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Un printemps mondial : mai 68


Le 13 mai 1968  étudiants et ouvriers font la  jonction ;c'est la convergence des luttes . Bientôt toutes les entreprises seront à l'arrêt.Le 14 mai eut lieu une manifestation monstre  à Paris où les gens demandaient le départ de  De Gaule.

D'autres manifestations très importantes eurent lieu aussi  en province : usines , lycées, commerces  sont fermés;;;

 Histoire de mai 68 en France 


– 1er partie :  nous n'étions pas les  seuls !

Les soulèvements dans le monde


– 2 partie Mai 68 en France


– 3 partie les témoignages : comment chez nous dans notre département , la Loire, on a vécu mai 68 : des lycéens des étudiants , des des ouvriers, des retraités, des commerçants,
« des femmes au foyer »,des enseignants, des journalistes  vont nous apporter leur témoignage, leurs impressions.
Par soucis de discrétion, à leur demande nos témoins n'ont  pas souhaité que leurs prénoms précèdent leur témoignage. C'est ainsi que nous les avons remplacés par des prénoms d'emprunt
.

 

Le printemps des peuples


Ce printemps de mai 68 n'était pas le seul printemps révolutionnaire au monde ! En quelques mois de Mexico à Prague de San Francisco à Varsovie,la contestation fleurit à coup de barricades et de roses
« Cours camarade, le vieux monde est derrière toi ! »

De Mexico à Paris, à Berkeley, à Varsovie tous les jeunes étaient convaincus que la justice finirait par triompher, que la guerre au Vietnam s’arrêterait, que les noirs en Amérique auraient les mêmes droits que les blancs, que l'Apartheid en Afrique du Sud serait bannie,que les filles pourraient décider de leur corps, que la censure serait levée, que  le communisme rigide s'émanciperait et que les frères soviétiques sympathiseraient avec les étudiants de Prague, que le vieux Franco mourrait bientôt, que les généraux de Grèce partiraient...comme au Portugal. Il ne pouvait en être autrement : le vieux monde réactionnaire s'écroulait ! 68 fut un mouvement mondial de contestation contre tous les régimes libéraux occidentaux et capitalistes .En France cette révolution a "révolutionné" l'école , la famille, le couple, et les partis politiques comme le parti communisme et le parti socialiste qui ne voulurent pas « du grand soir » et refusèrent de marcher sur l'Assemblée pour prendre le pouvoir avec les étudiants et le peuple !
Tout fut remis en question cette année là : « l'ordre d'après guerre « . Le pouvoir soviétique fut contesté ! Ainsi que le partage du monde de Yalta : pays riches contre pays pauvres !


Au Mexique la jeunesse manifestait. La mort du Che était toujours dans les esprits. La répression sanglante qui s'en suivit fut le signe annonciateur des rapports tendus que l'Amérique du Sud allait avoir avec les Etats Unis. La jeunesse latino américaine après la mort du Che en Bolivie ,fit du « Commandante » un martyr assassiné par les Yankees et les militaires.

Quelques années plus tard , au Chili le socialiste Allen  sera élu ; hélas  pour peu de temps :  la CIA les classes bourgeoises et les militaires le renverseront . Avec lui disparaitra le grand poète chilien Victor Jara.

Mais les graines de la liberté, étaient dès lors semées même si Pinochet put rester en place grâce aux américains et à l'immobilisme des démocraties européennes , les graines du Che et  des partisans d'Allende et Pablo Neruda  germèrent pour éclore lors de futurs printemps en terres d'Amérique du sud.

Après  son exécution ,l'image de Che Guevarra recouvrit de nombreux murs de facs de rues dans le monde et aujourd'hui encore « El Commandante » est l’icône des bien de générations et des jeunes .
A Varsovie les étudiants manifestaient contre l’interdiction d'une pièce de théâtre. De cette contestation naîtra une dizaine d'années plus tard :Solidarnoch : Solidarité, le syndicat anti gouvernemental polonais.
Et puis Prague et son printemps. Et malgré cette répression le printemps  de Prague annonçait les prémices de grands changements dans l'union soviétique.

A Moscou des dissidents de plus en plus nombreux demandèrent plus de "liberté » et bravèrent le Kremlin. En cela ils furent les précurseurs de la chute du mur de Berlin et de l'union soviétique.
En Chine, une génération comprend que Mao a utilisé la dictature et  a été lui-meme  un dictateur .La révolution culturelle est finie. Une aube nouvelle se lèvera.


II 2ème partie : Mai 68 en France

chronologie historique 

Tout à commencer au mois de mars le 22 mars (voir l'article sur Lithistart le 22 mars, les causes ) .Lors d'une manifestation s contre la guerre au Vietnam, la répression policière arrête des d'étudiants , ce qui entraîne l' occupation de la fac de Nanterre. L’occupation est terminée quand les étudiants sont libérés. Mais le doyen suspend tous les cours.

.avril 68 première journée d'émeute à Nanterre contre l’expulsion de Cohn Bendit.
3 mai 1968 début de l'occupation de la Sorbonne.

Lundi 13 mai : les syndicats se joignent au mouvement étudiant et appellent  à la grève générale ; débrayages très importants : la quasi totalité des travailleurs est en grève


mardi 14 mai : grande manifestation slogans : « Dix ans ça suffit !  »«  De Gaulle assassin »

« Fouchet assassin « « Peyrefitte démission » 450 manifestations avec des affluences records et pour la première fois depuis la Libération la présence de nombreux étudiants et lycéens
vendredi 17 mai : occupation des usines et élargissement de la grève générale illimitée
Samedi 18 mars les partis politiques s'organisent : communistes et socialistes avec Mitterrand pour créer une crise du régime et déboucher sur une solution politique
le lundi 20 mai les ménagères dévalisent les magasins. Le risque de manque d'argent liquide par la fermeture de s postes et des banques se fait sentir.
Consignes du patronat: prudence et patience sont les deux mots d'ordre : ne pas jeter de l'huile sur le feu. Faire ne sorte de garder les ouvriers dans les usines pour ne pas qu'ils manifestent.
Mercredi 22 mai grève générale entraînant la paralysie du pays :plusieurs millions de travailleurs ont cessé le travail, charpentier, métallos,mineurs artistes, comédiens...
Les communistes et les socialistes ne veulent pas « prendre le pouvoir »

 

Mitterrand refuse de se prononcer sur la composition d'un gouvernement de gauche.La CGT se prépare à négocier avec le gouvernement craignant de se faire déborder par les « révolutionnaires ».Les leaders syndicaux prévoient la fin du conflit CGT se sentant en force veut ouvrir les négociations mais les syndicats CFDT et FO ne sont pas pressés mais ne veulent pas se laisser déborder par la CGT
Vendredi 24 mai dans les universités chez la pagaille : les leaders étudiants ont conscience que la CGT et les partis de gauche veulent contrôler le mouvement et surtout « supplanter » les étudiants


le lundi 27 mai le parti communiste qui ne veut pas d'une révolution libertaire, estime que la situation n'est pas révolutionnaire et qu'il importe  de contenir les débordements intellectuels .Les gauchistes vont l'accuser  d'avoir trahi la cause du peuple !
Ce même jour, Pompidou, Chirac, Georges Séguy se réunissent au ministère  du travail...La base refusera ces accords.
27 mai : les accords de Grenelle sont refusés par les ouvriers (Renault  Citroen  Berliet...) ! La grève est toujours générale
28 mai conférence de presse: Mitterrand considère qu'il y a vacance de pouvoir et annonce sa candidature à la présidence de la république.
Rencontre avec le PCF et FGDS.Dans l'après midi Waldeck Rochet propose un gouvernement populaire et d'union démocratique avec la participation communiste
29 mai Daniel Cohn Bendit est retourné clandestinement en France et se trouve à la Sorbonne.Il prend la parole ; manifestation à l'appel de la CGT on compte pas loin de 900 000 personnes . Le conseil des ministres est ajourné et de Gaulle part pour Baden Baden
30 mai De Gaule revient de Baden Baden où il est allé voir le général Massu
18 heures grande manifestation des gaullistes sur les champs Elysées. Deux heures avant De Gaulle a annoncé » » la dissolution de l'Assemblée nationale. Le lendemain l'essence revient dans les pompes.
Dans son allocution de Gaulle prévient  : »Je ne me retirerai pas ».
La CGT se replie en replaçant le conflit sur le plan professionnel, et par branche d'activité . Elle ne parle plus de constitution de gouvernement populaire, mais de reprise de travail.
Négociations branche par branche et amélioration du constat de Grenelle

 

1er juin manifestation de l'UNEF au slogan : "élection trahison " ; aménagement pour les épreuves du baccalauréat
5 juin reprise du travail EDF RATP SNCF PTT...


10 juin affrontement : mort d'un lycéen Gilles Tautin noyé dans la Seine après avoir été poussé par des CRSS


11 juin affrontement avec la police devant les usines Peugeot à Socaux :deux ouvriers meurent dont un tué par  une balle...Violentes manifs dans toute la France


12 juin reprise des cours dans les lycées
Interdiction de toutes manifestations pendant le sélections dissolutions de plusieurs mouvements d’extrême gauches : jeunesse communistes révolutionnaire,la voix ouvrière , le mouvement du 22 mars
14 juin évacuation du théâtre de l'Odéon par la police. Après trois semaines de grève, les employés de l'usine de piles Wonder à Saint Ouen reprennent le travail
16 juin évacuation de la Sorbonne par la police
18 juin reprise du travail métallurgique...
27 juin reprise d travail à l'ORTF
Évacuation de l'Ecole des Beaux Arts par la police
30 juin : raz de marée gaulliste aux législatives
1er juillet épuration de l'ORTF : licenciement de 102 journalistes
3-9 juillet assistes nationales des universités
5 juillet évacuation de la fac de médecine
10 juillet arrestation et emprisonnement de militants d’extrême gauche dont Alain Krivine
13 juillet Couve de Murville succède à Pompidou au poste de premier

ministre

27 avril 1969 référendum de De Gaulle et le résultat négatif conduira à sa démission le lendemain et à l'élection de Georges Pompidou


3 éme partie les témoignages


Bernard Guetta parlant des étudiants et des jeunes de mai 68 :
« C'était une génération espérée. Nous n'avions pas seulement été désirés comme des enfants mais comme les premiers hommes de la Libération autrement dit ,des temps nouveaux.. Nous devons effacer ces cinq années de barbarie que nos parents avaient vécu (9 ans pour les républicains espagnols) et dont notre naissance devait les libérer. »

José : propos recueillis il y a vingt ans avant sa mort :
antifranquiste « Il fallait à tout prix reconstruire pour le futur l'avenir proche qui serait rayonnant. Tant de temps perdu en guerres, conflits,prisons, répressions.. Même en terre d' exil il fallait aller de l'avant pour débroussailler les chemins de la liberté ».
Mai 68 précipita le départ de De Gaulle et nous républicains espagnols nous  lui en voulions beaucoup à ce De Gaulle : pour ne pas avoir reconnu notre place première place  dans la libération de Paris, pour avoir reconnu  Franco quelques mois après en novembre en 1944  alors que la guerre n'était pas terminée, ; pour avoir désarmé les guérilleros antifascistes, pour avoir censuré les journaux de la CNT en exil, pour avoir refoulés en Espagne certains d'entre nous qui furent emprisonnés .Nous ajoutons à ce tableau de griefs , le fait d’être aller voir Franco en1970 après sa déchéance, cinq mois avant  sa mort...

Inès : « Nous enfants de réfugiés ,nous portions en nous, dans notre cœur cet espoir fou , ce rêve brisé de nos parents. »
Bernard Guetta : Notre génération était persuadée de sa capacité à dire le droit  de décréter la modernité, à changer la vie... nous avions grandi  dans des décennies de progrès continu. »
François : ancien combattant : on avait fait la guerre d'Algérie malgré nous ; On avait du partir la-bas pour servir une cause qui n'était pas la nôtre et là ,ce printemps 68, c'était comme si on revivait notre jeunesse volée .Six ans nous séparaient de la guerre d'Algérie...de cette guerre  perdue d'avance contre un peuple qui luttait pour son indépendance, nous n'étions plus soldat ou étudiant mais des jeunes actifs . C'était notre
revanche sur De Gaulle ….
Marie Christine : « j'étais en sixième au lycée de jeunes filles de Saint- Chamond lorsque les lycéens sont venus de Claude Lebois et ont cerné le lycée, la directrice et les professeurs nous ont fait monter au troisième étage du lycée et nous ont confinés nous les plus jeune
s : on nous a enfermés : leur manière de nous protéger mais contre quoi ?Je me le demande encore aujourd'hui ?
Claire : Mai 68 j'étais en classe de CAP et BEP de secrétariat au lycée municipal de jeunes filles à Saint -Chamond .On discutait beaucoup, tout le temps avec les profs. Chose très rare ! On avait enlevé les blouses .On s'asseyait sur les tables pour parler avec le sprofs , et non sur les chaises ! Invraisemblable avant mai 68 ! Les pionnes et les profs étaient tout sourire et devaient avoir pour consigne de calmer le jeu afin de nous contrôler .Il fallait nous faire parler, pour éviter tout débordement alors avec ma copine et moi nous avons parlé de tout ce qui n'allait pas au lycée . Nous étions les porte paroles de nos camarades ! On était très écouté les profs venaient nous chercher.On avait toutes deux ,plein d'idées.Nous étions très fortes pour nous exprimer devant un auditoire …. On souhaitait une coopérative,faire des sorties scolaires, même un voyage. Moins de punitions de retenues. On se proposait pour animer des clubs de musique...
Eugénia : Je venais de fêter mes seize  ans .Quand les lycéens de Claude le Bois arrivèrent, une immense rumeur monta de la rue toute proche .On était en cours d'anglais. Toutes les élèves se précipitèrent aux fenêtres . Une vague noire impressionnante sous la pluie hurlante encerclait le lycée .
« Sortez ! Sorte ! » Scandait- elle !
Je n'oublierai jamais : le prof pleurait : « C'est la révolution » !
Des élèves aussi pleuraient d'autres couraient dans les couloirs d'autres restaient immobiles figées ...et moi je souriais ! Oui je souriais !

« Enfin quelques chose d'extraordinaire' qui arrive » Me disais-je en moi ! Enfin des moments historiques qui compteront et dont je serais témoin ! »
La directrice fit ouvrir les grilles et les élèves qui le désirèrent purent  sortir. Ce que je fis .Je me joignis au cortège des lycéens et nous manifestâmes dans la ville ,escortés par les voitures de policiers et de CRSS...Puis au bout d'une bonne heure nous nous dispersâmes. Il pleuvait fort ce jour là mais je ne sentais même pas la pluie couler le long de mes cheveux. J'arrivais trempée à la maison. Qu'importe j'avais manifesté j'avais participé au grand mouvement de révolte ! Il fallait tout transformer à commencer par le lycée où il n'y avait pas de moyen de transport pour nous y rendre et nous enfants des quartiers éloignés du
centre ville nous devions, marcher deux kilomètres le matin ,deux kilomètres à midi pour aller manger à la maison (il n'y avait pas de cantine) puis vite se dépêcher, refaire encore 2 kilomètres pour arriver avant 14 heures et la reprise des cours et revenir le soir en refaisant 2 kilomètres  encore soit au total par jour 8 kilomètres et cela par tous les temps depuis l'age de 11 ans avec des cartables bourrés de livres qu'il fallait acheter  ! Oui il fallait un bus pour nous  les lycéennes des quartiers populaires  qui nous prendrait près de chez nous  et nous laisseraient devant le lycée. Oui on souhaitait une cantine !
Oui on voulait la gratuité des livres jusqu'à la troisième et au delà. On ne voulait plus porter de bouse .On voulait que les rapports entre élèves et profs changent et s'améliorent. On voulait faire rentrer la musique  à l'école ,comme le dialogue , faire plus de danse . On voulait la mixité dans notre établissement , créer des groupes de chant , faire du théâtre,
monter un journal . Oh les idées ne manquaient pas puisque tout était à construire ! .
Seulement il faudra attendre pour que toutes ces revendications voient le jour : le car de ramassage fut instauré peu de temps après, comme la mixité des classes, le port de la blouse ne fut plus obligatoire, de timides clubs gérés par les élèves virent le jour ainsi qu'une coopérative où l'on pouvait acheter et vendre des viennoiseries. Les délégués furent admis à certains conseils de classe, la gratuité des livres fut actée jusqu'à la terminale....
Mai 68 n'avait pas été une révolution stérile et vaine mais bien les prémices d'un changement profond de la société.
Marc : lycéen en terminale à Claude Fauriel Saint Etienne : « je ne m  souviens  pas de grand chose ..sauf qu'avec un groupe de copains de la voix du peuple  on etait  allé voir les ouvriers Creusot Loire qui occupaient leur usine et on s'est fait courser par la police.

Quand j'étais allé  à la fac de lettres à Lyon à la rentrée suivante en octobre 68,elle était toujours occupée et des slogans et graffitis noyaient les murs  à l'intérieur de l'université comme à l'extérieur :…
Amélie : jeune secrétaire :j'avais un copain Pierre dont j’étais amoureuse et qui était étudiant en sociologie à Sainte tienne. Je me souviens que je  suis rentrée à la fac avec lui j'avais peur qu'on m'expulse mais personne ne fit cas de moi . Je n'étais pas la seule à ne pas être étudiante et à me trouver dans les locaux universitaires ..Il y avait tous les jours des assemblées générales et mon copain qui était un activiste anarchiste, était l'un des  leaders …Ce fut la période la plus excitante de ma vie .
Isabelle : femme au foyer comme on disait :
J'avais vécu la guerre et les privations aussi j'avais l'habitude de faire des stocks de nourriture à la maison. Quand le mouvement a commencé j'ai vite continué  à prévoir et à acheter des aliments. Puis un matin la commerçante nous a dit que tout était rationné le sucre notamment la farine, le riz. Un paquet par famille et par semaine ! Heureusement nous n'avons manqué de rien :  j'avais mes provisions. J’ai d'ailleurs dépanné pas mal de voisines et d'amis qui n'avaient plus de sucre et même d'huile car les magasins non ravitaillés étaient vides !
Georges ouvrier : pas d 'essence à mettre dans les voitures ! Ni même dans mon vélo solex ! Bah comme c'était la grève à l'usine ,j'ai repris mon vélo .Mais il fallait faire attention à ne pas le laisser sans antivol car on volait les vélos dans les rues, aux usines , dans les garages collectifs, les caves ….
Mattéo concierge : On volait aussi les fruits, et les légumes dans les jardins ! Et même les poules et les lapins .Heureusement que le conflit n'a pas duré car cela aurait très mal tourné ! Y’en a qui ont dormi dans la cabane de leur jardin pour surprendre les voleurs !!
Rachel
: jeune ouvrière couturière : je me souviens comme les banques étaient fermées on ne pouvait retirer de l'argent. De plus comme on n'avait pas travaillé durant des semaines, on avait demandé à ma grand mere qui gardait ses économies chez elle, de nous dépanner....
Bernard : syndicaliste toutes les usines de Saint-Chamond étaient presque toutes arrêtées petites et grandes : La Soie dIzieux, Creusot Loire,beaucoup étaient occupées et les ouvriers s'organisaient à l’intérieur avec les piquets de grève,les relèves....On suivait les événements à la radio toute la journée et à la télé le soir...Mai 68 fut très positif pour
l'avancée des salaires.Quand De Gaule est parti et qu'on a su qu'il était allé voir le général
Massu on s'est dit : » ça y est ! il va faire un coup militaire ! » et puis non ! La grande manifestation en sa faveur lui a donné l'occasion de rester encore un an ! Mais ce ne fut que pour mieux sauter !
Thérèse commerçante : les gens voulaient tous les mêmes choses ! J'ai du cacher dans mon arrière boutique des produits de consommation courantes et les donner au compte goutte. Les clients étaient devenus agressifs et impatients. Il m'accusait de favoritisme... Ce fut très dure pour moi cette période car je ne pouvais contenter tout le monde  et on m'accusa même de faire du marché noir comme au temps de la guerre !
Daniel coiffeur : c'est simple on ne venait plus se faire couper les cheveux ! Pas d'argent et en plus c'était devenu comme un défi que de garder la barbe et les cheveux plus longs ! J'ai très peu travaillé pendant cette période !
Serge bailleur : au mois de mai et juin ce fut difficile de collecter les loyers car les locataires n'ayant pas eu de revenus à cause de la grève ,gardaient le peu d'argent qu 'ils avaient pour acheter de la nourriture..

Ainsi d'une profession à une autre, d'un statut à un autre, les françaises et les français ont plus ou moins apprécié mai 68 à l'époque mai il est aujourd'hui indiscutable que cette révolution culturelle animée par des acteurs très différents étudiants intellectuels ouvriers a marqué pour le décennies à venir la société, et a été à l'origine de très nombreux
changements. L’héritage de mai 68 est considérable (voir l’article sur Lithistart) : majorité à 18 ans, droit à l'avortement, mixité dans les écoles, smig , augmentation de salaires, évolution des mœurs, liberté de la presse ,antimilitarisme, forme nouvelles d'entreprises solidaires et alternatives..

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Sous les pavés.... Demain !

Tag(s) : #Le printemps mondial mai 68, #Histoire
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