Ici Don Quichotte

Alors que la grève dure depuis bientôt deux mois ( commencée le 5 décembre ..)et atteint les records de longévité , il est interessant de faire le point sur les secteurs qui ont fait grève qui font grève et qui feront la grève dans les jours à venir.
Source : » le HuffPos
Une grève inédite par sa durée et par ses actions multiples :traditions et inovations !

Des fronts éclatés, mais une seule et même colère. Depuis la crise des gilets jaunes, de nombreux mouvements sociaux se font jour dans le pays. Certains -personnels hospitaliers, pompiers- sont en grève depuis plusieurs mois, d’autres se sont mobilisés contre la réforme des retraites au mois de décembre dans un double mouvement: une grève traditionnelle emmenée par la RATP et la SNCF et suivie par d’autres secteurs (enseignants, fonction publique) et des actions plus ponctuelles, mais très suivies sur les réseaux sociaux qui visent à alerter l’opinion et les pouvoirs publics (avocats, soignants, danseurs de l’opéra, etc.).
Contactée par Le HuffPost, l’historienne spécialiste des mouvements sociaux Danielle Tartakowsky, décrit “un mouvement qui s’est d’abord cristallisé sur le secteur des transports et les enseignants sans impliquer la totalité des acteurs qui l’étaient en 1995″.

La défense des services publics.
“L’élément unifiant des colères exprimées dans ces secteurs professionnels est la mise à mal des services publics, victime des politiques engagées depuis 1982 et amplifiées ces dernières années”, décrit Danielle Tartakowsky.
”A côté de cette grève inédite par sa longueur,...une démultiplication d’actions sous des formes spécifiques qui ne prennent pas nécessairement la forme de la grève ou qui articulent la forme de la grève avec des actions spectaculaires et médiatiques”. ( danses haka, chants , théatre,retraites aux flambeaux spectacle L'opéra de Paris... le lac des cygnes Nabuco : le chœur des esclaves
D'abord un grand bravo...
-aux cheminots aux agents de la RATP les lanceurs et les piliers de la grève qui ont tenu tenu bon et longtemps.. Bravo ! leur grève a bien gêné les usagers mais ces derniers l'ont bien comprise et ont soutenu les grévistes. Le gouvernement lui a joué sur le pourrissement l'essoufflement financier et l'exaspération des passagers...
À partir du 5 décembre 2019, ces deux secteurs se mobilisent contre la réforme des retraites et pour la préservation de leurs régimes spéciaux dans une grève reconductible, un mode d’action pas employé depuis plusieurs décennies. Ils ont repris progressivement le travail, asséchés par le manque de salaire après plus de 50 jours de grèves, mais continuent à se mobiliser ponctuellement, comme ces 30 et 31 janvier où des journées d’action sont prévues, sur le modèle des sept précédentes depuis le début du mouvement.
-Les pompiers en grève reconductible

Ils organisent une manifestation nationale ce 28 janvier à Paris. Comme les personnels hospitaliers, la grève des pompiers est moins visible, car ils peuvent être réquisitionnés en cas d’urgence. Pour des raisons d’effectifs et de nécessité sur le terrain, leur grève a surtout pris la forme d’actions symboliques à l’aide de banderoles affichées sur les casernes ou les camions et de manifestations ponctuelles, sans pour autant arrêter d’intervenir. Ce fut le cas par exemple le 15 octobre à Paris. Une manifestation qui s’est terminée par des heurts avec la police comme vous avez pu le voir »

-Les personnels de santé : SOS retraites et demande de “sauver l’hôpital en danger” et les démissions en chaine des médecins de leur poste administratif.
C'est surtout le personnel de l'hopital public
-Les médecins libéraux qui ont un système autonome à l’équilibre comme les avocats sont rentrés dans le collectif SOS retraites pour dénoncer la réforme
Les enseignants : : les potentiels grands perdants de la réforme
Le gouvernement a promis une revalorisation en conséquence, mais le Conseil d’État a pointé un risque d’inconstitutionnalité.Lors du passage des épreuves du nouveau bac au mois de janvier, 10% des établissements concernés ont connu des perturbations selon le ministère, sur le modèle de la grève des corrections du bac qui a eu lieu l’été dernier.
Les avocats : défendent leur régime autonome par des actions “Justice morte”
Leurs actions prennent plusieurs formes : la manifestation, le jeté de robe, et les journées “justice morte”, la danse le « haka des avocats largement diffusé sur les réseaux sociaux qui mettent à l’arrêt audiences et gardes à vue. Tous les barreaux de France sont concernés par cette mobilisation.

-L’énergie: les raffineries, blocage des sept raffineries du pays et début de pénurie d'essence
- électricité
- usines d’incinération des déchets
Ce sont des actions assez visibles où la CGT est en première ligne. Les coupures d’électricité par exemple, mais aussi le blocage des raffineries ou la mise à l’arrêt d’usine d’incinération des déchets, comme la CGT énergie l’a voté le 20 janvier pour l’Île-de-France. Le personnel hostile à la retraite à points a remis l'électricité à Noël jouant les pères Noel aux familles défavorisées à qui on avait coupé le courant car elles ne pouvaient plus payer leurs factures.
- le Secteur de la culture : opéra, radio France, bibliothèques et musée du Louvre, intermittents du spectacle
Les machinistes de la Comédie Française se sont également mobilisés pour leur régime de retraite particulier. Les agents du musée du Louvre ont réussi à faire fermer le musée le 17 janvier, protestant contre la réforme des retraites, mais aussi le manque d’effectifs et les conditions de travail. Le Centre Pompidou et le musée d’Orsay ont également connu chacun un jour de grève. Moins visibles, les bibliothécaires ont également pris part au mouvement.
Radio France et l'orchestre philharmonique dont les effectifs risquent d’être réduits, la radio France toujours en grève aujourd'hui 28 janvier....
-Le secteur portuaire: sous les radars mais un impact économique majeur
Plusieurs opérations “ports morts” ont eu lieu dans les sept grands ports français dont Le Havre ou Marseille, sans que leurs actions ne soient toutes relayées par la presse nationale. Les personnels portuaires protestent contre la réforme des retraites depuis le début du mouvement, mais pas en continu.
13 journées en tout ont été comptabilisées par Ouest France qui note que l’impact économique de ces actions pourrait se ressentir “pendant plusieurs années”,
-À l’université : chercheurs et étudiants, sans généralisation
Si certaines universités sont bloquées ponctuellement, nombreuses sont celles qui affichent “Étudiants en grève” dans leur couloir, sans pour autant venir grossir les rangs des manifestants de manière significative.
À l’université, les chercheurs sont mobilisés contre la réforme des retraites qui leur serait très défavorables sans revalorisation, mais aussi contre la loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) et contre la précarité étudiante.
:-la police scientifique
C’est le cas de la police scientifique qui a manifesté à Lyon ou à Paris pour réclamer un statut semblable à leurs homologues armés.
-Les égoutiers
C’est aussi le cas des égoutiers, qui ont une espérance de vie inférieure de 17 ans à la moyenne nationale et qui refusent de partir plus tard à la retraite alors que leur régime actuel les y autorise à partir de 52 ans au nom de conditions de travail “insalubres” qui leur octroient dix ans de pénibilité
Le secteur privé
n’est pas très représenté dans la mobilisation même si on a pu constater plusieurs actions ponctuelles notamment dans
-la grande distribution,
-la restauration rapide ou
-le secteur automobile.“,
-des actions dans le secteur de la Chimie
-secteur du tourisme le personnel de certains grands hôtels , et de certaines stations de ski se sont mis en grève pour protester contre la future retraites à points.
"-les cadres supérieurs
On trouve des stratagèmes pour faire grève. Il y en a qui vont manifester sur leur pause déjeuner, ils rentrent travailler dans la foulée", témoigne un polytechnicien, cadre dans la finance, il fait partie du collectif Les Infiltrés, qui rassemble environ 300 cadres supérieurs et hauts-fonctionnaires. La semaine dernière, ce groupe a publié une tribune dans la presse, "Nous, cadres sup, aux côtés des grévistes", contre la réforme des retraites."
"On pose un RTT pour aller manifester et faire grève"
Le cas le plus usuel, c'est de poser une journée de RTT, ce que moi j'ai fait, par exemple. On pose une RTT dans un simulacre de droit de grève qu'on ne peut pas avoir.
Absence de remontées chiffrées, faiblesse de la présence syndicale, peur des représailles, les motifs qui entravent et invisibilisent la grève dans le secteur privé sont nombreux.
La difficile mobilisation du secteur privé pour la grève
Peu de grève, mais un entier soutien des travailleurs du privé aux grévistes et un refus total de la retraite à points
Les raisons de la faible mobilisation
-La peur d'être sanctionné, mal vu dans l'entreprise et d'être "déclassé" ou harcelé plus tard
-la peur du chômage
-le faible taux de syndiqués ou l'absence même de syndicat dans l'entreprise qui fait que l'employé se retrouve seul face à sa direction ou à ses collègues et adopte une attitude individualiste
-la précarité économique des travailleurs , et l'impossibilité de perdre des journées de salaire
"
Loin de constituer le « relais » demandé par les cheminots
et les agents RATP, les salariés du « privé », au sens large, ont
cependant tenté de se mobiliser, au cours de ces dernières
semaines, contre la réforme des retraite.
"Je souhaitais vous faire part du soutien important des salariés du développement et de l’usine à l’opposition à cette réforme des retraites, nous informe à titre d’exemple un salarié du Val de Loire, employé chez
Otis, fabricant américain d’ascenseurs. Certains d’entre nous ont fait
grève les grosses journées de manifestations. Les autres par
crainte de représailles potentielles et/ou le fait de perdre des
journées de salaires n’ont pas pu être présents mais étaient
d’accord avec le mouvement. Il y a une importante prise de
conscience de la part des salariés du privé que cette réforme
est toxique pour nos intérêts. » source Mediapart
Les gens ont véritablement peur, à terme, d'être licenciés,
assure le cadre. Ils ne seront pas licenciés bien évidemment, au motif
qu'ils ont fait grève, mais c'est facile de trouver des motifs
de licenciement, il ne faut pas se voiler la face."
Mais si les salariés du privé ont beaucoup de mal à se
mettre en grève pour rejoindre les cortèges, c'est
aussi parce que, ces entreprises
manquent d'esprit collectif. "Les gens sont dans
une logique individualiste, par souci de se protéger
eux-mêmes.


On est dans des environnements qui sont extrêmement peu syndiqués,
donc les gens sont peu protégés, assez isolés. Sources France inter
Ils sont quand même là quelques employés
du secteur privé et manifestent à coté de leurs
collègues du secteur public
Quelques exemples de grévistes du secteur privé
manifestant : un ingénieur chez Nokia, un libraire,
une éducatrice spécialisée, une avocate : "La réforme va
aboutir, pour les avocats, à un doublement des cotisations" un,cadre chez Eiffage
une employée dans la logistique de Dassault un ouvrier
métallurgiste chez Continental .......

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Quoiqu 'il en soi, manifestant ou ne manifestant pas
cette retraite à points est refusée par 7 Français
sur 10 travailleurs, jeunes retraités chômeurs !