La résistance et les évasions des
camps de la mort


Dans l'article précédent nous avons évoqué les rafles des juifs, leur déportation, l'arrivée dans les camps, la solution finale pour 90 % des arrivants :les chambres à gaz et pour les autres ,la vie dans les camps , le travail forcé , les violences ....
Nous avons aussi présenté le camp d'Auschwitz, un complexe immense
Résistance et évasions
Stanisław Dubois, du Parti socialiste polonais.
Non les juifs ne se sont pas laissés faire et conduire à la mort comme des agneaux ! Ils ont résisté à l'intérieur des camps , se sont évadés pour certains, ont combattu dans la résistance, ont informé l'opinion publique du massacre nazi !
L'organisation du mouvement de résistance clandestin à Auschwitz débute mi-1940, peu après que le camp est devenu opérationnel.
Witold Pilecki arrive au camp. Pilecki, se faisant appeler Tomasz Serafiński (matricule 4859). Il s'est laissé capturer par les Allemands durant une łapanka (rafle dans les rues) dans l'unique but de se faire déporter à Auschwitz afin d'y récolter des informations de première main sur ce tout récent camp de concentration et pour y organiser la résistance
Sous la direction de Pilecki, la Związek Organizacji Wojskowej (Union des organisations militaires (ZOW)) est constituée. Initialement, ce mouvement est composé de prisonniers politiques et de prisonniers de guerre polonais issus d'anciens éléments de l'armée et de la résistance polonaises. Kazimierz Rawicz (pl), sous le pseudo de Jan Hilkner, organise une cellule de l'Union de combat armé (ZWZ).
Approximativement à la même époque, des activistes du Parti socialiste polonais (PPS), comme Stanisław Dubois (pl), commencent à former leur propre organisation (Dubois fut exécuté par les Allemands en 1942). Parallèlement, des détenus associés avant-guerre à la droite polonaise, comme Jan Mosdorf (pl) et Roman Rybarski (pl), forment également leur groupe. À mesure que le nombre de détenus et la taille du camp augmentent, des efforts sont accomplis pour tenter d'unifier ces différents mouvements au sein d'Auschwitz. Ceci est atteint en 1942 lorsque le ZWZ et les autres groupes fusionnent sous le vocable de Armia Krajowa polonaise (Armée de l'intérieur). Quand le premier commandant du groupe unifié, Rawicz, est transféré au Camp de concentration de Mauthausen en 1942, Juliusz Gilewicz le remplace à la tête du mouvement jusqu'à sa disparition lors d'une exécution de masse .
Fin 1942, alors que le camp héberge désormais des déportés venus de l'Europe entière, d'autres foyers de résistance voient le jour selon des clivages nationaux ou ethniques. En plus du groupe constitué par les Juifs, on trouve des groupes tchèques, slovaques, russes, yougoslaves, français, autrichienset même allemands. Une organisation internationale est constituée en 1943 : le Kampfgruppe Auschwitz (Groupe de combat d'Auschwitz), dont les dirigeants sont les Autrichiens Ernst Burger et Hermann Langbein, ainsi que les Polonais Józef Cyrankiewicz et Tadeusz Hołuj. En 1944, l'Armée de l'intérieur et le Kampfgruppe parviennent à mettre sur pied le Conseil militaire supérieur d'Auschwitz, organe de coordination de la résistance.
- Les objectifs principaux de la résistance à Auschwitz :
- -associent l'aide apportée aux prisonniers pour survivre (y compris la contrebande de médicaments facilitée par des Polonais vivant à l'extérieur du camp),
- la collecte d'informations sur les atrocités,
- l'organisation d'évasions
- et la préparation d'une éventuelle insurrection du camp.
- Cette dernière ne vit jamais le jour bien que plusieurs révoltes fussent menées. La plus connue d'entre elles concerne le soulèvement des sonderkommandos d'Auschwitz II - Birkenau . Elle a pour origine une "information" qui circule à propos d'une prochaine sélection visant à liquider les membres des Kommandos , travaillant dans les crématoires IV et V. Les installations du crématoire IV sont alors incendiées. Une partie de Sonderkommandos parvient à atteindre la forêt voisine malgré le peu de ressources et d'armes en leur possession... Les Allemands qui se lancent à la poursuite des fugitifs en tuent plusieurs centaines. Le crématoire IV est détruit.
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En 1942, sur base des récits de trois détenus Polonais évadés, Eryk Lipinski (en), Henryk Swiatkowski (en) et Edward Bugajski (pl), Natalia Zarembina établit un rapport à Varsovie,
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trois Polonais, Kazimierz Piechowski, Stanisław Gustaw Jaster (pl), Józef Lempart et l'Ukrainien Eugeniusz Bendera (pl)s'échappent, emmenant avec eux le rapport de Witold Pilecki à destination de la Armia Krajowa (AK).
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Witold Pilecki, qui s'était délibérément laissé arrêter et déporter à Auschwitz en vue d'y créer un mouvement de résistance, s'évade à son tour avec deux co-détenus, Jan Redzej et Edward Ciesielski.
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Kazimirez Halori, un autre prisonnier polonais, s'évade et transmet des informations au Parti socialiste polonais (PPS).
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Jerzy Tabeau, détenu à Auschwitz sous le pseudonyme de George Wesolowski s'évade avec un co-détenu, Roman Cieliczko,.
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Rudolf Vrba (Walter Rosenberg) et Alfred Wetzler s'évadent
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Arnost Rosin et Czesław Mordowicz s'évadent .
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Le , Mala Zimetbaum et Edek Galinski parviennent à s'évader. Ils seront repris
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Le 7 octobre 1944, quelques uns des membres des kommandos 59 et 69 qui se sont enfuis dans la forêt voisine après avoir incendié le crématoire IV (beaucoup seront rattrapés et exécutés).
Laisser des traces pour témoigner de l'horreur des camps
Vers la fin de la guerre, les hommes d'un Sonderkommando, sachant leur élimination programmée, et redoutant que toute trace du génocide ne soit effacée avant la libération du camp, décident de laisser un témoignage sur les activités réelles à Auschwitz. Ils rédigent un document de plusieurs pages auquel ils joignent la liste des noms et les signatures des 200 hommes du Kommando. Le message est caché dans un cylindre de zinc soudé et enterré dans la cour du crématoire II. Un second exemplaire est caché dans un fauteuil de style « Récamier »d, destiné à l'oberschaarfurhrer Mussfeld. Le fauteuil devait être expédié au domicile de l'officier à Manheim.Cependant l'auteur n'indique pas en note si, après guerre, ces documents furent retrouvés ou même recherchés.
Les détenus évacués sont soit employés dans des usines d'armement situées plus à l'intérieur du Reich (principalement des Polonais et Soviétiques), soit, dans le cadre des marches et des transports de la mort, conduits vers d'autres camps de concentration. La marche de la mort d'Auschwitz à Loslau, endurée par des détenus épuisés, sans manger ou presque, dans un froid glacial, est responsable de plusieurs dizaines de milliers de morts. Le dernier appel général. : y sont présents 67 000 déportés dont 31 800 à Auschwitz et et 35 100 dans les camps auxiliaires dépendant de Monowitz.
Le camp d'Auschwitz est libéré par la division (général Krasavine) de la armée du Front de Voronej de l'Armée rouge, renommé « Premier front d'Ukraine » après la libération de l'Ukraine, le 27 janvier 1945.

Les détenus célèbres d'Auschwitz
morts et survivants
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Jean Améry, écrivain autrichien, survivant d'Auschwitz, de Buchenwald et de Bergen-Belsen.
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Karel Ančerl, chef d'orchestre tchèque, déporté au camp de concentration de Theresienstadt ; il est ensuite transféré à Auschwitz.
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Dina Babbitt, née Gottliebova, peintre.
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Władysław Bartoszewski, survivant ministre polonais des affaires étrangères dans les années 1995 et 2000-2001
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Fanny Beznos, femme de lettres, militante communiste et résistante. Elle était l'épouse de Fernand Jacquemotte et la tante d'Henri Borlant.
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Joseph Bialot, écrivain français, auteur de C'est en hiver que les jours rallongent
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Henri Borlant, jeune Français juif déporté à Auschwitz-Birkenau en 1942, à 15 ans ; auteur de Merci d'avoir survécu.
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Tadeusz Borowski, écrivain polonais, l'auteur de Le Monde de pierre.
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Pinchas Burstein (Maryan S. Maryan), peintre américain d'origine polonaise.
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Charlotte Delbo, survivante française d'Auschwitz et de Ravensbrück, écrivain.
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Friedl Dicker-Brandeis, artiste, professeure, elle enseignait l'art aux enfants de Theresienstadt.
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Anne Frank (16 ans), sa sœur Margot Frank, sa mère Edith Frank et son père Otto Frank. Anne Frank est connue dans le monde entier pour son journal
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iktor Frankl, philosophe, auteur de l'ouvrage Nos raisons de vivre - À l'école du sens de la vie.
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Ida Grinspan, auteur de J'ai pas pleuré avec Bertrand Poirot-Delpech, en 2002
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Etty Hillesum, née aux Pays-Bas en 1914, décédée avec tous les siens en 1943 (Auteure d'un journal intime : Une vie bouleversée).
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Else Hirschberg, première femme diplôme en chimie de l'Université de Rostock.
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Eleonore Hodys, résistante autrichienne.
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Willy Holt, décorateur de cinéma, Césars 1988, professeur à la FEMIS, auteur de l'ouvrage sur sa déportation à Auschwitz Femmes en deuil sur un camion.
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Helga Hošková-Weissová, artiste peintre tchèque, survivante.
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Wanda Jakubowska, réalisatrice du film La Dernière Étape.
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André Kahn, survivant de Bergen-Belsen, libéré par les Britanniques.
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Imre Kertész, auteur hongrois, survivant prix Nobel de littérature en 2002, libéré à Buchenwald.
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Hans Krása, compositeur germano-tchèque.
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Henri Krasucki, survivant syndicaliste et résistant polonais juif en France. Il effectua en la marche de la mort jusqu'à Buchenwald où il participa à la libération du camp.
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Yisrael Kristal, supercentenaire et doyen masculin de l'humanité, survivant
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Germain Laur, (Matricule 185856), Chef du réseau Combat, fondateur du syndicat FO du Tarn.
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Primo Levi, chimiste et auteur italien, survivant d'Auschwitz Monowitz. Écrivit plus tard sur son expérience de détenu (Si c'est un homme).
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Pierre Masse, avocat, sénateur de l'Hérault, mort à l'arrivée au camp.
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Filip Müller, survivant des Sonderkommandos, témoin majeur au procès de Francfort et dans le film Shoah.
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Irène Némirovsky, écrivain russe de langue française.
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Alfred Nakache, nageur et joueur de water-polo français, connu sous le nom de « nageur d'Auschwitz »
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Angela Orosz, née le 21 ou 22 décembre 1944, l'un des rares bébés à avoir survécu à Auschwitz
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Samuel Pisar, survivant d'Auschwitz, avocat international, écrivain, auteur de Le sang de l'espoir.
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Ruth Rewald, autrice de littérature jeunesse allemande..
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Alma Rosé, violoniste autrichienne, nièce de Gustav Mahler.
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Joseph Saks, Grand Rabbin de la Synagogue Nazareth, de Paris.
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Charlotte Salomon, artiste plasticienne et peintre allemande. Meurt en 1943 en compagnie de son époux autrichien.
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Erich Salomon, photographe allemand, il meurt à Auschwitz en 1944
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Michel Sima, sculpteur et photographe juif polonais, arrêté en 1942 à Golfe Juan, survivant.
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Paul Sobol, survivant, auteur du livre : Je me souviens d'Auschwitz… De l'étoile de shérif à la croix de vie.
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Wladek (dit Vladek) Spiegelman, Juif polonais déporté à Auschwitz en 1944 et survivant. Son histoire est racontée sous forme de bande dessinée (Maus, parue en deux tomes) par son fils, Art Spiegelmanj.
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Rosa Stallbaumer, résistante autrichienne déportée à Dachau puis à Auschwitz où elle meurt en 1942
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Armand Steinberg, dentiste français, centenaire, un des 3 survivants de la Rafle de la rue Sainte-Catherine à Lyon.
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Anne-Lise Stern, psychanalyste française. Matricule 7876582.
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Marie-Claude Vaillant-Couturier résistante et femme politique française.
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Simone Veil, femme politique française, ministre et présidente du parlement européen. Détenue 13 mois à Auschwitz (Bobrek) et après la marche de la mort à Bergen-Belsen ; libérée le 27 janvier 1945
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Rudolf Vrba, évadé d'Auschwitz.
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Rose Warfman, résistante française, survivante
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Elie Wiesel, écrivain américain, survivant d'Auschwitz Monowitz. Écrivit plus tard sur son expérience de prisonnier.
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Anja Zylberbeg, Juive polonaise déportée à Auschwitz en 1944 et survivante.
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sources: Wikipédia, histoire de la Shoah,Hérodote, l'horreur nazie
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media.eduscol éducation -encyclpédia; manuels scolaires
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