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Que s'est -il passé un 2 aout ?

La révolte du camp d'extermination de Treblinka 

le 2 aout 1943

 

Le camp d'extermination de Treblinka est l'un des camps d'extermination nazis de l’Aktion Reinhard, situé à proximité du village du même nom, à quatre-vingts kilomètres au nord-est de Varsovie, non loin de la ville de Malkinia.

Un des symboles de la Shoah à partir de l'occupation allemande, le site de Treblinka voit d'abord en 1941 l'ouverture d'un camp de travail pour les prisonniers polonais ayant porté atteinte aux troupes d’occupation (Treblinka I). Un peu moins d’un an plus tard, le camp d’extermination (Treblinka II) est créé à deux kilomètres du premier.

Construit sur le modèle des camps de Sobibor et Bełżec, ce camp d’extermination a l'apparence d'une gare de transit où les Juifs devaient se présenter à la désinfection avant de repartir pour un hypothétique camp de travail. Cependant, sous la direction du premier commandant, Irmfried Eberl, la capacité des chambres à gaz est rapidement dépassée et la véritable nature du camp devient apparente dès son approche. La réorganisation du camp est confiée à Franz Stangl, ancien commandant de Sobibor, et les déportés, issus pour la plupart du ghetto de Varsovie, sont menés aux chambres à gaz avec une grande brutalité administrée par les SS et leurs auxiliaires, les Trawnikis. Après une révolte des détenus en 1943, suivie de leur évasion, le camp de Treblinka est démantelé sous la direction de Kurt Franz, puis « camouflé » en ferme. Au cours de sa période d’activité, entre sept cent mille et neuf cent mille déportés, pour la plupart juifs, y ont été exterminés : ceci fait de Treblinka le plus important centre d’extermination après celui d'Auschwitz.

L'horreur

 Le périmètre consacré à l'extermination mesure environ 200 mètres par 250. Il était entouré de barbelés recouverts de branchages. Les chambres à gaz mesurent environ 5 mètres par 5. Elles sont alimentées par un moteur Diesel qui asphyxie les victimes à l'aide de monoxyde de carbone. Aux alentours de la mi-octobre 1942, dix nouvelles chambres à gaz sont opérationnelles. La capacité des chambres augmente alors de 600 %, ce qui permet aux nazis d'assassiner 3 000 Juifs par heure

La gare fantôme 

L'entrée principale est située au nord-ouest du camp, près de la voie de chemin de fer. Au début de l'année 1943, une fausse gare y est installée, comportant une billetterie factice, des panneaux indiquant les correspondances et une horloge peinte indiquant toujours la même heure.

Selon Vassili Grossman, l’un des premiers sur les lieux en 1944, « les Allemands obligeaient leurs victimes à acheter des billets de chemin de fer jusqu'à la gare d'Ober Maïdan. C'était par ce nom de code que les Allemands désignaient Treblinka. » C'est là que commence le creusement de fosses à crémation. Il y en eut trois de construites, chacune pouvait accueillir en une fois 3 500 à 4 000 corps.

Non loin de là est construite « l'infirmerie », appelée aussLazarett, où un drapeau de la Croix-Rouge est installé devant la porte d'entrée. En fait, il s'agit du lieu où les prisonniers trop faibles pour marcher jusqu'aux chambres à gaz sont exécutés d'une balle dans la nuque.

Les gardes ukrainiens sont au service des SS et montrent à l'égard des détenus juifs une inhumanité qui fait frémir. 

Le nombre de victimes du camp varie selon les sources.

Au premier procès « Treblinka » à Düsseldorf, le tribunal avance le chiffre de 750 000 victimes, tandis qu'au second procès, celui du commandant de Treblinka, Franz Stangl, il retient 900 000 morts.un témoin oculaire parle de 1 200 000 morts

La plupart des victimes sont des Juifs polonais issus de Varsovie ou d'autres ghettos polonais. Durant l'été 1942, 315 000 Juifs, principalement du ghetto de Varsovie, sont assassinés. Plus de 337 000 Juifs du district de Radom, 35 000 du district de Lublin et 107 000 du district de Bialystok y ont été exterminés dans les mois qui suivirent. Des milliers de Juifs en provenance d’autres pays y ont également exterminés : 7 000 de Slovaquie, 8 000 venant du camp de concentration de Theresienstadt (Tchèques, Allemands, Autrichiens), 4 000 Juifs de Grèce, et 7 000 Juifs de Macédoine ainsi que plus de 2 000  tziganes

L'insurrection

Insurrection et conséquences[

En 1943, un groupe de détenus, pressentant la liquidation du camp, synonyme de l'exécution de tous les prisonniers, décide d'organiser une insurrection. Ces résistants sont dirigés par des Juifs de différentes nationalités, comme le Polonais Marcel Galewski ou le Tchèque Zelo Bloch16. Cette révolte éclate le . Des déportés parviennent à s’emparer d’armes et participent également à l’insurrection. Cette dernière est comparable à celle qui s'est produite à Sobibor en octobre 1943.

Sur le millier de prisonniers qui se trouve dans le camp, une centaine s'évade mais, un an plus tard, à l'arrivée de l'Armée rouge, il ne reste plus qu'une cinquantaine de survivants. Les autres ont été tués le jour de la révolte ou dans les mois qui ont suivi par les unités spéciales de l'armée allemande.

Mais, pour les organisateurs de l'insurrection, le but a été de pouvoir raconter ce qui s'était passé dans le camp. En brûlant délibérément les restes des victimes, la volonté des nazis était bien de cacher au monde l'extermination méthodique ayant eu lieu pendant plus d'un an.

Après le soulèvement, deux convois arrivent du ghetto de Białystok, les 18 et 19 aout 1943 , amenant ainsi 8 000 Juifs qui sont assassinés. Après le départ de Stangl pour la région de Trieste, son adjoint Kurt Franz reprend la direction du camp, celui-ci ayant pour objectif le démantèlement des chambres à gaz, ce qui est fait entre septembre et novembre 1943 . Le but est alors d'effacer toute trace d'activité criminelle.

À la fermeture de Treblinka, tous les Juifs qui y ont travaillé sont gazés au camp de Sobibor, et leurs corps sont brûlés.

La totalité du camp a été détruite et une ferme y a été implantée, jusqu'à l'arrivée de l'Armée rouge. Outre les rares documents d'archives, ainsi que les dépositions des SS ayant travaillé à Treblinka et traduits en justice après la guerre, les témoignages des survivants qui ont réussi à s’enfuir lors de la révolte du  permettent d'en savoir davantage sur le fonctionnement quotidien de ce camp.

Les témoignages 

Il existe peu de témoignages sur Treblinka, étant donné le faible nombre de survivants.

Abraham Krzepicki a pu s'évader de Treblinka 18 jours après son arrivée à la fin du mois d'20. Il a rejoint le ghetto de Varsovie et rédigea le premier témoignage

 Yankel Wiernik (en), survivant de la révolte, accueilli par la Résistance polonaise, témoigne en 1944 de ce qu'il a vécu à Treblinka dans le document Un an à Treblinka (écrit en polonais puis traduit en anglais sous le titre A year in Treblinka. Dans les années 1950, il construit pour le musée des Combattants des Ghettos en Galilée une maquette de Treblinka. Il est le seul survivant à avoir été dans les deux parties du camp. En 1961, il témoigne au procès Eichman

Un autre survivant, Samuel Rajzman (qui a témoigné en 1946 à Nuremberg), confie à Alexandre Donat dans The death camp Treblinka (1979) : « J’ai été témoin d’une fête donnée par les SS pour célébrer l’arrivée du millionième juif à Treblinka, et ceci bien avant la fin des activités du camp ».

Franciszek Zabecki, cheminot et membre de la Résistance polonaise, contrôleur à la gare ferroviaire de Treblinka pendant toute la période de fonctionnement du camp

Richard Glazar est témoin aux procès des bourreaux de Treblinka, en 1963 et 1971. Il publie son témoignage sur Treblinka

 Martin Gray, déporté en provenance du ghetto de Varsovie avec sa mère et ses frères, il échappe à l'extermination immédiate en devenant sonderkommando, puis parvient à s'échapper et retourne à Varsovie. Il rejoint l'Armée rouge jusqu'à la fin de la guerre. Son témoignage a été relaté dans un livre paru en 1971, Au nom de tous les miens.

Il faut aussi citer : -le témoignage d'Eddie Weinstein, The Story of an Escape from Treblinka, publié en 2002, où l'auteur retrace sa détention à Treblinka puis son évasion et le Le témoignage de Samuel Willenberg

sources wikipédia  Wikipédia en anglais intitulé « Treblinka extermination camp » (voir la liste des auteurs). Mieczyslaw Chodzko, Évadé de Treblinka, Paris, Éditions Le Manuscrit-FMS, 2010.

  Xavier Roca, « Comparative Efficacy of the Extermination Methods in Auschwitz and Operation Reinhard »Equip Revista HMiC (Història Moderna i Contemporània), Université de Barcelone,  8,‎ ,  204 (lire en ligne [archive] 

 Kopówka et Rytel-Andrianik 2011,  114. 

  Georges Bensoussan (), Jean-Marc Dreyfus (), Édouard Husson () , Dictionnaire de la Shoah, Paris

La Déportation. Le système concentrationnaire nazi, sous la direction de François Bédarida et Laurent Gervereau,


 


 


 

 

 

 

Tag(s) : #le 2 aout 1943 la révolte du camp d'extermination de Trelinka, #Histoire
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