Suite du dictionnaire guerre d'Espagne :
lettre F : FAI fascisme, Franco
FAI : Fédération anarchiste ibérique (en espagnol Fédération Anarquista Iberica) mouvement anarchiste fondé à Valence lors d'une conférence les 25 et 26 juillet 1927. a partir de 1930 elle se dote d'un périodique : « Tierra y Libertad »,devenu quotidien pendant la révolution (1936-1939). Imprimé au Mexique par des anarchistes ayant émigré sous franco,Tierra y Libertad a connu une nouvelle parution en Espagne partir de 1977.Devenue très influente pendant la guerre d'Espagne, elle est proche de la CNT .
Fascisme : Signifie au départ
- le régime fasciste italien de Benito Mussolini et par extension tous les régimes totalitaires de l'époque
-le franquisme de Franco en Espagne
-le nazisme d'Adolphe Hitler en Allemagne
- le Pétinisme en France
-le salazarisme de Salazar au Portugal
-le régime des colonels en Grèce
Ces régimes imposent une société basée sur l'ordre,la religion le travail mais aussi les privilèges pour quelques uns et la place primordiale de l'armée de la police et des services de surveillance :
-la dictature pour gouvernement : un chef et un parti unique, pas d'élections libres pas d'expression populaire
en Espagne, l'église comme soutien du pouvoir tout comme au Portugal, en Italie aussi, d'une moindre mesure en Allemagne nazie
-une société basée sur l'ordre et la morale chrétienne: la femme est reléguée dans son foyer au rôle d'épouse et de mère sans aucune liberté. Elle ne peut prétendre à aucune fonction sociale ni culturelle : elle peut travailler si son mari est consentant et jeune fille elle peut être domestique ou ouvrière dans des ateliers de couture, de femmes..
-l'enseignement laissé à l'église
-une société autoritaire muselée et surveillée avec l'interdiction des libertés de la presse, d'opinion, de religion ;arrestation des opposants, torture, emprisonnement, exécutions sommaires sans jugement, procès truqués, enlèvements, terreur, couvre-feu,contrôle de police à tout bout de champ et à n'importe quelle heure de la nuit, perquisitions sans autorisation, surveillance des « politiquement dangereux », écoutes téléphoniques,censure, contrôle du courrier, interdiction de réunion et d'associations des opposants, etc.....
-le droit de grève supprimé les syndicats et les partis d'opposition interdits ..
un monde où l'endoctrinement des masses et des enfants se fait systématiquement par une politique de propagande, de discours, de défilés glorifiant le pouvoir fasciste et le présentant comme un pouvoir fort
une économie essentiellement basé sut la production industrielle ; de guerre, mettant tout le monde au travail
-une hygiène de vie « sport » une hygiène de l'esprit « endoctrinement, « fascination du chef de l'idéologie
une société ou l'individualisme n 'est pas de mise : grands rassemblements, colonies pour les jeunes camps, collectifs ouvriers, grandes manifestations de puissances de grandeurs
-une société ou les moyens modernes cinémas,presse radios, etc..sont utilisés à des fins politiques à es fins de contrôle des esprits et des masses.
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-Adversaire de la démocratie, du parlementarisme, du socialisme et du marxisme, le fascisme est autoritaire et nationaliste, et recourt à la violence. "
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Un pouvoir dictatorial
- En Espagne Le Movimiento Nacional seul et unique parti dans le domaine politique ; idéologie née à partir du soulèvement du 18 juillet 1936, dirigé par un groupe de militaires contre la République Espagnole, dont le général Franco, prendra la tête du mouvement en octobre 1936. Dans le domaine social, puisque qu'il n'existe qu'un seul syndicat et que l'adhésion y est théoriquement obligatoire ; dans le domaine religieux puisque le catholicisme est religion d'État (les autres cultes sont cependant autorisés) ; dans le domaine familial puisque mariage civil et divorce sont interdits ; dans le domaine sexuel car les pratiques non traditionnelles sont pourchassées ; dans le domaine éducatif, car tous les enseignements transmettent la même idéologie nationaliste.
Un pouvoir autocratique
Tous les pouvoirs sont réunis entre les mains d'un seul homme. Franco est chef d'état, chef du gouvernement, chef du syndicat officiel, généralissime des armées. Il se fait appeler « Caudillo »
(chef militaire à la tête d'un mouvement). En 1939, la Ley de Jefatura del Estado (Loi sur la direction de l'État) lui octroie « de manière permanente les fonctions de gouvernement », et prévoit explicitement qu'en cas d'urgence, il est dispensé de présenter les nouvelles lois à ses ministres. Il existe bien une assemblée, les Cortès, mais tous ses membres sont désignés directement ou indirectement par le chef de l'état, et d'ailleurs, elle n'a qu'un rôle consultatif.
Cependant, le pouvoir est concentré surtout dans l'entourage de Franco .
Un pouvoir répressif [
Il ne peut se subsister que par la contrainte. L'arsenal des lois,décrets et dispositions diverses qui concernent la répression est infini. La Loi sur les Responsabilités politiques de 1939 est complétée par celle du 1er mars 1940, contre les francs-maçons et les communistes, « qui sèment des idées dissolvantes contre la religion, la Patrie et les institutions fondamentales » L'année suivante, c'est la Loi sur la Sécurité de l'état, et en 1947, la « Ley de represión de bandidaje y terrorisme », etc. Tous ces textes dressent un inventaire de conduites considérées comme délictueuses qui permettent à la police la plus large initiative. Cependant, après la guerre civile, la peur régnait mais les critiques contre les orientations du régime et de son gouvernement s'exprimaient à haute voix et s'écrivaient même dans certains journaux autorisés.
Un pouvoir centralisateur
Les différentes régions qui constituent la nation espagnole sont dépouillées de tous droits et de toute initiative en ce qui concerne leur propre gestion. Toute décision les concernant doit être prise à Madrid, centre géographique et politique du pays. Et à Madrid, tout acte de gouvernement doit être revêtu de la signature du Caudillo.
Le centralisme franquiste fut un des éléments du système les plus violemment et constamment contestées par des régions comme la Catalogne, le Pays basque et dans une moindre mesure la Galice et qui avaient conscience de posséder une
histoire et une culture distinctes de celles de la Castille. La conquête progressive de l'autonomie ne fut acquise qu'à l'avènement de la démocratie sous la monarchie de Juan Carlos Ier à partir de 1978.
Les composantes idéologiques du régime
Pendant la guerre, la lutte contre un ennemi commun avait réussi à fédérer autour du Généralissime divers groupes politiques qui n'avaient en réalité pas grand-chose à avoir les uns avec les autres:
les phalangistes de la Phalange Espagnole Traditionaliste (FET) et des Juntas Ofensivas Nacional-Sindicalistas (JONS), groupes numériquement réduits mais bien organisés et ne reculant pas devant « la dialectique du poing et du pistolet » pour se faire entendre, très influencés par le fascisme, mais bien moins par le nazisme, et dégagés de toute relation avec l'Église. Leur jeune chef charismatique, José Antonio Primo de Rivera, fils du dictateur au pouvoir entre 1921 et 1930, arrêté en mars 1936 avant le début de la guerre, avait été exécuté par les républicains dans la prison d'Alicante, quatre mois après le début de la guerre;
à l'extrême opposé, les carlistes: non pas un parti ou un groupe, mais une mouvance idéologique traditionaliste et nationaliste, prônant un catholicisme intégriste;
les monarchistes, parmi lesquels plusieurs généraux, partisans d'une restauration immédiate de la dynastie des Bourbon, et donc opposés à la dictature;
enfin, la masse des Espagnols conservateurs et catholiques, sans doctrine économique ou politique bien précise, dont la famille de Franco était l'exemple le plus démonstratif.
Avec sa prudence habituelle, le Caudillo se garde bien d'éliminer ou de dissoudre l'une ou l'autre de ces composantes, même s'il ne se faisait aucune illusion sur les luttes d'influence et les complots qui se tramaient dans son entourage. Á l'inverse, le Décret d'unification de 1937 déclare réunir tous les Espagnols dans un vaste « Mouvement National ». Néanmoins, tant que les régimes fascisants l'emportèrent en Europe, c'est l'influence phalangiste qui domine: encadrement des enfants et adolescents dans des Frentes de Juventudes, culte du chef, manifestations de masse, salut fasciste, etc. Mais, constatant la défaite progressive des forces de l'Axe, Franco commença à écarter peu à peu des sphères gouvernementales les personnalités phalangistes les plus notables. En 1942, c'est le tour de son propre beau-frère Ramón Serrano Súñer, jusqu'alors ministre des Affaires Étrangères. L'année suivante, prenant prétexte d'une pétition signées par 27 membres des Cortès en faveur de la monarchie, il destitue quelques-uns des généraux monarchistes les plus actifs. En 1944, le franquisme est entièrement domestiqué. Franco ne choisira plus que des technocrates, tel l'amiral monarchiste Luis Carrero Blanco, qui, de sous-secrétaire d'État parviendra à la charge suprême de chef du gouvernement en 1973 (puis sera assassiné par ETA lors d'un attentat à Madrid).
Mais Franco avait retenu quelque chose de la leçon du fascisme: un régime fort a besoin d'images symboliques pour imposer au peuple. C'est pourquoi, tout en écartant ses principaux chefs, il récupère le symbolisme de la Phalange au profit de sa propagande. Il transforme José Antonio Primo de Rivera en martyr du franquisme; il adopte le sigle FET de las JONS ; il se fait portraiturer en chemise bleu, uniforme des phalangistes; il fait peindre partout le l'emblème du joug et des flèches, emprunté par les phalangistes aux Rois Catholiques du xvie siècle.
Franco : Francisco Franco
.Sa dictature féroce dure 36 ans a été protégée par l'Europe et les Etats-Unis. Surnommé «El Caudillo» en référence aux chevaliers ayant chassé les Maures d'Espagne au Moyen Age,Franco a fait emprisonner, fusiller, garrotter, et torturer des milliers d'hommes et de femmes.
Francisco Paulino Hermenegildo Teódulo Franco y Bahamonde, né le 4 décembre 1892 à El Ferrol (Galice) en Espagne et mort le 20 novembre 1975 à Madrid en Espagne, est un militaire et chef de l'État espagnol. De 1939 à 1975 il présida un gouvernement autoritaire et dictatorial désigné sous le nom de franquisme, avec le titre de Caudillo (guide) : « Generalísimo Francisco Franco, Caudillo de España por la Gracia de Dios »
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La guerre civile : La marche vers la guerre [
En octobre 1934, le ministre radical, Diego Hidalgo demande à Franco de prendre la direction des opérations contre l'insurrection violente des socialistes des Asturies. Le commandement direct est confié au général Lopez Ochoa mais les décisions de l'état-major sont planifiées par Franco. En quelques jours, les décisions du futur Caudillo, avalisées par la coalition gouvernementale des radicaux et du centre droit, suffisent à disperser les révolutionnaires. Franco apparaît alors comme le défenseur de la légalité, le sauveur de la République.
Toutefois, dans le climat révolutionnaire qui règne en Espagne, Franco paraît être l'un des militaires les plus susceptibles de prendre la tête d'un nouveau soulèvement armé. Pour cette raison, il est nommé gouverneur militaire à Ténérife aux îles Canaries, loin de la péninsule. En fait, Franco est alors peu convaincu par l'opportunité d'un coup d'État. C'est sous la IIe République qu'il a atteint l'apogée de sa carrière. Bien que monarchiste; d'éducation, il est légaliste et se satisfait d'une république bourgeoise, conservatrice et maintenant l'ordre. Seuls les graves désordres régnant depuis 1934 en Espagne lui font changer d'avis [réf. nécessaire].
Au lendemain du premier tour des élections de février 1936, afin de garantir le bon déroulement du deuxième tour, Franco insiste auprès du chef de gouvernement et du président de la République pour qu'ils proclament l'état d'exception, ce que refusent les deux hommes qui s'en rapportent à Manuel Azaña à qui ils confient le pouvoir. Très vite, les désordres et la violence
s'aggravent dans l'Espagne républicaine. Plusieurs officiers supérieurs s'impatientent et se concertent. Ils souhaitent pouvoir compter sur Franco mais celui-ci hésite. Le 23 juin 1936, Franco écrit au président du Conseil, ministre de la guerre, Santiago Casares Quiroga. Sa lettre de mise en garde l'invitant à consulter d'urgence les officiers supérieurs, « les seuls qui puissent empêcher la catastrophe », reste sans réponse. C'est l'assassinat du monarchiste Calvo Sotelo par les jeunesses socialistes comme représailles à l'assassinat d'un leader républicain, qui le fait finalement basculer. Pour Franco, la question est tranchée. Le soulèvement se produit dans la nuit du 17 juillet.
Franco se voit attribuer l'armée du Maroc, forte de 30 000 hommes aguerris, véritable fer de lance du complot. La mort de Sanjurjo, chef historique de l'opposition monarchiste, et les échecs des généraux Goded et Fanjul à Barcelone et Madrid propulsent Franco sur le devant de la scène.
Le pronunciamiento échoue par manque d'adhésion de l'armée : sur 21 généraux de division, seuls 4 se rallient au soulèvement. C'est à ce moment que les milices ouvrières, qui ne croient pas en la capacité du gouvernement à faire face, entrent en scène. Le conflit se transforme alors en une guerre civile.
Franco se décide alors à acheter 12 avions italiens, payés par son ami le banquier Joan March, ainsi que des Junkers allemands, afin d'établir un pont aérien reliant le Maroc à Séville. Au mois d'août, il lance un convoi naval à partir de Ceuta, forçant ainsi le blocus établi par la République. Encore une fois, il est servi par la division de ses adversaires : désorganisée par les mutineries socialistes et anarchistes au sein des équipages, la flotte gouvernementale ne peut arrêter le convoi de Franco. Il réussit ainsi à transporter 23 400 hommes.
Jusqu'alors, Franco reste neutre sur la nature du régime qu'il
entend donner à l'Espagne. Sa déclaration du 21 juillet 1936 s'achève même par « vive l'Espagne et vive la République » : le Mouvement est dirigé contre le Front populaire, coupable selon Franco et ses partisans de semer la violence et le désordre en Espagne, et non la République à proprement parler. Lors de la création de la « Junte de défense nationale », le 23 juillet, on ne relève également aucune indication sur le régime souhaité, ni aucune connotation religieuse.
Très vite, les excès surviennent. Le 1er août, Franco confie à Juan Yagüe trois colonnes, chargées d'effectuer la jonction avec l'armée du Nord, en passant par l'Extrémadure. Yagüe est un ancien camarade de l'Académie de Tolède. Le 14 août, il s'empare de Badajoz, où il fait fusiller entre 500 et 2000 prisonniers de guerre8. Alors que la presse internationale se scandalise, Franco félicite Yagüe, lequel menace Madrid en septembre. Parallèlement, le cabinet Giral chute, remplacé par celui de Francisco Largo Caballero.
Alors que la guerre civile paraît devoir prendre fin rapidement, Franco décide, à l'étonnement général, de suspendre la marche sur Madrid. Il détourne l'armée d'Afrique pour porter secours aux défenseurs face au siège de l'Alcazar. De ce fait, il sacrifie un objectif militaire au profit d'un geste politique. La légende des cadets de l'Alcazar constituera l'un des éléments de la mythologie franquiste. On a pu également suggérer qu'il était de l'intérêt de Franco de faire durer la guerre, afin de mieux « nettoyer » le terrain, ainsi que pour raffermir son pouvoir personnel au sein de la junte. Il est ainsi avéré que Franco a refusé toute médiation durant la guerre, même celles émanant du Saint-Siège.
Le 21 septembre, la Junte de défense se réunit, et Franco est nommé général en chef pour la durée de la guerre, mais son
frère Nicolás, à l'insu des autres généraux, publie une version altérée du texte où les pouvoirs du Caudillo apparaissent comme permanents. Le 28, la fonction de chef de l'État lui est adjointe par décret. Le 1er octobre, à Burgos, il est investi des pleins pouvoirs. L'évêque de Salamanque compare le Mouvement à une croisade, introduisant ainsi un motif religieux jusque-là absent.
Durant ce moisurant ce mois, les grandes puissances européennes, malgré les accords de non-intervention, s'engagent dans la guerre civile. L'Union soviétique par ses chars (peu nombreux) et les Brigades internationales (2 000 hommes au début) appuient le Front populaire et ses défenseurs — CNT et FAI (anarchiste), POUM (marxiste), PC (staliniste), UGT (socialiste). En face, l'Allemagne nazie et l'Italie fasciste se rangent dans le camp de l'insurrection militaire en envoyant d'importants contingents d'hommes et de matériels. Le 26 avril 1937, jour de marché, une centaine d'avions de la légion Condor (Luftwaffe) procède au bombardement de la ville basque de Guernica, sans motif militaire autre que celui de terroriser une population acquise au gouvernement républicain. C'est la première fois qu'une ville européenne est soumise à un tel traitement. Sur les 7 000 habitants, 1 645 sont tués et 889 blessés, selon les chiffres du Gouvernement basque.
Le 3 juin, Mola meurt dans un accident, laissant ainsi Franco sans rival. À la tête de l'armée, avec le titre de généralissime, il prend peu à peu le contrôle de l'Espagne. Un manque chronique d'effectifs le pousse à enrôler de force dans les régions qu'il contrôle. On compte également de nombreux engagements volontaires, 60 000 par exemple pour les Canaries. Il recrute également des alfereces (sous-lieutenants) provisoires : il s'agit d'étudiants ou de jeunes cadres bénéficiant d'une formation militaire accélérée. 30 000 sont ainsi recrutés pendant la guerre civile. Sur ce chiffre, un tiers demeurera dans l'armée, le reste
constituant les futurs cadres du régime franquiste.
En plus de l'aide d'Hitler et de Mussolini, Franco eut d' autres aides
Les nationalistes ont également obtenu l'aide du Portugal de Salazar qui enverra une légion de 20 000 hommes (appelés Viriatos).Toutefois l'aide du Portugal s'arrêtera là. Le général Sanjurjo qui était en exil au Portugal ne fut pas autorisé à partir d'un aéroport officiel. Son avion dut décoller d'un terrain privé et s'écrasa dans un bois en bout de piste. Sanjurjo trouva la mort dans cet accident. Les troupes franquistes n'étant pas autorisées à rentrer en terrain portugais, trouvèrent d'énormes difficultés pour franchir les cols de Somosierra et Guadarrama durement défendus par les républicains. Ce passage fut facilité par la désertion d'une compagnie de gardes civils entière. On peut noter aussi le renfort plus anecdotique des 600 Irlandais de la Légion Saint-Patrick ou des français de la "Bandera Jeanne d'Arc".
L'armée franquiste était dépendante du pétrole fourni par des compagnies pétrolières américaines. Les États-Unis ont donc joué un rôle indirect mais décisif dans le déroulement du conflit et dans la victoire du franquisme- fascisme-nazisme, en Espagne !
La guerre civile se termine le 1er avril 1939, après la bataille de l'Èbre (de juillet–octobre 1938), qui sonne le glas des espoirs républicains, et la conquête de la Catalogne (février 1939). Franco se retrouve seul maître de l'Espagne et il devient officiellement « chef de l'État ». Il impose alors une dictature empirique sur les principes du national-catholicisme. Les démocraties ne tardent guère d'ailleurs à reconnaître le nouveau régime et la France envoie le maréchal Pétain comme premier ambassadeur dès le défilé de la victoire à Madrid.
À la fin de la guerre civile, on dénombre plus de 150 000 soldatsmorts durant les combats (autant de civils). Plus de 440 000 républicains espagnols se sont réfugiés en France (comptabilisés au 9 mars 1939) puis encore des dizaines de milliers d'autres les rejoignent, contraints à l'exil pour échapper à la terrible répression qui s'abat alors sur l'Espagne (plus de 30 000 exécutions sommaires). Des estimations récentes donnent le chiffre de plus de 200 000 personnes fusillées ou mortes suite aux mauvais traitements dans les prisons franquistes et dans les camps de concentration de Miranda de Ebro, Albatera, Castuera et Los Almendros, entre autres, après 1939.
- Durant la Seconde Guerre mondiale, l'Espagne reste officiellement neutre mais soutient l'Allemagne au début de la guerre : en juin 1941, Franco envoie une division sur le front de l'Est contre l'Union soviétique (cette unité appelée la Division Azul, ou Division Bleue, qui combat sur le front de Léningrad) ; en août de la même année, il autorise le régime nazi à recruter 100 000 ouvriers espagnols « volontaires » pour aller travailler en
Les idées du général Franco : Ce n'est pas un idéologue mais un militaire conservateur, déçu tout à la fois par Alphonse XIII et par la République. Sa tactique repose sur son prestige personnel. Elle consiste à s'entourer de toutes les familles idéologiques de son camp et à arbitrer leurs conflits sans jamais souscrire personnellement à aucune tendance. Sa conception de la société et de l'État est dans la lignée de la pensée de Juan Donoso Cortés. Il voulait un État et un gouvernement en accord avec les anciens principes de l'Église Catholique. L'anticommunisme constitue l'autre grand pilier de sa politique. Franco considère insensée la guerre mondiale qui oppose les peuples de l'Europe au seul profit de l'Union Soviétique. Il lui paraît qu'il y a deux guerres: une, légitime, celle de l'Europe contre le communisme (ce qui explique l'envoi de la Division bleue en réponse aux Brigades internationales), l'autre, illégitime, entre les Alliés et l'Axe. Selon l'historien américain Robert Paxton, Franco était « d'une hostilité maladive à la démocratie, au libéralisme, au sécularisme, au marxisme et tout spécialement évidemment à l'anarcho-syndicalisme.
L'Espagne sous le franquisme (1939 - 1975) : la dictature du
La Seconde Guerre mondiale
Allemagne ; les navires de guerre allemands peuvent se ravitailler et être réparés dans les ports espagnols ; les services secrets espagnols et allemands collaborent pour recueillir des renseignements sur les Alliés ; l'Espagne fournit le tungstène indispensable à l'industrie d'armement allemande.""voir wikipédia et les articles".
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Tous les produits frais produits en Espagne sont pour la plupart livrés aux Allemands et les Espagnols crèvaient de faim" témoignage. "On ne trouvait plus rien :tout partait en Allemagne, il n'y avai plus que le marché noir pour survivre "...
L' allié des nazis
L'Espagne ne s'engagea finalement pas militairement aux côtés de l'Allemagne en octobre 1940 comme le souhaitait Ramón Serrano Súñer, ministre des Affaires étrangères jusqu'en 1942 et beau-frère de Franco. Certains affirment que cette abstention est due à une prise de conscience de l'immoralité nazie (Franco livrera après la guerre de nombreux nazis, ou collaborateurs des nazis
Franco gagnait du temps et laissait se faire les luttes d'influence au sein de son gouvernement. Franco reprochait aussi aux Allemands de s'être livrés à des bombardements excessifs et inutiles sur le territoire espagnol, même si c'était soi-disant pour l'aider à prendre le contrôle du pays. De toutes façons, Franco arguait ne pas avoir les moyens d'engager l'armée au côté de l'Allemagne alors que le pays était en pleine répression.
À son retour d'Hendaye où il a rencontré Franco, Hitler exprime son exaspération à son encontre (qui l'a d'ailleurs fait attendre en gare). De plus, Hitler ne voulait pas mécontenter le maréchal Pétain, dirigeant d'un pays aux richesses abondantes, pour obtenir le maigre appui d'une Espagne exsangue. De nombreux Juifs passeront la frontière pyrénéenne pour se réfugier en Espagne, avant, pour certains, de gagner d'autres pays.
Devant les pressions américaines (les États-Unis fournissent le pétrole à l'Espagne), les problèmes économiques soulevés par l'autarcie sur laquelle essaie de s'appuyer le régime, et la résistance victorieuse de la Grande-Bretagne, Franco reste en retrait et abandonne peu à peu tout soutien aux forces de l'Axe à partir de l'été 1943. Son meilleur allié est à l'époque Antonio de Oliveira Salazar, président du Conseil portugais, bien que les relations personnelles entre les deux hommes soient restées tendues. Salazar était soutenu par les Britanniques.(wikipédia)
La Guerre Froide : l'Espagne dans le camp occidental
À la fin de la guerre, le régime est très fragile : en 1944-1949, l'armée espagnole est obligée de repousser l'invasion du maquis révolutionnaire constitué en France. La situation économique laissée par la guerre est désastreuse. Le régime de Franco est condamné quasi unanimement par la communauté internationale. C'est ainsi que la toute nouvelle ONU qualifiera ce régime de « gouvernement fasciste de Franco imposé par la force au peuple espagnol » (Résolution 39-1 du 12 décembre 1946). Cependant, dès 1945, les Britanniques épargnent et soutiennent indirectement le régime franquiste contre les français qui soutiennent l'isolement de l'Espagne (isolement approuvé lors de la conférence de Potsdam). À partir du discours sur le rideau de fer, l'Espagne va apparaître vite comme un rempart contre le communisme aux yeux des anglo-saxons et les rapports se détendent. Le régime reprend contact avec les Britanniques et les Américains via son ambassade au Portugal et postule à l'OTAN au début des années cinquante. Franco autorise les États-Unis à implanter 4 bases sur le territoire espagnol en septembre 1953 (traité hispano-américain).
L'influence des touristes
C'est l'époque où le flot de touristes venus de France, d'Allemagne, de Suisse, des États-Unis d'Amérique et du Royaume-Uni, commence à se déverser sur les rivages espagnols, à y acquérir ou faire construire des résidences secondaires tandis que les réfugiés cubains achètent des commerces, profitant des prix peu élevés et de la sécurité. La mentalité de ces dizaine de millions d'Européens du nord, venus en vacances, influe fortement sur les jeunes Espagnols auxquels ils se mêlent, notamment au niveau des mœurs. Les derniers pistoleros disparaissent des montagnes reculées jusqu'alors insoumises, préférant jouer de l'orgue de barbarie dans les zones touristiques.
Les derniers pistoleros disparaissent des montagnes reculées jusqu'alors insoumises, préférant jouer de l'orgue de barbarie dans les zones touristiques.
Franco et le président Dwight Eisenhower à Madrid en 1959Le régime gagne en légitimité et se libéralise. L'Espagne entre à l'ONU en 1955 puis le président américain Dwight Eisenhower, un
des grands vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale, vient en Espagne en 1959 et défile triomphalement à Madrid au côté de Franco.
La loi sur les principes fondamentaux du Mouvement national est votée le 17 mai 1958 alors que le régime évolue et quitte définitivement ses oripeaux fascistes sous l'influence de l'Opus Dei.
Dans les années 1960, le régime se libéralise sur le plan économique, et le pouvoir de Franco est désormais considéré comme établi.
Les infrastructures (chemins de fer et réseaux routiers) sont modernisées et un gigantesque système hydraulique (barrages et irrigation) est construit pour contrer les effets de la sécheresse. L'agriculture espagnole atteint alors un développement colossal préparant son entrée dans le Marché commun en 1986. Le taux de croissance atteint alors 8 % par an. A la veille de la mort de Franco, l'Espagne est un pays doté d'une large classe moyenne, un pays modernisé, placé au 9e rang des nations industrialisées.
La fin du régime franquiste [
En 1969, c'est devant les Cortes Generales que Franco désigne Juan Carlos pour lui succéder à sa mort, en tant que roi d'Espagne.
Au début des années 1970, malade, Franco se résout à nommer un président du gouvernement. Il choisit son bras droit, l'amiral Luis Carrero Blanco, mais celui-ci est tué dans un attentat de l'organisation basque ETA le 20 décembre 1973 à Madrid.
De plus en plus affecté par la maladie de Parkinson qui le ronge depuis 1969, Franco est victime d'un refroidissement en 1975, puis d'une hémorragie interne qui entraîne son transfert à l'hôpital de la Paz. Il sera maintenu en vie artificiellement afin, selon certains auteurs, que le prince Juan Carlos accepte le 30 octobre d'assumer les fonctions de chef de l'État. Malgré sa maladie, il signe les dernières sentences à la peine de mort de 8 activistes d'ETA et le FRAP, et autorise le retrait du sud du Maroc. Depuis le 14 novembre Francisco Franco est inconscient. Sa fille Nenuca et sa petite fille Mariola persuadent les médecins de débrancher les appareils qui le maintiennent en vie. Francisco Franco expire le 20 novembre 1975 à 5 h 20 du matin, le même jour que Primo de Rivera. Un communiqué annonce la mort : « Maladie de Parkinson, cardiopathie, ulcère digestif aigu et récurrent avec hémorragies abondantes et répétées, péritonite bactérienne, insuffisance rénale aiguë, thrombophlébite, broncho-pneumonie, choc endotoxique et arrêt cardiaque. »Le dictateur est mort d'une fin atroce, dans des souffrances terribles (voir articles de presse de l'époque).Son calvaire a duré des jours et des jours !.......................
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Sur ordre du Roi, Franco est inhumé à la basilique Sainte-Croix del valle de los Caídos.
Officiellement rétablie en 1947, la monarchie retrouve un roi après sa mort en la personne de Juan Carlos Ier, petit-fils d'Alphonse XIII.
En 2004, le nouveau gouvernement socialiste espagnol a proposé une loi de réparation envers les victimes de la guerre et de la dictature. Il a demandé également que la toponymie et tous les symboles franquistes subsistant soient retirés de la voie publique. Les opposants à cette dernière proposition dont Felipe Gonzalez parlent de combat d'arrière-garde et rappellent que ces monuments font partie de l'héritage espagnol, pour le meilleur et pour le pire.
Dans la nuit du 16 au 17 mars 2005, à 1h00 (GMT) sur décision du conseil des ministres, la statue équestre de Franco au centre de Madrid a été déboulonnée et transférée dans un hangar à l'abri des regards.
- Le 8 novembre 2005, sa statue (inaugurée en 1977 pour commémorer son action en tant que colonel de la Légion après le désastre d'Anoual en 1921), située dans la ville de Melilla fut déplacée de 50 mètres pour permettre la réalisation de travaux publics. Le gouvernement (conservateur) de la cité autonome de Melilla a refusé qu'elle quitte la voie publique et soit transférée au musée militaire comme le réclamait l'opposition locale. En décembre 2008, sa dernière statue équestre située à Santander est à son tour déboulonnée de la place où elle se situait dans le cadre d'une rénovation urbaine. Elle sera réinstallée au sein du futur musée de la Cantabrie.
Postérité :
Pièces de 10 centimes à l'effigie de Franco (1959)
Le portrait de Franco a figuré sur de nombreuses pièces de monnaie et timbres-poste espagnols. Toutes les pièces à son effigie ont été retirées de la circulation le 1er avril 1997.
Au moment du trentième anniversaire de la mort de Franco, une enquête de l’institut Opina du 17 novembre 2005, est publiée pour connaître l’opinion de la société espagnole sur la figure historique de Franco, l’héritage de son régime et le risque de répéter cette période. À la question sur le jugement qu'ils portent sur la dictature de Franco, 63,7 % la jugent négative, 23 % sont sans opinion et 13,3 % la jugent positive.
Selon un sondage de la radio de gauche Cadena SER publié le 18 novembre 2005, 55,5 % des Espagnols déclarent éprouver de l'« indifférence » envers le dictateur, 29,8 % du « rejet » et 7,6 %, de la « nostalgie ».
Une enquête du Centre d'enquêtes sociologiques relève que 65,9 % des Espagnols considèrent que les victimes de la guerre civile ont reçu « une reconnaissance différente selon le camp auquel ils appartenaient », mais estiment à 72,9 % qu'un « hommage doit les inclure toutes ».
Enfin, toujours sur le sujet, selon un autre sondage publié le 19 novembre 2005 par le quotidien conservateur El Mundo, 41,3 % des Espagnols jugent que la politique du gouvernement socialiste de M. Zapatero « rouvre des blessures du passé » plutôt qu'elle ne « favorise la réconciliation » (25,5%).
2014: En Espagne,les jeunes considèrent la guerre civile come un "grand malheur".Ils sont assez silencieux quand on leur demande leur avis. Dans les familles on ne parle pas de la guerre civile !