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L'anéantissement  psychique et physique des artistes  communards   

Les déportés de  Nouvelle Calédonie 

Après les 30 000 morts  fusillés assassinés de la Commune de Paris  e mai 1871 ,Thiers et ses bourreaux  voulurent éloigner les survivants  : les personnages emblématiques.

Plus de 4 000 communards furent condamnés par les conseils de guerre à la déportation en Nouvelle-Calédonie – la colonie française la plus éloignée de la métropole, située en plein Pacifique. Dans l’attente de leur transportation, les condamnés furent incarcérés dans des pontons portuaires ou des forts du littoral atlantique.

De là, ils embarquèrent sur des navires pour un voyage de cinq à six mois. Le premier convoi partit sur la Danaé le 3 mai 1872.

Les déportés furent répartis en trois catégories dans l’archipel calédonien : -les forçats au bagne de l’île Nou,

-les condamnés à la déportation en enceinte fortifiée sur la presqu’île Ducos  : les plus virulents 

-les déportés simples sur l’île des Pins. Les conditions d’existence y étaient précaires. Dans l’attente d’une amnistie qui tarda jusqu’en 1880, les déportés se mirent au travail. D’autres préférèrent tenter l’évasion, rendue improbable par la surveillance des gardiens aidés des Kanak et par la nature récifale des îles.

Parmi eux, des dizaines d'artistes

 Louis Barron, déporté seulement en 1876, é crit dans son récit Sous le drapeau rouge : « Quelle navrante misère chez tous les déportés (…) la captivité a exercé sur tous une influence morbide. Ils ont le corps décharné, les joues creuses, le teint décoloré, les yeux clairs et teintés de jaune des anémiés. L’exil, les souffrances morales de six années, un régime alimentaire insuffisant, l’oisiveté souvent absolue, un climat qui boit la vie, ont miné les plus robustes tempéraments. »  Malgré tout, certains résistèrent et, avec les moyens du bord, créèrent des bibelots, des objets en noix de coco, des pots à tabac, des coffrets en écailles, des terres cuites. Bien plus, des déportés commencèrent à pratiquer en amateurs le dessin et l’aquarelle pour échapper à un désœuvrement mortifère

Pourquoi ?

 Il fallait faire pour le gouvernement de  Thiers et des Versaillais de cette déportation  une  liquidation des facultés artistiques des déportés et tuer tout le génie artistique qui était en eux !

La Résistance en déportation

 

Un bon exemple fut la publication de journaux illustrés d’abord clandestins puis autorisés.

C’est essentiellement sur l’Île des Pins (où la plupart des artistes déportés furent affectés) que des journaux furent imprimés pendant deux ans et demi, de février 1877 à mai 1879. Ce fut une réelle prouesse technique réalisée par plusieurs communards, ouvriers de l’imprimerie, qui réussirent à monter une imprimerie capable de tirer des journaux à plusieurs centaines d’exemplaires, avec des gravures sur zinc de très bonne qualité.

Les deux principaux imprimeurs, Auguste Hocquart et Ernest Meslin, publièrent ainsi le Premier album de l’Île des Pins, le Raseur, les Veillées, le Parisien hebdomadaire, le Parisien illustré, le Courrier illustré de la Nouvelle Calédonie. Tous ces journaux avaient un directeur, des journalistes tenant des chroniques, donnant des informations et plusieurs dessinateurs et graveurs.

Les auteurs des illustrations furent pour la plupart des amateurs : Joseph Loth était dépolisseur de métaux, Jules Patey peintre en lettres, etc. Le seul artiste connu  était Julien Hippolyte Devicque, né en 1821, élève de François Dubois et peintre lithographe, qui exposa ses œuvres aux salons de 1859 à 1866. On lui doit la série Dix vues de la Vallée du Lac de Joux (canton de Vaud en Suisse) (1852), de grandes vues panoramiques à vol d’oiseau et des représentations topographiques de Paris et de la région parisienne. Sergent-major sous la Commune, il fut condamné à la déportation en enceinte fortifiée. Ses techniques ont, selon Bertand Tillier, servi de prototype aux dessins des autres déportés : Joseph Loth, Jules Patey, Edouard Massard. En effet, tous dessinèrent eux aussi des vues panoramiques, mais en même temps d’une très grande minutie et précision.

Il y a chez ces autodidactes quelque chose se situant entre le douanier Rousseau, l’art kanak et les peintres naïfs, tant par la technique que par les thèmes traités (exotisme d’une végétation prolifique et étrange pour ces habitants de Paris, existence de la communauté kanak, source de sentiments ambigus) : ils se retrouvent dans la situation d’un Robinson Crusoé inventoriant un monde nouveau. D’autres, au contraire, gardent leur gouaille parisienne et l’esprit satirique dans un style humoristique souvent proche de l’humour noir (cf. Paul Geofroy plus loin). On ne sait pas ce que devinrent ces illustrateurs après l’amnistie, mais aucun, apparemment, ne poursuivit une carrière artistique.

Une évasion retentissante digne d'un film d'aventure 

L’évasion de Rochefort


Tableau de Manet représentant l'évasion de Rochefort

Manet fut un sympathisant de la Commune  mais il n'y prit pas part tout en étant "solidaire" .


Henri Rochefort (1830-1913) avait été condamné à la déportation en enceinte fortifiée. Arrivé en Nouvelle-Calédonie en décembre 1873, il parvint à s’en évader en juillet 1874. Riche et célèbre, il acheta la complicité du commandant d’un navire australien qui arrangea la fuite du journaliste et de cinq de ses camarades : Ballière, Paschal Grousset, Francis Jourde, Olivier Pain et Granthille.

C’est à cette évasion – la plus importante de l’histoire de la déportation, dont le retentissement international exaspéra l’administration française – qu’Édouard Manet (1832-1883) s’intéressa en 1880-1881. Dans un format réduit, le peintre représenta au milieu d’une mer immense une frêle embarcation, où l’on peut identifier Rochefort et Pain, et qui se dirige vers la silhouette noire d’un navire visible à l’horizon.

Un destin particulier 

le fils naturel d'Alexandre Dumas fils était Communard !

 

HENRY BAUËR

 

 Henry Bauër était arrivé très jeune en Nouvelle-Calédonie (embarqué en 1872, il avait 21 ans).

Il avait été officier dans la Garde nationale de la Commune et collaborateur de Vallès au Cri du Peuple.

L'ironie de sa situation venait de ce qu'il était le fils naturel d'Alexandre Dumas fils, qui pendant la Commune avait été un des plus acharnés à attaquer les Communards.

Pendant son séjour en Nouvelle-Calédonie, il fut proche de Louise Michel.​​​​​​​

Sa mère vint le rejoindre mais fut plus tard expulsée. Elle s'activa en vue de sa libération et Henry Bauër fut amnistié en 1879 grâce à l'intervention de Victor Hugo et des hommes politiques Jules Favre et Lockroy, que sa mère avait sollicités.

A son retour en France, Bauër devint un critique littéraire reconnu, notamment à l'Echo de Paris. 

Il favorisa les nouvelles formes théâtrales (Ibsen, Strindberg, le théâtre libre d'Antoine, Alfred Jarry, Maurice Maeterlinck), les romanciers naturalistes (Zola, Mirbeau). Admirateur de Wagner, il eut aussi une liaison avec Sarah Bernhardt.

" Sa parole avait force de loi, en particulier chez les artistes". (Wikipedia)

 

Les débuts de Bauër comme critique théâtral furent encouragés par Alphonse Daudet -  alors que Daudet  avait été anti-Communard et ne pouvait pas ignorer que Bauër avait été partisan de la Commune.

Au moment de l'affaire Dreyfus, Bauër, partisan de Dreyfus,  dut quitter l'Echo de Paris, journal antidreyfusard, et son autorité comme critique s'en ressentit.

Il mourut  en 1915.

 

sources: histoire- image-Wilipédia- la Commune-wwwfranceculture.fr-communards-1871-wwwgeneanet.org-comtelanza.canalblog.com

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