Vendanges de septembre

L'ocre de l'été s'est à jamais posé
Sur les feuilles ciselées des vignes
Le raisin en grappes câlines
S'offre à nos mains, charmées
La pause de midi donne des idées coquines
Aux jeunes vendangeurs, amourachés
Et alors dans les champs de sauvagines
Vacillent en gémissant les bouquets de blé

Le travail qui reprend et la chaleur qui domine
Les charriots seront chargés de fruits sucrés
Puis quand trois heures ont sonné
On déserte vignes cèpes et collines .
Le soir quand le soleil décroit et décline
C'est heure où les guitares endiablées
S'élancent dans des plaintes passionnées
Au rythme des tambourins et des mandolines.

Et on boit et on mange et on rit dans ces nuitées
Dos cassé, mains meurtries par la serpe qui burine
L'aurore viendra bientôt frôler les corps ensommeillés
Mettre un rayon de soleil dans leur sommeil d'opaline
Et chaque jour, les mêmes gestes la hotte chargée
Les chants pour oublier la fatigue qui lancine
Puis quand les vendanges seront finies et achevées
Viendra le temps des départs , des adieux du spleen.