A Coline
La trahison,
Jeune ouvrière, petite couturière,
Tu l'avais rencontré dans un bal, un été,
Il n'était pas mal ,et il t'avait charmé.
Tu venais d'avoir dix huit ans !
Fiancée et mariée à dix neuf ans
Tu serais maman à vingt ans.
Tu n'avais pas connu d'autre homme
Et ta vie serait simple en somme :
Tu t'occuperais de la maison,
De ta fille de ton garçon....
Le temps a vite passé.
Les enfants élevés quittèrent le foyer
Pour des études à terminer.
C'est à ce moment
Que tout a basculé :
Ce mari, cet amant
A décider de te quitter !
Il voulait se remarier,
Avec cette autre femme brune
Avec qui , il avait travaillé
Jeune, riche de sa fortune.
Il voulait revivre une autre vie
Il se sentait bien avec elle, rajeuni.
Il quitterai tout à l'heure la maison :
Les enfants auraient une pension !
Il avait tout orchestré
Tout arrangé tout planifié.
Il te laissa abasourdie
Choquée, sans voix, étourdie.
Toi qui n'avait plus travaillé
Depuis des decennies
Toi qui t'étais reposée
Sur les épaules de ton mari !
Il t'a fallu retrouver un travail
Déménager, trouver un bail
Apprendre à conduire
Apprendre à rebondir !
Apprendre à vivre avec peu d'argent
Toi qui ne comptais au présent.
Te refaire d'autres amis
Autres, que ceux de ton ex-mari.
Il t'a fallu relever la tête,
Faire front à la réalité,
Alors que, lui était à la fête :
Et célébrait son remariage doré.
Aujourd'hui, tu es déterminée,
Tu reviens de loin, du fossé,
Où tu aurais pu plonger
Si tu avais capitulé .
Il reste dans tes yeux cette amertume,
Et si tu en veux à cette femme brune,
C'est surtout à lui que tu en veux vraiment
Ce homme qui t'a pris tes dix huit ans.
Ton innocence, tes rêves d'enfant
Qui était ton prince charmant
Lui ,ce mari qui t'avait tout promis ,
Et qui t'a tout repris et tout détruit.