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conte de la courte paille

La légende des « hommes arbres «

Cette histoire se passe au cours du XVIII ème siècle en Afrique centrale sur les cotes ouest, près de l'océan .
Le commerce triangulaire entraînait des marchands d'esclaves à venir s'approvisionner en hommes en femmes et en enfants noirs dans cette partie du monde.

« On chassait le nègre avec des fusils, des chaînes, des filets, des pièges » comme du gibier.

 Une fois pris et enchaînés "les négriers" les transportaient dans des navires infâmes jusqu'en Amérique où ils les vendaient à des planteurs blancs qui s'en servaient d'esclaves dans leur plantations ou domestiques dans leur maison.

C'est une de « ces chasses à l'homme » que nous allons vous conter l'histoire ».

La Maria Guérande venait d'accoster. Le capitaine et des hommes de la compagnie d'Amérique montèrent dans une embarquation. Sur la plage un homme noir de haute stature les attendait :
-Eh bien James ? où est la cargaison ?

-Il n'y a pas de cargaison ! Nous n'avons rien pris !
-Comment ça ? Avec les fusils que je t'ai fournis lors de mon dernier voyage voilà trois mois, tu n'as rien pris depuis ? Tu te moques de moi ! E t comment comptes- tu me rembourser ? Mon navire est près à embarquer cent nègres dans ses cales ,mais nous en mettrons le double pour compenser ce contre- temps! Débrouille - toi et rapporte moi dans huit jours au plus tard ce que je t'ai demandé ! ce pour quoi je t'ai grassement payé si non je te tue !
Il n'y avait rien à discuter avec ce capitaine de malheur ! Le grand noir qui se faisait appeler » James » le savait bien ! Il fallait qu 'il rapporte la marchandise si non le capitaine le tuerait. Seulement voilà où trouver la marchandise ?
Il recruta dans le port une quinzaine d'aventuriers auxquels il remit la moitié d'une bonne somme d’argent. L’autre moitié leur serait versée après « le travail » . Le groupe de seize hommes débarqua dans un village armes à la main . James menaça les habitants de mettre le feu aux cases et de livrer femmes hommes enfants aux diaboliques blancs qui attendaient sur la cote, si 50 hommes parmi eux ne les aidaient pas à capturer les Zoudains de la vallée voisine avec lesquels ils étaient en conflit au sujet d'une source d'eau. L'affaire était simple : c'était eux ou les autres !

C'est ainsi qu'une troupe de soixante cinq hommes partit à la chasse aux noirs.
Ils arrivèrent sans être repérer au village Zoudain, la nuit...Ils attendirent le matin puis armés jusqu'aux dents, ils déferlèrent sur les cases endormies. Ils enchaînèrent les enfants , les femmes,les hommes même les vieillards : il y en avait 250 . James était content. Il mit de coté: les tous petits, une bonne vingtaine, intransportables, les vieillards les malades et les handicapés .Il enchaîna les adultes les uns aux autres et rassembla sous une hutte les petits .Les jeunes mères pleuraient suppliaient .Rien n'y fit.

Le fouet aida à faire marcher les récalcitrants. Ils parcoururent au moins six kilomètres puis s’arrêtèrent . Parmi les captifs il y avait Manda le sorcier redouté de tous , y comprit de James.

 

Les mercenaires voulurent profiter de la soirée pour se détendre...Ils libérèrent quelques jeunes filles de leurs chaînes pour s'amuser d'elles. C'est alors que le sorcier Manda maudit tout le groupe surtout les noirs qui les accompagnaient ,et leur promit de retour chez eux, de trouver la mort . La plupart voulut deserter. James tira en l'air et obligea les mercenaires à laisser les filles en paix. Il surveilla lui même les mercenaires qui se réconfortèrent en buvant des tonneaux de rhum , ce qui les rendit ivres morts et les fit dormir longtemps. Manda le sorcier appela alors un de ses gardiens noir :

-Tu me reconnais ? je suis Manda le sorcier ! Moi je te connais ! tu es Maouloud ! j'ai sauvé ton père et ta mère d'une épidémie avant que tu ne naisses ! Tu étais un bon garçon ! Que fais- tu avec ces criminels ?

Surpris et impressionné le jeune noir expliqua de quel chantage lui et ses quarante neuf compagnons étaient les victimes .
-tu me dois deux vies mon garçon ! Il faut que tu respectes la parole de tes ancêtres !

-Comment cela ?
-Demain nous allons passer non loin de la foret du bois d'ébène. Débrouille -toi pour que nous y pénétrions et après je me charge du reste !
-Mais si je vous libère ,ils vont kidnapper tout mon village !
-Il n'y aura pas de libération mon fils mais de la sorcellerie et ton peuple sera épargné. Tu acceptes ?
Le lendemain la troupe eut du mal à se remettre en chemin. Le soleil brillait très fort. Maouloud proposa judicieusement de passer par la foret qui était fraîche et ombragée plutôt que de marcher en plein soleil dans ces déserts de collines. James accepta d'autant plus que son escorte de mercenaires ne tenait pas debout depuis leur beuverie.


Arrivés à la foret du bois d’ébène ,le sorcier Manda attendit que la troupe se soit bien engagée puis fit mine de souffrir et se roula par terre. On s’arrêta alors. Agenouillé Manda fit signe à son peuple de s'agenouiller comme lui, sous les yeux agars des autres noirs et blancs. Puis Manda se mit à réciter des prières de plus en plus fort. Cela durant environ deux minutes le temps que les blancs réagissent..;Mais il était trop tard pour eux ! Les captifs enchaînés se levèrent libérés de leurs chaînes et marchèrent quelques pas et se transformèrent en arbres d’ébène...230 arbres vinrent grossir la foret des ébènes. Alors les noirs effrayés s'enfuirent mais les mercenaires les rattrapaient. Maouloud les entraîna vers les grandes chutes. Les amis du jeune garçon se réfugièrent dans une grotte .Les blancs et James étaient à découvert lorsque une tornade se leva. Elle les précipita dans la rivière où ils se noyèrent .
Maouloud ne retourna pas tout de suite dans son village. Avec un dizaine de braves ,ils allèrent secourir les vieillards et les bébés qui heureusement étaient encore vivants mais affaiblis. Ils les ramèrent avec eux . Se sentant en grand danger les villageois sur les conseils de Maouloud décidèrent de fuir et d'aller se protéger dans la foret d’ébène dont nul ne put retrouver le chemin.
On dit que le sortilège se lève uniquement la nuit. Les hommes et les femmes-arbres reprennent leur apparence humaine jusqu'à l'aube . Les jeunes mamans retrouvèrent leurs petits et purent les voir grandir auprès de la tribu salvatrice . On dit que cette foret reste incaccessible. On dit aussi qu'un aventurier un peu poète avait réussi à s'y introduire et avait voulu prendre de la sève d’arbre. Lorsqu’il coupa l'écorce, à sa grande surprise, ce fut du sang qui en jailli. Du sang pareil à celui de l’homme. On dit que cet aventurier, alors, soigna l'arbre et s’excusa. Il quitta la foret et ne parla jamais de cette foret de son aventure.

 

C'est pour cela que l'on dit que le bois d’ébène est un bois d'homme et que si on le coupe, il pleure et émet une plainte longue presque humaine ! 

  Un jour un conte contre l'esclavage :"La légende des hommes -arbres "
  Un jour un conte contre l'esclavage :"La légende des hommes -arbres "
  Un jour un conte contre l'esclavage :"La légende des hommes -arbres "
  Un jour un conte contre l'esclavage :"La légende des hommes -arbres "
Tag(s) : #Conte du monde
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