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Le lys le roi des fleurs
Si la rose est la reine des fleurs, le lys en est le roi. Le lys a une forte connotation religieuse ou il est symbole de fécondité, il est associé à la Vierge Marie. On le retrouve d'ailleurs dans les communions ou dans les mariages car il symbolise la pureté et l'amour chaste.
Histoire : la fleur des Rois
Egypte des pharaons
La fleur à trois pétales, qu’on appelle maintenant fleur de lis (ou de lys), passait pour l’emblème de l’Égypte supérieure lorsqu’elle était représentée en tige ou en bouquet, alors que l’emblème de l’Égypte inférieure était représenté par le papyrus avec sa houppe, en tige ou en bouquet. L’Égypte supérieure était la terre natale des augures, le berceau de la religion, de l’initiation et de la science
Chez les Égyptiens, la fleur de lis se retrouvait déjà sur les sceptres dans la main des souverains ou des dieux, comme ornement ou bandeau royal, sur leur casque ou au front des statues de Sphinx. Sur les tête de Sphinx, la fleur alterne parfois avec l’« Uréus », le serpent de vie. Isis est parfois associée à la fleur de lis comme plus tard le sera la Vierge Marie ; l’une et l’autre représentant le principe féminin.
On retrouve la fleur de lis sur de nombreux objets égyptiens : cuillères en bois, colliers…
Les Assyriens
Les Assyriens ont également utilisé la fleur de lis. Dans les ruines de Ninive, parmis les objets de toute nature d’un palais des derniers rois de la dynastie de Sargon, certains portaient des fleurs de lis. La fleur de lis figurait sur le « haoma », figuration de l’arbre de vie qui plonge ses racines dans le sol et s ‘élève vers le ciel. Aussi, dans le palais de Korsabad, des exemplaires de fleurs de lis furent découverts sur des frises sculptées
Chez les Hébreux
De leur domination par les Égyptiens, les Hébreux héritèrent de nombreuses influences, d’ailleurs Moïse a été élevé dans la culture égyptienne.
Clément d’Alexandrie, dans les Stromates, constatait : « les symboles des Égyptiens sont semblables à ceux des Hébreux ». Des Égyptiens, les Hébreux héritèrent la fleur de lis. Selon le directeur de l’Ecole biblique de Jérusalem, Roland de Vauxa, le grand Prêtre d’Israël avait une fleur de lis sur son diadème. La fleur se serait également trouvée sur les chapiteaux des colonnes Yakîm et Boaz du temple de Salomon. Dans les Antiquités judaïques de Flavius Josèphe, Salomon plaçait sur chacune des colonnes « un chapiteau fendu en forme de lis haut de cinq coudées et entouré d’un réseau pressé de palmes d’airain dont le lis était recouvert. Des grenades l’entouraient d’un collier ». Osée (13-23) compare le pays du peuple élu à la fleur, en prophétisant qu’Israël « croîtra comme le lis » lorsqu’il sera retourné à Yahve.
Les fleurs de lis devaient être les principaux ornements de la couronne de Salomon « dont le texte sacré porte qu’elles surpassoient la magnificence
Mythologie grecque
. Dans la mythologie grecque, la fleur de lys était associée à Héra, déesse de la femme et de la maternité.Héra, déesse de la lune, nourrissait Héraclès. Deux gouttes de lait tombèrent à terre : l’une se transforma en voie lactée, l’autre en lis immaculé
Vénus, jalouse d’une jeune fille plus belle qu’elle, la transforma en lis
Glotz écrit « Les rois de Cnossos eurent pour emblème la fleur de lis, mille quatre cents ans avant notre ère », « elle se montre partout et gagne l’Egéide. C’est Minos lui-même qui apparaît sur un bas-relief couronné de lis avec un collier des mêmes fleurs. La fleur royale se montre sur les sceaux, sur les murs, sur les vases. Elle traverse la mer et se trouve à Théra, Mycène, Pylos, elle s’épanouit sur les fresques, les poteries, les armes et les ivoires ». Le roi prêtre est généralement appelé « Prince aux fleurs de lis », représenté devant un parterre de liliacées, et le collier de fleurs de lis qu’il porte au cou est quasi héraldique.
Antiquité
Mythique, le lis de la Madone (ilium candidum) est l’une des plus anciennes plantes de jardin. Déjà choisi dans les jardins de Babylone en compagnie de l’iris et de la rose, il est originaire de Syrie, du Liban, de Palestine et du Caucase, et a été introduit chez nous par les croisés.
Les Gaulois
Les Gaulois utilisaient également la fleur de lis. De nombreuses monnaies arvernes, postérieures à la domination éduenne mais antérieures à Vercingétorix, présentent une fleur de lis.
Chez les Étrusques
Des fleurs sculptées sur des chapiteaux de colonnes étrusques sont conservées dans la crypte de la cathédrale de l’antique Fiesole en Toscane, une des douze premières villes des Étrusques. Le marquis de Magny écrivit à ce propos : « La forme gracieuse et élancée du lis étrusque et par la suite du lis rouge des Florentins, est la même que celle de la fleur de lis qui se répandit sur tous les ornements royaux sous Louis VII ».
Rome
La fleur de lis est également signalée chez les Romains
Byzance
Les empereurs byzantins qui tenaient de nombreuses coutumes des rois de Perse, des Égyptiens et des Hébreux adoptèrent la fleur de lis sur leurs sceptres et sur leur couronne. D’après Hervé Pinoteau, lors de son couronnement par le pape Sylvestre, « Constantin portait une pomme et un sceptre terminés par une fleur de lis.
Chez les Musulmans
En conséquence de guerres incessantes et de leur esprit de conquête, les Musulmans subirent de nombreuses influences. Au contact de leurs victimes, les Musulmans héritèrent la fleur de lis qui, dès lors, décora des monuments, des tapis, des objets divers.
Christianisme
La Vierge Marie a choisi Joseph pour époux car il tenait à la main un bâton orné de fleurs de lis.
Saint-Thomas ne croyant pas à la mort de Marie, donc à l’Assomption, fit ouvrir le tombeau où il découvrit des lis et des roses, magnifiques et odoriférants.
Haut Moyen -age
Selon la légende, c’est à Clovis que les armes de France (« d’azur à trois fleurs de lis d’or ») auraient été envoyées par Dieu pour sa conversion à la vraie religion.
On raconte que Clovis, vainqueur en 507 des Wisigoths à la célèbre bataille de Vouillé, aurait vu dans cette plante bordant la rivière, un symbole de sa victoire
Une médaille de Dagobert 1er successeur de Clovis roi mérovingien ,représentait le souverain avec à la main les trois sceptres des royaumes d’Austrasie, de Normandie et de Bourgogne ; il s’agirait de l’origine de la fleur de lis, « parce que étant liés ensemble par le bras, ces trois sceptres n représentent la fleur de l’iris »
Charlemagne porta une couronne décorée de quatre fleurs de lis.Karloman, dans l’église de Fulda, en majesté, tient dans la main droite une grosse fleur de lis sur son sceptre..
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Charles II Le Chauve, roi de Neustrie en 836, puis seul roi en France en 840, était représenté figuré sur un manuscrit latin avec une couronne ornée de motifs en forme de fleurs de lis autour de son trône.
C’est sous Lothaire (941+986) que la fleur de lis serait apparue pour la première fois sur des monnaies.
La fleur de lis est souvent représentée dans la symbolique royale princière des carolingiens.
Moyen age
La fleur de lys est devenue le symbole national de la France au Moyen Âge, lorsque la dynastie des Capétiens a pris le pouvoir en France. Les Capétiens ont adopté la fleur de lys comme emblème de la monarchie française, et elle est devenue le symbole officiel de la France au 13ème siècle, sous le règne de Louis VIII.
Certains auteurs ont également écrit que ce fût Louis VII qui la fixa pour armoiries, par allusion à son nom Loys, comme il l’écrivait alors ; la « fleur de Loys » serait ainsi devenue « fleur de Louis » puis « fleur de lis ».
Les Croisés utilisèrent la fleur de lis comme par exemple sur le sceptre et la couronne d’un roi de Chypre et sur de nombreuses monnaies.
Bas moyen -age
Le drapeau du Royaume de France comporte généralement trois fleurs de lys, évoquant la Sainte Trinité ainsi que les vertus théologales (foi, espérance, charité). Il rappelle ainsi les devoirs du souverain envers son royaume et celui de sa soumission à l'autorité divine.
Saint Louis IX fixa la fleur de lis pour les armoiries de tous les princes de Sang Royal avec différentes brisures pour les cadets. Jusqu’au ceux-ci portaient les armes de leur apanage. Dès lors, seul le roi fut habilité à porter, avec son fils aîné, les armes pleines de France : « d’azur semé de fleurs de lis »,
sources : Des Fleurs de Lis et des Armes de France
(Légendes, histoire et symbolisme) Jean-Bernard CAHOURS D’ASPRy
La légende de Clovis et du lys
Une tradition primitive nous apprend que les fleurs de lys sont venues en remplacement d’un ancien symbole : celui « très antique des croissants ».
Ces croissants étaient arborés par Clovis sur son bouclier. Les fleurs de lys étaient alors le « signe choisi et envoyé par Dieu » pour remplacer les croissants qui symbolisaient la période païenne de Clovis
.L’épisode du combat entre Conflac et Clovis où le premier est décrit comme largement plus fort physiquement que son adversaire. Le duel semble être perdu d’avance pour Clovis, qui, au moment d’engager le combat voit son blason se modifier : les croissants se changent en fleurs de lys. Il fait alors remplacer son bouclier, et cela à quatre reprises. Les lys reviennent à chaque fois, et lassé, il décide de combattre tout de même. Comme un jugement favorable des dieux, ou plutôt du Dieu chrétien, il gagne. Selon les textes, Clovis rapporte cet événement à sa femme, la très chrétienne Clothilde, et l’interroge sur la signification de ces trois fleurs de lys sur fond d’azur, ce à quoi elle répondit :
« La Sainte Trinité, ô Clovis, la victoire, afin que l’unité des trois fleurs d’or sur ton bouclier t’apporte une longue durée et que ton autorité préside à un âge d’or […] quant à l’azur du champ de l’écu il préfigure le ciel, que le Christ te promet si tu crois au vrai Dieu « !
La substitution des lys aux croissants.
Un ange aurait rapporté du ciel le bouclier orné de fleurs de lys et l’aurait remis à un ermite vivant dans une vallée près des fontaines de Joyenval. Clothilde, la femme de Clovis, allait régulièrement voir cet ermite pour lui donner du pain et prier en sa compagnie. C’est elle qui aurait opéré le changement de bouclier à l’insu de son mari, peu avant le combat avec Conflac.
Clovis vainqueur se fait baptiser et adopte la religion chrétienne. A la suite tous ses amis et guerriers se convertirent à la nouvelle religion , rejetant le paganisme .
Vulson de la Colombière rapporte l’opinion d’anciens auteurs : « Clovis notre premier Roy chrestien eut obtenu une signalée victoire contre les Alemans, tous les soldats François de son armée cueillir des fleurs de lys jaunes dans un marais qui se trouvait près du champ où la bataille s’estoit donnée ». Remarque : en héraldique, la « fleur des marais » est représentée comme un fleur de lis dont les pétales inférieurs seraient réunis en dessus par un demi-cercle.
En conclusion
« Le lys » a une longue longue histoire : elle a été présente dès l'origine ,dans toutes les civilisations , dans toutes les religions et dans tous les royaumes.
Symbole de la royauté du pouvoir absolu, elle n'en demeure pas moins la Fleur Universelle.
On la retrouve dans bien des livres des chansons qui ont martelé les événements des hommes comme la chanson traditionnelle : »Le Roi a fait battre tambour «
…...la Reine a fait faire un bouquet de belles fleurs de lys et la senteur de ce bouquet a fait mourir marquise...Il s'agit d' un bouquet empoisonné.