
Je me souviens des matins
Quand la bise en chemin,
Nous accompagnait.
Malgré le vent, le froid, l'orage,
Ma mère chantait,
Pour nous donner du courage.
Main dans la main, nous partions,

Automne , hiver, printemps, été,
Et cette marche forcée
Enfin s'achevait ,
Devant l'arrêt du car de Lyon.
Je me souviens de ce café
Où nous attendions :
Quand octobre de sa robe ocre et argent

Nous ouvrait les vannes du vent
Nous y trouvions refuge, souvent.
Quand janvier froid et glacé, nous secouait
Un bon chocolat chaud nous attendait.
Et quand mars pleurait de ses giboulées
Nous trouvions un toit où nous réchauffer .
Quand le bus de l'école arrivait
Je prenais mon cartable et y montais.
Je choisissais la banquette du fond
Que je réservais pour mes compagnons.
Le trajet durait une bonne demi-heure.
Je regardais défiler les villes ouvrières
Les rues, les magasins, les ménagères
Qui se rendaient aux marchés aux fleurs.

Enfin le car quittait la ville bruyante,
Pour la campagne verdoyante.
Il s'arrêtait à la Roussilère
Pour les petits paysans
Les élèves de ma mère
Qui montaient en saluant .
Le car arrivait enfin au village,
Après ce charmant voyage :
J'allais à l'école maternelle,
En grande section avec Mickaël.
Ma mère descendait plus loin,
Au croisement des trois chemins.

A quelques pas était l'école primaire
Sa classe : le cours élémentaire .
Nous étions séparés pour des heures
Nous nous retrouvions à la cantine
Où nous déjeunions à la cuisine.
Puis à quatre heures , après les cours
Je la trouverai, comme toujours !
Pour reprendre la route du retour.

Je garderai toute ma vie le souvenir
De mon enfance, de ce village d'adoption
De cette école , de filles et de garçons,
De ce car qui me conduisit, vers l'avenir !