Graines de philo

A)première partie :
histoire courte de la philosophie
I Définition de la philosophie :
D'après le « Larousse » , la philosophie concerne le domaine d'activité de la pensée qui a pour but une réflexion sur les êtres , les causes et les valeurs, le rôle de l'homme dans l'univers, ladivinité, les valeurs morales, la conscience, la dignité, la liberté , la société, la loi, le sens de l’Histoire, la recherche de lavérité.
La philosophie a vu de très nombreuses écoles : la Grèce antique fut son berceau .La philosophie fut à la source de toutes connaissances scientifiques : les mathématiques, la géométrie, l'astronomie mais aussi du divin . Plus tard, la science se détachera de la philosophie pour ouvrir d'autres voies : la psychologie,la sociologie, la psychanalyse.
II Histoire courte de la philosophie :
La philosophie est d'abord une réflexion scientifique sur la nature et l'univers.
Dès le VIIIè siècle avant notre ère, en Grèce, Platon, Socrate , Aristote et d'autres ( Épicure, Sénèque, Marc Aurèle, Diogène...) créent la philosophie et des écoles : ces penseurs énoncent « leurs idées » en discutant et en débattant.

Platon : (-427 – 348) Il est issu d'une famille de la haute aristocratie. Il fut un disciple de Socrate. Il élabora la plus importante théorie politique de l'Antiquité et fonda ainsi les « sciences politiques ».Chez Platon se confondent philosophie et pédagogie. Pour lui il faut aller à l'encontre des opinions toutes faites de préjugés.
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L’enseignement des mathématiques est la voie royale vers la philosophie. Platon propose un système éducatif révolutionnaire dirigé par un ministre de l'éducation : ce ministère aurait la surveillance de l'éducation pour les filles et les garçons. Platon préconise l'égalité homme-femme : ainsi les filles peuvent être appeler à faire la guerre. La gymnastique et la culture vont de paire...Il insiste sur l'enseignement des mathématiques : arithmétique, géométrie,astronomie,science de l'harmonie, comme les prémices à l'enseignement philosophique. Il voyagea beaucoup : Egypte, en Sicile. Son oeuvre philosophique consiste en une trentaine de dialogues mettant en scène des disciples et des adversaires de Socrate. « Faire naître une société idéale où l'ordre de justice serait garanti par les philosophes ; faire progresser vers un idéal où le beau le juste et le bien seraient des vérités ultimes de l'existence terrestre de l'âme humaine ».Cette pensée donnera l'adjectif platonique : idéal ,qui ne peut se réaliser , comme l'amour platonique.
Platon est aussi très connu pour ses écrits sur « l'Atlantide ».C'est le premier qui parle de cette île perdue, effondrée dans la mer « au delà des colonnes d'Hercule ( détroit de Gibraltar). Il aurait recueilli ses sources auprès de vieux égyptiens et de sages à Alexandrie, qui lui auraient révélé l'existence de la cité utopique, des Atlandes, prospères , technologiquement évolués . Cette civilisation aurait sombré au fond de l'océan à la suite d'un terrible cataclysme. Platon aimait à avertir les grecs contre leurs défauts : autoritarisme, despotisme, orgueil , luxure . Ces excès , comme la condamnation à mort de Socrate qui pouvaient conduire la cité à sa destruction. Aussi compara t-il Athènes à «l'Atlantide » victime de son orgueil . Platon voulait- il mettre en garde le peuple grec contre son pire ennemi : lui-même ?
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Socrate
(-470-399) « Connais toi, toi -même ». Le premier philosophe. Pour lui,la philosophie n'est pas faite de discours mais d'actes, d'épreuves. Philosopher c'est se remettre en question. Il pratique la philosophie de manière subversive en interrogeant les gens dans les rues à l'Agora, à Athènes et en mettant en cause « leurs prétendues certitudes ».C’est faire l'expérience de la vie. Il fut un enseignant qui s'interrogea et qui dérangea beaucoup. Il fut condamné par Athènes pour impiété corruption envers la jeunesse, et subversion envers l'état . Il disait « toute guerre a pour premier but , l'argent ».Il dût se suicider en s’empoisonnant. Il n'a rien écrit mais ses pensées furent reprises par Platon et d'autres ; son influence à travers les âges fut considérable .
Aristote :- 348-av JC – 322av JC-

Il fut le précepteur d'Alexandre le Grand. Son système de pensée repose sur une conception rigoureuse de l'univers. Auteur de grand nombre de traités de logique, de politique, de biologie, de physique, de métaphysique, il est le fondateur de la logique formelle .Son oeuvre a marqué la philosophie et la théologie chrétienne : elle a joué un rôle décisif dans la science. Il entend faire revenir la philosophie sur terre, alors que Platon avait la tête dans le ciel des idées. Sa philosophie a influencé bon nombre de penseurs notamment Thomas d'Aquin.

Épicure :341-270 :il n'est pas un épicurien !!!!! son but n'est pas de faire de la vie une fête, de jouir de tout ; il veut une maîtrise de soi, des désirs. Il ne faut pas rechercher la satisfaction uniquement dans les plaisirs naturels et nécessaires : manger ,boire. Il faut bannir les désirs vains qui obstruent l'âme et sa pensée. Réputé pour sa quête du plaisir, Épicure (-241-270) pense que le malheur de l'être humain vient d'un déséquilibre entre le corps et l'âme quil'empêche de profiter pleinement de son existence.
« La condition minimale du bonheur (remarquait Épicure), c'est de ne pas avoir faim, soif , froid « ( j'ajouterai , mal ). Il a laissé à notre langage, l'adjectif :épicurien ,qui aime les bonnes choses.
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Sénèque et le stoïcisme :le stoïcisme a son départ dans le tragique des événements de la vie, dans le destin .Maîtriser ses émotions , rester stoïque ( garder son sang-froid, laisser ses passions de côté) face aux événements , aux différentes situations, c'est cela rester philosophe.
Épictète :l'un des représentants les plus importants du stoïcisme est Épictète un ancien esclave. « Pour lui le but de la philosophie est d'apprendre à vivre en conformité avec la nature, et le cosmos ». Pour être libre il faut vivre sans passion. Certaines choses dépendent de l'homme (opinions, désirs), d'autres non !
Diogène et le cynisme :pour lui la cause du malheur tient à la dépendance, à l'égard des objets extérieurs et à l'esclavage qu'ils occasionnent, tandis que la vertu tient simplement à l'autarcie au dénuement à l'indépendance complète c'est-à-dire la véritable liberté .Au désir de posséder des biens, le cynique choisira de « se posséder lui-même » et de réduire ses besoins à ce que lui offre la loi de la nature. Le cynique pratique le franc-parler ,la franchise extrême.

Anthisthène créera cette école philosophique grecque (-V-IVé) qui rejetait les conventions sociales et les principes moraux pour vivre conformément à la nature. Philosophie qui s'apparente à celles d'autres peuples amérindiens que nous verrons plus loin.
L'adjectif cynique a trouvé d'autres significations : être cynique c'est être imprudent, s'opposer aux principes moraux , aux conventions sociales.
Le scepticisme :c'est un art de vivre qui consiste en une indifférence parfaiteà l'égard de toute chose. L’adjectif « sceptique » qualifie aujourd'hui un individu qui se méfie, qui ne croit pas à grand chose, qui attend des réponses rationnelles.
Sénèque : -4 ans av J C-65 ap. JC
Philosophe stoïcien sénateur romain et précepteur de Néron.
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IL recherche la sagesse suprême en supprimant les passions. Le sage vit dans la sérénité sans désir aucun. Il fuit la richesse et ne recherche que sa liberté. Il croit au destin tracé .Ce n'est pas un carriériste . Sénèque confesse qu'il faut vivre en accord avec son destin et ne pas gâcher son temps » en piètres occupations .
« Une grande partie de la vie s'écoule à mal faire, la plus grande à ne rien faire, la vie toute entière à faire autre chose » (Lettre à Lucilius).
Augustin : 354-430* (extrait brève de philo L Devillairs)
Converti au christianisme, pour lui seule la foi compte et la grâce peut sauver .Il ne « reste plus trace de la bonté originelle » : le péché a dénaturé l'homme .
L'influence d'Augustin est considérable . On la retrouve : dans le théâtre de Racine, dans la philosophie de Descartes.
Avec le christianisme, la philosophie se sépare de la théologie : » le Moyen âge(Bacon), la Renaissance (avec Machiavel) posent la problématique de l'homme dans le monde et la cité « (Larousse).

Descartes :1650 : le dualisme cartésien sépare l'âme du corps mais n'oublions pas que Descartes est profondément croyant.
Les XVI, XVII siècles avec Copernic, et Descartes,commencent à distinguer la philosophie des problèmes physiques : la science conquiert alors son autonomie. Le XVIII siècle avec les « lumières » et les philosophes « éclairés» comme Voltaire, Diderot, Rousseau, détachent définitivement le divin de l'humain, prônant une société laïque où la raison l'emporterait sur le surnaturel. La réflexion sur l'homme sa morale et sa liberté se précise avec les systèmes de Leibniz , Spinoza, Kant.

L’eudémonisme (du grec« bonheur » et aussi de l'espagnol : « démonio « qui signifie diable) est une doctrineposant comme
principe que le bonheurest le but de la vie humaine. Le bonheur n'est pas perçu comme opposé à la raison, il en est la finalité naturelle.
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PourAristote« Le bonheur, [eudaimonia] est un principe ; c’est pour l’atteindre que nous accomplissons tous les autres actes ; il est bien le génie de nos motivations. »
Les pinozisme( de Spinoza)est un eudémonisme qui place le bonheur dans la joie de comprendre la nature, l'amour de soi et du monde et la puissance de la raison qui permet de vivre libre des passions.
Drôle de vocable ce mot eudémonisme : à la foi bonheur, (le ciel ), et à la fois l'enfer ( le diable : démonio) !

La Philosophie pratique de Kant( XVIII è siècle) désigne la philosophie édifiée par l'usage de la raison pratique, par contraste avec l'usage de la raison théorique. La philosophie pratique englobe ainsi aussi bien laphilosophie moraleque la philosophie politiqueou la philosophie du droit.( sources :encyclopédie multimédia wikipédia)
Kant expose celle-ci principalement dans les Fondements de la métaphysique des mœurset dans la Critique de la raison pratique. Ce grand philosophe marqua par ses travaux nombreux sur la métaphysique ,la morale, la critique, l'esthétique des siècles de philosophes. Pour lui la raison raisonne et il propose d'en étudier les limites. La raison a besoin d'idées mais aussi d'expériences.
Rousseau 1712-1778 : »Comment l'homme peut-il être libre tout en se soumettant à des lois sociales ? Un « contrat « avec cette société, permettrait àl'homme devenu « être social » de jouir de sa liberté tout en connaissant les risques de cette socialisation : envie, complot, luxure...
Le XIX siècle verra naître les philosophes révolutionnaires tels que Proudhon, Marx, Hegel, Bakounine préconisant l 'émancipation des travailleurs qui doit être l'oeuvre des travailleurs eux-mêmes par la prise en main des outils de travail afin de libérer les classes ouvrières de la tutelle des classes dirigeanteset possédantes ( les exploiteurs ), et d'établir une société plus juste. La dimension politique ( réveil des peuples)s'accompagnera de grands mouvements sociaux (grèves, révoltes : 6
Commune de Paris 1871) : c'est le siècle des Révolutions. La concentration d'individus ( usines, mines...) réveillera dans la conscience ouvrière, l'espoir d'un monde meilleur, la force de l'unité, la notion de combat collectif et d'avenir commun . Les Internationales des travailleurs vont se développer ainsi que de nombreuses associations, syndicats, caisses de secours....

Pierre Joseph Proudhon 1809-1865 : théoricien du socialisme révolutionnaire : il préconise de supprimer la propriété privée, le grand capital .Il propose de remplacer « l'état » par le « fédéralisme« .Il est un des théoriciens de « l'anarchisme ». Pour lui la pensée philosophique n'a d’intérêt, d'utilité, que si elle se fait l'écho du peuple et de sa révolte pour la liberté et lajustice.
Hegel invente une nouvelle manière d'approcher l'Histoire.

Marx 1818-1883se propose de transformer le monde. Lemaître mot est « lutte des classes » quipermet d'expliquer les phénomènes historiques politiques et juridiques. Marx propose une analyse du capitalisme à la fois comme mode de production et mode d'exploitation.

Bakounine
va bien plus loin : supprimer l'état source de toute servitude : les hommes organisés en comités, doivent pouvoir vivre « sans Dieu ni maître », en s'entraidant et en partageant le travail et les bénéfices : « A chacun selon ses besoins ». Pour lui la liberté, la philosophie, la pensée, n'ont d'autres objectifs que de rendre l'homme libre et de le détacher de toutes ses chaînes intérieureset extérieures. Pour lui : « l'humaine société doit lui apporter le bonheur ; de plus, l'homme ne fait pas le bien parce qu'il est obligé, mais parce qu'il le conçoit, qu'il le défend et qu'il l'aime... ».
« La vie sociale actuelle est fondée sur le culte divin et non pas sur le respect humain ;sur l'autorité, non sur la liberté ; sur le privilège , non sur l'égalité ; sur l'exploitation , son sur la fraternité des hommes ; sur l'iniquité et le mensongenon sur la justice et la vérité. »....
Il faut moraliser avant tout la société elle-même.
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L'immense majorité des humains ne veulent et ne pensent que ce que tout le monde autour d'eux veut et pense, ils croient vouloir et penser eux-mêmes mais ils ne font que reparaître servilement avec des modifications imperceptibles et nulles les pensées et les volontés d'autrui. Cette servilité et cette absence d'initiative des individus sont les causes principales de la lenteur désolante du développement historique de l'humanité. »Michel Bakounine.
*Nietzsche 1844-1900 : quant à lui, il fait de la philosophie un moyen d'échapper aux servitudes de l’esprit. Sa philosophie est « une entreprise de libération, de retournement des fausses valeurs de la religion de la morale de la philosophie. »Etre sain ,c'est aimer la vie sans visée morale ni ressentiment et profiter simplement des petites joies.
Puis au XX siècle les sciences de l'homme se constituent : la psychologie, la sociologie et la psychanalyse avec Freud.

En France le mouvement surréaliste avec André Breton après la première guerre mondiale, est un mouvement littéraire artistique et philosophique : il combat toutes les conventions morales, sociales et oppose le rêve, l'instinct,le désir, la révolte,la liberté.
Avec l'existentialisme, la philosophie de Jean Paul Sartre 1905-1980 connaîtdeux phases sans coupure : la première considère la liberté comme lefondement de l'être au monde. Il décrit son existence comme un combat moral entre cette liberté et son refus, la fuite vers « l'en-soi ». La seconde est « l'engagement de l'homme » seul comportement authentique. Pour lui, l'homme ne coïncide jamais avec ce qu'il est : il a le pouvoir d'être toujours un autre: vertige et angoisse sont les effets que produit la liberté chez l'homme. ».
L'être humain est multiple et peut être un héros ou un traître : tout dépendra des circonstances!Pour lui ,rien n'est jamais acquis à l'homme !
Pour le philosophe Alain « Le but de sa philosophie est d'apprendre à réfléchir et à penser rationnellement en évitant les préjugés.Humaniste cartésien, il est un « éveilleur d'esprit » 8
passionné de liberté » qui ne propose pas un système ou une école philosophique mais apprend à se méfier des idées toutes faites. Il affirme : « Le propre d'une religion est de n'être ni raisonnable ni croyable ; c'est un remède de l'imagination pour des maux d'imagination »Il pointe du doigt le manque d'humanisme des monothéismes en particulier. (monothéisme : un seul Dieu :religion juive, chrétienne, musulmane...
*extrait de « Brèves de Philo auteur : Laurence Devillaris
Bakounine la Liberté : F Munoz
Encyclopédie universelle Larousse

Albert Camus élabore une philosophie existentialiste de l'absurde résultant du constat de l'absence de Dieu et de sens à la vie. La prise de conscience de cette absurdité doit être considérée comme une victoire de la lucidité sur le nihilismequi permet de mieux assumer l'existence en vivant dans le réel pour conquérir sa liberté. L'homme peut ainsi dépasser cette absurdité par la révolte contre sa condition et contre l’injustice. Albert Camus met à profit son talent d'écrivain pour diffuser sa philosophie en adaptant la forme au sujet. Le roman symbolique et l'œuvre théâtrale sont utilisés comme moyens d'expression pour les idées et les doutes. L'auteur de "La Chute" se tourne vers un humanisme sceptique et lucide pour lequel il convient avant tout d'être juste.
Parallèlement, à cette philosophie occidentale, gréco-romaine, judéo-chrétienne, d'autres peuples de la terre ont développé des « philosophies » différentes plaçant l'homme au coeur de la nature . De tous ces peuples nous ne parlerons ici que de quelques uns : les peuples d'Amérique avant l'arrivée des colons blancs, bien que d'autres groupes ethniques d'Amazonie, d'Asie, d'Afrique, d'Indonésie, aient connu une philosophie similaire.(soumission à la déesse-nature , crainte de la tribu, respect des anciens, du chef, aide du groupe et acceptation du minimum pour vivre).
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III Le livre de sagesse des Indiens d'Amérique :

Les Indiens Sioux, Comanches et autres peuples les Hurons avaient de la nature le plus grand respect . Qui dit nature dit : arbres ,forêts, bisons, animaux, soleil pluie. Soumis à la volonté supérieure de l'environnement, de la vie , ils se devaient de la protéger de la respecter . Cette mère nourricière, généreuse, qui leur donnait tout ce dont ils avaient besoin , ne devait pas souffrir à cause de l'homme, car si non elle se vengerait. Les indiens portaient des noms qui rappelaient les éléments de cette nature avec lesquels ils étaient en parfaite harmonie : il s'agissait aussi bien de noms d'animaux, que de noms d'éléments : « Grand Ours », « Oeil de Faucon » « Aigle Noir » « Bison Blanc », « Perle de Rosée », « Source vive » « Cheval rapide » « Torrent glacé ».
Les indiens d'Amérique s'excusaient auprès des animaux qu'ils chassaient : ils leur expliquaient qu'ils les tuaient non pas par plaisir, mais par nécessité, pour se nourrir..
Dans leur grande sagesse Les Indiens d'Amérique du Nord, expliquèrent aux blancs en quoi ils étaient restés des hommes libres,et en quoi, les hommes blancs d'hier et d'aujourd'hui restaient des esclaves, des êtres sans morale qui n'obéissaient non pas à leur conscience profonde , mais à des lois à des interdits .
« Vous êtes déjà si misérables que vous ne pouvez le devenir plus. Quels genre d'homme doivent être les Européens? Quelle espèce de créature choisissent-ils d'être, forcés de faire le bien et n'ayant pour éviter le mald'autre inspiration que la peur dela punition? (...) L'homme n'est pas seulement celui qui marche debout sur ses
jambes, qui sait la lecture et l'écriture et montrer mille exemples de son industrie...
En vérité mon cher frère, je te plains du plus profond de mon âme ..Je vois clairement la profonde différence entre ma condition et la tienne , entre tes besoins et les miens . Je suis le maître de ma condition.
Je suis le maître de mon corps, j'ai l'entière disposition de moi-même, je fais ce qui me plaît, je suis le premier et le dernier de ma nation, je ne crains absolument aucun homme, je dépends seulement du Grand Esprit.
Il n'en est pas de même pour toi. Ton corps aussi bien que ton âme sont condamnés à dépendre de ton grand capitaine, ton vice-roi dispose de toi. Tu n'as pas la liberté de faire ce que tu as dans l'esprit. Tu as peur des voleurs, des assassins, des faux-témoins, etc. Et tu dépends d'une infinité de personne dont la place est située au-dessus de la tienne. N'est-ce pas vrai ?"
« Regardez mes frères, le printemps est venu, la terre a reçu les baisers du soleil et nous verrons bientôt les fruits de cet amour. Chaque graine est éveillée, et de même, tout animal est en vie. C'est à ce pouvoir mystérieux que nous devons nous aussi notre existence. C'est pourquoi nous concédons à nos voisins, même nos voisins animaux, autant de droit qu'à nous d'habiter cette terre. »
Discours du chef sioux :
« Cependant écoutez-moi mes frères, nous devons maintenant compter avec une autre race, petite et faible quand nos pères l'ont rencontrée pour la première fois, mais aujourd'hui, elle est devenue tyrannique. Fort étrangement, ils ont dans l'esprit la volonté de cultiver le sol, et l'amour de posséder est chez eux une maladie. Ce peuple a fait des lois que les riches peuvent briser mais non les pauvres. Ils prélèvent des taxes sur les pauvres et les faibles pour entretenir les riches qui gouvernent. Ils revendiquent notre mère à tous, la terre, pour eux seuls et ils se barricadent contre leurs voisins. Ils défigurent la terre avec leurs constructions et leurs rebuts. Cette nation est comme le torrent de neige fondue qui sort de son lit et détruit tout sur son passage. Stata Yotanka, ou Sitting Bull, grand chef Sioux.


Cette philosophie naturaliste respecte à la fois la nature et les animaux, l’homme. Les Indiens d’Amérique du Nord furent parmi les peuples les plus libres de la planète : sans empereur, esclave ( comme les Mayas, les Incas les Aztèques du même continent) ) sans fonctionnaire, sans armée, sans policier.
Comment aurait évolué leur philosophie et leur mode de vie si les indiens avaient pu continuer à pratiquer leurs coutumes ancestrales ? Hélas,on ne leur a ni donné le temps, ni la possibilité de le faire. L’homme blanc, après avoir envahi leur continent, leurs contrées, leurs terres, les a colonisés et intégrés à son modèle social. Quant aux autres , les plus récalcitrants, ils furent tout simplement éliminés : « un bon indien est un indien mort » ! nous a t-on dit !
Les peuples pré-colombiens d'Amérique du Sud ont développé des civilisations , des cultures et des philosophies qui leur étaient propres : les Incas, (le peuple élu d'Amérique) ; les Mayas
avec ses six écoles, ses mathématiques, son astronomie ; les Aztèques.
La morale n'était pas imposée par la société, par la loi des hommes mais imposée par la conscience individuelle qui guidait l'individu, inspiré par « le Grand Esprit ». Les « anciens » les sages, montraient le chemin à suivre. La meilleure école était celle de la sagesse acquise avec le temps, l'expérience. Le pouvoir était délégué à ceux qui, ayant parcouru les chemins de la vie pou-, -vaient parler de l'ardeur du soleil, de la fraîcheur du torrent , de la rapidité de l'aigle, des grandes traversées des bisons, de la puissance des fusils, du bien fondé de la guerre, du partage de la chasse : le conseil des anciens .
Comparer deux concepts philosophiques géographiquement très éloignés : celui de l'Europe occidentale et celui de l'Amérique pré-colombienne peut surprendre mais cette comparaisons peut aussi poser les bases d'une réflexions sur des passerelles, des
points communs , des similitudes entre ces deux concepts . Tous les peuples indiens du continent américain ont été anéantis (guerres, épidémie, famine, exécutions, esclavage, suicides ..) par les blancs (anglais, français, espagnols, portugais, hollandais , irlandais, allemands danois, suédois, italiens, polonais autrichiens, juifs, russes...)C'est le seul continent qui a vu sa population d'origine disparaître aussi rapidement , tant et si bien que les européens ont été obligés d'aller chercher en Afrique des noirs pour leurs services !
L'Afrique a été colonisée par les blancs tout comme l'Asie certes, mais ses habitants n'ont pas été disséminés ! En Inde, au Vietnam, en Corée en Indochine, les populations n'ont pas été détruites. L'Australie-Occidentale était un continent immense avec peu de population : les blancs n'ont pas chercher à les éliminer. En Nouvelle Zélande et dans tout l'Océanie, les colonisateurs n'ont pas voulu non, plus faire disparaître les populations autochtones, mais leur ont imposé leur civilisation (religion),leur politique leur commerce. Ce qui s'est passé en Amérique est unique dans l'histoire de l'homme : le génocide voulu et organisé des indiens et pourquoi ? Pour laisser la place aux blancs qui avaient trouver en ces terres de l'autre coté de l'océan, une nouvelle patrie. Ils auraient pu la partager avec les indiens. Peut -être ! Mais les hommes blancs étaient de plus en plus nombreux à venir en Amérique : les proscrits, les persécutés, les opposants, les pauvres, les aventuriers en quête de fortune ou d' idéal.

Ainsi l'Amérique est le seul continent de la terre à avoir été « dépeuplé » (plusieurs millions de morts) volontairement par d'autres hommes » afin d'y établir un nouveau peuplement d'usurpateurs, de voleurs de terres : » les hommes-fusils. »Le plus grand génocide de l'Histoire de l'Homme aujourd'hui encore n'est toujours pas reconnu !

Destruction planifiée, organisée d'hommes de femmes, d'enfants ; élimination d'une bonne partie d'une race humaine : la race indienne .
L'appétit de l'homme blanc était trop grand. Venus de pays différents, de cultures différentes et de religions différentes, les groupes européens ont su s'unir contre l'ennemi commun : l'indien. Grâce à leur force militaire et stratégique, les blancs ont réussi à soumettre les tribus indiennes souvent divisées. Les indiens n'ont pas su négocier un accord de paix leur permettant de garder leur indépendance et une partie de leurs terres. Vaincus ils acceptèrent d’être parqués dans des réserves ; quelques fois ils se révoltèrent mais ils acceptèrent (tout comme leurs frères d 'Amérique du sud), leur sort : « la petite mort «.
Que nous reste t-il aujourd'hui de la « pensée indienne » ? De son enseignement visionnaire ? De sa philosophie ? En quoi le livre des indiens peut-il nous guider dans ce monde de ténèbres ?
Il peut éclairer notre chemin avec son message de sagesse et le retour aux valeurs fondamentales : le respect de la nature, de la vie, de la solidarité, de la famille, du partage des biens, de la coopération, de la liberté ; avec le refus de l'autorité d'en haut, de l'enrichissement et l’accumulation des biens, de la recherche du profit, du règne de la propriété privée , du pouvoir d'une élite qui commande à la majorité , du travail-esclavage .