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Le 5 octobre 1988 : Pinochet dehors !
Le référendum chilien du 5 octobre 1988 ou Plébiscite chilien de 1988 fut organisé dans le cadre de l'application des dispositions transitoires (articles 27 à 29) de la constitution chilienne de 1980 pour décider de la prolongation au pouvoir jusqu'en 1997 du général Augusto Pinochet, exerçant la fonction de chef de l'État chilien à la suite du coup d'État militaire mené le contre le gouvernement du président Salvador Allende.
Contexte
Les listes électorales avaient été brûlées lors du coup d’État .Elles devaient être remises à jour en cinq mois. Les registres électoraux furent ouverts le pour tous les citoyens chiliens, hommes et femmes, âgés de plus de 18 ans.
Près de 92 % des personnes en âge de s'inscrire effectuèrent les démarches administratives. Cette mobilisation électorale inquiéta tant l'opposition que le gouvernement. Pour les premiers, il existait la crainte de double inscription de la part de partisans des militaires, pour les seconds, c'était la crainte d'une mobilisation massive de tous les opposants à la dictature.
Les personnes exilées à l'étranger n'eurent pas le droit de voter !
Parallèlement, conformément aux dispositions de la constitution prévoyant le retour du pluralisme, les partis politiques furent de nouveau légalisés par la loi 18 603 du . Ainsi, pour la première fois, une dictature sud-américaine, non seulement rétablissait les partis politiques, mais convoquait un référendum plébiscitaire potentiellement révocatoire à son encontre.
Les débats furent vifs au sein des différents partis politiques, surtout ceux opposés à la dictature chilienne
Les partis en présence
Dès le 2 février, 13 formations d'opposition appelèrent à participer au référendum et à voter No. Elles décidèrent de se regrouper dans une structure politique souple appelée Concertación de Partidos por el No (qui devint par la suite Concertation des partis pour la démocratie).
Le 31 août, 17 partis d'opposition (Parti démocrate-chrétien du Chili, MAPU, MAPU-OC, PADENA, le Parti humaniste du Chili, la Gauche chrétienne, l'union libérale républicaine, les Verts, le Parti national pour le Non, le Parti radical du Chili, le Parti radical-socialiste du Chili, le Parti social-démocrate, le parti Socialista-Almeyda, le parti Socialista-Núñez, le Parti socialiste historique, le Parti socialiste Mandujano, USOPO et le Parti pour la démocratie) publièrent dans un document officiel appelé "Principios básicos de institucionalidad democrática" que le triomphe du Non lors du référendum sera le point de départ vers un processus menant à reconstruire au Chili un véritable régime démocratique
De leur côté, les partisans du Si s'organisèrent. En avril, les plus conservateurs et les plus proches des militaires formèrent l'Union démocrate indépendante. D'autres rejoignirent Rénovation nationale, plus divers politiquement, qui ne parvint pas à adopter une position unanime sur la question du soutien au Si ou au No, le plus important étant pour lui l'application des dispositions permanentes de la Constitution de 1980.
L'artisan de la victoire au plébiscite de 1980, Sergio Fernández, est nommé ministre de l'intérieur. Le 12 juillet, les commandants en chefs des forces armées et de le directeur général des Carabiniers se réunissent pour établir les formalités prévues par la constitution. Ils désignent Augusto Pinochet le 30 août comme candidat pour se succéder à lui-même à la présidence du Chili. La date du 5 octobre est retenue pour la convocation du référendum.
Les résultats
A 21 heures, le comité pour des élections libres (non officiel) annonce la victoire du No par 55,2 % des voix contre 44,6 %.
Le résultat fut négatif à 55,99 % des voix, contre 44,01 % de soutien au chef de la dictature militaire chilienne.
Un décret fut proposé à Pinochet par lequel il ne reconnaîtrait pas les résultats du plébiscite et assumerait tout le pouvoir. Ce projet de décret provoque l'hostilité de la majorité des membres du gouvernement. À l'issue de la réunion, Pinochet finit par reconnaître la défaite et ordonne la publication des résultats officiels. Ils sont publiés à 2 du matin.
Le 6 octobre au matin, des milliers de Chiliens fêtent la victoire du no dans les rues des grandes villes du pays. Le général Pinochet intervient en uniforme à la télévision et, s'étant manifestement ravisé, confirme la continuation de l'application du processus électoral prévu par la constitution de 1980.
La victoire du « No » débouche sur une transition démocratique avec l'élection d'un Congrès et d'un nouveau président de la république qui entra en fonction le .11 mars 1990
sources wikipédia Carrasco Delgado, Sergio (1980). Génesis y vigencia de los textos constitucionales chilenos, Santiago de Chile: Editorial Jurídica de Chile. Tercera edición actualizada 2002. (ISBN 956-10-1405-X).
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De La Maza, Isabel; Arancibia Clavel, Patricia (2003), Matthei, Mi Testimonio, Santiago de Chile: La Tercera - Mondadori. (ISBN 956-8207-03-1).
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Garretón M., Manuel Antonio (1988), El plebiscito de 1988 y la transición a la democracia, Santiago de Chile: FLACSO.
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Gazmuri, Cristián (2000): La bomba (historiográfica) del general (R) Matthei ¿De qué manera cambia la percepción histórica de la transición À partir de las últimas revelaciones sobre el plebiscito de 1988?, en Diario La Tercera, 12 de octubre.