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Pierre le charbonnier et Wald  le lutin verrier

Conte de la foret noire : Allemagne

d'après une légende de Wilhelm Hauff

 

1)Le décor : la foret noire

C'est une forêt située dans un massif montagneux à la frontière entre l’Allemagne et la France. Essentiellement constituée d’arbres à feuilles persistantes, cette forêt est très dense, et même si elle est très belle, elle a un côté sombre qui inspire les histoires mystérieuses . Et, bien sûr, elle est entourée de légendes effrayantes. D’ailleurs, c’est cette forêt qui a inspiré de nombreuses histoires des frères Grimm.

Depuis toujours , les gens s'installaient dans la région principalement en lisière de forêt. Très peu de locaux ont eu le courage d' y aller   et de la défricher.

« La pluie a cessé mais le paysage est clos par un habit de brume dense.  Patchwork  de flaques frissonnantes sous le martèlement régulier de la pluie qui ne faiblit pas.. L’eau perlait et chantait partout avec cette indicible couleur dorée et transparente particulière aux ruisseaux de la Forêt Noire.. Les fougères brunies font un cordon dentelé aux pieds des majestueux épicéas de la forêt . »

Propos poétiques d'une amoureuse de la foret.Ch..

C'est donc dans ce décor pittoresque sauvage et " inquiétant » que va se dérouler notre histoire,

2 ) Notre légende

Pierre le Charbonnier et le Wald le  lutin verrier

Pierre était un jeune garçon âgé de seize ans, charbonnier de métier comme l'étaient son père ,son grand père et sa mère.Il demeurait dans une cabane à l'orée des bois . Il etait enfant unique. Sa mère comme toutes les mères aimantes ,lui contait chaque soir, une histoire du pays quand il était petit.

Devenu jeune homme ,Pierre demandait souvent à sa mère de lui remémorer les belles légendes surtout celle de ce personnage magique ce verrier bienfaisant de petite taille qui vivait dans la foret ,à l’intérieur d'un arbre qu'on appelait « Wald » le verrier ( qui signifie forestier) car son ancien métier avait été de fabriquer maintes objets merveilleux en le verre.

Un jour de disette Pierre se plaignit à sa mère 

:-Maman à quoi vous a servi de travailler si dur toi Père et grand père si aujourd'hui tu n'as aucun argent ni viande pout te nourrir ?

-Nous avons du bon bois pour nous chauffer .Lui dit sa mère.Et si tu cours vite tu peux encore relever quelques lièvres pris dans dans les pièges . Allons regarde j'ai encore quelques patates à mettre dans la cendre. Va et cesse de gémir tant que nous avons deux jambes en bon état pour nous soutenir, nous n’avons pas à nous plaindre !.

Pierre soupira mais obéit à sa mère qu il vénérait :

-Une sainte maman ! Jamais elle ne se plaint et trouve toujours les mots pour consoler ! Mais moi je ne veux pas passer toute ma vie en tant que charbonnier , comme père et grand père ,chaque jour avoir le visage noirci et n'avoir jamais assez d'argent pour manger de bonnes choses , porter de belles toilettes, pour voyager et visiter le monde...

Chemin faisant dans la première clairière, Pierre s’arrêta devant un grand sapin. Un piège s'y trouvait et à l'intérieur, un gros lièvre.

-Maman va être contente ! S'écria t il.

-Et pas toi ? Tu n'es pas content ?

Un étrange petit homme avec des vêtements lumineux vert sortit de derrière le sapin.Pierre surpris lui demanda :

-Qui êtes vous ?

-Comment ? tu ne me reconnais pas ? Mais qu'as-tu donc écouté comme histoires  dans ton enfance ? Ta mère ne t'as pas parlé de moi ?

Pierre qui voulait protéger sa mère balbutia :

-Si fait  je me souviens !

--Et de qui ?

Pierre fouilla dans sa mémoire dans ses contes merveilleux qu 'il aimait tant écouter  et l 'image d'un personnage ressemblant à celui qui était devant lui, lui revint :

-Vous êtes « Wald !

-Je suis en effet  Wald le verrier  :celui qui aide les méritants !

Pierre comprit la chance qu'il' avait d'avoir rencontré inopinément ce magicien .

-Pourriez vous m'aider maitre ? Lui demanda t- il  humblement ?

-Je viens de le faire en t'offrant ce lièvre pour ton déjeuner !

-Oh merci mais nous sommes si pauvres et ma chère mère qui s'est épuisée au travail ne mange pas tous les jours à sa faim alors si vous pouviez nous donner quelques pièces d'or...

-Je ne donne pas comme cela les pièces d'or. Si tu es né un dimanche entre onze heures et quatorze heures et que tu es capable de me chanter mon ancienne comptine entière et sans te tromper , alors je pourrai réaliser trois de tes vœux .

Et sur ces mots le lutin disparut.

Pierre rentra chez lui et offrit le lièvre à sa mère mais ne parla pas de sa rencontre avec Wald.

Lorsqu'ils furent à table il  la questionna  :

-Maman quel jour suis- je né ?

- Un dimanche !

-Un dimanche ? A quelle heure ?

-Il était midi sonnant !

Pierre en fut tout heureux .

-Je sais qu'être né un dimanche est un bon signe et porte bonheur ! Ajouta la mère.

-Maman te souviens- tu de cette chanson que tu me chantais concernant un lutin de la foret ?

-Wald ?

-Oui  c'est cela Wald !!

-Je ne me souviens pas de toute la chanson seulement de quelques bribes !

-Chante- la s'il te plait, pour moi !

La bonne dame alors ferma les yeux et fouilla dans sa mémoire

« Petit homme de cent ans

Qui garde l'or là dedans

Sous les racines des sapins »

..................

Je ne me souviens plus très bien après !

-Merci ! Maman dit Pierre. Je saurai trouver la dernière rime.

-Mais que vas -tu en faire ?

-C'est mon secret et ma surprise  ?

Pierre questionna les anciens ; les jeunes ; les savants les mages..En vain personne ne connaissaient le dernier vers de la chanson.

Il pensa que la légende s'était épuisée car il n'y avait plus de gens riches en foret noire que d'humbles travailleurs de la foret : charbonniers comme lui ,bucherons,flotteurs. Il se souvint de la légende de Michel le Hollandais le Géant et comment il s'était enrichi en devenant « flotteur « c'est -à dire   en se servant du courant de la rivière et du fleuve pour transporter « les troncs d'arbres jusqu'à Cologne.

Un dimanche Pierre mentit à sa mère en disant qu'il allait voir le bailli pour lui rappeler de le barrer de la liste des conscrits car sa mère était veuve et lui était soutien de famille.Il se rendit dans la foret afin de rencontre Wald.

Il s'enfonça dans les bois  loin de la clairière  . Ces arbres  étaient hantés et toutes sortes de malheurs arrivaient aux bucherons : les cognées de leurs haches se démanchaient et entraient dans les pieds des hommes au lieu de s'enfoncer dans le bois. Les sapins attaqués tombaient écrasant les travailleurs..Les épicéas  étaient si haut et si serrés qu'il y faisait noir en plein jour..Pierre n'était pas très à l 'aise dans cet endroit plein de sortilèges mais il fallait retrouver Wald ! Il le chercha et l'appela . Pas de lutin verrier ! Il s'en retourna chez lui dépité.Il se consola en pensant :

-A quoi m'aurait servi de revoir Wald si je ne connais pas la chanson entière ?

Le lendemain alors qui'l finissait son somme ,il entendit des garnements chanter une chanson :

« J'étais sur la colline

A l'ombre des sapins

Quand je vis Madeline

Faire adieu à deux mains

-Ça y est pensa t il .J'ai le dernier vers : « faire adieu à deux mains ,rime avec sapins !

Il se prépara mentit encore à sa mère quant à sa destination et se rendit en foret noire.

Là il tomba sur le géant Michel le Hollandais qui cherchait querelle.Il lui échappa...Il rencontra «  des flotteurs » qui l'accusaient d'avoir obstrué la rivière avec des pierres mais un sanglier furieux lui sauva la vie.Pour finir des bucherons ivres voulaient se jouer de lui . Fort heureusement des coups de fusils des gardes forestiers lui évitèrent le pire ..Après toutes ces émotions, et ayant couru une lieue sans s’arrêter il s'effondra au pied d'un immense sapin.Il s'assoupit quelques instants et fut tiré de son sommeil par une voix qu 'il reconnut :

-Eh bien jeune homme que d'émotions pour arriver jusqu'à moi !

C'était Wald

Pierre alors chanta :

 Petit homme de cent ans

Qui garde l'or là dedans

Sous les racines des sapins »

« Je te fais adieu à deux mains « 

-Ce n'est pas tout à fait cela ! Dit le lutin mais je te fais grâce de quelques petites erreurs.Alors mon garçon, né un dimanche à midi sonnante, tu viens de me chanter presque mon refrain en entier .Je peux réaliser trois vœux mais j'ai mon mot à dire sur tes vœux .Alors réfléchis bien.

-D'abord je voudrai de l'argent pour m'acheter de beaux vêtements faire la fête aller au bal.Je voudrai danser le mieux possible et sauter le plus haut pour impressionner «  la Louison » la fille que tous les garçons courtisent et qui offre ses charmes à qui sait lui donner de belles pièces d'or !

-Imbécile ! S'écria furieux Wald ! De l'argent pour faire la fête : danser comme un cabri ? Un singe pour séduire une  fille d mauvaise vie. Vivre dans la luxure  ? Jamais je ne t'aiderai à devenir un débauché , un dandy, un paresseux. C'est ta dernière chance. .Refais trois vœux dignes de tes parents. Le plus important pour toi là maintenant ,c'est quoi ?

-Ma mère ! dit Pierre tout honteux en baissant la tête .Je ne veux pas qu'elle s'épuise au travail et qu'elle souffre du froid dans notre cabane .J’aimerai faire un beau métier verrier comme vous ,un métier valorisant artistique qui me permettrait de bien vivre et de la mettre à l'abri du besoin.

-Soit ce vœu je te l'accorde avec cette bourse tu vas acheter la verrerie de maitre Hantzel  . Le vœu pour ta mère je te l'accorde aussi ; avec cette seconde bourse tu achèteras la maison à coté de la verrerie et ta mère aura une servante pour l'aider. Et ton troisième vœu ?

-Oh maitre je voudrai avoir de l'esprit comme vous, réfléchir à chacune de mes paroles , à mes choix , être intelligent et généreux !

-Soit tu deviendras comme tu le désires après de longues journées à travailler .Pour ta fiancée, la dernière fille de maitre Hanztel est une jolie personne sérieuse qui connait le métier du verre. Elle te seras très utile. Respecte la et marie -toi avec elle c'est une condition  .

-Oh maitre comment vous remercier ?

-C'est très simple ,lorsque Noël approchera , tu devras venir ici dans la foret noire, cinq jours avant, pour décorer le plus beau sapin avec des boules en verre que tu auras réalisé dans tes ateliers .Le verre doit être parfaitement pur. Tu promets ?

-Oui maitre Wald je vous le promets !

Et c'est depuis ce temps là qu'en Allemagne on fabrique des boules de verre précieuses et magnifiques pour accrocher à tous les sapins, quand Noël arrive et que dans  les marchés de Noel d'Alsace et d'Allemagne , on peut voir l'art raffiné des verriers exposé et leurs magnifiques sphères en verre décorer les sapins ..

 

 

 

 

 

 

Tag(s) : #Conte
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