
La légende de Réallon
Réallon (en occitan Realon) est une commune française située dans le département des Hautes-Alpes en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Ses habitants s'appellent les Réallonnais mais on les connaît parfois sous le sobriquet de Traffans (suivre notre légende plus bas).
Un peu de géographie
Réallon, la vallée la plus méridionale du Parc national des écrins, s´ouvre entre le mont Guillaume et les aiguilles de Chabrières, depuis le lac le Serre-Ponçon, véritable "porte d´entrée" au Sud du territoire protégé.
Réallon, est un village avec des hameaux pleins de charme : les Rousses, les Méans, les Gourniers. les Gleizes., le Villar. entourés de mélèzes et de prairies. La commune est également équipée d'une station de ski familiale (plus de 30 km de pistes), un domaine de ski de fond (25 km de pistes), des alpages pâturés de mai à octobre et bien d'autres ressources naturelles. Une grande attention est ici portée à la qualité des paysages : Réallon dispose d'une charte de protection de la nature et d'aménagement de ses sentiers.
La commune s'étend de 989 à 2 993 (Mourre Froid). Le chef-lieu du village est situé à 1 400 d'altitude, sur la rive gauche du torrent de Réallon, près du lac de Serre-Ponçon.
La commune est bordée au sud par les communes de Saint-Apollinaire, Savines-le-Lac, Puy-Saint-Eusèbe, à l'est par Embrun, Châteauroux-les-Alpes, au nord par Orcières, à l'ouest par Ancelle et Chorges
Le nom de la localité est attesté sous la forme occitane Realon en 739 sur le cartulaire de l'abbaye de Saint-Hugues et le testament d'Abbon, Reallon et Realonum en 1269, Rialonum en 1290.
Son nom vient du latin rivalis (ruisseau, rivière), du radical latin riv-, qui, associé au suffixe -ale, désigne un ruisseau ; y est ajouté le suffixe diminutif -onem
L'économie de Réallon était principalement basée sur l'agriculture.
Dans les années 1980, la construction d'une station de sports d'hiver a permis à la commune de développer considérablement le tourisme hivernal et estival. Un télésiège mène en hiver à 2 135 d'altitude, où se trouve une table d'orientation.. Ce fut la dernière station de ski créée dans les Alpes.
Un peuplement ancien
La fréquentation ancienne du village est attestée par la découverte de deux parures de l’âge du bronze final ( millénaire ) En 1870-1874, des fouilles ont permis la mise au jour de trois trésors de bijoux datant de l’âge du bronze : torques, bracelets, pendentifs, etc. Le métal provient probablement des Alpes (Saint-Véran ou Saint-Pierre-Avez). Ils sont exposés au Musée Muséum départemental des Hautes-Alpes de Gap et au musée de Saint-Germain-en-Laye.
De l'oppidum gaulois à la garnison romaine
Les ruines visibles au-dessus du village sont les restes d'´un fort, rasé en 1558 sur ordre de l´archevêque ´d'Embrun. Implanté sur un site stratégique qui domine la totalité des accès de la vallée, ce camp fortifié fut probablement utilisé depuis l´époque celtique. Un oppidum a pu dominer cette vallée et surveiller les allers et venues des populations voisines ou étrangères .Les Romains, après la conquête d'Auguste mettant fin à la rébellion des celtes des Alpes , s'y sont installés avec des tours pour leurs garnissons dans le but de surveiller les invasions.
La vallée recèle d´innombrables témoignages du passé et de la culture montagnarde : église Sainte-Pelade (XVe siècle), chapelles, oratoires, canaux d´irrigation.
Sources :parc naturel des Ecrins.infoalpesdusud
mairie de Réallon wikipédia- géographie des Alpes le peuplement des Alpes
Sur le lieu dit Réallon les habitants vivaient en communauté et partageaient « les « Communs » . Au moyen âge les biens ,terres, rivières ,forets, espacse pâturages , étaient partagés entre tous les gens d'un même village d'un même hameau. Cet usage naquit quand l'état n’existait pas encore : environ 10 000 ans avant Jesus christ . A cette époque les gens s'appropriaient les champs, les labouraient les ensemençaient, les moissonnaient, devenant ainsi propriétaires.
Les bois procuraient le combustible, le bois des meubles , le gibier de la chasse. .Pour administrer les communs on créa les »mandements » pour affirmer les biens collectifs des paysans . Au moyen age les mandements désignaient un espace géographique, une organisation sociale une gestion de l'économie.
La seigneurie de Réallon
L'église de Réallon : Saint Pélade porte le nom d'un archevêque de la région d'Embrun :La légende lui attribue le don de prophétie. Il construisit de nombreuses églises et sanctuaires dans les alpes et ailleurs
Le site de Réallon au milieu d’une époque mouvementée permettait de surveiller les passages de troupes, de brigands . Le fort de Réallon, situé sur un plateau, dominait la vallée : une vallée qui autrefois connit de forts passages
Un donjon carré a été construit au XIIème siècle. il a été entouré sans doute à une époque très ancienne, d'une enceinte de 77 mètres de long sur 35 mètres de large. Sans doute était-il utilisé comme résidence par le Seigneur de Réallon . Il servait en outre de réduit de sécurité aux habitants en cas de danger.
Au XIIème et XIII siècles des nécessités agricoles amenèrent le village situé jusque-là à proximité du Château à se déplacer et à s'installer plus bas, aux Gleizes.
Réallon fut la première résidence des futurs seigneurs de Savines qui plus tard déplacèrent leur résidence vers Savines. Ils conservent leur propriété de Réallon et y placèrent comme châtelain "Les Chabasols" avant le XIVème siècle.
La légende :
Les seigneurs de Savines jouissaient de privilèges mais ils devaient se soumettre aux obligations comme les paysans concernant les mandements .
Or il advint que le Seigneur de Savines qui ne demeurait plus dans son château de Réallon , remit en cause les Communs du Mandement de Savines : les droits des paysans à faire paitre leurs troupeaux sur les terres communes, à prendre le bois des forets, à chasser le gibier, à cultiver des terres communales et bien autres avantages. Ce seigneur voulait s'approprier les terres cultivées et non cultivées des paysans et des bergers et interdir et l'accès aux forets : il voulait en fait « privatiser pour son compte » « les communs « puis lever des droit de passage, des redevances sur les ponts , les moulins, les fours qui appartenaient à la collectivité. Excédés ,révoltés, les Réallonnais s'emparèrent des moutons du seigneur qu'un pauvre pâtre gardait, et les précipitèrent au "Pas du Layre" (ou Layré en occitan).Un pas est une brèche parfois dangereuse. Un Layré est un fripon un brigand. Dans ce défilé les passants pouvaient etre dépouillés facilement et les troupeaux précipités dans le ravin.
Pour masquer leur délit, les villageois coupèrent la langue du pâtre .Interrogé par les Savinois à son retour, il voulut répondre en langue d’Oc : « Mé n’en trop fa » (ils m’en ont trop fait) mais il ne put que marmonner : Traffans, à l’origine du surnom des Réallonnais.
On dit que le seigneur redoutant d'autres troubles ,des jacqueries ,craignant pour la vie de ses bergers de ses moutons et r la vie des siens, renonça à s'accaparer des mandements et des communaux.
Aujourd'hui encore une partie des forets et certains des paturages de Savines St Apollinaire Réallon Puy de St Eusèbe ,Prunières, demeurent sous gestion mandementale.