Liberté liberté chérie
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chapitre 16
Jeanret quitta Simon qui le suppliait de le libérer.
Le lendemain c'était le 14 juillet. Ce jour là le prix du pain avait atteint son maximum depuis le règne de Louis XVI.
L'agitation du peuple parisien était à son comble à la suite du renvoi de Jacques Necker annoncé le 12 juillet par le journaliste Camille Desmoulins et du fait de la présence de troupes mercenaires aux abords de la ville.

La forteresse la Bastille ne comptait officiellement que sept prisonniers : quatre faussaires, dont le procès était en cours d'instruction ; deux fous, un noble, criminel, enfermé à la demande de sa famille . Simon Monteban y avait été transféré en secret récemment et ne figurait pas sur la liste.
Le peuple de Paris était inquiet depuis plusieurs jours, craignant que les troupes étrangères massées autour de la capitale depuis juin ne finissent par être utilisées contre les états généraux . Les échos et la publicité des débats de l'Assemblée comptèrent dans la mobilisation populaire ainsi que « la colère et les peurs cumulées.
«Les émeutiers étaient des gens de métiers », artisans, commis de boutiques , des salariés des faubourgs, pères de famille, pour les deux tiers alphabétisés .
Le 14 juillet, ils s’emparent des fusils entreposés aux Invalides. Devant le refus de son gouverneur, une foule — près de 80 000 personnes dont un millier de combattants se présente pour s’en emparer de force. Pour défendre l’hôtel des Invalides il existe des canons servis par des soldats mais ceux-ci ne paraissent pas disposés à ouvrir le feu sur les Parisiens. À quelques centaines de mètres de là, plusieurs régiments de cavalerie d’infanterie et d’artillerie campent sur l’esplanade du Champ-de-Mars, sous le commandement. Les soldats marcheraient- ils sur le peuple de Paris ? Informé de leur refus, on décide d'abandonner la position et de mettre ses troupes en route vers Saint-Cloud et Sèvres. La foule escalade les fossés, défonce les grilles, descend dans les caves et s’empare des 30 000 à 40 000 fusils à poudre noire qui y sont stockés ainsi que vingt pièces de bouches à feu et d’un mortier. Les révoltés sont désormais armés. Il ne leur manque que de la poudre à canon et des balles. Le bruit court qu’il y en a au château de la Bastille.
À 10 heures 30, minutes une délégation de l'Assemblée des électeurs de Paris se rend à la Bastille. Les membres du Comité permanent n'envisagent pas de prendre le bâtiment par la force mais souhaitent ouvrir la voie des négociations. Pressés par la foule des émeutiers, notamment ceux du faubourg populaire de Saint-Antoine les électeurs envoient une délégation au gouverneur de la Bastille, Bernard-René Jordan de Launay. Ce dernier a pris soin de la mettre en défense en calfeutrant des fenêtres, surélevant des murs d'enceinte et en plaçant des canons sur les tours et derrière le pont-levis,
13 h 30, les défenseurs de la Bastille et trente-deux soldats suisses ouvrent le feu sur les attaquants qui continuent leurs assauts sur la forteresse, faisant une centaine de tués. Durant trois heures et demie, la Bastille est alors soumise à un siège régulier.
À 17h , de Launay, isolé avec sa garnison, constatant que malgré l'ampleur de leurs pertes les assaillants ne renoncent pas, négocie l'ouverture des portes sur promesse des assiégeants qu’aucune exécution n’aura lieu après la reddition. Les émeutiers, parmi lesquels on dénombre une centaine de tués et soixante-treize blessés envahissent la forteresse, s’emparent de la poudre et des balles, puis libèrent les captifs qui y étaient emprisonnés.
Cette prison- château est le symbole du despotisme et sa destruction le point de départ de la Révolution française.
Le peuple ouvrit les portes des cellules et Simon Monteban en sortit porté en héros. Jeanret qui était accouru dès le matin avec d'autres policiers tentèrent de s'opposer à sa libération en vain...Il reçut un coup violent à la tête et au dos .A terre, des émeutiers qui avaient reconnu , le policier, voulurent l'achever !
-Non ! S'écria Simon ! Je m'en charge ! J'ai un compte à régler avec lui.
Les assaillants abandonnèrent l'homme à terre . Simon prit le blessé sur ses épaules d'athlète et traversa Paris en feu .Il rejoignit l’hôtel du comte de Chalmazel. Margot lui ouvrit :
-Mon Dieu mais c'est... !
-Oui ! c'est Jeanret. Ils ont voulu le lyncher mais j'ai besoin de lui pour nos amis Marie Angeline et Robert.Je t'expliquerai plus tard. Peux-tu le soigner ? Il a perdu beaucoup de sang !
-Cours demander le médecin du comte ! Dis -lui que je l'appelle pour un des enfants !
Simon déposa Jeanret sur un canapé du petit salon tandis que les enfants accouraient :
-Retournez immédiatement dans vos chambres à vos études ! Ordonna Margot !! Gare à ceux qui n'auront point fini !
Quelque temps plus tard le médecin arriva .Il ausculta le policier :
-Il a perdu beaucoup de sang et semble avoir un traumatisme à la tête. La blessure au dos n'est que superficielle .
-Croyez-vous qu'il puisse voyager ? Questionna Simon.
-Absolument pas ! Il ne faut pas qu'il bouge . Si les maux de tête sont violents voilà des médicaments qui le soulageront.Si au bout de quarante huit heures, il n'a pas repris conscience , alors tout espoir est perdu.Qui peut s'occuper de lui ? Vous ?
-Non ! je dois de toute urgence m'absenter.
Margot présente , se proposa :
-Je peux m'en occuper ! Les enfants m'aideront.Allons l'installer dans la chambre d'ami !
-Merci Margot ! Dit Simon .Je dois partir sur l'heure dans le Forez . C'est une question de vie ou de mort pour nos amis ! L'assassin des Hautes chaumes court toujours et risque de revenir à Chalmazel . On a soupçonné Jeanret mais ce n'était pas lui ..Pendant ce temps le vrai coupable était tranquille. L’enquête va repartir à zéro et alors les seuls témoins de tous ces crimes sont à nouveau en danger ! Comprends -tu ?
-Oui ! Fais très attention à toi !
Simon attendit la diligence pour Lyon qui partait du faubourg Saint-Antoine.
A l'intérieur se trouvait un couple de bourgeois, leurs deux enfants un prêtre, un ouvrier et lui .
L'ouvrier charpentier était Baudry .Il avait suivi Jeanret de la Bastille à l’hôtel du Comte . Puis il s'était rendu au poste de police pour demander des instructions :
-Jeanret est gravement blessé ! Il en a pour des jours . Il est soigné par Margot l'épouse de Monteban dans l’hôtel du comte de Chalmazel !
-Vous suivrez à présent Simon Monteban ! Ordonna son supérieur ! Vous ne le lâchez pas et au besoin vous demandez l'aide de nos enquêteurs sur place !
Le trajet dura huit jours ….Au relais des postes de Lyon, Simon prit un cheval pour aller plus vite et prit la route des montagnes russes.Il fit une escale à Feurs et poursuivit le lendemain jusqu'à Chalmazel.