Chapitre IX
le confinement : nouvelle
Une triste nouvelle
Le 29 mars la radio annonçait encore un nombre de morts très élevé en Italie . L'Espagne sombrait aussi dans une hécatombe.
-Trois semaines que nous sommes ici enfermées , comme recluses comme des bonnes sœurs ! Ralla Maria
-Tu exagères aman ! Ne te plains pas ! Tu n'es pas seule et nous sommes en bonne santé ! Que dire de tous ceux qui sont malades ?
-Oui mais je ne peux même pas mettre un nez dehors !
-Tu peux aller sur les deux balcons et marcher un peu dans le patio.Oui ce n'est pas un grand espacemais tu peux prendre l'air ! Cesse de te plaindre !
-Tu veux toujours avoir raison, Lucia ! Maugréa la vieille dame en finissant son café.
Lucia ne lui répondit pas . Maria avait toujours eu un sacré caractère .
La matinée s'étira un peu. Après le déjeuner Maria fit une sieste.C'est ce moment là que Lucia attendit pour pouvoir en toute tranquillité téléphoner à Francisco, elle alla s'enfermer dans sa chambre .
-Bonjour Francisco c'est moi Lucia . C comment allez -vous ?
-Buon giorno Lucia ! Comme je suis heureux de vous entendre. J'ai attendu tout le matin de votre appel !
-Merci pour les fleurs !
-Ce n'était rien ! Parlez moi un peu de vous que nous fassions connaissance
Elle lui donna son numéro de téléphone portable, se présenta , parla de sa vie d'ex- épouse de mère de son fils de sa petite fille de son métier d'enseignante, de ses sœurs , de Maria de ses gouts.... Francisco aussi évoqua sa vie : son mariage si heureux, la disparition de son épouse, la présence de son fils, de ses frères. Elle s'étendit sur sa grande solitude, sur des rencontres éphémères et enfin termina en évoquant sa grande passion :"la musique " .Ils parlèrent ainsi deux heures, -Je dois vous laisser Francisco.
-Oui bien sur ! je n'ose même pas vous demander si vous viendrez ce soir !
-Hélas il y a le couvre feu je crains de ne pouvoir sortir
- Je ne vous le demande pas ! Avez vous un ordinateur ?
-Oui !
-Chaque soir je joue en direct .Sur skype nous pourrons nous voir .Voici mon code .
Vous m'apportez beaucoup de joie , le savez vous Lucia ? Dans ces moments de grande solitude parler à quelqu'un comme vous est formidable !
-Francisco je vous apprécie vraiment . Je dois absolument vous quitter.Ma mère me réclame ! Merci pour vos paroles si douces.
Lucia tquitta sa chambre. A la cuisine sa mère s'impatientait
-C'est avec qui que tu téléphonais encore ?
-Une collègue de travail ,....
-Vous aviez tant à vous dire ?
C'était presque dix neuf heures lorsque le portable de Lucie sonna.
-C'est qui ? Questionna toujours curieuse Maria
- Une amie ? Je reviens
Lucia se précipita dans sa chambre
-Oui Francisco qu'y a -t- il ?
Elle entendit des sanglots au bout du fil
-Francisco qu'y a t - il ?
- Mon frère ainé, Romano est décédé . On vient de m'avertir et je ne peux même pas me rendre à ses obsèques.
- Je suis désolée Francisco et si peinée ! Toutes mes condoléances
- C'était un père pour moi. Nous avions 15 ans de différence et mon père était mort alors que j'avais quatre ans ! Je suis anéanti !
-Votre fils n'est pas auprès de vous ?
- Non !
-Francisco je ne sais que vous dire ! Il est mort du coronavirus ?
-Oui de ce microbe venu de Chine !
-Toutes mes pensées sont avec vous !
-Je jouerai ce soir pour lui , enfin j'espère avoir la force de jouer !
-J'irai vous voir Francisco !
-Vous allez ressortir malgré le couvre feu ?
-Je sais par où passer en toute discrétion ! Francisco je sens que vous avez besoin de ma présence
-Si carina !
Et il éclata en sanglots
-Francisco courage ! je vous en prie ! Votre frère voudrait que vous soyez courageux n'est- ce -pas ?
-Si !
- Je suis obligée de vous quitter . A tout à l'heure !
Lucia soupa avec sa mère et lui dit qu'elle se rendait deux rues à coté soulager son amie qui venait de perdre son frère ainé de l'épidémie.Elle lui promit de revenir vite .
Malgré les protestations de Maria, Lucia s'habilla chaudement et partit dans la ville déserte;Elle arrive enfin sous les fenêtres de Francisco .Il jouait un requiem de Mozart. Il se pencha à la fenêtre .
-Merci Lucia d’être venue ! Votre présence me fait du bien lJe vous en prie montez un instant !
Lucia hésita mais compatissante monta l'étage jusqu' la belle porte en chêne massif lustrée de l'appartement de Francisco.
I lui offrit un verre de porto. Il semblait apaisé .Elle le rassurait .
Puis elle le quitta et s'engouffra dans la nuit .