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La légende du lac d'Issarlès
1) Le lac
C'est un des joyaux de la montagne ardéchoise. Le lac d'Issarlès comble un ancien cratère volcanique résultat d'une violente éruption datée de 80 000 ans. Situé à 1 000 mètres d'altitude, c'est le plus grand lac du Massif Central (environ 97 hectares) et le deuxième plus profond de France (135 mètres, derrière celui du Bourget 145 m).
Il s'agit d'un ancien cratère de maar. Les maars sont de vastes cratères créés suite à la rencontre entre un magma, qui monte dans une fissure éruptive, et de l'eau, provenant d'une nappe phréatique, d'un lac ou d'un cours d'eau. C'est la vaporisation brutale de l'eau qui provoque les explosions et qui a donné naissance à des lacs de cratère parfaitement ronds tel Issarlès, mais aussi les lacs voisins du Bouchet ou de Saint-Front (Haute-Loire). Trois étendues aux eaux miroitantes, tous situés à plus de 1 000 mètres d'altitude.
Les lacs du Bouchet, d’Issarlès et de Saint-Front sont trois formations volcaniques, des lacs de cratère parfaitement rond à plus de 1.000 mètres d’altitude, bien connus des spécialistes de géologie.
De nombreuses légendes ont éclos sur ces lieux étranges et poétiques
2) la Légende païenne
Le lac daterait de 35 000 ans et proviendrait d' un volcan ardéchois qui se réveilla et créa un cratère et un lac très profond d'Europe
On dit qu'un serpent énorme vivait dans le Mont Mezenc tout proche et menaçait sans cesse les gens du pays Il aspirait une quantité effroyable dans sa gueule d' animaux et d' être humains
Pour s'en débarrasser, les hommes firent un grand feu.Curieux le monstre s'approcha et aspira cette lumière .Il fut pris d 'une douleur terrible qui lui brula le gosier .Pour se soulager ,il descendit vers Issarlès et but toute l'eau de la Loire.
Pendant son agonie, il se coucha et l'eau qui devait avaler, coula le long de sa gueule et forma ainsi le lac d'Issarlès.
3) Légende celtique
Cette région était un lieu où vivaient des peuples celtes qui honoraient la nature , la montagne, les rochers, les grottes ,les sources d'eau, les lacs.
Ces gens vivaient la plupart dans des habitations troglodytiques et adoraient les Dieux de la nature qui vivaient tout au sommet de la montagne .
La terre était fertile bien que parfois la montagne gronda de temps en temps. Elle procurait à la communauté tout ce dont elle avait besoin lors de récoltes abondantes . Les druides avaient prévenu : il était interdit à quiconque d'aller dans la montagne où les Dieux bienfaiteurs ,vivaient .
Un jour deux jeunes sots désirèrent se mesurer aux Dieux et violèrent l'espace sacré du sommet de la montagne. Alors une fumée apparut puis , un mur de feu les arrêta et la terre se mit à trembler déversant le long des versants de la montagne jusqu'au village des pierres incendiaires . Les jeunes jeunes inconscients voulurent fuir mais ils furent pris dans la fournaise...
-Les dieux sont en colère contre nous ! Dit le druide ! Qui les a offensés ?
-Quittons ce lieu ! Ordonna le chef de la communauté.
Il était bien trop tard, et la montagne en feu s'effondra sur eux , la terre s'ouvrit et un immense lac prit sa place.
On dit que c'est le lac d'Issarlès
3) légende chrétienne
Ce lieu antique où les anciennes religions druidiques et païennes persitaient fut « christianisé » au cours du Vème siècle avec la légende chrétienne de Jésus le mendiant et les habitants avares méchants et trop curieux d'Issarlès .
Cette légende se situe à l’époque où le christianisme pénétrait dans nos campagnes, autour du Ve siècle.
« Les légendes des lacs du Bouchet, d’Issarlès et de Saint-Front nous transportent aux premiers temps du christianisme. La nouvelle religion, qui s’étend dans nos campagnes, rencontre le paganisme et de très fortes traditions. Les nouveaux convertis, eux-mêmes, continuent de vénérer les sources, les lacs, les monts, les rochers, les arbres sacrés de leurs ancêtres et gardent de vieilles coutumes. Alors, les premiers missionnaires ne sont pas toujours les bienvenus : ils sont parfois rejetés violemment, molestés. L’Église fit preuve d’une remarquable habileté en ne choisissant pas de s’opposer autoritairement aux vieilles coutumes, mais en pratiquant l’assimilation grâce à des légendes ou en orientant vers les saints ces dévotions populaires ».
Les légendes ont véhiculé les valeurs chrétiennes : c’était une forme de catéchèse en quelque sorte.
"Ce sont ces graves difficultés qu’évoquent nos légendes des lacs, mais elles délivrent aussi et surtout un message très fort : les méchants païens qui s’obstinent à adorer les fausses divinités et à adopter de mauvais comportements seront anéantis ; les bonnes personnes qui écoutent la parole du vrai Dieu et pratiquent les valeurs évangéliques seront sauvées », d'après Christian Assézat. auteur"
La légende du pauvre mendiant
C'est Jean-Marc Gardès, dans son livre "Contes et légendes du plateau ardéchois", qui nous rapporte cette légende du lac d'Issarlès qui s'est transmise de génération en génération. Elle rapporte l'histoire d'un pauvre qui, un jour, vint demander l'aumône dans la ville d'Issarlès. Il implore la charité de maison en maison et partout est rebuté. Il allait quitter la ville quand il aperçut, sur les confins, deux petites maisons. De la première habitation, il sort une femme qui lui déclare en mentant qu'elle n'a pas de pain. À la deuxième maison, il trouve une femme assise près de la muraille en train de traire sa chèvre et lui demande à boire. Elle lui donne à boire et lui propose aussi de manger, mais le pauvre, qui est en fait Jésus, refuse et lui déclare : "Vous allez entendre un grand bruit, si grand qu'il soit et de quelque côté qu'il vienne, ne vous retournez pas, continuez à traire votre chèvre". Au même instant, un grand bruit éclata. C'était la ville d'Issarlès qui s'enfonçait dans la terre béante. La femme tourna à demi la tête pour voir d'où venait le bruit. Elle n'avait pas encore achevé ce mouvement qu'elle fut engloutie avec la ville. Une nappe d'eau ne tarda pas à recouvrir ces ruines.
Le rocher de la chèvre
Aujourd'hui, subsiste en face du lac, l'abrupt rocher de la chèvre, qui sert de plongeoir aux plus aguerris. La légende raconte que, par temps clair, on aperçoit au fond du lac les débris de la ville d'Issarlès et qu'on entend même parfois mêler au bruit de l'eau le tintement des cloches. Quant à la femme trayant sa chèvre, on dit que son image se réfléchit au fond de l'abîme et qu'elle n'est donnée à voir qu'à ceux qui osent plonger la tête en ce périlleux endroit...
Influence du christianisme
L'origine de cette légende remonterait à l'époque où le christianisme a gagné les campagnes, autour du Ve siècle. À cette époque subsistaient d'anciens cultes païens qui pratiquaient la vénération des sources, lacs, monts, rochers... Les missionnaires ne vont pas s'opposer frontalement aux vieilles coutumes, mais vont les convertir grâce à des légendes où figure toujours une morale à la fin. Ainsi, cette légende du lac d'Issarlès qui dénonce la méchanceté, l'égoïsme et la curiosité... Des histoires qui rappellent les récits bibliques, tel le déluge où Dieu décide d'éliminer les hommes à cause de leur méchanceté, et où seul Noé écoute Dieu et survit avec sa famille.
4) la légende devient réalité : Le lac avale les imprudents et les inconscients !
Il y a des dizaines d’années, deux jeunes de Langogne, venus en partie de plaisir, ont voulu tenter l’expérience voir au fond du lac la cité engloutie
. Comme ils étaient bon nageurs, ils ont cru n’avoir rien à craindre. Cependant l’un d’eux, après un certain temps de nage, a pris peur et est revenu à terre. L’autre continua, quand il se trouva au milieu du lac, il s’arrêta. Tous les gens le regardaient anxieux. Il resta là un long moment, presque immobile. Puis on l’entendit qui appelait au secours. Mais comment aller à lui ? Il n’y avait alors au lac aucune barque. Il se mit alors à tournoyer sur lui-même et disparut au fond de l'eau.
Pour conclure le lac d'Issarlés est un endroit féérique à découvrir à faire découvrir .
Alors cet été voyageurs touristes de la région et de toute la France ,venez passer un moment sur ses berges et peut être entendrez -vous les cloches sonner de la cité engloutie ou les bellements de la chèvre rescapée, ou bien le vent vous conter les légendes anciennes celles des premiers hommes qui vinrent s’installèrent au bord de ce lac magique !
Sources: d'après l'hebdo de l'Ardèche du 26 juillet au 8 aout et la France pittoresque- France bleue- la Franc insolite et mystérieuse