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ChapitreII

La réquisition

 

Pour les résistants d’Annonay et des montagnes voisines le débarquement de Normandie fut le signal de l’insurrection.

César, Cléo et Henri-Antonin et quatre autres compagnons s'étaient rendus dans les montagnes du Pilat ,.

C'était l'été 1944. L'attirance d'Antonin pour Cléo grandissait et ce sentiment était partagé mais les deux jeunes gens restaient discrets. Leur groupe avait été rejoint par deux autres de la vallée de l'Ondaine tous polonais sauf un .Ils étaient alors 21 .Ils s'installèrent dans des bâtiments abandonnées d'une ferme entre le col de la République et Saint-Genest-Malifaux (Loire).

-Nous devons forcer les allemands à quitter de notre région ! Suggéra un jeune arrivé.

-En tout cas , nous devons créer un climat de déstabilisation ! Corrigea César.

-Comment ? Quelles actions à mener ? Nous n'avons même pas de voiture ni de camion ? Constata Antonin.

-Bonne remarque ! Dit César

-Volons une camionnette ! proposa Cléo. Elle nous servira à transporter de la nourriture, des armes !

-Et pour voler de la nourriture ! Compléta Max qui dévorait des yeux  la jeune fille .

-Nous allons réquisitionner une camion , puis nous irons nous servir chez certains collabos.  Proposa  César.

-Tu as une idée  ? Questionna Antonin

-Oui ! L'administrateur du Nouvelliste le journal vichyste ,il est le président de la Légion. Sa villa n'est pas très loin d'ici !

Une hostilité s'était créée entre Antonin et Max :  Cléo en était la cause  Tous deux étaient amoureux d'elles  .La jeune fille était attirée par Antonin.Il était plus mur que les autres. avec elle,  six ans les séparaient.De plus il était d'une grande culture et il avait beaucoup à lui apporter . Ce citadin instruit  lui ouvrirait d'autres voies d'autres portes inconnues comme la musique, la poésie, l'art : tout ce que Cléo adorait et dont elle avait été privée toute sa courte vie. Certaines nuits, ils  se retrouvaient et restaient des heures à discuter de tout et de rien.Antonin lui parlait du cosmos des étoiles.Il connaissait par choeur les poèmes d' Eluard de Prévert d' Aragon. Cléo était sous son charme.

Plus d'une fois Max les avaient écoutés, caché ,  en  pleine  discussion.Il en avait éprouvé une jalousie maladive  presque mortifère .

Un matin ,  Max avait provoqué Antonin et en était venu aux mains 

César avait du intervenir. Mais de jour en jour, leurs relations se dégradèrent gravement.

Pour un oui pour un non  Max cherchait querelle à son concurrent. Il voulait éloigner Antonin de Cléo et prendre sa place dans le coeur de la belle.

César avait mis les choses au point

-On a besoin de tous ici ! Gardez vos disputes pour l'après - guerre ! La priorité est de se débarrasser de l'occupant alors vos histoires personnelles gardez- les pour vous et mettez- les en sommeil.

Je veux que chacun  n'ait qu'un seul but un seul  objectif : la résistance !

Marcus nouvellement arrivé était le cousin de Cléo .Il la considérait comme sa petite sœur .IL suggéra qu'elle quittât le maquis et retourne à la Ricamarie ...C'était le prétexte qu'il avait trouvé pour protéger sa cousine . Cet éloignement calmerait également les ardeurs de certains.

-C'est à Cléo de décider ! Conclut César

-Je reste ! dit la jeune fille . Vous avez raison les affaires personnelles n'ont pas à interférer sur notre comportement et nos actions ! Je suis des vôtres ! Une maquisarde avant tout !,

Depuis, elle évita Antonin et ne le retrouva plus pour parler les soirs....

L'attaque du camion eut lieu le 12 juillet sur la Nationale 82. Sept maquisards y participèrent : Max, César, Cléo ,Antonin,Marcus, Néron et Mars.

La camionnette fut interceptée puis conduite à Sant- Régis- du -Coin à la villa du président de la Légion.Sur place ,les maquisards s'emparèrent des denrées alimentaires qu'ils chargèrent sur le véhicule. Un vieil homme domestique de la maison  fut brutalisé par  Max. Ce dernier  voulut le faire parler pour savoir où le propriétaire cachait son argent ses bijoux.Il le  frappa, à coup de poings . Antonin l'arrêta  . Une dispute éclata. César intervint :

-Assez ! laisse cet homme   Max ! On a ce qu'on voulait ! Partons !

César, Mars et Cléo montèrent devant et les quatre autres, derrière

Antonin et Max  se fusillaient du regard dans le camion .

-Ce collabo aurait pu nous dire où se trouvait l'argent de son maitre ! On aurait pu avec acheter desvivres  ! Mais non : il a fallu que cet abruti vienne tout gâcher !

-Cet abruti, c'est moi ? Questionna Antonin.

-Oui ! Un abruti !

-L'abruti c'est toi et tu tu sais pourquoi ? parce que tu utilises les mêmes méthodes que la gestapo: la torture pour faire parler les gens . Ce gardien était un pauvre homme âgé terrorisé. Nous ne sommes pas des nazis mais des combattants.

  • -Tu me traite de nazi ? Toi le bourgeois français sortit de je ne sais d'où ? Venu faire son apprentissage de maquisard parmi nous pour plus tard ' dire" j'y étais . Venu pour jouer les jolis cœurs !

  • -Je vais te faire taire ! Hurla Antonin hors de lui

  • Et les deux hommes s'empoignèrent

  • -Arrêtez ! Séparez -les ! Ordonna César et il stoppa le camion

  • .Il descendit suivi de Mars .Ils montèrent à l'arrière

-  Antonin  monte devant à la place de Mars.

Arrivé à la ferme ils déchargèrent le butin dans un silence glacial.

Le soir César rassembla les hommes. Il se tenait assis à la table et Antonin et Max se tenaient chacun du coté de la table

-On ne peut plus continuer comme cela : Antonin et Max sont en perpétuel conflit ce qui nuit gravement à notre 'unité et à notre efficacité .Que proposez vous ?

Néron ami de Max proposa :

-Qu'il parte ?

-Qui ?

-Antonin !

-Non ! C'est moi la cause du conflit ! C'est à moi à partir ! Rectifia Cléo

-Es-tu sur que ton départ va calmer tes deux prétendants ? Questionna habillement le chef de second groupuscule Ulysse ? Ils continueront à entraver nos actions par leur ressentiment personnel. Je pense que le mieux est qu 'effectivement Antonin quitte le maquis .Je n'ai rien contre lui je l'estime . Mais Max est votre ami depuis toujours .Si c'est Max qui s'en va ,vous autres ici , vous  le reprocherez à Antonin . Vous dites toujours  "c'est le maquis des polonais  " mise à part César et ...Auguste  !!!

-Oui ! Approuvèrent les autres !

-Nous allons voter  ! Proposa César . Qui est pour le départ de Cléo ?

-Une seule main se leva : celle de Marcus

-Qui est pour le départ de Max ?

Aucun main ne se leva.

-Je m'abstiens ! expliqua Cléo .

-Moi aussi ! Dit César

-Qui est pour le départ d'Antonin ?

Dix mains se levèrent

-Combien d’abstentions ?

Deux mains  celles de Cléo et César conclurent le vote 

-- Tu partiras demain matin , Antonin ! Trancha César.

Les hommes se dispersèrent .Cléo alla rejoindre Antonin

-Après la guerre, après la libération , on se retrouvera ! Tu m'attendras ? Questionna la jeune fille les larmes plein les yeux  !

-Oui je t'attendrai.

Et elle déposa sur sa bouche une baiser fiévreux.

César attendit que  Cléo le quitte pour aller lui parler :

-Je suis désolé Antonin. Personnellement je t'aurai choisi pour tes qualités, mais Max est une tête brulée soutenu par ses camarades alors pour la cohésion du groupe . J'ai besoin d'eux pour contrer les allemands .J''ai des ordres .Tu vas rejoindre le maquis d'Annonay .Il reste encore  un petit groupe, après leur liquidation il y a un mois. .Ils auront besoin de toi .Rends- toi à la mairie de St Julien Molin Molette .Demande à voir le secrétaire et pose lui la question : » A Quand Madame Raspail va t-elle rouvrir son restaurant ? » C'est le mot de passe . Tu dois le mémoriser jamais l'écrire .. Adieu et que la chance t'accompagne !.

Le lendemain Antonin le coeur serré quitta la ferme de Saint Régis .Il prit la route du col du grand bois et descendit en direct de Bourg Argental.

 

 

Tag(s) : #le maquis des polonais (deuxième partie), #nouvelle
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