Première révolte des femmes dans l'histoire du mouvement social français
Cerbère frontière avec l'Espagne
26 février 1906
Rendons hommage au courage et à ces femmes qui au siècle dernier se "sont couchées " sur des voies des rails de chemin de fer pour faire aboutir leurs justes revendications .
Les oranges de la colère
Qui étaient elles ces femmes du Sud ?
Des transbordeuses d'oranges !
En quoi consistait leur travail ?
Au début du XXe siècle, les marchandises des trains qui transitent à la gare-frontière de Cerbère doivent être transbordées par des "dockers" ferroviaires.
Pour les délicates oranges, le travail est confié à des femmes : les transbordeuses
Les transbordeuses d’oranges portaient sur leurs dos des paniers de 15 à 20 kilos entre 2 lignes de chemin de fer.

Le travail
Cerbère a recours à des transbordeuses qui déplacent manuellement à bout de bras les oranges d’un wagon à un autre. d'un wagon espagnol à un wagon français. Le travail est délicat : les oranges, seul fruit hivernal et denrée de luxe à l’époque, doivent être correctement conditionnées, car le transport peut être long, jusqu’en Russie parfois. Les transbordeuses constituaient des équipes de cinq. À bord du wagon espagnol, deux « remplisseuses » plaçaient les agrumes dans des paniers fourrés de paille, puis deux « passeuses » transportaient les paniers jusqu’au wagon français, et la dernière, la « videuse », disposait les fruits dans le wagon français.
Sur des voies parallèles, les wagons espagnols sont placés parallèlement à des wagons français. Un pont en bois relie les portières des deux wagons. Une équipe de transbordeuses monte sur ce pont. L'équipe se compose de cinq femmes : trois d'entre elles remplissent les couffes d'oranges dans le wagon espagnol ; la quatrième les transporte à proximité du wagon français ; la cinquième, « la videuse » vide les couffes dans ce wagon et aménage la paille et le papier protecteurs, pour que la marchandise arrive en bon état. La douane plombe le wagon et les pommes d'or reprennent leur voyage.
Travaillant de 6 heures à 23 heures, transportant des paniers de 15 à 20 kilogrammes d’agrumes, le labeur était certes pénible, mais octroyait aux femmes un soupçon d’émancipation, sachant qu’elles gagnaient deux fois plus que leurs maris
. Bravant le danger, elles n’ont pas bronché alors que les trains se sont arrêtés à 2 mètres des obstacles humains.
La grève
Au début du XXe siècle, la commune de Cerbère (Pyrénées-Orientales) est secouée par la première révolte féminine de l’histoire du mouvement ouvrier français. Les transbordeuses d’oranges se mettent en grève et se couchent sur les rails pour exiger un salaire plus décent.
« À l’extrémité de l’esplanade de Cerbère, le dernier village français avant la frontière espagnole, la statue représente une femme imposante qui tient à bout de bras une espèce de panier, dont le dessus est incontestablement orange.
Faisant grève, elles se couchent sur les voies pour de meilleurs salaires. Une révolte 100% féminine., les femmes décident d'arrêter le travail .Fatiguées et mal payées, elles réclament les 25% d'augmentation qu'on leur promet depuis 1903.
Comme tout patrons qui se respectent , les transitaires, ne bougent pas,et ne veulent rien entendre.
Déterminées, et lassent, elles décident de s'organiser et forment un syndicat
.Les transbordeuses sont appelées "les Rouges"car elles n'hésitent pas à se coucher sur les rails, prêtes à mourir sous les roues du train . Elles en veulent et elles se glissent sous les essieux.
Pour les stopper, Il faudra faire intervenir les soldats de la caserne de Perpignan pour les en déloger.
Bravant le danger, elles n’ont pas bronché alors que les trains se sont arrêtés à 2 mètres des obstacles humains.
Ces femmes pour faire valoir leurs droit étaient prêtes à tout et elles restèrent inflexibles jusqu'à l'obtention de leurs revendications.
C'est sans doute le premier mouvement féminin de l'histoire, qui durera, et pour l'époque ce n'est pas rien, presque un an du 26 Février 1906 ,à décembre 1906 avec la victoire au bout du compte !