Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le 28 mai 1871 est le dernier jour de la Commune

L'oeuvre de la Commune

Travail et démocratie social

Le Conseil de la Commune, issu d'un mouvement populaire, se préoccupe d'améliorer la condition des prolétaires. La Commune entend réaliser l'aspiration du mouvement ouvrier français du  siècle : l'émancipation des travailleurs par les travailleurs eux-mêmes (mot d'ordre de l'Association internationale des travailleurs dès 1864).

Le 16 avril, un décret réquisitionne les ateliers abandonnés par leurs propriétaires (assimilés à des déserteurs) ; il prévoit de les remettre à des coopératives ouvrières après indemnisation du propriétaire. Deux ateliers fonctionnent ainsi pour la fabrication d'armes ; la journée de travail y est de 10 heures et l'encadrement est élu par les salariés. Le 20 avril, les bureaux de placement de la main d'œuvre, entreprises privées très florissantes sous l'Empire, monopoles agissant bien souvent comme des « négriers », sont supprimés et remplacés par des bureaux municipaux. Le même jour, le travail de nuit dans les boulangeries est interdit, mais il faut lutter contre le travail clandestin par des saisies de marchandises et l'affichage de la sanction dans les boutiques. Pour contrer une pratique très répandue, la Commune interdit les amendes patronales et retenues sur salaires, dans les administrations publiques comme dans les entreprises privées (28 avril). Pour lutter contre le sous-salariat dans les appels d'offres concernant les marchés publics, un cahier des charges avec indication du salaire minimum est créé.

La Commune annonce les prémices de l'autogestion Dans les entreprises, un conseil de direction est élu tous les 15 jours par l'atelier et un ouvrier est chargé de transmettre les réclamations.

La Commune servira d'exemple 65 ans plus tard à l' Espagne révolutionnaire qui s'est soulevée contre Franco ! A Barcelone on mettra en pratique l'autogestion  de 1936 à fin 1937

Vers l'émancipation des femmes
 

Pendant la Commune, sous l'impulsion d'Élisabeth Dmitrieff, jeune militante russe de l'Internationale, et de Nathalie Lemel, ouvrière relieuse, se crée l'un des premiers mouvements féminins de masse, l'Union des femmes pour la défense de Paris et les soins aux blessés. L'Union réclame le droit au travail et l'égalité des salaires (un commencement d'application est mis en place pour les institutrices), elle participe au recensement des ateliers abandonnés par leurs patrons (les francs fileurs) réfugiés à Versailles et organise des ateliers autogérés. La Commune reconnaît l'union libre (elle verse une pension aux veuves de fédérés mariées ou non, ainsi qu'à leurs enfants légitimes ou naturels), interdit la prostitution et met en place un début d'égalité salariale. Elle manque de temps pour instaurer le droit de vote des femmes. Des femmes mettent en application le décret de séparation des Églises et de l'État dans les écoles et les hôpitaux, se battent, comme Louise Michel et d'autres, sous l'habit des « fédérés » et défendent Paris contre les « Versaillais » sur les barricades (elles sont une centaine, place Blanche, avec Nathalie Lemel). Sur le chemin de l'émancipation des femmes, la Commune a marqué une étape importante.

En Espagne 1936 pendant la révolution et la guerre civile, le mouvement «  Femmes libres » s'inspirera des femmes de la Commune et placera Louise Michel tout en haut de la pyramide des femmes libres.

La liberté de la presse
 

La liberté de la presse est réaffirmée le 19 mars par le Comité central de la Garde nationale et les journaux anti-communards continuent donc de paraître à Paris. Ils se livrent à des attaques violentes contre le soulèvement et relaient les mots d'ordre politiques de Thiers. Aussi, dès le 5 avril, le Journal des Débats et La Liberté, jugés pro-versaillais, sont interdits.

La justice

 La Commune décide l'élection au suffrage universel des fonctionnaires (y compris dans la justice et dans l'enseignement), l'instauration d'un traitement maximum (2 avril) de 6 000  annuels (l'équivalent du salaire d'un ouvrier[réf. nécessaire]) et l'interdiction du cumul (4 mai). Les fonctionnaires ne doivent plus le serment politique et professionnel.

La plupart des professionnels de la justice ou du droit ayant disparu (il n'y a plus que deux notaires en activité dans Paris), il faut pourvoir à tous les postes. Il y a beaucoup de projets, mais faute de temps, peu sont mis en application. Les enfants légitimés sont considérés comme reconnus de droit ; le mariage libre par consentement mutuel est instauré (avec un âge minimum de 16 ans pour les femmes, 18 ans pour les hommes) ; la gratuité des actes notariaux (donation, testament, contrat de mariage) est décidée. Pour tempérer l'activité répressive de Rigaultà la Sûreté générale, une sorte d’habeas corpus est mise en place par Eugène Protot : les cas des suspects arrêtés par le Comité central de la Garde nationale ou la Sûreté doivent recevoir une instruction immédiate (8 avril) ; les perquisitions et réquisitions sans mandat sont interdites (14 avril) ; il est obligatoire d'inscrire le motif de l'arrestation sur les registres d'écrou (18 avril) ; une inspection des prisons est créée (23 avril).

Enseignement

Dans l'enseignement, le personnel de l'administration centrale s'est réfugié à Versailles, les professeurs du secondaire et du supérieur, assez peu favorables à la Commune, ont déserté lycées et facultés et les écoles privées congréganistes, nombreuses, car favorisées par la loi Falloux de 1850, ont été vidées de leurs élèves depuis le décret du 2 avril « séparant l'Église de l’État ». Édouard Vaillant, chargé de ce secteur, prévoit une réforme qui vise à l'uniformisation de la formation primaire et professionnelle. Deux écoles professionnelles, une de garçons et une de filles, sont ouvertes. L’enseignement est laïcisé : l'enseignement confessionnel est interdit, les signes religieux chrétienssont enlevés des salles de classe. Une commission exclusivement composée de femmes est formée le 21 mai pour réfléchir sur l'instruction des filles. Quelques municipalités d'arrondissement, celle du  en particulier, qui ont alors la responsabilité financière de l'enseignement primaire, rendent l'école gratuite et laïque. Le personnel enseignant, qui est à la charge des municipalités, reçoit une rémunération de 1 500 francs annuels pour les aides-instituteurs et 2 000 pour les directeurs, avec égalité de traitement entre hommes et femmes.

Les communards sont les pères de la l'école de Jules Ferry : l'école laïque publique et obligatoire et de l'Etat laïc avec la séparation de l'Eglise et de l'état quelques années plus tard 

 

Culte
 

Dans le domaine des cultes, la Commune rompt avec le concordat de 1802 qui faisait du catholicisme la religion de la majorité des Français et des membres du clergé des fonctionnaires. À la fin de l'Empire, les classes populaires parisiennes sont assez hostiles au catholicisme, trop lié au régime impérial et aux conservateurs (liens notamment incarnés en la personne de l'impératrice Eugénie). L'anticléricalisme a été revigoré par la propagande blanquiste, d'un athéisme militant, et par l'attitude du pape Pie IX face à l'unification de l'Italie. Le 2 avril, la Commune décrète la  séparation de l'Église (catholique) et de l'État suppression du budget des cultes et la sécularisation des biens des congrégations religieuses.

. Les religieux des couvents de Picpus, des Dames-Blanches et d'Arcueil sont inquiétés ou arrêtés sous divers motifs. Les églises Saint-Laurent et Notre-Dame-des-Victoires sont perquisitionnées. 

l'Art

En avril 1871, Eugène Pottier lit devant une assemblée d'artistes et d'artisans parisien le manifeste de la Fédération des artistes de Paris, qui se conclut par la phrase : « Le comité concourra à notre régénération, à l'inauguration du luxe communal et aux splendeurs de l'avenir, et à la République universelle ».

D'après l'universitaire Kristin Ross, « par "luxe communal", les artistes et les artisans de la Commune semblaient penser à une sorte de "beauté publique" : l'amélioration des espaces partagés dans toutes les villes et tous les villages, le droit pour chacun de vivre et de travailler dans un environnement agréable. En créant un art public, un art vécu, au niveau de municipalités autonomes, le luxe communal œuvrait contre la conception même de l'espace monumental et sa logique centralisatrice (nationaliste)

 

Le 28 mai 1871 : la fin de la Commune 
 

La Commune est finalement vaincue durant la Semaine sanglante qui débute avec l'entrée des troupes versaillaises dans Paris le 21 mai pour s'achever par les derniers combats au cimetière du Père-Lachaise le 28 mai. Elle a duré 72 jours.

Une plaque commémorative des derniers combats se trouve rue de la Fontaine-au-Roi, dans le  arrondissement de Paris.

Ces mouvements furent précurseurs des idées révolutionnaires qui amenèrent le monde du travail à s'organiser pour défendre ses intérêts et à créer la CGT en 1895.

Ils inspirèrent au XXème siècle  la révolution russe et espagnole et bien d'autres encore.... 

Il y a 150 ans , aujourd'hui est une date anniversaire . Jamais les   réformes  de la Commune n'ont été aussi actuelles !

 Merci aux  trois héros  : Eugène Varlin ,Théo Ferré,et Jean Baptiste Clément qui ont défendu la dernière barricade de la Commune !

Une basilique en l'emplacement de la butte rouge 

À l'emplacement du point de départ du soulèvement parisien, la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre est construite, en application d'une loi du 24 juillet 1873, pour expier les crimes des fédérés Sa construction débuta en 1875.

Le choix d'ériger la basilique sur la colline de Montmartre était hautement symbolique pour la droite victorieuse, c'est là que débuta l'insurrection le 18 mars lorsque les troupes d'Adolphe Thiers vinrent enlever à Paris les canons qui y étaient entreposés. Les Paris

 

La place de la commune et le message dans l'Histoire universelle


 

L'essayiste Alain Gouttman écrit dans La Grande Défaite (2015) : Devant l'histoire, les communards se sont montrés le plus souvent médiocres, à quelque poste qu'ils se soient trouvés entre le 18 mars et le 26 mai 1871. Ils n'en incarnent pas moins, dans la mémoire collective, une grande cause, la plus grande de toutes peut-être : celle d'une société jaillie du plus profond d'eux-mêmes, où la justice, l'égalité, la liberté n'auraient plus été des mots vides de sens. Une utopie ? En tout cas, une grande espérance qui les dépassait de beaucoup, et dont ils furent à la fois acteurs et martyrs.


 

Sources : wikipédia -

Chris Harman, Une histoire populaire de l'humanité, La Découverte, 

  1.   « La Guerre de 1870 » [archive], sur www.rts.ch (consulté le 21 février 2020).

  2.   « L'ordre moral » [archive], sur www.rts.ch (consulté le 21 février 2020).

  3.   Guy AntonettiHistoire contemporaine politique et sociale,  310.

  4.  ↑ Revenir plus haut en : a et b Jean-Jacques Chevallier, Histoire des institutions et des régimes politiques de la France de 1789 à 1958,  294.

  5.   Jules SimonLe Gouvernement de Monsieur Thiers, tome I,  95.

  6.   Jacques Rougerie, La Commune


 

Tag(s) : #le 28 mai 1871 : fin de la commune de Paris, #Histoire
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :