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Chant traditionnel des esclaves
"Eho vieux Joe "
Ils ne sont plus les beaux jours de l’amitié
Tous mes amis ont quitté les cotonniers
Ils sont partis au pays du grand repos
J’entends leurs douces voix chanter : Eho, vieux Joe !
{Refrain}
Me voilà, me voilà, tout brisé par les travaux.
J’entends leurs douces voix chanter : Eho, vieux Joe
Pourquoi pleurer quand mon cœur est toujours gai?
Pourquoi gémir quand ils ne peuvent revenir?
Depuis longtemps, ils sont tous partis là-haut
J’entends leurs douces voix chanter : Eho, vieux Joe
{Au refrain}
Où sont-ils donc les amis qu’on aimait tant
Et ces enfants qu’on berçait si doucement?
Ils sont heureux, près d’ eux j’irai bientôt,
J’entends leurs douces voix chanter : Eho, vieux Joe.
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Une page d'infamie
Les esclaves noirs avaient le chant dans l’âme
Le rythme et la danse dans le corps.
Après les durs labeurs, pour trouver du réconfort
Ils se réunissaient pour chanter leur vie, leur drame.
Ensemble ils ont fondé de chorales extraordinaires
Chantant à plusieurs voix des gospels tirés des bréviaires
Ils ont surmonté leur souffrance avec la musique,
Tout en étant femmes et hommes à tout faire et artistes !
Le vieux Joe de la chanson attend la mort
Pour rejoindre ceux qui sont déjà partis là-bas
Dans ce paradis, où chaque jour est un jour de joie
Où les esclaves ne tremblent plus à chaque aurore,
Où le soleil chaleureux caresse leur peau blessée
Où le fouet n’existe plus tout comme le collier,
Où paisibles et heureux ils ont trouvé la paix
Loins des chiens, des négriers et de leurs valets.
*
Cette page d'Histoire est une triste page de la honte
Où des blancs : les européens sont allés sur l'onde
Jusqu'en Afrique commercer avec les chefs locaux sans honneur
Pour leur acheter des prisonniers ,pour les revendre aux planteurs
Il n’y eut pas que les négriers berbères, égyptiens, européens
Potentats autochtones , autres ramassis et écume des nations.
La complicité de certains monarques et leurs auxiliaires africains
Dans ce commerce criminel et abjecte est sans compassion !
Après une longue traversée odieuse et inhumaine
Dan la cale les immondices , le froid ,les chaines
Ceux qui survécurent aux maladies et à la violence
Furent vendus dans les colonies anglaises et de France .
Et leur calvaire continua toute leur vie
Dans les champs de coton , de canne à sucre de café,
Certains comme domestiques furent mieux traités
Sans être payés, ni respectés, certains se sont enfuis.
Mais les chemins de la liberté étaient jonchés de barrières
De barbelés, de pièges , malheur à celui qui était repris
Il valait mieux pour lui qu 'il mourut sans agonie
Plutôt que d’affronter la vengeance du maitre en colère.
De nombreux européens se sont enrichis pendant des siècles
Du commerce triangulaire immoral de leurs négriers
Holworth dans la chanson est un de ces commerçants "honnêtes"
Qui s'est enrichi sur la sueur et le sang de ses esclaves déportés.
Aujourd'hui on soulève le voile sur ce passé enfoui
Dan les tréfonds de la mémoire des nations et des pays
Mais peut on dire que la liberté et l'Humanité aient progressé
Quand des génocides, des guerres sont toujours d'actualité ?