Le bleuet et le coquelicot

Celui qui venait de Champagne
Celui qui venait du Canada
Appelés au chemin des Dames
Ils étaient du même combat.
Lequel le premier s’élança
A l'assaut en rase campagne
Lequel tomba dans la fagne
Lequel le sauva ?
Celui qui venait de Champagne
Celui qui venait du Canada
Avaient- ils des compagnes
Qui pleuraient tout bas ?
Qui des deux soldats
Chercha l'autre pour qu'on le soigne ?
Qui du bleuet du coquelicot ce jour là
Atteignit enfin le mat de cocagne ?
Celui qui venait de Champagne
Avait un bleuet tatoué à son bras
Celui qui venait du Canada
Un coquelicot brodé à un pagne
Ils ne se connaissaient pas.
Ils aimaient la montagne
La musique, la Bretagne
La poésie, et l'opéra.
Celui qui venait de Champagne
Celui qui venait du Canada
Se mirent à l'abri de ce bagne
Du feu et de la castagne
Quand un obus les rattrapa
Ils laissèrent leurs vingt ans là
Si proche de l'Allemagne
Sur cette terre qui saigna .
Celui qui venait de Champagne
Celui qui venait du Canada
Quand le bleuet dans la campagne
Près du coquelicot , s'éveilla
Protégé de ronces et de sagnes
Ils moururent bras dans les bras.

Le bleuet fut le nom que donnèrent les poilus aux des jeunes recrues au cours de la première guerre mondiale."Les bleuets "portaient le nouvel uniforme bleu horizon plus discret.
Cette fleur fut choisie pour son symbole de pureté de naïveté , de délicatesse : c'est aussi la fleur du poète.
La popularité des bleuets fut favorisée par la propagande : les cartes postales, les affiches et les chansons.
L'insigne du bleuet remonte à 1916
Le coquelicot fut la fleur des combattants de la grande guerre :
-des pays du Commonwealth( sauf de l'Australie qui prit le romarin comme emblème)
-de l'Empire Britannique
-de l'Amérique du Nord
-et du Canada.
Le rouge rappelle le sang versé dans les champs de bataille de Flandre.
Le poème du 3 mai 1915 "In Flanders Fields de John Crae" fut à l'origine du choix du coquelicot comme symbole britannique.
La Belgique avait choisit la marguerite.
"Quoiqu'il en soit, les bleuets et les coquelicots continuaient à pousser dans la terre retournée par les milliers d'obus qui labouraient les champs de bataille de la grande guerre.
Ces fleurs étaient le seul témoignage de la vie qui continuait et la seule note colorée dans la boue des tranchées. (Wikipédia)