Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

L'arbre de Mai

La tradition de l’arbre de mai ou du mât de mai consiste à planter un arbre ou un mât dans le courant du mois de mai afin de célébrer la vigueur retrouvée de la végétation et le retour de la belle saison.

Probablement liées aux fêtes de mai, ses origines sont attestées depuis le début du  siècle avant qu'elle se diffuse progressivement dans l'ensemble de l'Europe, tant dans les campagnes que les villes. Souvent ornés des guirlandes, de fleurs, de rubans et d'autres décorations, les arbres de mai constituent un point focal autour duquel se déroulent diverses célébrations festives.

Il s'agit de célébrer le retour de la vigueur de la végétation.

Les premières attestations remontent au Moyen Âge et sont probablement liées aux fêtes de mai qui sont documentées en Italie, en Angleterre et en France dès la première moitié  siècle témoignant notamment d'individus « se rendant jusqu'au Mai » (c'est-à-dire les bois voisins) et recueillant des branches vertes censées apporter le mois de mai ou l'été, afin de célébrer retour de la belle saison. La coutume d'ériger un arbre ou un mât de mai devient ensuite un élément essentiel des festivités printanières dans de nombreuses régions d'Europe, tant dans les villages que les villes, où ils constituent des dispositifs utiles sur lesquels des guirlandes et autres décorations peuvent être accrochées afin de former un point focal pour la célébration du retour de la vitalité du bois

XIII siècle en France

La tradition est attestée pour la première fois à Aix-la-Chapelle en 1224 par le moine cistercien Césaire de Heisterbach : un arbre décoré de couronnes y aurait été érigé mais ensuite abattu par le curé de la ville malgré l'opposition de la foule qui l'aurait molesté ; le gouverneur de la ville, fait alors ériger un arbre encore plus grand, mais après quelques jours, presque toute la ville est détruite par un incendie

L'Eglise voit d'un mauvais œil la résurgence de ce rites païen …

On bientôt les arbres de Mai à travers toute l'Europe, depuis les Pyrénées jusqu'en Suède et en Russie !

. La tradition est également attestée au milieu du  siècle en Angleterre et semble bien établie entre 1350 et 1400 dans le sud de la Grande-Bretagne dans les régions anglophones et galloises, aussi bien dans les villes et que dans les campagnes

XVI siècle

Au concile de Milan de 1579, l’Église catholique proscrit cette tradition païenne et ses rites apparentés, stipulant l’interdiction « le premier jour de mai, fête des apôtres saint Jacques et saint Philippe, de couper les arbres avec leurs branches, de les promener dans les rues et dans les carrefours, et de les planter ensuite avec des cérémonies folles et ridicules.

Le Mai de Noël : le sapin

L'apparition des sapins de Noël dans l'espace public au Moyen Âge est probablement à rattacher à la pratique des arbres de mai ou « mais » : les sources attestent en effet de telles pratiques au mois de décembre en Alsace ainsi que dans la Forêt-Noire, qui portent alors le nom de « mai d'hiver » ou « mai de Noël 

En Irlande la fête celtique de Beltane

Le mât de BelTane/BelTaine se dit BhealTaine en gaélique d'Irlande. Mí BhealTaine, c'est le mois de BelTane. Les festivités associées s'appellent Lá BealTaine en Irlande et Latha BeallTainn en Écosse. Lá Buidhe BealTaine signifie le « jour brillant/lumineux de mai ». En gaélique d'Écosse le mois de mai se dit CèiTean (et aussi a’ Mhàigh). Les feux de BelTane sont équivalents aux feux dits de « la Saint-Jean ». Eadar dà theine BheallTainn signifie « entre deux feux de Beltane » en gaélique d'Écosse. Mí Bheal est équivalent à MayPole en anglais moderne.

Au Pays de Galles l'arbre de Mai se nomme Y FeDwen Fai. L'arbre-mât est peint et décoré de rubans et de fleurs

 

Récupération chrétienne

 Les larmes (rosée, eau de lune) versées par la Vierge Marie au pied de la croix (c'est-à-dire du mât de mai) auraient donné naissance aux fleurs de muguet. Au  XIVé siècle on tressait en France des couronnes de fleurs le   1er mai pour les offrir à la Vierge. Les Slaves tressent aussi des couronnes de fleurs le jour de la fête d'Ivan Kupala. Tout comme les suédois lors de la fête du MajStång, une couronne de fleurs et feuilles est d'ailleurs placée au sommet du mât. Le Christ sur la croix porte aussi une couronne végétale (Ziziphus spina-christi) Dans la religion catholique, Mai est le mois de Marie car le Christ est ressuscité et monte au ciel (Ascension et Pentecôte..)

Bulgarie

L'arbre de mai s'appelle: IrminDen ou encore Yeremiya, Eremiya, IriMa, Zamski Den.

Hongrie

On dépose les restes de sangliers sacrifiés au pied de l'arbre de mai .

Galice Espagne du Nord

C'est la Festa dos Maios (la fête des Mais / Mages). Les célébrations qui ont lieu à Orense, Pontevedra, Poyo, El Morrazo et Villagarcía de Arosa sont populaires. Un concours est organisé dans lequel les meilleurs maios sont attribués, qui sont des compositions faites avec de la mousse, des fougères et des chapelets de "carrabouxos ou de bugallos" en tant que matériaux plus usuels, dans certaines régions, des œufs, des fleurs et des fougères sont également ajoutés. Ils peuvent être utilisés dans deux types de travaux: les traditionnels, sous forme de pyramides à base carrée ou triangulaire, de grande hauteur recouverts de mousse, et les artistes, qui constituent des sculptures authentiques, représentant des constructions, des croix et des scènes anciennes de la vie quotidienne la Galice

Portugal

L'arbre de Mai se dit Cruz de Maio ou Cruz de Mata au Portugal

Italie

L'arbre de mai s'appelle Albero di Maggio en Italie,

(l'arbre de la magie) ou encore Albero della Cuccagna, le Mât de Cocagneen français, Kukkanja en Maltais, Cucanya en Catalan.

Ile de Chypre

 Une statuette de terre cuite datant du VI  siècle avant Jésus Christ, illustre l'exécution, par trois personnes, d'une ronde autour d'un arbre.

Bavière Allemagne

Depuis le  XVIII siècle, et encore plus depuis la Seconde Guerre mondiale, le mât de mai est devenu le symbole des villes et villages de la Bavière du Sud. Il représente l’honneur de la commune et de sa communauté.

République Tchèque

En Bohême et en Moravie, l'arbre de mai est un conifère, voire un bouleau, auquel on a coupé les branches, enlevé l’écorce et que l’on a étêté. Il doit être le plus haut possible. La partie supérieure est décorée avec des rubans en tissu coloré ou de papier crépon ; on y accroche également un sapin fraîchement coupé et une couronne de fleurs.

Le plus souvent il est érigé le  ou le  mai de chaque année ; cette mise en place nécessite beaucoup de mains d’œuvre, car l'arbre est dressé à la force des bras et des mains. La nuit qui suit cette installation, ce mât est jalousement gardé afin d’éviter que les hommes des villages voisins ne viennent l’abattre ou lui couper la partie supérieure. S’ils y parvenaient cela serait de mauvais augure.

En Pologne

La période de festivité liée à l'arbre de mai s'appelle Majówka

En Belgique

À Silly, le hameau de Saint Marcoult plante chaque année un arbre de mai en l'honneur du saint éponyme, à l'occasion de sa fête est célébrée le premier dimanche de mai. L’usage est connu depuis la fin du  siècle. Il était offert autrefois aux jeunes filles du hameau et fait penser aux bouquets de mai. 

En France

En Moselle, cette tradition a lieu lors des célébrations de du passage du 30 avril au premier mai. La nuit qui précède le premier mai est appelée  Hexenaat ou  Hexenààcht dans l'Est de la Moselle. Es Laab stecke, es Loib stecken est une locution qui signifie littéralement « planter, piquer le feuillage », elle consiste pour les garçons à parer la maison de la fille aimée de branches cueillies dans la nuit, ou très le matin dans la forêt. Dans certains villages on pratique la tradition du Maiboom, Maibaam, un petit arbre ou des branchages décorés sont accrochés aux grilles de l'église, ou dans d'autres localités à la fontaine du village.

En Alsace on plantait des mais d'honneur, des TanneMaie, devant la maison des notables. Une commune alsacienne porte le nom de DanneMarie

En Corrèze, mais aussi en Gironde, en Dordogne, dans le Lot, dans le Limousin ou le Val d’Aoste, la coutume de planter un arbre de mai en l’honneur des élus locaux est vivace. Les hommes vont chercher l’arbre dans la forêt. Puis on le décore de drapeaux, rubans, d’une pancarte portant l’inscription « Honneur à notre élu(e) ». Puis on dresse l’arbre devant la maison de ce dernier qui, en remerciement doit régaler généreusement ses électeurs.

Selon les endroits, cette tradition s’est étendue aux patrons d’une petite entreprise (« Honneur au patron »), aux couples nouvellement installés dans une maison et aux mariés. Dans ce dernier cas, le plantage de l’arbre se fait quelques semaines avant le mariage et est l’occasion d’une fête moins formelle entre habitants du village. Il arrive alors que l’on enterre une ou plusieurs bouteilles au pied de l’arbre. Celles-ci seront bues à la naissance du premier enfant.

À Varages, dans le Var, l’arbre de mai est coupé dans la nuit du 30 avril  au 1er mai en un lieu secret et porté à dos d’homme jusqu’à la place de l’église où il est érigé. Il reste alors en place un mois et à l’occasion de la fête de Saint Photin (premier dimanche de juin)

À Cucuron, dans le Vaucluse, on plante l’arbre de Mai le samedi qui suit le . Il s’agit d’un peuplier qui doit dépasser le clocher de l’église (24 m). 

En Gascogne Dans les Landes de Gascogne, le premier mai est l’occasion de planter l’arbre de mai. Généralement, on le plante en l’honneur d’une personne : 18 ans, âge rond (20, 30…), retraite, naissance, d’un groupe de personnes (mariage) ou en l'honneur des élus locaux. Traditionnellement, l’arbre (un pin décoré ou un « mai »

À Locronan, dans le Finistère, un arbre de mai est planté chaque année le premier samedi de mai. Il s’agit d’un hêtre dressé sur la place principale pour fêter l’arrivée de la belle saison. Cet arbre sera abattu au mois de juin, pour le solstice d’été.

Dans les villages de l’est de la France, le mai, arbre individuel, arbre d’amour

Il s’agit d’un jeune arbre ou d’un rameau, que les jeunes gens installent devant la porte ou contre le mur du domicile des jeunes filles à marier, dans la nuit du  au  mai (ou le dernier dimanche de mai dans certaines régions), pour les honorer. 

 

Sources : Histoire des traditions – Religions et folklore-Wikipédia

Tag(s) : #Histoire des mentalités
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :