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Il y a trente ans, le mur de Berlin tombait

Contexte historique 

1945 -194 Après la défaite de l'Allemagne nazie, le pays est occupé par les alliés occidentaux et l'union soviétique et  Berlin est partagé en quatre

L'année 1949 voit la création de la République fédérale d'Allemagne (RFA) dans la trizone constituée par les zones française, britannique et américaine, suivie de près par celle de la République démocratique allemande (RDA) dans la zone sous occupation soviétique. La création de deux États consolide la division

politique de Berlin

. On commence alors des deux côtés à sécuriser et à fermer la 

frontière entre les deux États. Des douaniers et des soldats

détachés à la surveillance frontalière patrouillent entre la RDA

et la RFA ; de solides clôtures seront plus tard érigées

du côté RDA.

Le , l'URSS tente un nouveau coup de force lors de l'« ultimatum de Khrouchtchev » proposant le départ des troupes occidentales dans les six mois pour faire de Berlin une « ville libre » démilitarisée. Les alliés occidentaux refusent.

Cet ultimatum marque le début de la crise

de Berlin qui sera au cœur des relations Est-Ouest

 pendant quatre ans.

En 1961 dans le contexte de la guerre froide opposant deux blocs :

-l'est avec l'Union soviétique et ses alliés communistes 

-l'ouest l'occident et l'Amérique capitaliste

les causes de la construction du mur

un exode sans fin des allemands vivant à l'est  zone controlée par les soviétiques 

Depuis sa création en 1949, la RDA subit un flot d'émigration croissant vers la RFA, particulièrement à Berlin. La frontière urbaine est difficilement contrôlable, contrairement aux zones rurales déjà très surveillées. Entre 2,6 et 3,6 millions d'Allemands fuient la RDA par Berlin entre 1949 et 1961, privant le pays d’une main-d'œuvre indispensable au moment de sa reconstruction et montrant à la face du monde leur faible adhésion au régime communiste Émigrer ne pose pas de difficulté majeure

car, jusqu’en , il suffit de prendre le métro ou le

 chemin de fer berlinois pour passer d'Est en Ouest

 ce que font quotidiennement des Berlinois pour aller travailler.

Les Allemands appellent cette migration

de la RDA communiste à la RFA capitaliste

 : « voter avec ses pieds ». Pendant les

deux premières semaines d', riches

en rumeurs, plus de 47 000 citoyens est-allemands

passent en Allemagne de l'Ouest via Berlin. De plus, Berlin-Ouest joue

aussi le rôle de porte vers l'Ouest pour de nombreux Tchécoslovaques

 et Polonais. Comme l'émigration concerne particulièrement les jeunes

actifs,

elle pose un problème économique majeur et menace l'existence

 même de la RDA.

En outre, environ 50 000 Berlinois sont des travailleurs frontaliers, travaillant à Berlin-Ouest mais habitant à Berlin-Est ou dans sa banlieue où le coût de la vie et de l'immobilier est plus favorable. Le , un décret oblige les travailleurs frontaliers à s'enregistrer comme tels et à payer leurs loyers en Deutsche Mark (monnaie de la RFA). Avant même la construction du Mur, la police de la RDA surveille intensivement aux points d'accès à Berlin-Ouest ceux qu'elle désigne comme « contrebandiers » ou « déserteurs de la République ».

 La république démocratique d'Allemagne  dresse un mur qui séparera la ville de Berlin ainsi que les familles, les gens, pour trois décennies afin de stopper l'hémorragie humaine de l'exode.

Le mur (en allemand Berliner Mauer), « mur de la honte »

pour les Allemands de l'Ouest

et officiellement

appelé par le gouvernement est-allemand « mur de

protection antifasciste », est érigé en plein Berlin dans la nuit

du  au  par la République

démocratique allemande 

(RDA), qui tente ainsi de mettre fin à l'exode croissant

de ses habitants 

vers la République fédérale d'Allemagne (RFA)

 

Le mur 

Le mur, composante de la frontière intérieure allemande, sépare physiquement la ville en Berlin-Estet Berlin-Ouest pendant plus de vingt-huit ans, et constitue le symbole le plus marquant d'une Europe divisée par le rideau de fer. Plus qu'un simple mur, il s'agit d'un dispositif militaire complexe comportant deux murs de 3,6 mètres de haut, avec un chemin de ronde, 302 miradors et

dispositifs d'alarme, 14 000 gardes, 600 chiens et des 

barbelés dressés vers le ciel.

Un nombre indéterminé de personnes furent victimes des

tentatives

de franchissement du mur. En effet, des gardes-frontière

est-allemands

et des soldats

soviétiques n'hésitèrent pas à tirer

sur des fugitifs

 

La réaction des allemands à la

 construction  arbitraire de ce mur

Seul le maire de Berlin-Ouest Willy Brandt émet une protestation énergique – mais impuissante – contre l'emmurement de Berlin et sa coupure définitive en deux. Sa déclaration est sans ambiguïté : « Sous le regard de la communauté mondiale des peuples, Berlin accuse les séparateurs de la ville, qui oppressent Berlin-Est et menacent Berlin-Ouest, de crime contre le droit international et contre l’humanité (...)11 ». Le , une manifestation de 300 000 personnes entoure Willy Brandt pour protester devant la mairie de Schöneberg, siège du gouvernement de Berlin-Ouest.

Les Länder de la RFA fondent la même année à Salzgitter un centre de documentation judiciaire sur les violations des droits de l'homme perpétrées par la RDA, pour marquer symboliquement leur opposition à ce régime.

La réaction des Alliés tarde : il faut attendre vingt heures avant que les colonnes militaires ne se présentent à la frontière. Le , les commandants des secteurs occidentaux de Berlin adressent à leur homologue soviétique une note de protestation contre l'édification du Mur.

Des rumeurs incessantes circulent, selon lesquelles

Moscou aurait assuré les Alliés de ne pas empiéter sur leurs

droits à Berlin-Ouest. Le blocus de Berlin a effectivement

montré aux yeux des Alliés que le statut de la ville était

constamment menacé. La construction du Mur représente

ainsi une confirmation matérielle du statu quo :

l'Union soviétique

 abandonne son exigence d'un Berlin-Ouest « libre »

. Cependant, Kennedyqualifie la construction du Mur de « solution peu élégante, mais mille fois préférable à la guerre ». Le Premier ministre britannique MacMillan n'y voit « rien d'illégal ». En effet, la mesure touche d'abord les Allemands de l'Est et ne remet pas en question l'équilibre géopolitique de l'Allemagne. Après une lettre que Willy Brandt lui a fait parvenir le Kennedy affiche un soutien symbolique

 à la ville libre de Berlin-Ouest en y envoyant une unité supplémentaire de

1 500 soldats et fait reprendre du service au général Lucius D. Clay. Le

 , Clay et le vice-président américain Lyndon B. Johnson 

Paradoxalement, cette situation explosive, aussi bien à Berlin que dans le reste de l'Europe, va déboucher sur la plus longue période de paix qu'ait connue l'Europe occidentale

La chute du mur

En 1989, la situation géopolitique change. Au printemps, la Hongrie ouvre son « rideau de fer 

En , Tadeusz Mazowiecki, membre de Solidarność, devient Premier ministre de Pologne. Certains observateurs pensent qu'une contagion de liberté va gagner aussi les Allemands. À la fin de l'été, les Allemands de l'Est se

mettent à quitter le pays par centaines, puis par milliers,

sous prétexte de vacances en Hongrie, où les frontières sont

ouvertes. En trois semaines, 25 000 citoyens de la RDA

 rejoignent la RFA par la Hongrie et l'Autriche. Des tentes et

des sanitaires sont installées dans le parc de l'ambassade

de laRFA à Prague où se pressent des réfugiés

est-allemands, mais fin septembre les conditions

d'accueil des quelques 

4 000 réfugiés sont précaires. Dans la nuit du 30 septembre

Hans-Dietrich Genscher vient

à Prague leur dire qu'un accord a été conclu avec la RDA pour

qu'ils puissent légalement émigrer en RFA. Le ,

un premier train spécial part pour l'Allemagne de l'Ouest,

via leterritoire de l'Allemagne de l'Est. L'exode continue

tout au long du mois d'octobre.

En RDA, la contestation enfle. Les églises protestantes, comme celle de

Saint Nikolai à Leipzig, accueillent les prières pour la paix. Elles sont le

germe

des manifestations du lundi à partir de 27. 200 000 manifestants défilent

dans les rues de Leipzig le Mikhaïl Gorbatchev, venu à Berlin-Est célébrer

le quarantième anniversaire de la naissance de la RDA, indique à ses dirigeants que le

recours à la répression armée est à exclure Malgré une tentative de reprise en main par des

rénovateurs du Parti

communiste, les manifestations

continuent.

Sur l'Alexanderplatz à

 Berlin-Est,

250 000 à 500 000 personnes manifestent en appelant à la liberté d'expression,

à une presse libre et à la liberté de réunion. La police (Volkspolizei) n'intervient

pas, mais des unités de l'armée (Nationale Volksarmee) sont positionnées

près de la porte de Brandebourg pour empêcher toute tentative de franchissement du Mur.

D'importants manifestations ont aussi lieu dans une quarantaine de villes

Le 9 novembre, une conférence

de presse est tenue par

 Günter Schabowski,

secrétaire du Comité central chargé des

médias en RDA, membre du bureau

politique du SED, retransmise en direct par la télévision du centre

de presse de Berlin-Est, à une heure de grande écoute. À 18 h 57,

vers la fin de la conférence, Schabowski lit de manière plutôt

détachée une décision du conseil des ministres sur une nouvelle

réglementation des voyages, dont il s'avère plus tard qu'elle

n'était pas encore définitivement approuvée ou, selon d'autres

sources,ne devait être communiquée à la presse

qu'à partir de h le lendemain matin, le temps d'informer les

organismes concernés :

Après les annonces des radios et télévisions de la RFA et de Berlin-Ouest, intitulées « Le Mur est ouvert ! », plusieurs milliers de Berlinois de l'Est se pressent aux points de passage et exigent de passer.

À ce moment, ni les troupes frontalières, ni même

les fonctionnaires du ministère chargé de la Sécurité d'État

responsables du contrôle des visas n'avaient été informés.

Sans ordre concret ni consigne mais sous la pression de la foule,

le point de passage de la Bornholmer Straße, sous la

responsabilité du lieutenant-colonel Harald Jäger, est ouvert

peu après 23 h, suivi d'autres points de passage tant à Berlin

qu'à la frontière avec la RFA. Beaucoup assistent en direct

à la télévision à cette nuit du  et se mettent en

chemin. C'est ainsi que le mur « tombe » dans la nuit du

jeudi  au vendredi , après plus de 28

années d'existence. Cet événement a été appelé dans

l'histoire de l'Allemagne die Wende (« le tournant »). Dès

l'annonce de la nouvelle de l'ouverture du Mur, le Bundestag 

interrompt sa séance à Bonn et les députés entonnent

spontanément l'hymne national allemand

Le point de passage de la Bornholmer Straße, sous la responsabilité du lieutenant-colonel Harald Jäger, est ouvert peu après 23 h, suivi d'autres points de passage tant à Berlin qu'à la frontière avec la RFA. Beaucoup assistent en direct à la télévision à cette nuit du  et se mettent en chemin. C'est ainsi que le mur « tombe » dans la nuit du jeudi  au vendredi , après plus de 28 années d'existence. Cet événement a été appelé dans l'histoire de l'Allemagne die Wende (« le tournant »). Dès l'annonce de la nouvelle de l'ouverture du Mur, le Bundestag interrompt sa séance à Bonn et les députés entonnent spontanément l'hymne national allemand

Cependant la véritable ruée a lieu le lendemain matin,

beaucoup s'étant couchés trop tôt cette nuit-là pour assiste

r à l'ouverture de la frontière. Ce jour-là, d'immenses colonnes

de ressortissants est-allemands et de voitures se dirigent

vers Berlin-Ouest. Les citoyens de la RDA sont accueillis

à bras

ouverts par la population de Berlin-Ouest. Un concert de

klaxons

résonne dans Berlin et des inconnus tombent dans les bras les

uns des autres. Dans l'euphorie de cette nuit, de nombreux

Ouest-Berlinois escaladent le Mur et se massent près de la 

porte

de Brandebourg accessible à tous, alors que l'on ne pouvait

l'atteindre auparavant. Une impressionnante marée humaine

sonne ainsi le glas de la Guerre froide.

Conclusion 

L'affaiblissement de l'Union soviétique, la perestroïka conduite par Mikhaïl Gorbatchev, et la détermination des Allemands de l'Est qui organisent de grandes manifestations, ont aidé  le  la chute du mur de Berlin, suscitant l'admiration incrédule du « Monde libre » et ouvrant la voie à la réunification allemande. Presque totalement détruit, le Mur laisse cependant dans l'organisation urbaine de la capitale allemande des cicatrices qui ne sont toujours pas effacées aujourd'hui. Le mur de Berlin, symbole du clivage idéologique et politique de la guerre froide, a inspiré de nombreux livres et films. 

Le Mur laisse cependant dans l'organisation urbaine de la capitale allemande des cicatrices qui ne sont toujours pas effacées aujourd'hui. Le mur de Berlin, symbole du clivage idéologique et politique de la guerre froide, a inspiré de nombreux livres et films. 

sources :  Wikipédia

  1. Gérard-François Dumont (université de Paris-Sorbonne), « Le mur de Berlin dans l'Histoire , sur http://www.herodote.net (consulté le 21 août 2007)..
  2.  Revenir plus haut en : a b et c Rita Thalmann, article Histoire de l'Allemagne, la République démocratique allemande, Encyclopædia Universalis, DVD, 2007.
  3.  André Fontaine, article « Guerre froide », Encyclopædia Universalis

Témoignage personnel 

Que faisiez vous cette nuit là ? 

Cette nuit du 9 novembre 1989 au 10 novembre 1989, je suivais comme tout le monde les événements à la télévision . Nous n'avions pas d'ordinateur ni de tablette ni de smartphone mais le minitel.

C'était une soirée spéciale on pouvait poser des questions à des hommes politiques du gouvernement.

Je posais donc ma question à Jean Poperen ministre chargé des relations avec le parlement  relative à la chute du mur de Berlin :

-A quand la réunification des deux Allemagnes ?

Il me répondit :

​​​​​​​-Ce n'est pas à l'ordre du jour !

​​​​​​​Je restais stupéfaite perplexe .Pour moi c'était une évidence que tous les Allemands allaient reformer une nation  : la chute du mur n'étant qu'un signe ,un épisode précédant  l'unification de ce pays !

​​​​​​​J'arrêtais le minitel et me postais devant le petit écran partageant la joie d'un peuple qui se retrouvait !

Je comprenais  cette joie, l'émotion d'un  peuple divisé puis uni ! Mes parents républicains espagnols avaient  vécu la déchirure de la guerre civile  et le partage d'une Espagne en deux blocs hostiles et ennemis.

Mais pour eux , la réconciliation  restait impossible.

 

Tag(s) : #la chute du mur de Berlin, #Histoire
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