Un des derniers poèmes évoquant la chute de la République espagnole et la" Rétirada " l'exode des républicains il y a 80 ans .
Ce poème est dédiée à la femme de mon oncle François : Elisa morte lors d'un bombardement allemand sur Barcelone
A Elise
Elisa, Elise
Femme simple et exquise
A la blanche chemise
Joyeuse , jolie, gentille ,affective,
Tu n'as jamais su dire non
A un service à une mission.
Dévouée corps et âme
Aux gens que tu servais
Généreuse jeune femme
Tu es sortie ce jour de juillet,
Malgré les bombes et la milice :
Il fallait leur rendre service !
Tu as pris ton courage à deux mains
Tu es partie par ce beau matin.
Barcelone pleuvait sous les bombes
Encore une maison qui gronde
Encore une artère traversée
Encore cinq minutes de gagnées.
Il ne reste à présent que la grande avenue
Trois tournants à passer, la montée et deux rues
Voilà l'Eglise de la Sainte Famille
Tout est tranquille sur la place qui brille
Elise le soleil est déjà haut dans le ciel
Soudain une myriade d'abeilles
Autour de toi, un arc-en-ciel
Ton sourire à nul autre pareil
C'est dans tes yeux verts et bleus
Que les vautours ont fait leur voeux
Tu vacilles et tu tombes doucement
La tête auréolée de sang
Allongée les mains ouvertes ,les yeux au ciel
C'est ta vie offerte qui s’en sommeille
Tu étais partie pour rendre service
Tu portais un message ,un indice
Pour combattre la bête fasciste
Pour défendre la République.
Mais c'est la mort, leur complice
Qui t'attendait à la porte de l’église
Pauvre petite Elise !