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Michel Bakounine ,plus qu'une vie : une odyssée !
Michel Bakounine philosophe théoricien révolutionnaire de l’anarchie.
A l'image de son père, il fut un voyageur infatigable qui parcourut la planète de Russie au Japon en passant par les Etats Unis, par l'Allemagne ,la Suisse ,la France ,l'Italie, l'Angleterre , la Hongrie , la Pologne..............
Né le 18 mai 1814 à Premoukhino, gouvernement de Tver sur la Volga , au Nord de la Russie entre Moscou et Saint Petersbourg, il est mort le 1er juillet 1876 à Berne (Suisse).
Hégelien de gauche, puis théoricien de l’anarchie, il fut membre de l’AIT (association internationale des travailleurs).
Fils d'un illustre aristocrate diplomate seigneur, Michael est l'un des onze enfants de la famille.Il fait ses études à l'École d'Artillerie de Saint-Pétersbourg.(1828-1833), avant de servir dans une brigade d’artillerie dans les gouvernements de Minsk et de Grodno (1833-1835).
À 18 ans, après avoir abandonné la carrière militaire et refusé de rentrer dans l'administration, il s'inscrit à l'université de Moscou contre l'avis de son père qui cesse alors de l'entretenir. Il vit alors en traduisant des auteurs allemands comme Fichte et Hegel.
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En mars 1835, il rencontra le Professeur N.V. Stankevitch à l’occasion d’un voyage à Moscou. Après avoir démissionné de l’armée en décembre 1835, il se lança dans les études philosophiques, se passionnant pour la pensée de Hegel.
Début avril 1840, il se lia d’amitié avec A. Herzen, et le 29 juin, il décida de quitter la Russie. En 1840-1842, il séjourna à Berlin et à Dresde, et suivit des cours de philosophie. Il commença à fréquenter les cercles hégeliens de gauche. En octobre 1842, il publia sous le pseudonyme de Jules Elysard un article sur la réaction en Allemagne, qui fit grand bruit.
En janvier 1843, il partit pour Zürich. Peu après, il gagna Paris, où il fit la connaissance de Marx. En 1844, sommé de rentrer en Russie par le Tsar, il refusa. Déchu en décembre de son grade et de son titre par le Sénat russe, Bakounine fut menacé de relégation en Sibérie s’il rentrait en Russie.
Il habitait alors 32, rue des Moulins (IIe arr., ancien et nouveau), dans les locaux parisiens du Vorwärts, journal de H. Börnstein auquel il collaborait. Plusieurs fois par semaines, il participait à des réunions de rédaction qui entraînaient une douzaine de personnes durant une bonne partie de la nuit, dans des discussions acharnées. À l’automne, il fit la connaissance de Proudhon, avec qui il eut des échanges de vues sans fin au sujet du système philosophique de Hegel. De 1843 à 1847, Bakounine habitait Paris. Il travaillait alors à plusieurs écrits, dont un sur la Révolution française. Il se lia avec les représentants de la Démocratie européenne et se fit notamment remarquer en prononçant un discours enflammé à l’occasion du meeting organisé à Paris le 29 novembre 1847 pour commémorer l’anniversaire de l’insurrection polonaise de 1830. Expulsé par le gouvernement français le mois suivant, il partit pour Bruxelles.
Dès qu’il apprit que la Révolution de février venait d’éclater, Bakounine se mit en route, en train et à pied, pour Paris, où il arriva le 26 février. Pendant une semaine, il logea avec les ouvriers à la caserne de la rue de Tournon (XIe arr., maintenant VIe). Il passa près d’un mois à Paris, allant écrivit-il, « à toutes les assemblées, réunions, clubs, cortèges, promenades ou démonstrations ; en un mot j’aspirais par tous mes sens et par tous mes pores l’ivresse révolutionnaire. » Il écrira encore plus tard : « Dans toute cette phantasmagorie révolutionnaire il n’y eut que deux hommes réellement sérieux, quoique tout à fait dissemblants l’un de l’autre : ce furent Proudhon et Blanqui ».
Mais l’agitation ayant gagné le centre de l’Europe, il quitta la France courant mars. En juin 1848, il participa au Congrès slave et à l’insurrection de Prague. En mai 1849, il publia son Appel aux Slaves et combattit lors de l’insurrection de Dresde. Arrêté, il fut incarcéré à la prison de Dresde, puis à la forteresse de Königstein. Condamné à la peine capitale par le tribunal de Saxe (14 janvier 1850), il vit sa peine commuée en détention à perpétuité (12 juin 1850). Livré aux autorités autrichiennes et brièvement emprisonné à Prague et à Olmütz, il fut finalement livré aux autorités russes (17 mai 1851). Isolé au fond du ravelin Alexis à la forteresse Pierre-et-Paul de Saint-Petersburg, il rédigea alors une Confession, acte de « contrition » dont il apparaît aujourd’hui qu’il était sans doute le seul moyen dont il disposait pour espérer obtenir un jour son élargissement. Sa détention ayant finalement été commuée en déportation, il épousa à Tomsk le 5 octobre 1858 Antonina Kwiatkowska, et au printemps suivant il partit pour Irkoutsk. En juin 1861, après avoir longtemps donné le change, Bakounine s’évada de Sibérie et parvint à regagner l’Europe au terme d’un long périple via le Japon et les États-Unis.
Arrivé à Londres en décembre, il y retrouva A. Herzen et N. Ogarev qui y éditaient le Kolokol. Il reprit aussitôt ses activités de révolutionnaire, et c’est alors qu’il devint véritablement anarchiste. En mars 1863, il se rendit en Suède afin de participer à l’expédition en Pologne des émigrés polonais de Londres et de Paris. Mais ayant échoué, il regagna Londres.
En 1864, il s’installa en Italie. À l’automne, il fit un deuxième voyage en Suède, et au retour il passa une dernière fois à Londres — où il revit Marx, qui espéra un moment l’avoir convaincu d’adhérer à l’AIT — et à Paris — où il revit Proudhon. Il résida successivement à Florence (1864-1865), où il fonda la société secrète « la Fraternité internationale » et essaya de propager ses idées au sein de la franc-maçonnerie, puis à Naples (1865-1867), où il entra en contact avec les sociétés ouvrières. En 1867, il gagna la Suisse et s’installa près de Genève, ville où il prononça un discours remarqué au Congrès de la Ligue internationale de la Paix et de la Liberté le 10 septembre 1867, en présence de nombreuses personnalités et de nombreux membres de l’AIT. À l’occasion du 2e congrès de la Ligue à Berne, il prit contact avec de nouveaux militants, parmi lesquels plusieurs français (V. Jaclard, J. Bedouch, Élisée Reclus, A. Rey et A. Richard). En juillet 1868, il adhéra à la section centrale de Genève de la Première Internationale, et fonda en octobre son « Alliance de la Démocratie socialiste » après avoir rompu avec la Ligue qui avait refusé de se rallier en bloc à l’AIT. Il fit entrer dans l’Alliance plusieurs de ses amis français, comme A. Tallandier, B. Malon, A. Rey et A. Richard. Collaborateur de L’Égalité de Genève et du Progrès du Locle, il tint une place de plus en plus importante au sein de l’AIT, notamment dans les sections du Jura suisse (où il avait reçu de la part des horlogers affiliés à l’Internationale un accueil enthousiaste) et par les liens qu’il entretenait avec des militants de différents pays. En septembre 1869, il participa activement au Congrès de Bâle, y noua des liens avec des militants de premier plan comme Varlin, et réussit à faire adopter ses thèses sur plusieurs points importants. Dès lors ses relations avec Marx et ses partisans devinrent ouvertement conflictuelles.
Parallèlement, Bakounine, qui vivait désormais à Locarno, avait commencé à collaborer en mars de la même année avec l’aventurier et révolutionnaire fanatique russe Serge Netchaïev, auquel il témoigna jusqu’en juin de l’année suivante une confiance sans doute excessive. Bien que plus tard il ait lui même éclairé cet épisode de sa vie et porté un jugement impitoyable sur Netchaïev, cette « collaboration » fut ensuite largement utilisée par les partisans de Marx pour tenter de discréditer Bakounine. Ils lui attribuèrent en particulier la paternité du fameux Catéchisme révolutionnaire, dont il paraît définitivement établi aujourd’hui que Netchaïev en fut, seul, l’auteur.
Lorsqu’éclata la guerre franco-prussienne, Bakounine suivit avec passion les événements en France.
Au lendemain de la proclamation de la République, appelé par les Internationaux locaux, Bakounine arriva à Lyon le 15 septembre 1870. Alors âgé de 56 ans, il jouissait d’un énorme prestige dans les milieux révolutionnaires et internationalistes. Dès le lendemain, il participa avec les dirigeants lyonnais de l’AIT à la fondation du Comité central de salut de la France, dont les réunions se tenaient tantôt chez G. Blanc, tantôt chez L. Palix, tantôt chez d’autres initiés. Secondé par des amis venus de Suisse et de Marseille, et alors que Cluseret avait été dépêché sur place par le Comité central des Vingt Arrondissements de Paris, il poussa les Lyonnais à préparer activement une insurrection populaire. Le 25 septembre, il en rédigea le programme, connu sous le nom de l’« affiche rouge », dont l’article premier proclamait « l’abolition » de l’État bourgeois, afin de lui substituer un État révolutionnaire, reposant sur une Convention révolutionnaire du Salut de la France constituée des délégués de chaque département.
Le mouvement, initialement prévu le 26 septembre, fut repoussé au 28 à midi. À l’heure fixée, une colonne de plusieurs milliers d’ouvriers non armés déboucha sur la place des Terreaux. Le plâtrier Eugène Saignes, qui était en tête de la manifestation, profita de la confusion pour pénétrer avec un groupe de manifestants décidés comprenant, entre autres, Bakounine, A. Richard et Bastelica, à l’intérieur de l’hôtel-de-ville. Depuis le balcon, Saignes proclama quelques minutes plus tard la déchéance des autorités, avant de nommer Cluseret « général en chef des armées révolutionnaires et fédératives du midi de la France ». Vers 15 heures, Cluseret quitta la Mairie pour aller tenter en vain un nouveau sursaut révolutionnaire à Lyon, et regagna ensuite Locarno et la Suisse via Gênes. Ses espérances avaient été déçues et il n’avait plus foi en la possibilité de voir une révolution triompher en France. Lorsque la Commune fut proclamée à Paris quelques mois plus tard, il ne crut jamais réellement à sa possible victoire. Il souhaita seulement que la défaite fût héroïque.
Paradoxalement, alors que jusque là, il avait essentiellement exprimé ses idées dans divers documents programmatiques (pas toujours rendus publics), ce fut durant cette période que Bakounine s’attacha à coucher sur le papier ses principales contributions théoriques, avec la parution successive de L’Empire knouto-germanique et Étatisme et anarchie (1871-1873). Il a depuis lors été considéré comme un des principaux théoriciens du collectivisme anti-étatique.
Exclu de l’Internationale au congrès de la Haye (qui vit aussi l’éclatement définitif de l’AIT), Bakounine, vieux et fatigué, s’installa à Locarno dans la villa La Baronata, qui avait été mise à sa disposition par l’anarchiste italien Carlo Cafiero. Il s’y adonna aux joies de la vie campagnarde, mais s’y montra piètre gestionnaire. Bientôt la rupture fut consommée avec nombre de ses amis suisses les plus fidèles.
Le vieux révolutionnaire partit alors à Bologne, pour tenter d’offrir sa poitrine aux balles à l’occasion d’une insurrection préparée par ses amis italiens. Mais l’affaire échoua et Bakounine dut revenir en Suisse sous un déguisement. Il se retira amer et malade à Lugano. Le 14 juin 1876, il arriva à Berne, où il s’éteignit chez son ami le Dr Adolf Vogt le 1er juillet 1876 à midi, au terme d’une vie pleine de bruit et de fureur.
Conclusion :
, Michel Bakounine fut le principal adversaire de Karl Marx au sein de la Ire Internationale. Il fut aussi le théoricien du socialisme libertaire opposé à l'autoritarisme marxiste, et se posa en défenseur de l'autogestion et de la liberté intérieure des organisations ouvrières. Son sens de l'homme lui a fait prévoir les dangers de l'État bureaucratique.
Sources : universalis.fr wikipédia
Sources:maitron.fr dictionnaire biographique mouvement ouvrier
Son oeuvre wikisource
Œuvres
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Aux compagnons de l'Association Internationale des Travailleurs au Locle et à La Chaux-de-Fonds, 1869
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L’Instruction intégrale; 1869
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Les Endormeurs, 1869
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Lettres à un Français, 1870
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Trois conférences faites aux ouvriers du Val de Saint-Imier 1871
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Le Principe de l’État, 1871
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Polémique au sujet des prétendues scissions de l’Internationale »,1872
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Étatisme et anarchie, 1873
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Dieu et l’État, posthume 1882
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Contributions à la biographie de Michel Bakounine, N. (Max Nettlau), 1896.
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1895 : Souvenirs sur Bakounine
, de Debagori-Mokrievitch (La Revue blanche, Tome 9, 1895)
Quelques unes de ses citations, de ses pensées
« C'est en cherchant l'impossible que l'homme a toujours réalisé le possible et ceux qui se sont sagement limités à ce qui leur paraissait le possible, n'ont jamais avancé d'un seul pas « !
« Jusqu'à l'heure qu'il est, la vie sociale n'a point été humanisée parce que la vie sociale est fondée comme on le sait sur le culte divin et non sur le respect humain, ,sur l'autorité non sur la liberté, sur le privilège non sur l'égalité ,sur l'exploitation non sur la fraternité des hommes ,sur l'iniquité e t le mensonge et non sur la justice et la vérité ! »
« Il faut moraliser avant tout la société humaine ».
« L'Etat est une institution historique transitoire, une forme passagère de la société ». L'Etat est quelque chose qui provoque la révolte car c'est l'autorité la force l’ostentation de la force ».
« L'homme doit en partie se révolter contre lui-même car avec toutes ses aspirations matérielles intellectuelles et morales, il n'est lui-même que le produit de la société ».
« L'homme ne devient réellement homme, il ne conquiert la possibilité de son émancipation intérieure qu'autant qu'il est parvenu à rompre les chaines d'esclaves que la nature extérieure fait peser sur tous les êtres vivants. »
« Lorsque l'homme de science travaillera et l'homme de travail pensera , le travail intelligent et libre sera considéré comme le plus beau titre de gloire de l'humanité, comme la base de la dignité ,de son droit,la manifestation de son pouvoir humain sur la terre. »
« La Science a pour mission unique d'éclairer la vie et non de la gouverner ».
En cela l'Art est supérieur à la Science ».
« Qu'entendons -nous par respect humain ? C'est la reconnaissance...de l'humaine dignité en tout homme quelle que soit sa race sa couleur le degré de développement de son intelligence et de sa moralité même.. »
« Les juges devront être élus par le peuple »
Extraits de la « Liberté »choix de textes