La blessure

A tous ceux d'Algérie
De la-bas de l'autre coté
De la Méditerranée
Je n'ai rapporté
Que des images bleues
De mon pays en feu
Des images de cristal
De mon pays natal.
Oran la ville cosmopolite
Où mes parents tenaient boutique
Des ruelles éclatantes de soleil
Des odeurs enivrantes de jasmin et de miel
Je me souviens de toutes ces couleurs
Qui flamboyaient dans la chaleur
Quand les soirs après l'école
Nous traversions en course folles
La sage casbah , les jours de l'enfance
Quand dans l'idéalisme de l 'insouciance
Nous refusions de voir la cruelle réalité
Nous refusions de savoir que c'était terminé.
Terminé notre vie en Algérie
Il nous faudrait vite disparaitre
Tous nos clients qui étaient nos amis
Faisaient mine de ne plus nous connaître.
Alors nous avons pris ce grand bateau
Nos larmes coulaient en sanglots.
Nous abandonnions notre terre , nos racines,
Après la guerre la rébellion ,les crimes.
Du pont , du bateau
Je regardais le soleil se coucher
Sur le port et sur ses flots
Recouvrant de son voile orange,r
Mon pays d'amandiers et d'oliviers
Où les figues étaient si douce et si sucrées
Où la menthe se mélangeait au parfum du thé
Où les épices et les délices étaient volupté .
Non je n'ai rien oublié
Bien que le temps ait passé
Bien que des printemps ont refleuri
A Médina, ,Alger, Oran et en Kabylie .
On commémore aujourd'hui la fin de la guerre
Et à chaque anniversaire
Mon cœur d'enfant meurtri
Ne guérit pas d'avoir perdu sa patrie.
Oran la douce, Oran mon enfance
Oran l'européenne Oran la blanche
Je t'ai laissé mon coeur
Ma joie de vivre mon innocence !