Histoire d'une chanson
Un 25 avril 1792 ,
"la Marseillaise "est née à Strasbourg

Sous la plume de Rouget de Lisle, un texte nait : c'est au départ un chant révolutionnaire pour l'armée du Rhin qui se bat à l'est contre les puissances monarchiques européennes : Hongrie bohème).
Un chant qui donne du corps et du coeur ! Il fallait galvaniser les soldats leur donner de l'entrain de la passion , de l'espoir. Il fallait motiver les troupes combattantes car la tache était rude : seule contre l'Europe, la France des lumières, de la Révolution, se battait.
Rouget de Lisle passe sa jeunesse dans un petit village où, au contact de ses parents mélomanes il se passionna pour la musique en général et le violon en particulier....Il fit des études militaires et sortit lieutenant.
Il est nommé dans différentes garnisons.
1791, année il rejoint l'Armée du Rhin et se trouve en garnison à Strasbourg, affecté au bataillon "Les enfants de la Patrie". Toujours habité par la musique et la poésie, il est très familier des milieux artistiques de la ville et finalement il est accueilli dans le salon du maire Dietrich, où se côtoient hommes politiques, officiers et nombreux musiciens dont Ignace Pleyel futur célèbre compositeur. Le baron Philippe-Frédéric de Dietrich est maire de Strasbourg en 1790, 1791 et 1792.
Ce dernier le 25 avril 1792, le reçoit dans son salon où ce soir là règne une grande effervescence car un courrier vient d'arriver de Paris, annonçant la déclaration de guerre faite le 20 avril 1792, par l'Assemblée législative au roi de Bohême et de Hongrie.
"Mais vous, monsieur de Lisle ... trouvez un beau chant pour ce peuple soldat qui surgit de toutes parts à l'appel de la patrie en danger et vous aurez bien mérité de la Nation" lui demande alors le baron qui souhaite qu'un chant hardi puisse encourager les soldats qui montent au front, en place du traditionnel "ça ira, ça ira".
Or le matin de ce jour, en sortant de chez lui Rouget de Lisle tombe en arrêt devant une affiche apposée sur les murs de Strasbourg dont le texte émanant de la Société des Amis de la Constitution est le suivant :
Aux armes,citoyens ! L'étendard de la guerre est déployé ! Le signal est sonné ! Aux armes ! Il faut combattre, vaincre, ou mourir.
Aux armes, citoyens ! Si nous persistons à être libres, toutes les puissances de l'Europe verront échouer leurs sinistres complots. Qu'ils tremblent donc, ces despotes couronnés ! L'éclat de la Liberté luira pour tous les hommes. Vous vous montrerez dignes enfants de la Liberté, courez à la Victoire, dissipez les armées des despotes !
Marchons ! Soyons libres jusqu'au dernier soupir et que nos vœux soient constamment pour la félicité de la patrie et le bonheur de tout le genre humain !
Un plagia ? un copié collé ?Ou des éléments s'inspiration
Des phrases ont été reprises :
-Aux armes citoyens !
-L'étendard (de la guerre ...) sanglant est levé !
- Qu'ils tremblent ces despotes.. (tremblez ennemis de la France, rois ivres de sang et d'orgueil d'orgueil)
-Marchons
Rouget de Lisle après une nuit passée à composer (du 25 au 26), à essayer sur son violon diverses mélodies, il se rend dès le matin chez le baron de Dietrich. Le soir nouveau repas au cours duquel il présente son essai devant un auditoire conquis.
En fait ce n'est pas Rouget de Lisle qui aurait interprété l'hymne comme le laisse supposer l'image du tableau de David en haut de cette page, mais le maire lui-même, belle voix de ténor, accompagné au clavecin par son épouse Mme de Dietrich. Le triomphe est immédiat et le "Chant de guerre de l'armée du Rhin" est adopté et repris en cœur toute la soirée.
Il est aussitôt copié et largement distribué, et c'est ainsi que des voyageurs en propagent les paroles et l'air dans tout le pays.
Il se trouve qu'au même moment en juillet 1792, à Marseille des volontaires se préparent à monter à Paris pour combattre l'invasion et défendre "la patrie en danger". Subjugués par les paroles de ce chant recopié sur des feuillets, les fédérés marseillais entonnent celles-ci tout au long de leur très long voyage. Dans les villes et villages traversés, ils reprennent sans cesse ce chant et des volontaires les rejoignent spontanément.
Le bataillon de Fédérés marseillais entre à Paris le 30 juillet 1792 en chantant la "Chant de guerre pour l'armée du Rhin", puis il participe à l’insurrection du palais des Tuileries le 10 août 1792. Il n'en fallait pas plus pour que les parisiens appellent spontanément ce chant l'Hymne des Marseillais puis la Chanson Marseillaise et enfin tout simplement la "Marseillaise", nom qui lui est resté.
Quelques semaines plus tard, lors de la bataille de Valmy les paroles de la Marseillaise sont reprises et chantées par des milliers de combattants.
Un 25 avril 1792 ce fut également pour la première fois l'utilisation de la guillotine place de Grève à Paris .
Ce jour 25 avril est lourd de symboles .