motifs de la loi, pour que de tels faits ne
se reproduisent plus, "il importe de ne pas
laisser sombrer dans l'oubli les souvenirs et
les enseignements d'une telle expérience,
ni l'atroce et scientifique anéantissement de
millions d'innocents, ni les gestes héroïques
d'un grand nombre parmi cette masse humaine
soumise aux tortures de la faim, du froid,
de la vermine, de travaux épuisants et de
sadiques représailles, non plus que la cruauté
réfléchie des bourreaux.
Pour notre part nous évoquerons
l'extermination des républicains espagnols
et nous soumettrons un voeu : que cette
journée de la déportation soit aussi
commémorée en Espagne, aujourd'hui
en hommage à tous ces espagnols tués par
le nazisme pour avoir lutté pour la liberté de
leur pays !
La déportation des Républicains espagnols
commence le 6 août 1940. Ce jour-là, 392
d’entre eux franchissent les portes du camp
de Mauthausen, situé près de Linz, dans
l’Autriche annexée par le Troisième Reich.
Ils sont les premiers des 161 000 hommes
et femmes déportés de France dans le cadre du
système concentrationnaire nazi : les uns par mesure
de répression (résistants, opposants, otages), au
nombre de 85 000, dont plus de 40 %
mourront ; les autres parce que Juifs, au
nombre de 76 000 (parmi lesquels 11 000
enfants) dont plus de 97 % disparaîtront
dans les chambres à gaz.
Entre 1940 et 1942, 7 200 Espagnols ont été
volontairement rassemblés à Mauthausen,
marqués du triangle bleu des « apatrides » et
du « S » de Rot Spanier, ces Espagnols rouges
contre lesquels les
nazis de la Légion Condor avaient essayé leurs
armes et leurs techniques de combat durant
la Guerre d’Espagne, entre 1936 et 1939, aux
côtés du général Franco dont la dictature
s’éternisera jusqu’en 1975.
Plus de 5 000 Espagnols ont laissé leur vie à
Mauthausen comme les 118 000 camarades de
27 autres nationalités qui épuisé dans la
carrière de granit et son sinistre escalier
de 186 marches ; qui soumis à
expérimentations médicales au château
d’Hartheim ; qui exé- cuté ; qui anéanti par
la faim ou le désespoir.
À partir de 1943, d’autres Espagnols, hommes
et femmes, ont connu les camps de Buchenwald,
Bergen- Belsen, Dachau, Flossenbürg,
Neuengamme, Ravensbrück, Sachsenhausen
-Orianenburg, Auschwitz, marqués du triangle
rouge des « politiques » soit avec « SP »
pour « Spanier », soit avec le « F »
des Français qu’ils étaient moralement
devenus en s’engageant dans la Résistance.
Entre 1940 et 1945, plus de 12 000
Républicains espagnols* ont connu
l’enfer d’un système concentrationnaire
conçu pour le travail forcé et pour
l’extermination.
* Sans compter les 35 000 Espagnols
soumis au travail forcé de l’Organisation
Todt (dépendant directement d’Hitler)
chargée de la construction des infrastructures
militaires allemandes.
Pour qu'en Espagne aujourd'hui on se souvienne de
cette extermination bénite par Franco ! Pour qu'il y
ait aussi dans ce pays la journée de la déportation
et l'hommage fait à tous les déportés de la seconde
guerre mondiale ! Pour : "plus jamais ça !"
Une commémoration se déroulait sur tout
le territoire
De sa création à nos jours, le déroulement
de la commémoration de la journée nationale
de la déportation connaît de nombreuses
modifications.
Dans chaque département, son organisation
incombe au préfet, en concertation avec les
associations. Stèles, plaques et monuments
sont fleuris ; des allocutions sont prononcées
et des enseignants sont en outre généralement invités à profiter de cette occasion pour évoquer la
déportation et le système concentrationnaire
dans leurs cours.
Cette année avec la crise sanitaire et le
confinement, toutes les cérémonies ouvertes au
public sont annulées
mais cela ne nous empêche pas de nous souvenir
de marquer cette journée de la déportation
en nous informant sur ce qui s'est réellement
passé dans ces camps de la mort : les camps
de l'horreur.
Il est nécessaire que les adultes expliquent
à leurs enfants, tous ces pages qu'on ne peut
oublier déchirer et jeter au caniveau .
Il faut faire face à l'histoire à ces événements
pour qu'ils ne reviennent jamais !
Chant composé en 1934 par des détenus politiques
allemands du camp de Börgermoor (le "camp
des marais"), devenu l'hymne commémoratif de
tous les anciens déportés après la Seconde Guerre
mondiale
Le Chant des marais
Loin, vers l'infini, s'étendent
Les grands prés marécageux.
Pas un seul oiseau ne chante
Dans les arbres secs et creux.
Ô terre de détresse
Où nous devons sans cesse piocher, piocher !
Dans ce camp morne et sauvage,
Entouré de murs de fer,
Il nous semble vivre en cage,
Au milieu d'un grand désert.
Ô terre de détresse
Où nous devons sans cesse piocher, piocher !
Bruit des pas et bruit des armes,
Sentinelles jour et nuit,
Et du sang, des cris, des larmes,
La mort pour celui qui fuit.
Ô terre de détresse
Où nous devons sans cesse piocher, piocher !
Mais un jour dans notre vie,
Le printemps refleurira,
Libre alors, ô ma Patrie !
Je dirai : tu es à moi.
Ô terre enfin libre
Où nous pourrons revivre, aimer !
Ô terre enfin libre
Où nous pourrons revivre, aimer, aimer.