Confessions

Livre d'images est ma vie
Fillette sage qui sourit
Sur les bancs de son école
petit oiseau avant l'envole.
Un tablier couleur soleil
Une amitié une querelle
Un séjour au bord de la mer
cette maladie avant l'hiver
Ces poésies et cette maitresse
Et ces écrits qui te restent
De ton enfance si rêveuse
D'une innocence langoureuse.
De tes poètes tu te souviens
Et dans tes rêves de chagrin
Tu construisais un monde meilleur
Où tu vivais loin de la peur.
Tu étais née dans cette famille
De réfugiés de sans patrie
Fuyant la mort fuyant l'Histoire
Victimes du sort du désespoir.
Tu as poussé comme une fleur
De joie bercée, bercée de pleures,
De ta conscience nul n'en fut maitre
Ton arrogance venait de naitre.
Et sur les bancs de ce lycée
Combien de temps as tu passé
Dans la pénombre et l'ennui
De ces salles sombres et ces murs gris ?
La faculté , les cours les rires
Les bonnes années les souvenirs
Les examens les réunions
Les copains les rebellions
Et ces dimanche à la montagne
De neige blanche de neige larme
Dans ces auberges de l'amitié
Où tu parlais de liberté.
Ces soirées où tu chantais
Léo Ferré et tu rêvais
De lendemains saveur de fruits
Où les humains seraient unis.
Et ce mariage qui n'en fut pas
Livre d'image se fermant là
Cet enfant qui venait vers toi
Bonheur suprême, suprême joie !
Ce départ et cette rupture
Après la guerre après la haine
Vers un espoir vers un futur
Que tu dus faire malgré ta peine.
Enfance jeunesse enfuies
Que m'avez vous abandonnée
Dans l'agonie de l'oubli
Vous dont je ne peux me passer !