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Louise Michel ,la communarde

Clémence Louise Michel est née le 29 mai 1830 à Vroncourt- la- Côte dans la Haute Marne et décédée en 1905 à Marseille, alias « Enjolras ».

Un parcours exceptionnel 

Jeunesse

Louise nait au château de Vroncourtfille naturelle de la servante Marie-Anne Michel et « de père inconnu », vraisemblablement Laurent Demahis, fils du châtelain

. Elle grandit près de sa mère dans la famille des parents de Laurent Demahis, qu’elle appelle ses grands-parents, et où elle semble avoir été heureuse, faisant preuve, très jeune, d'un tempérament altruiste. Elle reçoit une bonne instruction et une éducation libérale, lisant Voltaire et Jean-Jacques Rousseau.

Après la mort des Demahis en 1850, Louise est dotée par eux d'un petit pécule, mais sa mère et elle doivent quitter la maison de Vroncourt mise en vente par la veuve et les enfants légitimes de Laurent Demahis.

À partir de 1851, elle poursuit des études à Chaumont où elle obtient le brevet de capacité permettant d’exercer la profession de « sous-maîtresse » (on dirait institutrice aujourd'hui). En septembre 1852, à 22 ans, elle crée une école libre à Audeloncourt où elle enseigne durant une année avant de se rendre à Paris. Fin 1854, elle ouvre une école à Clefmont et n'enseigne, là aussi, que durant une année. Puis en ouvre une à Millières en 1855.

L'institutrice

Louise une institutrice, ,militante  franc-maçonne, aux idées féministes et l’une des figures majeures de la Commune de Paris. Première à arborer le drapeau noir, elle popularise celui-ci au sein du mouvement libertaire.

En 1856, elle quitte la Haute-Marne pour Paris où elle trouve une place de sous-maîtresse dans le  arrondissement, rue du Château-d'Eau, dans la pension de madame Voillier avec laquelle elle entretient des rapports quasi filiau2

. Commence alors pour elle une période d’activité intense. Pendant les quinze ans qui suivent, elle poursuit régulièrement son activité d'enseignante. 

En 1853, elle devient institutrice mais elle refuse de prêter serment à l’Empereur Napoléon III car elle est profondément républicaine. Elle enseignera dans des écoles « libres », c’est-à-dire sans lien avec le pouvoir impérial, d’abord en Haute-Marne, puis à Paris à partir de 1856.

Ses méthodes pédagogiques s’inspirent de quelques grands principes : l’école doit être pour tous, pas de différence entre les sexes, nécessité d’une éducation à la sexualité, l’enseignant doit en permanence accroître son savoir.

Sur ces idées, elle rencontre tout ce que Paris compte de républicains et l’avant-garde socialiste.

En 1865, elle ouvre une école (un externat) au 24 rue Houdon, puis un autre cours rue Oudot en 1868. Elle y enseigne avec passion, tout en écrivant des poèmes qu'elle adresse à Victor Hugo et qu'elle signe sous le pseudonyme d'Enjolras. Derrière l'institutrice pointe la militante ; pour préparer les épreuves du baccalauréat, Louise Michel suit les cours d'instruction populaire de la rue Hautefeuille, dirigés par les républicains Jules Favre et Eugène Pelletan, et qui élargissent son horizon politique ?

Source wikipédia

L'écrivaine

Louise aurait aimé vivre de sa plume .

Elle entretient une correspondance de 1850 à 1879 avec Victor Hugo, un des personnages les plus célèbres et les plus respectés de l'époque, et lui adresse quelques poèmes. Louise est entièrement sous le charme. Victor Hugo la dépeint telle « Judith la sombre Juive » et « Aria la Romaine » dans son poème Viro Major, femmes aux destins exceptionnels et tragiques.

As t- il anticipé le destin exceptionnel de Louise Michel ? Comme lui, Louise adhère à la loge de la franc maçonnerie ?

La révolutionnaire , journaliste

Elle rejoint les milieux révolutionnaires rencontre Jules Vallés, Eugène Varlin Emile Eudes, Ferré, Rigault. Elle écrit dans le journal révolutionnaire  : « le cri du peuple »

En 1862, elle devient sociétaire de l’Union des poètes ; en 1869, elle est secrétaire de la Société démocratique de moralisation, ayant pour but d’aider les ouvrières blanquisteÀ cette époque, Louise adepte du mouvement révolutionnaire et républicain socialiste.

La communarde

De tous les personnages de la Commune de Paris, Louise Michel est la première femme à avoir triomphé de la conspiration du silence et de l’oubli.

Combattante, oratrice, éducatrice, poète, accusée transformant les tribunaux en tribune, elle campe un personnage qui servira de référence à toutes les révolutionnaires d’idéologies diverses depuis la fin du 19eSiècle jusqu’à nos jours.

En 1870, après la défaite de Napoléon III, Louise Michel se bat pour une République démocratique, inspirée de la Convention de l’an II, et sociale dans le prolongement de juin 1848. Elle sera de tous les combats pour la défense de Paris et pour réclamer l’élection de la Commune. Elle préside le Comité de vigilance des femmes de Montmartre.

Le 18 Mars 1871, elle est au premier rang des femmes de Montmartre qui mettent en échec la tentative de Thiers de s’emparer des canons de la Garde Nationale. Elle s'habille de vêtements masculins pour défier les vieux tabous.

Première à arborer le drapeau noir, elle popularise celui-ci au sein du mouvement libertaire.

Cantinière pendant le 
siège de Paris, oratrice au club de la Révolution, ambulancière et soldat, Louise Michel (1830-1905) semble avoir pris une part active aux combats sur les barricades de la Commune.Louise s'habille en homme lors de la Commune de Paris.



Par ses autobiographies riches en détails et en anecdotes – Mémoires(1886) et La Commune. Histoire et Souvenirs (1898) en particulier –, Louise Michel, la féministe anti-autoritaire, a contribué à forger le mythe de la « Vierge rouge ». Elle se battit à Neuilly, Clamart et Issy, puis sur différentes barricades parisiennes et notamment sur celle de la chaussée Clignancourt qu’elle aurait tenue avec seulement deux camarades d’armes. « Les balles faisaient le bruit de grêle des orages d’été », écrit-elle dans ses Mémoires.

Elle se bat sur les barricades de la Semaine sanglante. Le 24 mai, sa mère ayant été prise en otage par les Versaillais, elle se constitue prisonnière. Elle connaîtra l’horreur des prisons de Satory et des Chantiers à Versailles.


 

Le 16 Décembre, elle passe devant un Conseil de guerre qu’elle transforme en tribune pour la défense de la révolution sociale.

Devant ses juges, elle a le regard dur et triste, le maintien digne dans ses vêtements fripés de prisonnière, une chevelure qui tombe en désordre de chaque côté d’un front haut et bombé. De sa voix claire et forte d’institutrice, elle apostrophe les juges : «Ce que je réclame de vous, c’est le poteau de Satory [lieu de détention des communards à Versailles, ndlr] où, déjà, sont tombés nos frères ; il faut me retrancher de la société. On vous dit de le faire. Eh bien, on a raison. Puisqu’il semble que tout cœur qui bat pour la liberté n’a droit aujourd’hui qu’à un peu de plomb, j’en réclame ma part, moi.» Le conseil de guerre est embarrassé. Il n’a pas prévu de mettre à mort les femmes, brancardières ou infirmières.

Jeanne d’Arc au drapeau noir

« Vestale de l’égalité, elle n’admet pas non plus qu’on mette les femmes à part dans la répression. Si elles prennent leur part dans la révolte, elles doivent la prendre dans le sacrifice. Alors elle proteste : non, elle n’était pas seulement ambulancière ; elle s’est aussi battue avec un fusil sous l’uniforme de la garde nationale, soldate du 61e régiment de marche de Montmartre, présente sur tous les points attaqués. Jugeant que de nouvelles exécutions feraient scandale, surtout celle d’une femme, le conseil de guerre se contente d’une déportation, avec incarcération dans une enceinte fortifiée. Ce sera la Nouvelle-Calédonie, de l’autre côté du monde, assez loin pour écarter le spectre de la révolution sociale, aux antipodes de la liberté. » source Libération

 Elle est condamnée à la déportation dans une enceinte fortifiée. Elle est incarcérée à la prison d’Auberives en (Haute-Marne), jusqu’à son départ pour la Nouvelle Calédonie le 24 août 1873 où elle arrive le 8 décembre.

Pour conjurer l’échec, on chantera plus tard : «Tout ça n’empêche pas, Nicolas, qu’la Commune n’est pas morte.» Certes… Elle vit dans les cœurs mais elle a bien été assassinée par les Versaillais, qui ont dissous la peur bourgeoise dans le sang ouvrier. Le temps des cerises est révolu ; le gai rossignol et le merle moqueur sifflent une mélodie funèbre. A Satory, où elle était enfermée, Louise Michel a vu l’exécution des chefs arrêtés, parmi lesquels Théophile Ferré, jeune révolutionnaire à lorgnon, dont elle était secrètement amoureuse. Ses amis sont tués, le mouvement ouvrier est décapité, Louise est découragée par la tragédie mais elle reste droite dans le malheur, sûre que l’idéal survivra au massacre.

La Déportée 

En Nouvelle-Calédonie, elle passe deux ans en forteresse. Elle lit Bakounine, Kropotkine, et adhère aux idées anarchistes, très critique des tendances autoritaires de la Commune. Sous la pression des républicains radicaux, sa peine est commuée en bannissement simple. Elle s’installe comme institutrice à la baie de l’Ouest et ouvre son école aux Canaques, dont elle soutient les revendications  Elle les approuve quand ils se révoltent contre la colonisation.Elle recueille leurs légendes et les écrits.  Elle se prend de sympathie pour les Algériens déportés après leur révolte de 1871. En juillet 1880, la campagne pour l’amnistie menée par Hugo et par les radicaux finit par aboutir. Louise Michel, dont l’histoire a été largement rapportée, arrive à Dieppe (Seine-Maritime) le 9 novembre, puis à Saint-Lazare, où l’accueille une foule enthousiaste. Une nouvelle vie commence

Libérée après la loi d’amnistie du 12 Juillet 1880, elle revient en France où elle débarque à Dieppe le 9 Novembre et est accueillie triomphalement à Paris, gare Saint-Lazare.

L’héroïne devenue anarchiste

Elle reprend son action révolutionnaire marquée par sa fidélité aux idéaux de la Commune de Paris. Elle est devenue anarchiste pendant sa déportation ce qui ne l’empêche pas d’entretenir des relations courtoises avec ses anciens compagnons d’armes engagés dans la propagation du socialisme. Jusqu’à la fin de sa vie elle ira de ville en ville porter la parole révolutionnaire ce qui lui vaudra de séjourner à nouveau en prison à plusieurs reprises.
 

La fin de sa vie 



Depuis son retour de Nouvelle-Calédonie – Louise Michel avait connu une intense activité de journaliste, de pamphlétaire et de conférencière. Elle était ainsi devenue une incarnation populaire de la révolution.

Elle décède le 9 janvier 1905 à Marseille après une ultime réunion publique. Le 21 janvier 1905, une foule considérable suit son cortège funèbre de la gare de Lyon à Paris jusqu’au cimetière de Levallois où elle est inhumée a côté de sa mère.

Source rebellyon .

Un cortège funèbre

La dépouille de la « Vierge rouge » fut ramenée à Paris. À la gare de Lyon, d’importantes forces de police avaient été déployées pour contenir le cortège funèbre qui devait accompagner jusqu’au cimetière de Levallois-Perret le corbillard de septième classe, dit « des pauvres », recouvert d’un drap rouge et bordé de noir.

Postérité

1)Ses oeuvres littéraires

Principales oeuvres :

  • Le livre du jour de l'an : historiettes, contes et légendes pour les enfants (1872)

  • Le Gars Yvon (1882)

  • La Misère (1882)

  • Mémoires (1886)

  • Les Microbes humains (1886)

  • L'ère nouvelle - Pensée dernière - Souvenirs de Calédonie (chant des captifs) (1887)

  • Le Monde nouveau (1888)

  • A travers la vie (poésies, 1894)

  • La Commune (1898)

  1. 2)ses citations

 

"Sans l'autorité d'un seul, il y aurait la lumière, il y aurait la vérité, il y aurait la justice. L'autorité d'un seul, c'est un crime."
Louise Michel - 1830-1905 - Extrait d'une Plaidoirie - 22 Juin 1883

"La tâche des instituteurs, ces obscurs soldats de la civilisation, est de donner au peuple les moyens intellectuels de se révolter."
Louise Michel - 1830-1905 - Mémoires - 1886
"Tant que les études n'auront pas une méthode encyclopédique de manière à élargir l'horizon au lieu de le restreindre, il se joindra à tous les obstacles de la pauvreté qui entravèrent le vieux maître d'école, les obstacles du préjugé qui fait craindre ce qui ne fait pas partie du coin exploré."
Louise Michel - 1830-1905 - Mémoires - 1886
"Ce n'est pas une miette de pain, c'est la moisson du monde entier qu'il faut à la race humaine, sans exploiteur et sans exploité."
Louise Michel - 1830-1905 - Mémoires - 1886
"La révolution sera la floraison de l'humanité comme l'amour est la floraison du coeur."
Louise Michel - 1830-1905 - Mémoires – 1886

On ne peut pas tuer l'idée à coup de canon ni lui mettre les poucettes [menottes]."
Louise Michel - 1830-1905
"Chacun cherche sa route ; nous cherchons la nôtre et nous pensons que le jour où le règne de la liberté et de l'égalité sera arrivé, le genre humain sera heureux."
Louise Michel - 1830-1905

 

3 Son testament politique 

chantre de la liberté

Devant ses juges par sa déclaration romaine, héroïque et désespérée, Louise Michel, la «Vierge rouge», la «Pétroleuse», l’égérie de la Commune, anarchiste et féministe, Jeanne d’Arc au drapeau noir, restera dans la mémoire du mouvement ouvrier. Pour elle, l’égalité ne se divise pas. Toute sa vie, elle s’est battue pour la cause des humbles, pour celle des femmes comme pour celle des ouvriers ou des Canaques colonisés, républicaine, universaliste, socialiste et libertaire, à Montmartre comme dans sa Haute-Marne natale, et jusqu’à Nouméa. Elle est la femme symbole pour toutes les femmes, l’héroïne de la révolte pour tous les révoltés.

Mémoire

Statue de Louise Michel (Émile Derré, 1906) à Levallois-Perret.

 

La tombe Louise Michel au cimetière de Levallois-Perret en 1905 (sculpture Émile Derré).

Commémoration au cimetière de Levallois-Perret, 1921.

Jusqu’en 1916, une manifestation a lieu chaque année sur la tombe de Louise Michel, située au cimetière de Levallois-Perret. En 1946, ses restes sont déplacés au rond-point des Victimes du devoir, dans le même cimetière. De nos jours, sa tombe est encore fleurie à chaque anniversaire

  1. 4)la reconnaissance du peuple dans le temps 
  2. De très nombreuses écoles portent son nom,
  3. En 2015, Louise Michel est le vingt-sixième personnage le plus célébré au fronton des 67 000 établissements publics français : pas moins de 190 écoles, collèges et lycées lui ont donné son nom, derrière Joseph (880), Jules Ferry (642), Notre-Dame (546), Jacques Prévert (472), Jean Moulin (435)
    1. Une station de métro parisien porte son nom

      Le 24 septembre 1937, une station du métro parisien située à Levallois-Perret lui est dédiée

      Avec la station Barbès - Rochechouart (cf. Marguerite de Rochechouart) et Pierre et Marie Curie, il s’agit d'une des rares stations de Paris à porter le nom d'une femme.

      Des rues portent son nom comme des parcs, des jardins, des centres de loisirs. Louise est partout .

       

  1. Un prix français Louise Michel est décerné par le Centre d’étudespolitiques et de sociétés de Paris et récompense une personnalité pour « les vertus de dialogue, de démocratie, de développement et de paix »

En 2005 fut célébré le 100e anniversaire de la mort de Louise Michel. À cette occasion deux colloques rendirent hommage à la « bonne Louise », notamment l’important colloque du mois de mars, organisé par la Mairie de Paris et l’association culturelle Actazé, intitulé « Louise Michel, figure de la transversalité » (sous la direction de Valérie Morignat). Cet événement a rassemblé 22 spécialistes de Louise Michel qui soulignèrent sa personnalité inclassable, brillante et toujours contemporaine. Une pièce de théâtre, mise en scène par Pierre Humbert, a été réalisée pour cette occasion

Prochaine femme au Panthéon ?

En 2013, son nom est prononcé parmi ceux des personnes susceptibles d'être "panthéonisées". La promotion 2014 des conservateurs du patrimoine de l'Institut national du patrimoine porte son nom

Qu'est ce qui a fait que Louise Michel a survécu à la destruciton de la Commune ?Destruction physique idéologoqiue politique !

Pourquoi Louse est -elle restée si populaire ? Pourquoi aujourd'hui encore avons nous besoin d'elle ? Besoin de relire sa vie de nous inspirer de ses messages, de nous nourrir de son idéal , de croire en son reve ? 

Qu'est ce qui donne à son idéal cette force ?

Sont -ce les vers de Victor Hugo qui ont germés en elle et fait éclore la femme révoltée ? Ces deux êtres exceptionnels ,s e sont- ils mutuellement influencés ? 

Victor Hugo fut le seul écrivain à soutenir les « Communards » et à interferer pour leur amniste et le retour de Louise en France.

Louise aurait pu devenir une de ses héroïne du roman des Misérables de 1970 non écrit, prolongement des Misérables de 1848 ? 

Beaucoup ont cru au reve de Louise et à la possibilité d'un monde nouveau fraternel égalitaire  : les républicains espagnols anarcho-syndicalistes, étaient des adeptes de Louise Michel.Une brigade internationale (pendant la guerre civile d'Espagne) française porta son nom . 

Il n'en demeure pas moins que dans tout épris de liberté et de fraternité il y a un peu de Louise Michel, drapée dans son drapeau  rouge et noir ! 

 

Tag(s) : #Louise Michel, #desti de femme
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