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L'usine hantée

 

Cette histoire se passe dans une ancienne usine de teinturerie ,au pie sud Pilat, datant de 1870, dans une ville proche du campus universitaire stéphanois . Des étudiants en ingénierie s'étaient lancer un défi : passer la nuit d'Halloween de la manière la plus surprenante .

Axel, Evan, Robin, Célia et Nelly, de jeunes gens sympathiques et amuseurs faisaient partie du club de théâtre .Ils choisirent un lieu  particulier  près de chez eux, pour relever le défi. C'était  un bâtiment monumental, fleuron de l'architecture industrielle de la vallée inscrit au titre des Monuments historiques :  une ancienne usine de teinturerie désertée depuis des décennies devenue un musée .

Evan et Axel intéressés par l'ingénierie et dans le cadre de leurs études avaient visité lors d'une journée du patrimoine ce palais industriel remarquable .Ils avaient fait un mémoire sur l'historique des techniques de teinture, sur le textile et la soie . Cette industrie avait occupé la première  place dans la région et avait obtenu une réputation internationale grâce à ses fabrications : ses lacets, sa rayonne, sa soie .Elle comptait au début du Xxème siècle trente entreprises de teinture et occupait une main d'oeuvre très importante ..

' C'est dans ce lieu mythique que le petit groupe décida de passer la nuit du 31 octobre. Ils devaient se costumer en habit du début du Xxème siècle comme pour jouer dans un film et envoyer photos vidéos et reportages à leurs copains restés au campus .

Le lendemain après la lecture de tous ces films, les étudiants proclameraient les gagnants lors de la fête de l'intégration.

Avant de partir pour leur périple , le groupe avait tiré des affiches qu'il avait mises sur le net . Cela faisait partie de la mise en scène . Sur ces affiches il y avait leur visage et un texte humoristique qui revendiquait leur appartenance à la Confrérie de M .Halloween grand inventeur auquel nos cinq lurons avaient juré allégeance et fidélité . Ils avaient pris avec eux , leur smartphone pour photographier et filmer la soirée et deux sacs dans lesquels se trouvaient les affiches en question, des feux d'artifice et des pétards qu'ils feraient exploser à minuit dans l'usine désaffectée. Toute leur prestation nocturne serait  filmée du début à la fin . Robin avait glissé dans un sac un pistolet en plastique.

-Tu es vraiment un gosse ! Lui reprocha Celia !

-C'est pour les pétards ! Regarde !

Et il appuya sur le jouet qui fit un bruit assourdissant.

Axel et Evian riaient .Pas les filles .

-Quoi ? C'est une soirée joyeuse ! Ajouta Robin ! Vous en faites une tête !

-On a tout ? Affiches, papiers  ?

 Ils montèrent dans la voiture d'Axel.

Un brouillard épais les suivit tout le long de leur route .Il faisait froid et il faisait nuit. Ils arrivèrent à destination . La visibilité était réduite .Les lumières des lampadaires éclairaient mal . A quelques mètres de l'usine Nelly proposa :

-Et si on renonçait ?

- Trop tard ! Dit Axel . Nous sommes arrivés.Mais tu peux nous attendre dans la voiture si tu as peur !

-C'est -à -dire ! Essaya d'expliqua la jeune fille .Je ne me sens pas très bien et j'ai peur d'avoir froid !

-Hi Hi ! Ricana Robin ! C'est les fantômes Halloween qui te font peur, fillette  ?

-Tais toi ! Cria Nelly vexée ! On dit dans de nombreux pays que cette nuit les morts rendent visite aux vivants !

-Et tu as peur que les morts de l'usine viennent nous voir ? Ou peut être nous tirent les cheveux ! Ricanait toujours Robin.

-Arrêtez ! Cria Celia ! Après tout elle a le droit d'avoir peur , de renoncer !

-Tu vas passer pour une trouillarde à la fac. Ils n'ont pas fini de te chambrer ! Expliqua Evan . Enfin fais ce que tu ressens Nelly, tu es libre  !

La jeune fille réalisa que sa défection nuirait à ses coéquipiers .Si elle se désistait à la dernière minute, c'était une sorte de trahison . Rien ne l'avait obligée à faire partie du groupe .Elle se ressaisit :

-Non ! Un coup de blues .Ça va mieux à présent ! Allons -y !

Nos cinq compères se garèrent sur le parking de l'entreprise immense domaine, vide et austère. Ils longèrent la rivière qui conduisait à la grande battisse presque effacée par le brouillard. La grande porte était naturellement fermée.

-Je sais comment pénétrer à l'intérieur ! Dit Axel. C'est un raccourci qui mène aux grandes salles.. J'ai apporté une pince pour faire sauter le cadenas .

Ils montèrent quelques escaliers.

Nos intrépides étudiants passèrent devant une porte en fer qui curieusement s'ouvrit sans difficulté sans qu'on ait eu à forcer le cadenas.

-Entrons ! Dit en  trépidant,  Robin.

-Attends  ! Les photos ! La vidéo  ! S'écria Célia !

Ils s'éclatèrent en prenant photo sur photo .

Puis ils descendirent jusque dans la salle des machines .Là stupeur . L'usine fonctionnait. Le bruit des turbines, des machines , des pompes qui tournaient à plein régime, était assourdissant. Des dizaines d'ouvrières et d' ouvriers étaient à la tache et s'affairaient autour des bains , des cuves lancées à toute vitesse orchestrant un vacarme d'enfer. Médusés nos cinq aventuriers n'osaient faire un pas quand soudain apparurent devant eux et derrière eux, deux hommes immenses deux colosses inquiétants, un géant roux et un géant noir. .Ils attrapèrent nos trois gringalets par leur col et les soulevèrent sous les yeux médusés de Nelly et Celia.

-Eh là mes gaillards , on vous y prend ! Aboya le grand roux.

- Vous allez payer très cher votre venue indésirable  ! Ajouta l'autre.

-Pardonnez -nous mais on ne voulait rien faire de mal ! Essaya d'expliquer Axel.

Et ils trainèrent les étudiants et les étudiantes dans une salle qui ressemblait à un cachot meublé uniquement d' une table et de quatre bancs.

-Je vais chercher l'ingénieur ! Dit le Roux .Surveille moi bien ces intrus  !

Quelques minutes plus tard ,arriva un homme jeune, de belle allure, bien habillé.

-Vous les avez fouillés ? Demanda t- il à ses employés ?

-Non Monsieur l ! On vous attendait !

-Allez -y !

Et ils saisirent les poches , les cinq portables, et ouvrirent les deux sacs. Ils les vidèrent sur la table et s'étalèrent alors fusées,  feux d'artifice , affiches , pétards papier et pistolet .

-Un véritable arsenal d'espions ! S'enquit l'ingénieur .

L'homme prit les affiches et les lues :

-Alors vous travaillez pour Monsieur Halloween un américain je suppose ?

-Oui s'écrièrent en choeur les cinq jeunes gens ! Enfin non !

-Il vaudrait mieux savoir ! La semaine dernière c'était les allemands et les anglais qui étaient venus nous espionner . Nos procédés nos brevets sont convoités par tous . Aujourd'hui  c'est le tour des américains !  C'est de l'espionnage industriel . Vous êtes des espions au service de l'étranger.

-Mais non ! Cria Axel nous sommes des étudiants en ingénierie et techniques industrielles !

-Vous mentez   ! Regardons le reste !

-C'est quoi cela ? Dit l'homme en prenant un portable

-Un portable ?

-Et il sert à quoi ?

-A faire de la photo à filmer , à …

-Oui des objets bien utiles pour prendre des vues de nos machines et nos productions et nous voler nos découvertes et nos brevets !

-Mais non ! S'écrièrent cinq voix  en choeur .

-Taisez- vous ! Commanda le colosse africain.

L'ingénieur poursuivit :

-Voyons : de la dynamite ; des rouleaux de dynamite , quinze pour faire sauter les ateliers ?

-Mais non ! S'écrièrent encore les jeunes . Ce sont des feux d'artifice ! s'écria Nelly qui n'avait pas ouvert la bouche depuis l'arrivée des colosses.

-Et ça c'est quoi ? Dit l'ingénieur en brandissant le pistolet .Un révolver pour tuer pour faire feu !

-Il est en plastique ! C'est un jouet ! Dit doucement Celia.

-Plastique ? C'est quoi plastique  ? Eh bien quelle nuit ! Nous aurons eu la visite ce soir,  de jeunes espionnes et espions  ou d 'apprentis  terroristes  ou peut être les deux ! Quelle chance ! Isidore et Mathieu enfermez- les à double tour en attendant que je trouve comment leur enlever définitivement l'envie d'espionner !

Et l'ingénieur sortit en emportant les portables et tout le matériel qui était sur la table.

Restés seuls dans la "salle cachot "nos étudiants ne brillaient pas .

-J'avais un mauvais pressentiment ! Expliqua Nelly. Je suis sûre qu'on nous a fait une blague.Si ça se trouve l'usine a été remise en route et on ne le savait pas !

-C'est possible ! Dit Axel ! Il parlait dans le journal du matin des friches industrielles qui reprenaient vie !

-Crois- tu que certains savaient que l'usine Gillet avait redémarré ? demanda Celia à Evan.

-A vrai dire, lors de la visite du patrimoine cela restait une éventualité mais je n'en savais rien !

-Tu es sûr que tu n'en savais rien ? Rugit Axel.Si ça se trouve c'est toi qui nous a fait une blague et qui nous a attirés ici ! Ah la belle nuit d'Halloween !

-Axel dit peut être vrai ! Surenchérit Robin. C'est  bien toi qui a insisté pour venir ici !

-Je vous assure que j'ignorais la reprise de l'activité..

Ils étaient en train de se quereller lorsque la porte s'ouvrit brusquement .Isidore l'africain suivi de Mathieu prirent les garçons par les bras et demandèrent aux filles de les suivre.

-Où allons- nous ? Pleurnicha Nelly.

-Vous verrez bien !

Les cinq étudiants furent conduits dans les ateliers : les garçons furent séparés des filles .L'un d'entre eux fut placé devant une machine qui propulsait le bain de teinture, le second devant une cuve à tuyères et le troisième devant la machine à teindre les écheveaux.Ils furent mis au travail immédiatement .Un contremaître pas commode  les surveillait .Il n'hésitait pas à se servir de son bâton  Les filles furent conduites dans l'atelier des femmes . Elles devaient remplacer les bobines défectueuses des métiers et surveiller  les machines.

Les regards étaient sombres et personne ne semblaient se préoccuper d'elles. Seules deux adolescentes s'approchèrent de Nelly :une jeune blondinette avec un balafre à la joue gauche et une fille qui boitait. Elles enlevèrent leur grand tablier gris et recouvrirent les robes de Nelly et Célia.

-Vous serez mieux avec pour travailler !

-Merci ! Balbutia Célia.

Sous leurs grands tabliers les deux jeunes ouvrières portaient la même robe à carreaux avec des cerises brodées autour du col et sur les poches.

-C'est joli ! Remarqua Célia, toutes ces cerises !

-C'est ma tante qui nous les a brodées   . C'est un souvenir .

-Un souvenir ? Insista Celia.

-Oui elles rappellent la chanson le temps des cerises.

-De Jean Batiste Clément, le communard ? Demanda Nelly qui s'était jointe à la conversation . Votre tante a vécu les événements de la Commune ?Comment est-ce possible ?

-Elle était couturière à Montmartre et  elle rencontra le poète dont elle tomba amoureuse .Mais elle n'avait osé lui le dire...Lors de la semaine sanglante, elle réussit à s'enfuir et à retourner ici dans la Loire auprès de sa petite sœur.  Je me présente Nanon et voici ma sœur Amélie.

-Moi c'est Célia et Nelly est mon amie .Vous savez nous ne sommes pas des espionnes  ni des terroristes  . Nous sommes tous étudiants.Il  y  a erreur,  quiproquo.On pensait que  l'usine était vide et on voulait la visiter sans rien faire de mal. 

- Demain le  directeur vous écoutera j'en suis sûre ! Si vous n'avez pas de mauvaise intentions , tout s'arrangera mais pour le moment il faut faire ce que l'ingénieur à ordonner  : travailler !

Celia se tut . Puis au bout d 'un court instant questionna : 

-Est ce indiscret Nanon de vous demandez comment vous vous êtes fait cette balafre ?

-Non ce n'est pas indiscret ! Toute la ville connait notre drame . J'avais cinq ans et Amélie sept ans. La nuit le feu a pris dans notre humble maison de bois une cabane pour ainsi dire ...Les flammes nous encerclaient et une planche tomba sur moi.Une poutre lourde s'abattit sur Amélie . Mon père réussit à nous extraire du brasier de la chambre mais ma mère intoxiquée par les fumée succomba quelques jours après. Je me rétablissais mais ma sœur avait du subir une opération qui l'a rendit boiteuse. Heureusement ma tante était là pour s'occuper de nous. Orphelines ,ce fut elle qui remplaça ma mère.Le directeur de l'usine nous proposa dès l'age de quatorze ans de venir travailler .Nous avons un régime de faveur. La contre maitresse ne nous gronde jamais, le directeur le lui interdit c'est un brave homme très humain .

-Elle fait peur cette femme , cette contremaitresse ! Dit Celia. Quel regard !

-Elle a eu aussi du malheur : elle a perdu son petit et son mari, lors d'une traversée du fleuve. Il y avait un grand vent et le bateau a chaviré...Elle a pu être sauvée mais pas son mari ni son bébé. Ça c'est passé le jour de sa fete la Sainte Mathilde.Depuis elle n'a plus voulu qu'on l'appelle Mathilde et elle a pris le prénom de sa  mère, Léonce. Je reviens . Amélie explique leur le travail.

Elle alla chercher deux tabliers pour se couvrirent la robe.

Nelly s'effondra en larmes .

-Je veux rentrer chez moi ! Crois- tu qu'ils vont nous garder ici longtemps  ?

-Sois courageuse ! Tu n'as pas à avoir peur ! Réconforta Nanon. tu sais le patron  est  très gentil ! 

-Je veux rentrer ! Insistait Nelly qui pleurait à chaud de larmes.

La contremaitresse s'approcha :

- Un problème ?

- Non  Léonce ! Tout va s'arranger. Ne vous inquiétez pas !

Celia et Nanon soulevèrent Nelly :

-Demain sera un autre jour ! Rassura Amélie  . Tu sortiras bientôt ! Courage !

Nos étudiants téméraires travaillèrent six heures d'affilé, puis ils furent reconduits à leur « cachot « et s'effondrèrent épuisés sur les bancs .Ils s'endormirent profondément.

Déjà le soleil s'était levé depuis trois heures .Il pénétra par la lucarne et vint chatouiller le visage de Celia. Elle se réveilla encore épuisée de la nuit de travail.

Elle se dirigea ver la porte puis implora :

-S'il vous plait ,ouvrez nous !

Comme elle poussa la porte , elle s'ouvrit .Se compagnons venaient de se réveiller.Ils se levèrent d'un bon et sortirent.Tout était calme pas de bruit. Devant la porte Celia remarqua les sacs jetés à terre.Ils les fouillèrent et y retrouvèrent leur portable, leurs affiches, leurs feux d'artifice et leur pistolet en plastique. Sans bruit ils longèrent les salles vides de tout : de personne de machines , de bruit. La fabrique était déserte..Ils se précipitèrent à l'extérieur .

La voiture les attendait.

-Vite démarre ! Demanda Robin à Axel.

-Attends ! Dit Evan ! Je reviens !

Il sortit et retourna dans l'usine.

-Reviens t'es fou si les colosses reviennent !

-Reviens ! Criaient les filles.

-Démarre , démarre ! Implorait Robin.Il est fou !

-On ne laisse pas un copain seul ! Dit Nelly .D'ailleurs moi aussi j'y retourne !

-D'accord ! DitAxel . Allons- y tous  !

Mais Evan réapparut assez vite :

-Il n'y a personne.Je viens de croiser le gardien. Il est formel : l'usine ne marche plus depuis au moins 60 ans et aucune teinturerie n'est jamais venue s'y installer.

-Alors quoi ? Dit Axel .On a rêvé !

-Une hallucination collective ? Proposa Nelly.

De retour au campus, ils racontèrent leur mésaventure. Beaucoup crurent en un canular : d'autres pensaient qu'ils fabulaient pour gagner le challenge mais les détails précis qu'ils rapportèrent de leur expérience dans ces ateliers de teinturerie , sema le doute .

Ils firent un rapport détaillé que la presse avide de sensationnel s'empressa de publier dans les journaux de la région.

Des professeurs s’intéressèrent à cette histoire et firent aussi des recherches .Un éditeur lyonnais proposa même de publier la mésaventure étudiante.

Des historiens s’intéressèrent à cette histoire et firent des recherches .Lors d'une conférence on essaya de démêler le vrai du faux . Les détails  rapportés  dans l'article concernant le travail,les procédés tenus secrets, rendaient perplexes plus d'un spécialiste.

-Ces détails auraient très bien pu être récupérés dans les livres et les mémoires de scientifiques ! Expliqua une étudiante incrédule .

-Et les gens que nous avons rencontrés : Isidore l'Africain, Mathieu le grand Roux, la petite ouvrière Nanon , sa sœur  Amélie estropiée  tout cela n'est pas dans les livres !

-C'est le fruit de votre imagination ! Railla un homme.Il n'y a aucune preuve de la présence de ces personnes  !

-Faux ! Coupa Célia. J'ai consulté les archives du personnel de la teinturerie Gillet et après des jours et des jours de recherches, voilà ce que j'ai découvert : années 1900-1910 ,cadres , ouvriers, gardiens et petites mains :

Nanon Chirat quinze ans, ouvrière Amélie Chirat seize ans ouvrière, Isidore Mougao gardien , Mathieu Sessiec gardien -concierge.

-N'importe qui peut consulter les archives des grandes entreprises des années 1900 .Il suffit de se rendre aux archives départementales de relever les noms des ouvriers et voilà ! Ces noms ne sont pas une preuve !

-Vous dites que l'une des soeurs étaient balafrée et que l'autre boitait mais vous n'avez aucune preuve de cela ! ajouta un sceptique 

Un silence se fit puis quelqu'un se leva : c'était une femme d'une soixantaine d'années avec dans ses mains un carnet et un gros document.

-Tout ce que ces jeunes étudiants  ont dit, écrit, témoigné est exact ! Nanon Chirat était ma grand mère , Amélie ma tante. Nanon était bien défigurée à la suite de l'incendie de sa maison . J'ai en ma possession l 'article et la photo du journal de l'époque qui relate l'incendie.Dans cet article il est dit que Nanon et Amélie ont été blessées, rien d'autre . Ma grand- mère me racontait que sa tante les avait élevées et qu'avant elle avait été couturière à Paris . Elle avait vécu de très près les événements de la Commune , mais il fallait garder le silence sur cette période de sa vie . Elle gardait des textes que Jean Baptiste Clément lui avait confiés..Ces détails sur la vie de ma grande tante, personne ne pouvait les connaître pas plus que les robes à carreaux  que ma  grande tante avait bordées de cerises, pour ses nièces. Robes que ma grand mère avait gardées  en souvenir et qu'elle me montra...Quant à la contremaitresse son drame fut aussi évoqué dans les journaux ainsi que la disparition de son époux Auguste Joubert et son bébé Louis. Dans les archives de l'usine du personnel que j'ai aussi consultées il y a le nom de Mathilde Joubert la contremaitresse .Si ce n'est un contemporain ou un témoin de cette dame , je ne vois pas comment quelqu'un aurait pu  connaitre son nouveau prénom  :  Léonce .

Un silence impressionnant se fit. La descendante de Nanon s'approcha de Celia et de Nelly . Elle et leur montra l'album photo :

-Voici Nanon à vingt ans lors de son mariage. Vous la reconnaissez ?

-Oui ! s’exclamèrent Célia et Nelly.

Très troublées , Célia éclata en sanglots tandis que Nelly s'effondrait . Un brouhaha se fit dans la salle .Un éminent professeur le rompit :

-Nos jeunes gens ont fait un voyage dans le temps.Ils ont emprunté les couloirs du passé et de la mémoire bien malgré eux et à leur insu .Comment est -ce- possible ? Aujourd'hui  en l'état des connaissances nous ne pouvons pas expliquer ces faits mais ils sont bien réels : nos étudiants ont bien participé à  une rencontre avec le passé ! 

Et pour conclure cette passionnante conférence nous dirons que pendant la nuit d'Halloween les morts rendent visite aux vivants et alors tout devient possible .


 


 


 

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