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La Révolution  se chargea de présenter au peuple les beautés artistiques faisant parties de son patrimoine nationale et ouvrir le plus grand musée du monde un 18 novembre 1793

 

'C'est ainsi qu'en 1791, par décret de l'Assemblée constituante, le palais du Louvre est dévolu à la « réunion de tous les monuments des sciences et des arts ». La consécration arrive le 10 août 1793 : pour fêter le premier anniversaire de la chute de la royauté, la Convention décide la création dans la Grande Galerie du Louvre, le long de la Seine, d'un « Museum de la République » où seront mis à disposition du peuple collections royales et oeuvres d'art confisquées aux émigrés et aux églises.

L'ouverture effective du musée est différée au 18 novembre 1793. Ce jour-là, enfin, le palais du Louvre fait sa révolution en ouvrant ses portes et ses collections au public. Ainsi se réalise le rêve des révolutionnaires et des élites des Lumières.

Aux collections héritées des anciens rois ou enlevées aux nobles viennent bientôt s'ajouter les oeuvres cédées par les pays conquis. Ces cessions se multiplient avec les conquêtes du Directoire, en particulier en Italie, sous la conduite d'un certain général Bonaparte. Elles se font sur la base de traités juridiquement rigoureux.

Lors du défilé victorieux des 9 et 10 thermidor An VI (23 et 24 août 1797), on peut lire sur un étendard brandi devant les sculptures gréco-romaines enlevées à l'Italie :
« La Grèce les céda, Rome les a perdus
Leur sort changea deux fois, il ne changera plus »
 !

Le Louvre reste cependant avant tout un lieu de formation pour les artistes jusqu'à ce qu'en 1803, le Premier Consul Napoléon Bonaparte nomme le baron Vivant Denon « directeur général du musée central des Arts ». Touche-à-tout talentueux, Denon s'attelle à sa fonction avec l'ambition de faire du Louvre, rebaptisé musée Napoléon« le plus beau musée de l'univers » ! Il profite des campagnes napoléoniennes pour constituer une collection unique et exemplaire des chefs-d'oeuvre universels.

La folle équipée des Cent-Jours marque la fin de l'aventure : les Alliés, qui n'ont guère apprécié le retour de Napoléon de l'île d'Elbe, se vengent en reprenant au musée nombre d'œuvres d'art cédées précédemment à la France par traités. Au total pas moins de 5.000 oeuvres ! Les marbres de la collection Borghèse comme les chevaux de la place Saint-Marc sont restitués aux vainqueurs. Les Noces de Cana de Véronèse, intransportables, sont échangées contre une toile de Le Brun !

Le plus grand musée du monde

'entrée au Louvre de la Vénus de Milo, en 1821, et le déchiffrage des hiéroglyphes, l'année suivante, par Jean-François Champollion, donnent une nouvelle impulsion aux acquisitions d'antiques (la première « salle des antiques »remonte à Henri IV). En 1826, le roi Charles X confie à Champollion lui-même l'organisation d'une section sur l'Égypte ancienne. C'est ainsi que le jeune savant achète d'un coup les 4000 pièces de la fabuleuse collection du consul anglais du Caire, Salt.

Mais le musée s'ouvre également à l'art de son temps. Dès la Restauration, sous les règnes de Louis XVIII et Charles X, il accueille des oeuvres d'artistes vivants comme Le radeau de la Méduse, qui avait pourtant fait scandale en son temps (1819).

Acquisitions et donations vont se poursuivre tout au long du XIXe siècle à un rythme soutenu. Après la Grande Guerre, faute de moyens, elles vont nettement se ralentir malgré une fiscalité généreuse à l'endroit des donateurs et des riches héritiers (ceux-ci peuvent effectuer des dations, c'est-à-dire payer les droits de succession sous forme d'oeuvres d'art).

Valéry Giscard d'Estaing a fait aménager l'ancienne gare d'Orsay, sur la rive opposée de la Seine, en musée du XIXe siècle. Le Louvre a donc cédé ses collections de la deuxième moitié du XIXe siècle (1848-1914) au nouveau musée, inauguré en 1986. François Mitterrand a pu ensuite lancer la rénovation du vieux palais avec deux points forts : l'aménagement en souterrain des services d'accueil du public autour de la fameuse pyramide de verre de l'architecte Pei ; le déménagement du ministère des Finances à l'est de la capitale et la récupération par le musée des très vastes salles de l'aile Napoléon III qu'il occupait.

Ces initiatives n'auraient sans doute pas eu lieu sans le président Georges Pompidou qui, le premier, a renoué avec la tradition de mécène des anciens souverains. Il a eu l'idée de créer au coeur de Paris le centre qui porte son nom. Les collections du musée d'Art moderne de la colline de Chaillot ont pu ainsi être installées dans les étages supérieurs du Centre Pompidou à son inauguration en 1977.

sources Hérodote.net

: Le Louvre et les Tuileries : Huit siècles d'histoire (Michel Carmona, Editions de La Martinière, 2004) ainsi que : Le Grand Louvre du Donjon à la Pyramide (Catherine Chaine, Hatier, 1989).

Observations sur le Museum national, par Jean-Baptiste-Pierre Lebrun (1748-1813) et : L'ombre du grand Colbert, le Louvre et la ville de Paris ; dialogue, par Lafont de Saint Yenne (1752).

 

Tag(s) : #le louvre, #Histoire
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