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26 septembre 1936
la bataille de l'Alcazar de Tolède
guerre d'Espagne
Le siège de l'Alcázar de Tolède est un épisode de la guerre d'Espagne et opposa les forces républicaines aux insurgés du coup d'État militaire des 17 et 18 juillet 1936. Cette bataille fut un des combats les plus symboliques de la guerre. Elle vit s'affronter dans la ville de Tolède des miliciens fidèles au gouvernement de la République aux militaires qui s'étaient insurgés contre ce même gouvernement. Ces derniers furent forcés de se réfugier dans l'Alcázar de Tolède, siège de l'Académie d'infanterie, cavalerie et intendance, avec leurs familles.
Le siège de l'Alcázar commença au lendemain du coup d'État, et dura jusqu'à l'arrivée des troupes africaines du général nationaliste José Enrique Varela à Tolède , venu pour libérer les assiégés. Le général Franco entra dans la ville le lendemain. Il ne restait alors qu'un champ de ruines. L'Alcázar fut reconstruit postérieurement et est devenu musée et siège des bureaux de l'armée espagnole.
Un colonel rebelle et traitre à la république
Depuis la nouvelle du coup d'État, on se battait dans Tolède, mais la supériorité numérique des troupes loyales au gouvernement du général Riquelme et de la milice leur donne l'avantage.
Le gouverneur militaire de la province de Tolède, le colonel José Moscardó, se rangea du côté des insurgés, sans rendre sa décision immédiatement publique. Aux ordres du gouvernement le 20 juillet, lui demandait d'envoyer rapidement à Madrid des armes, des munitions et des produits pharmaceutiques qui étaient en dépôt à Tolède, il répondit par le silence.
Finalement, le 21 juillet , à 7 h du matin, le capitaine de l'académie militaire lut sur la place du Zocodover, au centre de la ville, une proclamation d'« état de guerre ». Il ordonnait l'arrestation des « activistes de gauche bien connus ». Mais, craignant l'arrivée de miliciens qui, partis de Madrid, s'approchaient, Moscardó décida de s'enfermer le 22 juillet dans l'Alcázar de Tolède, alors siège de l'École des cadets, avec quelques centaines de civils et de militaire
Le colonel Moscardó avait eu le temps d'entasser des réserves avant de s'enfermer dans l'Alcázar. On y avait emmagasiné ainsi 1 300 000 cartouches, 1 200 fusils, 38 mitrailleuses et fusils-mitrailleurs et un mortier. Pour ravitailler la population des assiégés, on avait entassé du blé et des conserves, suffisantes au prix d'un sévère rationnement. L'eau était prélevée dans les citernes, mais fut rationnée à raison d'un litre par personne et par jour pour la boisson, la lessive et la toilette.
Le siège
Moscardó était entouré de 847 gardes civils, 185 officiers et élèves de l'École de gymnastique, 85 phalangistes et militants d'extrême droite et 6 cadets de l'École militaire (qui, à cette époque de l'année, était en vacances). Ces militaires étaient accompagnés de 600 femmes et enfants, pour la plupart parents des assiégés, ou d'autres Tolédans, 200 « notables », 3 sœurs de la Charité et leur supérieure, mère Josepha, ainsi que deux médecins de l'armée et un chirurgien-major.
Enfin, le colonel s'empara aussi de la personne du gouverneur civil, Manuel Gonzalez Lopez, « avec toute sa famille et une centaine de personnes appartenant aux milieux politiques d'extrême gauche, comme otages ». Il y avait donc en tout quelque 2 000 personnes qui logeaient dans l'Alcázar, véritable dédale de chambres, hautes salles, galeries et souterrains derrière des murailles de 3,5 mètres d'épaisseur.
Les écuries contenaient encore 177 chevaux et 30 mulets. Leur nombre diminua graduellement, les animaux servant de viande de boucherie : au jour de la délivrance, il n'en restait plus que 10. Faute de sel, on saupoudrait les quartiers de viande avec du salpêtre gratté sur les murs
Les troupes républicaines étaient composées d'environ 8 000 miliciens, chargés de tenir la province de Tolède. Ils étaient issus des milices confédérales de la CNT et de la FAI ou des milices de l'UGT.
Ils étaient équipés de plusieurs pièces d'artillerie, de quelques voitures blindées et de 2 ou 3 chars. L'aviation républicaine leur servit à mener des missions de reconnaissance, mais également à bombarder l'Alcázar, qui supporta des bombardements en 35 occasion
Le 22 juillet les républicains contrôlaient la plus grande partie de la ville de Tolède. Ils cherchèrent tout d'abord à obtenir la reddition des défenseurs de l'Alcázar : les ministres de l'Éducation et de la Guerre, puis le général Riquelme, téléphonèrent tour à tour au colonel Moscardó, sans succè
Au fil des jours, Moscardó fut peu à peu supplanté au commandement du siège par le colonel de la Garde civile, Pedro Romero Bassart. Bien que la nourriture fût rare, il y avait de l'eau et des munitions. Les provisions furent même augmentées grâce à une razzia dans un grenier voisin, d'où furent rapportés deux mille sacs de blé. Du pain et de la viande de cheval composeront l'ordinaire de la garnison.
Des dactylographes composaient quotidiennement le journal des assiégés, El Alcázar, simples feuillets frappés à la machine qui contenaient des reproductions de communiqués transmis par la radio, des listes de morts et de blessés ou des nouvelles de l'activité intérieure.
L'effectif des attaquants républicains fluctuait entre 2 000 et 5 000. Il y avait parmi eux beaucoup de « touristes » de la guerre venant de Madrid pour passer l'après-midi. Mais les offensives républicaines furent, tout au long du mois d'août, constamment repoussées.
.Tandis que les rebelles continuaient de résister, plusieurs autres foyers de résistance nationalistes cédaient : la caserne de Loyola à Saint-Sébastien se rendit , les gardes civils d'Albacete étaient écrasés et la caserne des officiers de Valence prise d'assaut . Le retentissement de la résistance de l'Alcázar incita Francisco Franco à reporter l'offensive contre Madrid pour délivrer les assiégés : une défaite de l'armée républicaine à Calzada de Oropesa permit à la colonne du colonel Juan Yague, remplacée ensuite par celle du général José Enrique Varela, de marcher sur Tolède. Elle se trouvait à moins de 30 kilomètres, à Talavera de la Reina.
Le commandant républicain Vicente Rojo Lluch, ancien professeur de l'Académie d'infanterie, leur transmit une proposition du gouvernement. Conduit devant Moscardó, il lui proposa d'accorder, en contrepartie de la reddition, la liberté à toutes les femmes et aux enfants et un jugement en conseil de guerre pour les hommes. Moscardó se montra irréductible.
Le père Enrique Vazquez Camarrasa, connu pour ses sympathies de gauche, se présenta pour une visite de trois heures. Il célébra la messe, écouta les participants en confession publique et se rendit au chevet des blessés pour leur donner l'absolution et les derniers sacrements. Avant de partir, il renouvela les propositions du commandant Rojo, toujours sans succès.
Le 12 septembre, c'est l'ambassadeur du Chili en Espagne, José Ramón Gutiérrez, qui chercha à s'entremettre, mais il essuya lui aussi un échec.
Les républicains entreprirent de mettre un point final à la résistance en creusant sous les murs d'enceinte, afin de poser des mines sous chacune des deux tours jouxtant la cité. On fit évacuer les civils en vue de l'assaut et on invita des correspondants de guerre à venir pour assister à la chute de l'Alcázar.
Le 21 septembre à l'aube, 86 obus de 15,5 tombèrent sur l'Alcázar. À 7 du matin, la grande tour sud-ouest fut soufflée par l'explosion d'une mine actionnée par Francisco Largo Caballero en personne et s'écroula, mais ne causa que peu de pertes chez les combattants. Une deuxième mine placée sous la tour nord-est fit long feu. Près de 2 500 hommes et 1 500 miliciens parfaitement équipés avec deux chars blindés, un grand char d'assaut, un canon de 75, 16 mitrailleuses et neuf mortiers passèrent à l'attaque. Quatre attaques furent successivement lancées, mais elles furent toutes repoussées par les défenseurs de l'Alcázar.
Les assauts reprirent mais n'avancèrent que lentement. Les Républicains s'emparèrent par surprise des bâtiments au nord, après avoir envoyé des bombes et des grenades. Repoussés, ils revinrent quelques heures plus tard avec un char. Après 45 minutes, l'assaut se solda par un nouvel échec.
Le soulèvement franquiste débutera au Maroc espagnol, où “El Caudillo” (surnom de ce dernier) s’est rendu depuis les îles Canaries. Embauchant “de force” des milliers de soldats marocains du Rif, appelés “los Moros”, ces derniers remontent en Espagne et aident Franco et ses alliés italiens et allemands à prendre le pouvoir aux républicains
Le 22 septembre 1936 , l'armée franquiste s'approcha à quelques kilomètres de Tolède. Craignant d'être encerclés, les Républicains commencèrent à abandonner la ville, et l'Alcázar connut une certaine accalmie malgré quelques bombes et quelques tirs isolés. Au soir du 26, septembre à 19 heures , les éclaireurs des regulares du général José Enrique Varela entrèrent dans la ville.
Le 29 septembre , Franco vint, à son tour, exprimer à Moscardó et à ses compagnons la reconnaissance des nationalistes
.La triste victoire
Les conséquences furent terribles pour les civils et les militaires antifascistes
-arrestation des républicains ,
-torture
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-exécutions des républicains
-crimes, viols, disparitions
- saccage de la ville par les troupes étrangères maures
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pillages des maisons par les marocains , incendies
-fuite, exode de la population de Tolède
Pendant que les vainqueurs se congratulent, les regulares « nettoient » les postes républicains. Ils s'emparent des miliciens, les dépouillent et les passent par les armes. Les hommes sont examinés pour vérifier leur implication dans des combats. Les « Maures » pillent la ville, provoquant la fuite d'une partie de la population tolédane
La croisade des Blancs et des Maures contre les Rouges
La croisade franquiste contre les « rouges » et pour l'Espagne « éternelle », fut menée par Franco avec l'aide de « ceux qu'il appelait jadis « les infidèles » : des maures » Ironie de l'Histoire !
Les marocains pénétrèrent en tête des troupes franquistes dans Barcelone en 1939. La croisade fasciste regroupa franquistes, italiens ,nazis, maures , mais aussi des français très intégristes, des gens de droites, anticommunistes ...
Le camp antifasciste celui de la révolution de la résistance de la république fut divisé et surtout abandonné de tous face aux grandes puissances fascistes.
Les valeureuses brigades internationales regroupant des hommes de plus de 52 pays venues du monde sentier furent une aide matérielle psychologique humaine (voir articles) .Mais elles ne suffiront pas à contrer les armées fascistes !
Des centaines de plumes, dont les plus connues en France sont celles de Bernanos, Malraux, Hemingway, Orwell, de grands photographes comme Robert Capa, des peintres majeurs comme Picasso et son grand tableau Guernica, des cinéastes, des journalistes, tous s'employèrent à donner à ce conflit espagnol ses lettres de légende
Et si on parle aujourd'hui de cette « triste victoire franquiste « à Alcazar , c'est pour mettre l'accent sur la pugnacité de ces fascistes qui se sont alliés à leur ennemis d'hier (les maures) pour renverser le gouvernement de leur pays légalement élu . Cette victoire porte en elle les fruits pourris nauséabonds de la trahisons et de 'l' ignominie .
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