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Aux 639 fusillés pour l'exemple lors de la guerre 14-18 et réhabilités 

Merci à la Commune de Chancy pour accueillir un monument

à leur mémoire 6 avril 2019

Lettre d'un poilu à son amoureuse, front de Champagne le 31 mai 1915

Vois-tu Louison,

Ici on ne regarde plus,

 le printemps, le soleil
Les hirondelles  dans le ciel

dessiner des arabesques

Dans les nues.

On nous a ôté le goût des choses
L'odeur du foin, et le parfum des roses.

Ici on a perdu nos yeux

Et la couleur des jours heureux

On nous a dépouillé de nos vies

 Du passé et de l'avenir aussi.

Nous ne sommes plus des humains

On décide de notre destin

Nous sommes de la chair à canon

Tout juste bonne pour le front !

Ici vois -tu ma Louison,

On ne prononce plus nos noms

Nous sommes des matricules

Qu'on utilise qu'on bouscule.

On nous a volé notre enfance, notre jeunesse
Notre innocence, notre tendresse
Nos souvenirs , nos rires, nos chagrins
Le goût du café chaud du matin. 

L'odeur grillée du bon pain

 La saveur de la confiture d'airelle

De la framboise et du miel.

Ici vois -tu Louison on a faim

On a froid, la peur pour unique compagne

Dans les tranchées, on attend quoi ?

Sortir et mourir en rase campagne !

A Louison le 17 juin 1917,
Vois -tu ma Louison

c'en est assez ,et pour de bon !
Demain nous n'irons plus au bois
Nous faire massacrer pour qui? Pour quoi ?
Nous sommes des milliers à nous soulever
Contre les généraux et leurs officiers

Età crier:«Crosse en l'air»!

«Guerre à la guerre!
Je sais Louison ,

Que c'est fou et dangereux
Non ! je n'ai pas perdu la raison

Et ce soir je suis heureux :
Car j'ai retrouvé ma fierté

 Ma fierté d'homme libre et ma dignité !

Tag(s) : #autres poésies
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