Katia

A sa mère, à son père et à sa sœur Célia
Il y a aujourd'hui 25 ans
A Katia
Katia jeune fille de dix sept ans
Souriante vive et jolie
Tu voulais vivre avec ton temps
Dans ton pays : l'Algérie.
Tu refusais de porter le voile
Tu résistais aux religieux
Qui assassinaient jeunes et vieux
Qui imposaient la loi du mal.
Ceux là qui ont massacré
Au nom de la charia de la terreur
De obscurantisme et de la peur
Les innocents des villages entiers.
Katia, tu ne voulais pas te soumettre
Te cacher derrière des voilettes
Tu marchais ce jour -là
Une amie ,auprès de toi.
Tu marchais cheveux au vent
Sur les routes du printemps
C 'était un 28 février
Que la foudre t'a frappée.
Un coup de fusil et ta vie qui vacille
Pauvre Katia, si jeune fille !
Pour avoir résisté à tes bourreaux
Ils t'ont conduite au tombeau !
Et qu'est- il advenu du criminel
Celui qui t'avait rompu les ailes ?
Qu'est -il advenu à lui et ses mercenaires ?
Ont -il été jugés criminels de guerre ?
Non ! ils furent tous amnistiés
Par une loi que l'on fit voter :
Pardonnés, oubliés ,graciés,
Eux et leurs crimes contre l'humanité !
Car il fallait oublier
Il fallait pardonner
Il fallait que l'Algérie se réconcilie
A n 'importe quel prix
Il fallait imposer l'amnistie.
Au prix d'oublier les victimes
Qu'on a tuées deux fois
La première lors de leur crime
La deuxième par cette maudite loi !
Qu'est il arrivé depuis ?
L 'islamisme a reconstruit son nid
Et la guerre a repris vingt ans plus tard
Pour écrire une page d'histoire.
En Irak en Syrie
En Mauritanie au Mali
En France en Allemagne
En Belgique en Espagne
Daesh a construit son nid :
« Le califat de la peur »
Sur les marches des erreurs
Commises en Algérie
Lors de l'amnistie !
Car si on ne tue pas définitivement la bête
Elle saura un jour redresser la tête
Et sortir du fond de son abime
Pour escalader jsqu'à nos cimes
L’amnistie des criminels
Est le fait le pluscruel
Le plus dangereux et irresponsable
Car il assure à tous les coupables
L'impunité et l'abandon
De toutes charges et exactions
Qui leur accorde le pardon
La grâce et la prescription !
Si on ne condamne pas les criminels
Ils referont de plus belle
Eux, ou leurs descendants
Dans une heure, un jour vingt ans !
Si on ne fait pas face à l'Histoire
Si on ne juge pas les assassins de guerre
Si on refuse de tout savoir
On sera condamné à revivre l' enfer.