Fable d'aujourd'hui

Le chien et les coyotes
Quand on veut se débarrasser de son chien
On l'accuse de la rage
Ce proverbe bien que très ancien
Désuet ,d'un autre âge,
Est à nouveau d'actualité
Nous allons vous le montrer.
Lors des élections animales de printemps
Qui se déroulèrent voilà quelques temps
Quatre concurrents en tête se placèrent
L'étalon, le chien, le chat et la hyène guerrière.
Seuls la hyène et l'étalon
Furent qualifiés pour la finale
Où le favori de la nation
Deviendrait « le Président Animal ".
L'étalon , la compétition, emporta
Et s'installa sur le trône comme roi :
Ses réformes allèrent bon train au début
Malgré les grèves , les manifs dans les rues.
Puis vint l'été et son affaire
Quand les masques tombèrent !
Un protégé du président fort zélé
S'étant déguisé en policier
Se prit pour « superman »
Et brutalisa homme et femme .
Cette affaire fit grand bruit
Dans les chaumières et les logis
Et la cote de l'étalon commença à descendre
Et à toucher le fond des méandres.
Il fallait stopper cette érosion
Car parallèlement on assistait à l'ascension
De la cote du chien toujours furibond
Qui devenait dès lors, le meilleur champion ,
Le secours possible et nécessaire
Face à ce gouvernement de misères.
Il fallait coute que coute le faire taire
L'humilier, le discréditer, le jeter à terre
Alors on envoya fouiller ses niches
Un matin par les gendarmes et la police .
Le caniné énervé poussé à bout
Hurlant et se défendit debout
Des mots de colère lui sortirent de sa bouche
Et allèrent jusqu'aux oreilles et firent mouche.
Il s'en suivit un concert de voix amères
De tous ceux qui le désapprouvèrent
Des violoneux jaloux de sa cote montante
Qui n'attendaient qu'une chose : sa chute éminente !

Les coyotes étaient certains de s’être débarrassés
Du vieux chien, du tribun, qui les avait gênés.
Mais le vieux chien n'avait pas dit son dernier mot
Et bien malin et bien sot
Est celui qui après avoir fait chuter son rival
Croit détenir en ses mains, la victoire finale !
Le temps passa , des années sombres
Ternies par une crise bien profonde
Après la répression ,la violence policière
Vinrent la pandémie et les jours de misère.
Chacun se protégea comme il le put
Du virus, du chômage, de la solitude
S'éloignant des médias et de leur servitude
Cherchant patiemment une issue .
Et le jeu des présidentielles animales
Se programmait déjà dans les annales
Et l'étalon et la hyène toujours en liste
Retrouvèrent le chien toujours en piste .
Un nouvel arrivant , le singe sautant
Aidés des réseaux , des télés des médias
Sirota une partie de l'électorat
De la hyène qui en prit plein les dents,
D'autres de l'autre coté de la barrière
Voulaient faire leur affaire
Evincer le chien trop encombrant
Par une primaire en si peu de temps
Qui sait ce qu 'il adviendra de chacun
Après des années d'attente de frustration
Ces élections marqueront elles la fin
De ce climat d 'angoisse de suspicion ?
Moralité
Méfiez vous des bêtes blessées
C'est dans la douleur qu'elles sont les plus fortes
C'est quand on leur ferme toutes les portes
Qu'elles arrivent quand même, à passer !