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Aïno et le peuple des éleveurs de rennes

 

Aino faisait partie des Samis  un peuple nomade qui  habitait depuis toujours la Laponie, des terres situées au delà du cercle polaire.

Cette région septentrionale de la Scandinavie était recouverte presque toute l'année de neige et de forets . Son peuple traversait la toundra derrière des hardes de rennes. 

Leur origine remonte à plus de 4 000 ans.

Ils demeurent aujourd'hui un des derniers peuples autochtones du monde.

La culture same

1) La langue, la politique

Maintenant reconnue comme langue officielle minoritaire, le same, qui comprend dix dialectes distincts dont certains sont en danger d’extinction, est enseigné dans certaines écoles et quelques médias l’emploient couramment. Des parlements sames, plutôt consultatifs,  ont été créés dans les trois pays scandinaves. Des actions, bien que limitées et parfois inégales, sont prises par les gouvernements avec des accommodations et des conventions.  

2) Le renne 

L 'élevage des rennes est emblématique de l’identité de ce peuple. Il suivait originairement les migrations de ces cervidés, d’où leur mode de vie nomade.

Le renne est au cœur du peuple Samis. Depuis l’antiquité, il joue un rôle important pour le peuple Same, car il fournissait la nourriture (viande, produits laitiers …), la fourrure, l’os, les matières premières des objets usuels etc. Les Sâmes transmettaient leurs connaissances du renne par l’enseignement formel, mais aussi par le contact direct d’une génération à l’autre

Les rennes sont de gros cervidés. Ce sont des animaux robustes. Ils peuvent peser jusqu'à 300 kg (pour un mâle). Ce sont des mammifères qui marchent à quatre pattes, et qui portent des bois (qu'ils soient mâles ou femelles). Le sang circule dans leurs bois. Adultes, ils les perdent chaque année : les mâles en décembre, les femelles en été.

Le pelage de l'animal est brun ou gris selon les espèces. Le poil permet au renne de se protéger contre le froid en hiver. Les sabots sont larges : on peut comparer les sabots d'un renne aux raquettes qu'utilise un homme. Les sabots permettent au renne de ne pas trop s'enfoncer dans la neige. Il peut donc effectuer de longues marches dans des paysages enneigés.

L'air froid inspiré est réchauffé dans les narines du renne. Elles ont une grande surface. L'air est chauffé avant d'entrer dans les poumons de l'animal. Quand il souffle, le renne récupère l'eau présente dans l'air inspiré : cette eau permet d'humidifier l'air inspiré. Ce mécanisme montre que l'animal est adapté à son environnement. Il se nourrit d'herbe, d'écorce et de feuilles de bouleaux et de saules. Pour trouver de la nourriture, il doit effectuer de longues migrations en troupeaux au printemps et en automne. Lors des migrations, les rennes peuvent traverser à la nage des fleuves, des grands lacs ou même des bras de mers et d'océansLe renne se nourrit aussi du lichen déposé sur les roches. Le lichen est une nourriture très riche, qui va fermenter dans le corps de l'animal, et qui va le réchauffer. L'animal n'a donc pas besoin de bouger pour se réchauffer : il limite ainsi ses dépenses énergétiques.

 La gestation dure neuf mois (comme pour l'humain). Le petit naît normalement en juin, en été : c'est un « faon ». Toutefois, si les conditions climatiques ne sont pas favorables, la maman peut retarder la mise à bas. Au contraire, si la nourriture est insuffisante, elle peut avancer l'accouchement d'un mois. Le faon reste plus d'un an auprès de sa mère

Le renne blanc

La légende finnoise dit que les rennes blancs sont tellement rares (par rapport aux rennes"classiques") qu'il porte bonheur d'en croiser

Autrefois, ces cervidés que nous associons au grand Nord fréquentaient des régions d’assez basses latitudes, comme en témoignent des peintures rupestres et restes fossiles découverts jusque dans le sud de la France.

Si le renne y demeure étroitement lié aux humains, il ne s’est pourtant jamais entièrement laissé domestiquer et conserve un caractère farouche. Les Sámi ont une expression pour capturer cette relation singulière. Le renne est dit « biekka buorri », « un bien gouverné par le vent », ce qui signifie qu’un contrôle total de la part des humains est impossible. Et pourtant, ne pas maîtriser le vivant dans son entièreté n’empêche pas des relations durables et fructueuses ; des centaines de milliers d’années de coexistence entre rennes et humains le prouvent.

Aujourd’hui, seulement 10% des Samis sont encore éleveurs. Le travail a bien changé : l’utilisation de la motoneige pour regrouper les animaux modifie la symbiose entre les éleveurs et leurs bêtes et fait partie du processus de sédentarisation

3) la religion

Leur religion est restée attachée au chamanisme : aux idoles, aux offrandes à leur faire bien qaux cultes des anciens des morts des animaux .La majorité des Samis sont cependant chrétiens orthodoxes.

Les chamanes « les noaides « sont très écoutés et ont une influrence très forte sur la sijdda (la communauté) .Les quatre idoles qu 'ils vénèrent symbolisent les quatre éléments, la Terre, l’Eau, l’Air et le Feu (le Soleil). D'autres statues étaient dédiées au Bonheur, à la Santé, à l’Amour, au Succès et au Destin.

4) l'art ,l'habillement

Le costume traditionnel est très coloré.Les femmes portent des coiffes qu indiquent leur civilité : mariée célibataire.Leurs manteaux sont en peaux de rennes .

Les objets sculptures , vases , tableaux sont en bois de renne

Leur chant les joïks se chantent à cappella

5) Les forets du grand nord

Ressources, elles étaient des refuges, des lieux sacrés mais aujourd'hui elles sont menacées de déforestations .

Voilà le décor de notre histoire

.

Notre légende

Aino et le peuple des éleveurs de rennes

Dans cette communauté "Sami", vivait Aïno une fillette âgée de six ans avec son grand frère Igor et ses parents . Ses grands parents aussi étaient du voyage. Tous suivaient les troupeaux de rennes. Bientôt la fillette irait en novembre à l'internat avec son frère pour apprendre comme tous les jeunes de son âge. Elle profitait des derniers jours de liberté .

Octobre était venu avec son cortège de gel de givre et de neige dans cette région de l'extreme nord de la Laponie proche du cercle polaire . Le froid s'était abattu soudainement et l'été semblait déjà bien loin. Dans le troupeau les femelles rennes avaient eu des petits en juin : les faons.L'un d'eux avait eu les faveurs d'Aïno. Elle l'avait élevé comme un petit chiot en lui donnant le biberon bien que sa mère l’allaitait. Le père du faon un grand cerf indépendant , s'était éloigné du troupeau. Voilà des semaines...Ce petit faon était le bébé de la fillette .Elle lui avait donné un nom : Pilvi qui veut dire en finnois : « nuage « car son pelage était blanc comme un nuage.

C'était la mi octobre et l'hiver s'était présenté un bon mois à l'avance et toute la communauté Sami avait été surprise par cette arrivée si précoce .Il n'était pas onze heures du matin mais l'obscurité semblait s’éterniser. De plus le brouillard s'était abattu accompagné d'un vent violent glacial . Les hommes qui avaient pris la route quand le jour c'était levé , il y avait à peine deux heures .Ils s’arrêtèrent ne voulant pas prendre de risque .Le troupeau de rennes habitué au vortex ce courant d'air glacial , se regroupa . Aïno voulut voir son protégé et le chercha en vain...Il avait disparu.Munie de lampes et aidée de son grand frère, elle fit le tour des bêtes et remarqua des traces de sabots qui s'éloignaient du troupeau : deux traces de gros sabots et de petits sabots

  • -Pilvi cria la fillette ! Il est parti.-

  • -Il a du suivre sa mère ! Expliqua le grand frère

  • -Je veux le retrouver  avant la tempête  !

  • -Ne t’inquiète pas petite sœur, les rennes savent se guider dans le brouillard. Peut être la femelle a t 'elle voulu rejoindre son mâle , qu'elle a peut être aperçu  ! C'est possible !

  • -Je veux y aller !

  • -Où ? Dans le brouillard ! La nuit tombe vite ! Tu le sais bien !

    Le grand frère ramena Aïno sous la tente que ses parents venaient de dresser

-Où étiez vous  passés ?

-Aïno cherchait le faon !

-Il n'est pas ?

-Non il s'est éloigné avec sa mère !

-Bah ! Dit le père, on les retrouvera demain !

-Mais il va y avoir une tempête ! pleurnicha l'enfant.

-Ne pleure pas ! Consola la maman de Aino. Les rennes sont solides et savent se protéger .

La fillette n'était pas convaincue

-Assez de discours  !  Mangeons à présent.Proposa le père

Après le repas, les parents s'assoupirent tandis que le grand frère rejoignait ses amis sous une tente voisine. Restée seule, Aïno ne pouvait se résoudre à attendre sans rien faire pour tenter pour retrouver Pilvi. Elles s'habilla chaudement prit une lampe à pétrole, .

Sa mère ouvrit un œil :

-Où vas tu ?

-Je vais chez grand-père et grand-mère ! Ne t'inquiéta pas !

Ce n'était pas la première fois que Aïno passait l'après- midi auprès de ses grands parents et même la soirée et la nuit .

La maman tranquillisée se rendormit.

Les grands parents avait dressé leur tente à quelques mètres de celle de la fillette.

L'enfant sortit dans le froid.

Elle s'éloigna du campement en suivant les traces . Au bout d 'un quart d'heure , la nuit tomba ,car dans le grand nord , en automne et en hiver la nuit tombe à deux heures de l'après midi.

Aïno se mit à crier :

-Pilvi ! Pilvi ! Où es tu ? Reviens !

Le brouillard se fit de plus en plus dense . La fillette marcha dans cette solitude glacée encore une bonne heure ,puis épuisée elle s'écroula dans la neige.

-Réveille- toi ! Lui disait une voix amicale ! Tu vas mourir de froid Il faut te relever !

Aïno essaya de rebrousser chemin mais ses forces l'abandonnèrent et elle s'écroula dans la poudreuse brillante . Elle pensait :

-Mes parents vont venir me chercher !

Mais au campement personne ne savait qu'elle s'était aventurée au loin .La mère de Aïno ne s' inquiétait pas de ne pas voir revenir sa fille : elle était en bonne compagnie chez ses parents !.

-Elle est allée voir mon père et ma mère  ! Dit -elle à son mari.Ils ont du la garder pour souper !

La nuit était tombée à présent .

-Mes parents l'ont gardée pour souper et dormir ! Dit encore la mère ! .

Ainsi personne ne ' s'inquiéta de l'absence de la fillette : tous la croyaient en sécurité au chaud et bien entourée.

La nuit se fit plus sombre et glaciale. Aino cria encore

-Pilvi ! Papa maman ! Igor !

Puis elle sombra dans le sommeil.

Dans son rêve elle vit arriver la famille de Pivi : le grand cerf blanc son père, la femelle sa mère et le petit faon. Le grand cerf saisit Aï no par sa capuche et la traina jusque dans la foret à l'abri sous des arbres.Il s'allongea près de l'enfant, tandis que Pilvi se couchait sur elle.La femelle s s'allongea aussi à coté de la fillette pour lui tenir bien chaud.

Le lendemain, un grand soleil régnait sur la Laponie. Le père se rendit sous la tente des grands parents

-Alors bien dormi ? Et Aïno elle dort encore,

-Aino ? Questionna crudule la grand mère nous ne l'avons pas vu  depuis hier matin ?

-Quoi ? Elle n'a pas passé l'après midi avec vous et la nuit ?

-Mais non !

-Elle a dit à sa mère qu'elle venait vous rendre visite, hier dans l'après midi  ! C'est une plaisanterie ?

Les yeux de la grand mère et du grand père s'embrumèrent de larmes

-Mon Dieu ! S'écria la grand mère.

On fit le tour de toutes les tentes. Mais personne n'avait vu Aïno depuis hier.

Il n'avait pas neigé et le vent n'avait pas effacé toutes les traces. Tout le campement se mit à la recherche de l'enfant perdue. Le chamane invoqua les puissances de la terre d'interférer pour épargner l'enfant. Au bout d'une petite heure, on vit partir au grand galop le grand cerf blanc, sa femelle était accroupie non loin sous un bosquet avec son faon à l'abri du vent,et sous le corps du faon , une petite silhouette qui se leva et cria :

-Maman papa ! Je suis là !

-Aïno tu es vivante ! Oh merci puissances de la terre , !Merci !

La mère prit l'enfant dans ses bras et le père et le grand père et les grands parents et Igor les enlacèrent .

-J'ai retrouvé Pilvi et sa mère ! Disait Aino toute heureuse.

-Mais tu aurais pu mourir de froid ! Lui dit le père. Comment as- tu fait ?

-C'est le grand cerf qui m'a tirée sous ce bosquet .Puis il m'a réchauffé de son souffle .Il s'est allongé à coté de moi, et sa femelle a fait de même. Comme ils auraient été trop lourds c'est Pilvi qui s'est couché sur moi toute la nuit et ainsi j'ai eu très chaud même trop chaud !

-Merci Pilvi ! Merci grand renne blanc ! Merci renne ! Dirent en choeur la famille d'Aïno qui pleurait d'émotion .

On retourna vers le campement.

Puis les hommes prirent une décision  catégorique compte tenu de la météo qui allait empirer dans les semaines à venir : rejoindre la grande ville, se mettre au chaud, parquer les rennes dans des enclos non fermés et scolariser sans tarder les enfants dans les internats .

Les éleveurs de rennes continuent leurs traditions ancestrales et cette légende a pour mission de faire découvrir aux jeunes et moins jeunes ,la vie de ce peuple nomade « sami » peuple parmi les plus anciens de la terre .

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Tag(s) : #Aïno et le peuple des éleveurs de rennes, #Conte
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