Bloody Sunday
le 30 janvier 1972 il y a 48 ans
En irlandais Domhnach na Fola, en français Massacre, Massacre du Bogside ou Dimanche sanglant) est une tuerie survenue le dimanche dans le Bogside à Derry en Irlande du Nord, dans laquelle vingt-huit personnes (manifestants pacifistes des droits civiques et passants) ont été prises pour cible par des soldats de l'armée britannique.
Treize hommes dont sept adolescents sont morts immédiatement ; un autre homme blessé ce jour-là est mort quatre mois et demi plus tard. Quatorze personnes furent également blessées, douze par balles et deux écrasées par des véhicules militaires
Cinq de ces blessés ont été touchés dans le dos.
Le drame est survenu au cours de la marche de l'association nord-irlandaise pour les droits civiques ; les soldats impliqués appartenaient au 1er bataillon du régiment de parachutistes du Royaume-Uni
John Lennon, dans son album Some Time in New York City sorti en 1972, puis le groupe de rock U2 dans leur chanson Sunday Bloody Sunday rendent hommage aux victimes de cet événement .
sources Wikipédia
histoire d l'Irlande
L'indépendance de l'Irlande du joug britannique : un rêve éternel
La Déclaration d'indépendance de l'Irlande est adoptée le 21 janvier 1919 par le Dáil Éireann, le Parlement irlandais, lors de sa première session tenue à Dublin. Le texte de la déclaration est adopté en irlandais, en anglais et en français.
La république proclamée, qui devait s'étendre à toute l'île, ne fut reconnue que par l'Union soviétique, malgré des efforts diplomatiques en France et aux États-Unis.
Une guerre d'indépendance durera de 1919 à 1921 et aboutira à la guerre civile irlandaise et à la création de l'État libre d'Irlande.
. Cet accord mit fin à la domination britannique sur la plus grande partie de l'Irlande, et après une période de transition de dix mois supervisée par un gouvernement provisoire, l'État libre d'Irlande fut établi. Cependant, six comtés au nord choisirent de rester au sein du Royaume-Uni en tant qu'Irlande du Nord avec leur propre parlement. Après le cessez-le-feu, les violences politiques et religieuses (entre républicains et loyalistes, et entre catholiques et protestants) continuèrent en Irlande du Nord tandis que l'État libre d'Irlande plongeait dans une guerre civile entre les partisans et les opposants du traité anglo-irlandais..
Durant ses premières années, ce nouvel État est gouverné par les vainqueurs de la guerre civile. Cependant, en 1932, Fianna Fáil, le parti des opposants au traité, dirigé par Éamon de Valera, remporte les élections (il restera au pouvoir jusqu'en 1948). En 1933, De Valera, devenu président du conseil, fait abolir le serment au souverain du Royaume-Un
L'Irlande reste neutre durant la Seconde Guerre mondiale, interdisant même officiellement au Royaume-Uni l'usage militaire de ses ports et aéroports.
En février 1948, le parti Fine Gael remporte les élections. Le gouvernement de coalition qu'il constitue avec le parti travailliste proclame la République d'Irlande, le , quittant le Commonwealth.
Dans les années 1960, l'Irlande connait un changement économique majeur par suite des réformes du Taoiseach (Premier ministre) Seán Lemass et du ministre des Finances T. K. Whitaker. En 1968, le ministre de l'Éducation, Donnchadh O'Malley, rend l'enseignement secondaire gratuit. Au début des années 1960, l'Irlande demande son admission dans la Communauté économique européenne, mais, parce que 90 % de ses exportations étaient destinées au marché du Royaume-Uni, elle ne fait rien pour y entrer jusqu'à ce que le Royaume-Uni le fasse en 1973.
Les problèmes économiques mondiaux des années 1970, aggravés par une mauvaise politique économique des gouvernements suivants, dont celui de Premier ministre Jack Lynch, entraînent une stagnation de l'économie. Les troubles en Irlande du Nord découragent les investissements étrangers.
Le prémisses : le drame du 8 juillet 1971
L'attitude de l'armée britannique partisane des protestants va déclencher un mouvement de violence sans précédent .
Celle-ci est d'abord accueillie par les catholiques comme une force neutre par rapport à la Police royale d'Ulster, mais les relations entre les nationalistes et l'armée se détériorent rapidement
Le 8 juillet 1971, deux émeutiers (Seamus Cusack
et Desmond Beattie) sont abattus dans le Bogside par des soldats
dans des circonstances controversées. Les soldats ont affirmé qu'ils
étaient armés, ce qui a été démenti par la population locale, ainsi que
par des nationalistes modérés (dont John Hume et Gerry Fitt (en
Le massacre : Événement du Bloody Sunday
Les activités de l'Armée républicaine irlandaise provisoire ont également augmenté dans le Nord de l'Irlande avec une trentaine de soldats britanniques tués dans les derniers mois de 1971, contre dix soldats tués pendant la période pré-internement durant la même année. L'armée républicaine irlandaise officielle et l'armée républicaine irlandaise provisoire avaient établi à Derry une « zone de non-droit » pour l'armée britannique et la Police royale grâce à l'utilisation des barricades. À la fin de l'année 1971, 29 barricades avaient été mises en place pour empêcher l'accès à ce qui était connu comme le Free Derry ; 16 d'entre elles étaient impraticables, même pour les véhicules blindés d'une tonne de l'armée britannique. Les membres de l'IRA ont monté ouvertement des barrages routiers en face des médias, et des affrontements quotidiens ont eu lieu entre jeunes nationalistes et soldats britanniques à un endroit connu sous le nom de « aggro corne ». En raison des émeutes et des dommages causés aux magasins par les bombes incendiaires, le total des dommages subis par les entreprises locales est estimé à 4 000 000 £.
Malgré l'interdiction, l'Association nord-irlandaise pour les droits civiques planifie une manifestation pacifique à Derry le 30 janvier 1972 pour protester contre l’internement administratif, décidé par le Parlement nord-irlandais le 9 août 1971. Informées de cette marche, les autorités ont décidé de l'autoriser de façon qu'elle se poursuive dans la zone nationaliste de la ville, le but étant de l'empêcher d'atteindre le Guildhall (en) (siège du conseil de la cité de Derry), comme c'était initialement prévu par les organisateurs. Le major-général Robert Ford, alors commandant des forces terrestres en Irlande du Nord, a donné l'ordre au bataillon du régiment de parachutistes (1 PARA) de se rendre à Derry avec pour mission d'arrêter les possibles émeutiers pendant la marche. Le Régiment parachutiste arrive à Derry le matin du dimanche 30 janvier 1972 et prend position dans la ville.
Les manifestants avaient prévu de marcher vers le Guildhall, mais en raison de barricades de l'armée conçues pour modifier le parcours, ils furent redirigés vers Free Derry Corner. Un groupe d'adolescents se sépara du défilé et tenta de franchir la barricade pour marcher vers le Guildhall. Ils attaquèrent la barricade de l'armée britannique avec des pierres. À ce stade, un canon à eau, des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc sont utilisés pour disperser les émeutiers. Ces affrontements entre les soldats et les jeunes étaient alors courants, même si des observateurs ont rapporté que les émeutes étaient peu intenses. Sur la William Street, deux civils, Damien Donaghy et John Johnston, sont blessés par balle par des soldats qui affirmeront que ce dernier portait un objet noir cylindrique.
À un certain moment, des rapports donnés au centre de commandement de l'Armée auraient indiqué qu'un sniper de l'IRA opérait dans la zone. À 16 h 07, la brigade autorise le régiment parachutiste britannique à entrer dans le Bogside. L'ordre de tirer à balles réelles est donné et un jeune homme est abattu alors qu'il descendait la Chamberlain Street, loin de la progression des troupes. Cette première victime, Jackie Duddy, était parmi la foule qui s'enfuyait. Il courait aux côtés d'un prêtre, le futur évêque Edward Daly, lorsqu'il fut abattu dans le dos. La poursuite des violences par les troupes britanniques s'intensifie et finalement l'ordre est donné de mobiliser les troupes dans une opération d'arrestation, à la poursuite de la queue du groupe principal des manifestants dans Free Derry Corner.Malgré un ordre de cessez-le-feu du quartier général de l'armée, plus d'une centaine de cartouches furent tirées directement dans la foule par les troupes sous le commandement du Major Ted Loden. Douze autres personnes furent tuées, beaucoup d'entre elles tentaient d'aider celles déjà tombées sous les balles. Quatorze autres furent blessées, douze par des tirs de soldats et deux renversées par des véhicules blindés.
Une enquête menée rapidement par une commission présidée par Lord Widgery (en) blanchit l'armée britannique en concluant qu'elle répondait aux tirs de l'IRA provisoire. Cependant, aucune arme n'a été retrouvée sur les lieux, pas plus que de traces d'explosif sur les victimes. De plus, toutes les victimes se comptent parmi les manifestants ; aucun soldat n'a été tué ou blessé ce jour-là. Les familles des victimes reprochent à l'enquête menée par Widgery son manque d'objectivité. Le rapport Widgery est également critiqué pour son parti-pris dans l'audition des témoins27.
Channel 4 diffuse un documentaire des journalistes Lena Ferguson et Alex Thomson dans lequel quatre soldats révèlent anonymement que les parachutistes ont tiré l'arme à la hanche dans la foule, contredisant la thèse officielle qui prétendait que les tirs avaient visé des cibles précises et hostiles.
Du fait des critiques adressées à la version britannique de cet événement, le Premier ministre Tony Blair fait ouvrir une nouvelle enquête le , veille de la commémoration annuelle de la tragédie. L'enquête est confiée au juge Mark Saville, assisté de magistrats canadiens et australiens.
Entre 1998 et novembre 2004, 921 témoins sont entendus et 1 555 témoignages écrits examinés. Plusieurs soldats avoueront avoir menti lors de leurs dépositions précédentes et reconnaîtront que les victimes étaient désarmées. Attendu pour 2007, le rapport final est publié le à Derry. Les familles des victimes organisent pour l'occasion une marche silencieuse
. À la suite de sa publication, le gouvernement britannique, par une intervention de David Cameron à la Chambre des communes, reconnaît la responsabilité des parachutistes et présente ses excuses. Si leurs actes n'étaient pas prémédités, l'enquête précise que :
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tandis qu'aucun militaire ne se trouvait en état de légitime défense, ils tirèrent sur des innocents, sans sommations ni avertissement, alors qu'il leur était parfaitement visible que les civils étaient désarmés et cherchaient à prendre soin des blessés
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ont par la suite menti sur les circonstances exactes de l'incident.
L'Irlande des années 60 à 90
Cette période sera connue comme celle du « Tigre celtique » et servira de modèle de développement économique dans les États de l'ancien bloc de l'Est qui rejoignent l'Union européenne au début des années 2000. La valeur des propriétés est multipliée par un facteur compris entre quatre et dix entre 1993 et 2006, en partie à cause du boom économique.
La société irlandaise adopte également une politique sociale relativement libérale au cours de cette période. Le divorce est légalisé, l'homosexualité dépénalisée, alors que l'avortement dans des cas limités est autorisé par la Cour suprême irlandaise. De graves scandales, sexuels et financiers, touchent l'Église catholique irlandaise, coïncidant avec une diminution généralisée de la pratique religieuse dont une fréquentation de la messe divisée de moitié en vingt ans. Une série de tribunaux créés dans les années 1990 sont chargés d'enquêter sur les malversations présumées des politiciens, du clergé catholique, des juges, des hôpitaux et de la Garda (police).
En 2005 ,un référendum organisé sur le traité de Lisbonne recueille une majorité de non pour des raisons multiples, basées surtout sur la nouvelle puissance économique du pays. Mais celui-ci est frappé peu après de plein fouet par la crise économique de 2008 et un nouveau référendum récolte 58 % de oui.
Aujourd'hui en Irlande le 30 janvier commémoration ou pas ?
on assiste à une polémique autour d’une possible célébration officielle en hommage à la police irlandaise (RIC) et aux Black and Tans
Une polémique a lieu actuellement en Irlande à propos d’une commémoration d’État à venir en l’honneur des membres de la Royal Irish Constabulary (RIC) et de la Dublin Metropolitan Police (DMP) qui ont été tués pendant la guerre d’indépendance de l’Irlande. Les commémorations doivent avoir lieu au château de Dublin le vendredi 17 janvier, mais plusieurs personnalités politiques de haut niveau de différents partis, y compris un certain nombre de maires, ne seront pas présents.
Pour les héritiers de la lutte d’indépendance de l’Irlande, il ne s’agirait en effet ni plus ni moins que de commémorer les Black and Tans, ces militaires engagés par le gouvernement britannique à partir de 1920 pour aider la Police royale irlandaise (RIC) et l’armée britannique à lutter contre les indépendantistes de l’Armée républicaine irlandaise (IRA). Ils ont été dissous en 1922, après la fin de la guerre d’indépendance irlandaise.