/image%2F0822137%2F20220407%2Fob_089654_unknown-10.jpeg)
Le bon et le rapiat
Etre bon n'est pas être saut
Nous allons le montrer aussitôt.
Ils étaient deux compagnons ,
Un rapiat et l'autre bon.
La faim les fit s'attabler
A la terrasse d'un café.
Le bon connaissait son compère.
Il attendit qu'on leur servit
Les côtelettes et le riz
Que préparaient la cuisinière.
On apporta sur un plateau
Deux belles côtelettes d'agneau
Une petite et une grande,
Accompagnées de jus de viande.
Le rapiat ne voulut pas se servir le premier
Et fit mime de politesse et de générosité.
Le bon alors se servir sans attendre
La plus grosse côtelette juteuse et tendre,
Laissant la plus petite à son partenaire
Qui sombra dans une piteuse colère :
-« Se servir la plus belle part !
Quel paysan tu restes, quel ignare ! »
Le bon calmement lui répliqua :
-Quelle côtelette aurais- tu prise, toi ?
-Eh bien celle là, celle -là !
Disait l'autre en montrant du doigt
La plus petite du plat.
– Mais alors de quoi te plains- tu ?
Tu as celle que tu aurais voulue !
Répliqua habillement le bon ,
Qui venait de lui donner une leçon.
– Cessons de palabrer inutilement,
Car la viande refroidie à présent !
Là-dessus le bon se mit à manger,
Le rapiat ne pipa plus un mot,
Et les clients à l'assemblée
Ricanaient sous cape pour de beau !

Histoire que m' inspira mon père quand il était capitaine pendant la guerre d'Espagne et qu'il eut maille à partir avec un autre capitaine peu généreux.