Katia

A sa mère, à son père et à sa sœur Célia
Il y a 30 ans !
Katia, petite fleur de jasmin
Tu marchais par les chemins
Sur les plages de sable fin.
Petite hirondelle
Jeune rebelle
Ils t'ont brisé les ailes.
Tu annonçais un printemps nouveau
Tu refusais l'islamisme et ses bourreaux
Ils t'ont tuée, une balle dans le dos.
Sais -tu que l'espoir s'est brisé
Quand ton rêve s'est achevé
Sur les lames des rochers ?
Petite fleur de jasmin
Petite fleur de chagrin
Laisse-nous te cueillir dans nos mains !
Trente ans ont passé
Depuis, que tu es tombée
Sur les pavés ensoleillés.
Sais -tu, petite fleur de jasmin
Combien de fleurs dans les jardins
De la liberté, ont poussé ce matin ?
Katia , une nouvelle page s'écrit
Avec ton image , ton effigie
Comme symbole de ton pays.
Aux delà des barbelés de la peur
S'est élevée une immense clameur
Plus haut que les prisons de l'horreur.
Plus haut vers l'horizon
Un chant d'espoir de rébellion
Reprit par la jeunesse à l'unisson.
C'est ton visage ta voix
Ton courage, ton sourire, Katia
Qui les conduira et les guidera .
Ton sacrifice ne fut pas vain
Aujourd'hui, c'est demain
Et l'espoir refleurit petite fleur de jasmin.
A Katia
Katia jeune fille de dix sept ans
Souriante vive et jolie
Tu voulais vivre avec ton temps
Dans ton pays : l'Algérie.
Tu refusais de porter le voile
Tu résistais aux religieux
Qui assassinaient jeunes et vieux
Qui imposaient la loi brutale.
Ceux là qui ont massacré
Au nom de la charia de la terreur
De obscurantisme et de la peur
Les innocents des villages entiers.
Katia, tu ne voulais pas te soumettre
Te cacher derrière des voilettes
Tu marchais ce jour-là
Une amie ,auprès de toi.
Tu marchais cheveux au vent
Sur les routes du printemps
C 'était un 28 février
Que la foudre t'a frappée.
Un coup de fusil et ta vie qui vacille
Pauvre Katia, si jeune fille !
Pour avoir résisté à tes bourreaux
Ils t'ont conduite au tombeau !
Et qu'est- il advenu du criminel
Celui qui t'avait rompu les ailes ?
Qu'est -il advenu à lui et ses mercenaires ?
Ont -il été jugés criminels de guerre ?
Non ! ils furent tous amnistiés
Par une loi que l'on fit voter :
Pardonnés, oubliés ,graciés,
Eux et leurs crimes contre l'humanité !
Car il fallait oublier
Il fallait pardonner
Il fallait que l'Algérie se réconcilie
A n 'importe quel prix
Il fallait imposer l'amnistie.
Au prix d'oublier les victimes
Qu'on a tuées deux fois
La première lors de leur crime
La deuxième par cette maudite loi !
Qu'est il arrivé depuis ?
L 'islamisme a reconstruit son nid
Et la guerre a repris vingt ans plus tard
Pour écrire une page d'histoire.
En Irak en Syrie
En Mauritanie au Mali
En France en Allemagne
En Belgique en Espagne
Daesh avait construit son nid :
« Le califat de la peur »
Sur les marches des erreurs
Commises en Algérie
Lors de l'amnistie !
Car si on ne tue pas définitivement la bête
Elle redressera la tête
Et sortir du fond de son abime
Pour escalader jusqu'à nos cimes
L’amnistie des criminels
Est le fait le plus cruel
Le plus dangereux et irresponsable
Car il assure l'impunité à tous les coupables.
Si on ne fait pas face à l'Histoire
Si on ne juge pas les assassins de guerre
Si on refuse de tout savoir
On sera condamné à revivre l' enfer.