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chapitre IV. le procès 1ère partie

Résumé des chapitres précédents voir les trois autres chapitres

Tonin ,( au centre avec la chemise blanche, à la droite du général Antonio Ortiz) un jeune berger des Pyrénées a choisi de rejoindre les troupes républicaines au début de la guerre civile en Espagne. A Barcelone, il sera le lieutenant du général Ortiz (le général sans dieu ni maître) et combattra sur le front d' Aragon ) Après trois ans de guerre, les troupes républicaines isolées ne peuvent résister à Franco et à ses amis Hitler et Mussolini. Encerclés Tonin et deux autres capitaines doivent se rendre aux troupes franquistes.

Les deux capitaines seront fusillés sur l'heure. Tonin est conduit dans un cachot pour les condamnés à mort . Là il rencontre Xavier un intellectuel , et Joaquim un prêtre rouge. Il se lie d'amitié avec eux ,attendant chaque jour, la mort.

Un jour un gradé pénétra dans la cellule. Il leur annonça qu’ils allaient être jugés par un tribunal militaire.

-Qu'est ce que cela peut bien vouloir dire ? S’interrogea Tonin.

-Je crois qu'ils ne peuvent pas ,tous ,nous exécuter comme ça ! Peut-être craignent - ils des réactions internationales ? Tenta d'expliquer Xavier.

-Ou peut-être veulent-ils faire une parodie de procès pour obtenir officiellement l'autorisation de nous supprimer ! Compléta Joaquim.

De toute façon les dés sont jetés depuis longtemps ! Ils vont certainement me fusiller moi le prêtre rouge : je représente un danger pour eux !

-Que peuvent-ils te reprocher hormis tes idées républicaines ? Questionna Tonin.

-Rien ! Ou plutôt TOUT ! : je me suis mis au service du peuple en l'aidant dans sa misère et sa désespérance. J'ai pris parti pour les ouvriers d'Oviedo, lors des manifestations . J'ai écrit des articles dans les journaux ouvriers pour montrer que l'Eglise dans sa totalité ,n'était pas du coté des privilégiés. J'ai ouvert mon église quand les troupes tiraient sur le peuple. Dans le maquis ,j'ai porté des victuailles aux révolutionnaires en fuite. J'ai fait des quêtes pour leurs enfants Et tout cela, « Ils » le savent !

-Eh bien tout est dit ! Conclut Xavier . Ton compte est bon ! Le mien aussi, d'ailleurs : ils vont me juger comme intellectuel gauchiste, aux idées dangereuses , subversives. Je n'ai commis aucun acte répréhensible mais je suis une gêne pour eux car tant que je vivrai, je dénoncerai le fascisme !Toi, Tonin, tu es le seul à pouvoir t'en tirer !

-Et Pourquoi ?

-As tu avant la guerre pendant la guerre accompli quelques actes condamnables : exécution sommaire, pillages, abus, violences ?

-Es- tu fou ? Certes non ! Vous me prenez pour un criminel ? J'avais confiance en vous je croyais que vous me connaissiez et que vous m'appréciez ! Je me suis trompé !

-Calme toi Tonin ! Nous essayons de t'aider, t’aider à monter ta défense. Ne comprends -tu pas ?

-Je n'ai rien fait de déshonorant . J'ai agi avec humanité ! Lorsque les franquistes ont été faits prisonniers , nous les avons traité comme des hommes. Lorsque nous avons pris des villages ,nous avons installé une organisation révolutionnaire sans larme ni sang : ceux qui ne voulaient pas rester, sont partis librement. Je n'ai fait que la guerre !

-C'est très bon tout cela ! Dit Xavier ! Très bon ! Ils n'ont rien à te reprocher !

-Tu leur diras aussi que tu ne t'es pas intéresse à la politique avant le conflit ; que tu n'as adhéré à aucun syndicat ; que tu as été pris dans la tourmente de l'Histoire et que tu n'as fait qu’obéir aux ordres !

-Mais  que tu racontes-tu  Xavier , j'ai adhéré à vingt ans à la CNT d mon village : toute monde est au courant  chez moi ! J'ai  fait le choix de rejoindre les armées de la République ! J'ai accepté le commandement avec enthousiasme et ferveur ! Je suis très fier d'avoir été le lieutenant du général Antonio Ortiz le général sans Dieu ni maître! Ne compte pas sur moi pour renier mes convictions ! Je ne suis ni un lâche ni un traître !

-Qui te demande de les renier ? On te demande de les taire. Et « on » c'est nous tes amis : Joaquim et moi ! Tu dois le faire, pour toi mais aussi pour nous : il faut que tu vives ! Toi seul ici peut sauver ta tête !

-Et vous pensez vous à la sauver ?

-Pour nous tout est fini depuis longtemps ! Pour toi tout est possible ! Tu dois sauver ta tête !

-Pourquoi ?

-Parce que tu dois vivre pour nous, les Républicains ! Pour l'Histoire ! (tentait d'expliquer Xavier)

-Il faut que tu témoignes de notre lutte , de notre Espérance. Il faut que notre trace soit écrite sur le chemin des hommes ! Toi seul as l'opportunité de le faire. Il faut parler ,raconter, dire ,écrire chanter, cette guerre fratricide dont le monde entier s'est bien moqué ! Il faut hurler la vérité sur cet ignoble holocauste dont les gouvernements étrangers se sont rendus coupables ! Il faut divulguer ce complot international dont le dessein était d'assassiner la révolution espagnole parce qu'elle allait trop loin dans les réformes sociales économiques culturelles et parce qu'elle aurait été un exemple à suivre ... .

Cette infâme croisade organisée par les franquistes,les nazis les fascistes trouva dans la « non-intervention « des démocraties occidentales de France et d'Angleterre le chemin libre pour écraser la république espagnole légalement élue au suffrage universel ! La conspiration du silence , la « non intervention , accompagnée de l'extermination systématique des révolutionnaires , est venue à bout des hommes et des idées les plus courageuses. Antonio ,il faut vivre pour le dire !

-D'autres viendront et sauront mieux que moi en parler !

-Erreur car toi tu l’auras vécu cette guerre en tant que combattant, mais aussi en tant qu'homme et prisonnier . Tu auras côtoyé des hommes de tous les milieux. Ton regard et ton témoignage seront ceux de l'homme qui sait , par ce qu'il a fait ! La guerre d' Espagne, une sale histoire ! Une histoire de honte ! Celle qui a détruit des êtres humains mais aussi un grand espoir !

Xavier se tut et le silence envahit le cachot .

Antonio tenait conseil avec lui. Les mots du professeur résonnaient dans sa tête  CERTAINS VIBRAIENT À LUI FAIRE MAL .

Ils restèrent tous les trois des heures sans rien ajouter .

1940 : L'Europe était assujettie. Le procès commença .

Tag(s) : #chapitre IV le procès 1ére partie, #roman mañana demain
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