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La légende de la chapelle
du Fay ( L'Horme)
légende du Pilat

La légende de la chapelle du Fay

( commune de l'Horme , Loire )

chapelle dédié à Saint Roch protecteur contre la peste

Le lieu dit « le Fay » signifie lieu planté hêtres, d'Ormes

En ces années du XVI, XVII siècle la peste était toujours un fléau pour les populations. A répétition ,elles revenaient une fois deux fois par siècle et ravageaient la moitié des citadins et des ruraux .

Nous étions en 1628. Une fois de plus, la peste touchait toute la France, et la région du Rhône et de la Loire. La moitié des populations de Saint- Etienne , Lyon et Saint- Chamond avaient succombé à la maladie.

Alors à Saint Chamond on décida d'installer les pestiférés en dehors de la ville, dans des cabanes en un lieu dit « Le Fay » au dessus de la ville afin d'éviter la propagation de la maladie .On construisit une petite chapelle dédié à Saint -Roch.

Toutes ces mesures ne furent pas efficace et la population couramiaude, continuait à être décimée.

Personne ne voulaient s'approcher des cabanes du Fay. Les médecins ne s'y rendaient plus craignant pour eux et leurs familles. Quelques religieux dévoués, quatre, consacrèrent leur temps et leur santé à aider les malades. Ils payèrent de leur vie cette dévotion humanitaire.

Les poètes de St Chamond louèrent leurs louanges ...Mais la peste était toujours là.

Quelques biens -portants ,parmi les plus courageux ,s'approchaient de la chapelle et y déposaient à sa porte offrandes et cierges. Ils ne rentraient jamais à l'intérieur. Cette chapelle de Saint Roch était dédiée au saint qui avait eu la peste mais en avait été guéri miraculeusement. Représenté avec un chien qui lui apportait un morceau de pain, on lui consacra de nombreuses églises et chapelles dans la région et même un quartier à Saint- Etienne : le quartier de Saint- Roch.

A l'intérieur de la chapelle du Fay, les malades nombreux, priaient chaque jour le saint et la vierge de les guérir de l'horrible peste ; certains, y dormaient . Pour la nourriture , des « livreurs « nommés à tour de rôle déposaient à plusieurs dizaines de mètres des cabanes des légumes, fruits, parfois viande de porc poissons séchés, offerts par les oeuvres caritatives de la ville et les paroissiens et descendaient en toute hâte la colline ,sans avoir eu aucun contact avec « ceux du Fay « .

On fit dire des prières dans les églises et chapelles de la ville . On fit des processions , des jeûnes..

..A cette époque on ne brûlait pas les sorcières bien sur, mais comme toujours, on essaya de trouver des coupables des boucs émissaires. C'est une réaction humaine lorsque les populations cherchent à se protéger de celui ou de celle qu'ils nomment responsables de leur malheur . De simples marchands ambulants ,venus du Marseille en firent les frais . Ils s'enfuirent dans la nuit évitant le lynchage de la populace devenue hystérique .

On s'en prit aux chats :

Ils auraient contacté la peste en mangeant les souris infestées et en pourchassant les rats porteurs du gène mortel . Ce qui, il faut le dire , n'était pas sans fondement car les rats qui pullulaient aux abords du Gier, étaient un véritable fléau pour les habitants . Alors on fit la chasse aux chats ! On attrapa donc tous les chats, ou presque . On les enferma, en attendant de les brûler .Les pauvres bêtes miaulaient à fendre le coeur. Mais une jeune fille, simple d'esprit, « demeurée » comme on le dit, du nom de Clémence, était leur protectrice et passait ses journées avec eux. Elle décida de les libérer et de les conduire en un lieu sûr , là où personne n'oserait s'approcher d'eux : l'enceinte de la chapelle du Fay ,le domaine des pestiférés .

Elle attendit la nuit. C'était la veille de l'exécution des chats. Elle réussit à ouvrir la cave qui servait de prison aux animaux, et leur demanda de la suivre . Des chiens alertés se mirent à aboyer et toute une meute poursuivit les chats, dans les ruelles et dans les prés. Mais les chats étaient les plus rapides. Arrivés à une centaine à mètres de la chapelle, les chiens s’arrêtèrent net, hurlèrent , s'assirent quelques minutes puis partirent . Les chats restèrent ainsi autour de la chapelle du Fay avec Clémence.

Le lendemain une nuée de chardonnerets se plaça en haut des clochers des églises et chapelles de la ville mais aussi sur les bords de fenêtres , sur les arbres .Les chardonnerets protègent de la peste disait-on ! On ne sait si cela permit d’éradiquer la peste à Saint- Chamond , mais elle fut bel et bien stoppée .

Ceux du Fay guérirent et la ville fut épargnée. Clémence ne redescendit jamais et resta dans une cabane s'occupant de ses chats. Quelques temps plus tard, (comme on avait brûlé les corps des pestiférés,) un grand espace , derrière la chapelle ,fut consacré aux victimes de la peste .Clémence venait y planter des fleurs, des marguerites, des camélias, des orchidées.....

Les Saint- Chamonais remercièrent le Saint protecteur Saint -Roch et la vierge Marie, en déposant sur les places de la ville autour du château , et sur leur fenêtre , une petite bougie. Depuis, il est de tradition comme à Lyon , de mettre une petite lumière sur sa fenêtre , le 8 décembre en souvenir des terribles pestes .

Dès le moyen âge ,les habitants de la ville avaient coutume de chasser les chats car d'après eux , ils portaient malheur car ils étaient les créatures des sorcières . A intervalles réguliers ,la chasse aux chats réunissaient bon nombre de citadins et ruraux de toute condition : paysans, bourgeois, religieux, nobles , et donnaient lieu à des réjouissances .

Par la suite, les habitants de la localité furent appelés les « couramiauds « « cour » :(ceux qui courent ) « à miaux « : ( les miaous, les chats).

Le chat devint un symbole de Saint- Chamond.

Aujourd'hui le 8 décembre, la tradition a fait place à la fête. Et les rites aussi bien chrétiens que païens sont oubliés ! C'est une soirée de réjouissance, d'animation, qui réunit tous les habitants de St Chamond et des alentours dans la ville .Il est de tradition de brûler « effigie du chat » lors de différentes réjouissances populaires (carnaval) et aussi de décorer la ville ,de chats de bois peints lors de festivals d'été.

madonne au chardonneret  oiseau protecteur contre la peste.

madonne au chardonneret oiseau protecteur contre la peste.

Tag(s) : #légendes de chez nous du Pilat
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